Les grandes lignes du budget 2017 de Morlaix communauté ont été présentées, lundi soir, lors du conseil communautaire. Deux options sont retenues cette année : augmenter la taxe d'enlèvement des ordures ménagères et réduire la dotation de solidarité communautaire pour les communes.
1. Budget 2017 : difficile équation. Le rapport d'orientations budgétaires a monopolisé le débat, lundi soir. Il donne les grandes lignes du budget qui sera voté le 27 mars. La situation financière est satisfaisante mais sous tension. Depuis 2014, les recettes ne cessent de baisser. 2017 ne dément pas cette tendance : on constate une baisse des dotations de l'État (5,4 millions d'euros en moins entre 2016 et 2017) et un ralentissement des ressources fiscales (baisse de 10,52 %, soit 303.036 € en moins). Or, Jean-Luc Fichet, président, l'a rappelé, l'objectif est de maintenir un niveau d'investissement élevé (de l'ordre de 10 millions d'euros par an) pour conforter l'attractivité du territoire, tout en conservant des marges de manoeuvre : « Il va falloir faire des choix pour que 2018, 2019 et 2020 ne soient pas des années de difficultés ».
2. Hausse de la taxe déchets. Côté recettes, l'intercommunalité envisage clairement une hausse de la TEOM (Taxe d'enlèvement des ordures ménagères) de 2,4 % minimum, pour faire face à l'évolution du coût du traitement des déchets verts (mise aux normes des déchèteries) et à l'évolution de la taxe générale pour les activités polluantes. Pour Guy Pennec, maire de Plourin-lès-Morlaix et vice-président chargé de l'environnement, cet « électrochoc financier » est indispensable. « On ne peut pas continuer comme ça, au risque de se faire rattraper par la réglementation ! », prévient-il. Yves Moysan, maire de Plouezoc'h, assure que « la population est capable de comprendre ». Agnès Le Brun se dit « évidemment d'accord » mais se demande si « l'augmentation des taxes est la seule réponse à donner », surtout si le service assuré derrière n'est pas à la hauteur, comme pour les encombrants, rappelle le maire de Morlaix qui dénonce une « volonté d'endormir et de nous dire, c'est comme ça de toute façon ». La question du service public a également été évoquée par Ismaël Dupont : « On peut accepter de payer plus cher mais il faut un service au moins équivalent, voire meilleur ».
3. La dotation de solidarité communautaire dans le viseur. Pour résoudre l'équation du budget, Morlaix communauté agira sur les dépenses, en accentuant l'effort sur les charges à caractère général et courantes. Point plus épineux, la dotation de solidarité communautaire (DSC), dont le niveau pourrait être revu à la baisse. « Une très mauvaise nouvelle pour les communes », s'inquiète Ismaël Dupont, élu de l'opposition à Morlaix, dont l'opinion est partagée par Alain Tigréat, l'adjoint aux finances de la ville centre. « On y touchera faiblement, assure Jean-Luc Fichet, rappelant que cette dotation est facultative. Quand on est en croissance, on la partage mais ce n'est plus le cas. Aujourd'hui, il est impossible de garder le même niveau ».
4. Plaidoyer pour un « pacte fiscal ». Pour ce qui est des flux financiers avec les communes membres, Jean-Luc Fichet évoque l'idée d'un « pacte financier fiscal ». C'est ce vers quoi il faut aller, selon Yvon Le Cousse, maire de Plougonven, afin d'obtenir une « harmonie » en termes de fiscalité sur le territoire.