Ils en ont marre de jouer les bons soldats. Les agents de l'Etat chargés d'étudier les demandes d'asile ont décidé de partir en guerre contre la politique répressive pratiquée par le gouvernement.
A l'appel de la CGT et du syndicat Asyl, les employés de l'OFPRA - établissement public examinant les demandes d'asile - et du CNDA - juridiction chargée d'étudier les recours des réfugiés déboutés par l'OFPRA - sont en grève depuis mi février.
Un ras-le-bol lié aux mesures annoncées par le gouvernement: réduction des délais de traitement des demandes d'asile, allongement de la durée maximale de placement en rétention de 90 jours, voire 135, contre 45, flicage des migrants, politique du chiffre, etc.
"On est face à une volonté absolue d'aller toujours plus vite" relève Sébastien Brisard, rapporteur du CNDA ("20 minutes", du 21 février).
"L'objectif affiché, c'est le bien du demandeur d'asile... Mais c'est pour expulser plus vite les déboutés".
Les grévistes dénoncent également leurs conditions de travail: 90% des rapporteurs de la CNDA travaillent comme contractuels, c'est à dire non-titulaires...
L'Humanité Dimanche, 8 au 14 mars
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