Placé en redressement judiciaire l'été dernier, l'abattoir de volailles de Guerlesquin (Finistère nord) vient d'être repris par Wegdam food link.Le groupe hollandais ne conservera que l'activité saucisses de volaille. Il développera une plateforme d'exportation à Brest. À terme, 150 des 195 salariés actuels seraient repris.
Placé en redressement judiciaire l'été dernier, l'abattoir de volailles de Guerlesquin (Finistère nord) vient d'être repris par Wegdam food link. Déjà client pour l'activité « saucisses », le groupe hollandais est spécialisé dans l'export de viandes et de poissons vers l'Afrique.
Il ne conserverait que l'activité de production de saucisses à partir de poulets bretons, principalement revendues au Ghana (60 %). En janvier, 55 salariés (ouvriers, maintenance et encadrement) reprendront le travail, pour produire, sous quelques semaines, « un million de saucisses par jour », détaille Abraham Hulsebos, avocat du groupe. Dans un an, le groupe prévoit d'investir 1,5 million d'euros dans une deuxième ligne de production, permettant la reprise de « 45 personnes supplémentaires » et le doublement de la production (66 t/jour).
Wegdam prévoit de faire du port de Brest sa deuxième tête de pont, après Anvers, pour l'exportation de ses saucisses, mais aussi de ses autres produits. Tilly Sabco international (le nouveau nom de l'entreprise) hébergera donc une plateforme logistique (réception des produits, remballage et expédition). « Six personnes démarreront en janvier, rejointes par une vingtaine d'autres dans six mois, et autant six mois plus tard. » Soit au total près de 150 salariés « reprisen priorité parmi les 195 actuels », souligne Sylvie Mevel, directrice. D'ici deux ans, le groupe prévoit le départ de Brest de « 3 000 conteneurs annuels, dont 1 000 de saucisses », reprend Abraham Hulsebos. Soit un peu plus de 10 % du trafic total conteneurs du port en 2015.
Pour l'export de poulet congelé, le groupe a compris « qu'il n'était pas possible de rivaliser avec le poulet brésilien », bien plus compétitif, surtout après la disparition des subsides européens. Quant à la production de découpe fraîche, vendue localement, « elle exigerait trop d'investissement pour un marché déjà saturé et donc un bénéfice insuffisant ». Ils ont décidé de se séparer « de la partie malade de l'entreprise pour éviter de se retrouver au tribunal dans deux ans ». En 2014, 120 salariés avaient été licenciés lors d'une précédente cession.
« Les saucisses sont déjà vendues jusqu'en 2018. » Le groupe prévoit de« faire du profit dès le mois de février », signalant également la création récente d'un entrepôt de distribution au Ghana. Par ailleurs, il ne craint pas la concurrence. « Doux produit également des saucisses de volailles mais les exporte au Moyen Orient. »
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