Objet : Réponse des candidats communistes au Mouvement de la Paix
Brest, le 4/6/2017
Madame, Monsieur,
Nous vous remercions de votre sollicitation dans le cadre des élections législatives au sujet de la promotion de valeurs de paix. Il est vrai que ce sujet est quasiment absent, à notre grand regret, des débats de la campagne électorale.
Il est pourtant prioritaire tant la situation actuelle, par la surenchère guerrière, est préoccupante.
Nous sommes convaincus que pour en finir avec le chaos, il faut promouvoir la culture de la paix.
Oui, la grande paix humaine est possible. La politique internationale de la France est marquée par une dynamique de remilitarisation des rapports internationaux : primat de la logique de puissance et de rapport de force, politique d’alliances antagonistes, interventionnisme, regain de la course aux armements, renforcement de la doctrine de dissuasion nucléaire. Cette dynamique s’inscrit dans une visée, celle de consolider et de renforcer la place de la France dans la mondialisation capitaliste.
Nous devons engager une nouvelle phase de notre action pour empêcher ces orientations politiques de perdurer et de s’ancrer, et faire grandir des propositions de paix et de sécurité collective jusqu’à les rendre majoritaires dans l’opinion. Nous devons contester l’assertion selon laquelle la « France est en guerre » et que nous n’aurions « pas le choix » que d’accepter l’idée même que nous serions entrés dans « une troisième guerre mondiale » en portant nos solutions et en éclairant en permanence les causes, origines et sources des conflits, et le rôle dévastateur de la montée des nationalismes ajoutée à la mise en compétition forcenée des peuples et des individus. Dans le prolongement de la Conférence mondiale pour la paix et le progrès de juin et des marches pour la paix de septembre dernier, il faut relancer un grand mouvement pacifiste.
Pour cela, et dès que nous serons à l’Assemblée Nationale, nous pouvons agir sur plusieurs points
Refonte de notre politique étrangère pour la paix et le progrès
• Faire reculer les logiques de guerre, de domination, d’exploitation et de mise en concurrence des peuples.
• Prendre en compte l’aspiration à la sécurité globale, à la paix qu’expriment nos concitoyen-ne-s comme des millions de femmes et d’hommes dans le monde.
• Changer de logique et rompre avec les politiques de la peur et la logique de guerre.
• Promouvoir la culture de la paix : élaborer démocratiquement des solutions politiques, économiques, sociales, culturelles, éducatives qui s’attaquent aux inégalités sociales et contribuent à construire un monde de justice, de solidarité, de fraternité et de paix répondant aux besoins et droits humains...
• Agir contre les politiques d’austérité incompatibles avec une politique de paix et de sécurité globale et qui appauvrissent les économies nationales et les peuples, affaiblissent les puissances publiques en mettant en concurrence les individus, menant à l’instabilité de longue durée.
• Agir pour mettre en œuvre des objectifs de développement humains, sociaux, écologiques, de coopération, de solidarité internationale, indispensables à la paix car indissociables d’elle.
Défense nationale garantissant notre indépendance et au service de la paix
• Arrêt de l’opération Sentinelle qui est inutile, contreproductive et dangereuse.
• Refuser tout partenariat public-privé ou externalisation pour les missions des forces armées. • Soumettre les opérations extérieures à un vote du Congrès contraignant pour l’exécutif et à un contrôle permanent de la représentation nationale.
• Reconnaître les droits démocratiques des soldats et veiller à ce que les restrictions légitimes à la nécessité du service ou au devoir de réserve ne laissent pas la place à des interprétations étendues ou partisanes de la part de la hiérarchie militaire ou du ministère.
• Constituer un pôle public des industries de défense sous l’égide de la Délégation générale de l’armement et sous contrôle du Parlement : fin des privatisations ; nationalisation des entreprises stratégiques ; mobilisation en faveur du « Traité sur le commerce des armes » de l’ONU et politique de diversification et de reconversion vers le civil des industries, qui s’intensifiera à mesure des progrès du désarmement multilatéral.
Promouvoir un multilatéralisme dégagé des pressions des puissants
• Œuvrer en tant que membre permanent de l’ONU pour redonner à l’institution les moyens de sa mission initiale affirmée dans sa Charte et en lui donnant autorité sur un FMI profondément transformé afin d’agir sur les causes du chaos du monde traduit par le libre-échange, la dérégulation, la déréglementation, la financiarisation des économies, l’accaparement des ressources, la course aux armements.
• S’engager pour que, sous l’égide de l’ONU, soit organisée une Conférence régionale pour la paix et le développement du Proche et Moyen-Orient, la reconnaissance de l’État palestinien et une conférence internationale pour le désarmement nucléaire, conférence inclusive et multilatérale qui mette aussi à son ordre du jour la question de l’évolution de l’exploitation des ressources pétrolifères et gazières.
• Sortir du commandement intégré de l’OTAN, agir pour sa dissolution.
Voilà, Madame, Monsieur, rapidement esquissée, une approche de ce que nous serons attaché à défendre et à continuer de proposer quand nous serons élus au Parlement.
En espérant avoir répondu à votre attente, nous vous remercions de votre sollicitation et vous prions de croire en notre attention ainsi que nos sentiments les meilleurs.
Nous restons à votre disposition pour échanger de manière plus approfondie si vous le souhaitez.
Jean Paul Cam (3ème circonscription), Eric Guellec (2ème circonscription), Pierre-Yves Liziar (5ème circonscription), Maxime Paul (6ème circonscription), Ismaël Dupont (4ème circonscription), Yvonne Rainero (1ère circonscription).
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