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22 février 2017 3 22 /02 /février /2017 07:10
Conserverie à Quimperlé et Quéven: les ex-Minerve continuent le combat (Ouest-France, 22 février 2017)

Vincent THAËRON.

Ils ne lâcheront rien et iront jusqu’au bout du bout. Les ex-salariés de la conserverie Minerve, à Quimperlé et Quéven près de Lorient, ont décidé de continuer le combat, jusqu’au Conseil d’État. Pour obtenir réparation et laver leur honneur.

« On continue le combat. On va aller jusqu’au Conseil d’État. On sait que ce sera long et usant, un an sans doute. Ils veulent nous user, nous blaser, nous écœurer. Mais on a déjà tout perdu. Alors, aujourd’hui, on n’a plus rien à perdre. »

Il est à peine 15 h, samedi, au Mille-Club, à Kerjouanneau. En pénétrant par les larges vitres, le soleil commence doucement à chauffer la salle, mise gracieusement à disposition par la municipalité.

« Colère et amertume »

Dans la salle, une trentaine d’ex-salariés de Minerve de Quéven et Quimperlé. Ils se sont réunis pour faire le point, après la décision de la semaine dernière : la Cour d’appel du Tribunal administratif de Nantes les a déboutés, tout comme le Tribunal administratif de Rennes, auparavant.

Il leur restait donc deux possibilités : stop ou encore. « Ou on arrête tout, ou on va en Conseil d’État. » Tous ont voté à main levée, sans hésiter, pour la deuxième option. « Si nous avions gagné à Nantes, ce sont les autres qui auraient fait appel, de toute façon… Et on serait alors allé en Conseil d’État. »

Le PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) n’a pas été rejeté, comme les « Ex » en rêvaient, « pour le mettre à mal. Quand on pense que le ministère public, lui, nous avait suivis et nous avait donné raison. C’est à ne plus rien comprendre. »

Samedi après-midi, il y avait « de la colère et de l’amertume » chez les « Ex ». Et ce ne sont pas les quelques blagues, qui ont toutefois allégé l’atmosphère, qui y changeront quelque chose. « Vous savez, qu’on ait ou pas du travail aujourd’hui, on n’arrive pas à tourner la page. On sait qu’on ne retrouvera plus jamais notre boulot, notre travail. »

« Partir la tête haute »

Pourtant, le « carnet de commandes était plein. Il y avait des marchés. On a travaillé jusqu’au bout, jusqu’au dernier jour. On peut nous reprocher ce que l’on veut, mais on a laissé notre usine en état de marche. On a tout nettoyé jusqu’aux petites cuillères ».

 

Pointent aussi quelques regrets. « On aurait dû parler plus tôt. Mais on était bien, dans une entreprise familiale. Puis le loup est entré dans la bergerie. Il n’avait pas les mêmes intérêts que nous. Il a magouillé dans notre dos et nous a bouffés tout cru. Ça peut arriver tous les jours dans des petites boîtes comme les nôtres. »

La vente aux enchères de l’outil de production a été, il y a peu, un coup de plus porté à l’estomac. « La ligne marron va descendre dans le Sud et la ligne soja va être installée en Espagne. On le sait, ça. » C’est lâché avec dégoût et gravité. « Maintenant, tout ça c’est derrière nous. Il faut avancer. »

Avec un espoir, cependant : une affaire similaire à celle de Minerve est également devant le Conseil d’État. Si cette entreprise obtient gain de cause, cela pourrait faire jurisprudence. Et accélérer les choses. À suivre.

Mais peu importe le temps que tout cela prendra. « Aujourd’hui, on veut partir la tête haute. C’est tout. » Et c’est déjà beaucoup.

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