Les législatives, 3e tour de la Présidentielle ? Qui seront les candidat(e)s député(e)s de juin 2017 ? À gauche, des candidats PS « orthodoxes » affronteront des candidats PS macronistes.
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Le 10 juillet 2015, à Ouessant : Jean-Yves Le Drian, l’ex-Premier ministre Manuel Valls, et Richard Ferrand. Du temps où l’alliance était encore belle… | Vincent MOUCHEL
Les législatives, 3e tour de la Présidentielle ? Qui seront les candidat(e)s député(e)s de juin 2017 ? À gauche, des candidats PS « orthodoxes » affronteront des candidats PS macronistes.
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Mercredi matin, le député Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En marche, a twitté : « Le moment venu, il y aura un appel à candidature pour les législatives avec un objectif de renouvellement profond du personnel politique. »
À quelques minutes d’intervalle, Yohann Nédélec, maire PS du Relecq-Kerhuon (pro-Valls) écrit sur la toile qu’il n’en peut plus d’entendre le député Richard Ferrand. « Écouter France Info ce matin et entendre le « Secrétaire Général » avec un grand G ! Attention… vomir sur le parti qui a fait toute sa carrière de Paris à Carhaix et sur ces adhérents fidèles et besogneux, bons uniquement à venir voter ! Point de non-retour. Vivement le 29 janvier. #Écœuré. »
C’est un résumé du moment politique, reflet de la fracture au sein du PS finistérien entre les partisans de Macron et les courants du PS qui soutiennent untel ou untel au sein des primaires citoyennes. Richard Ferrand est-il le talon d’Achille du PS ?
Un autre exemple, juste pour pimenter la journée. Aujourd’hui, Benoît Hamon fait campagne en nord-Finistère : il passera à Bodilis sur le coup des 13 h où il rencontrera des salariés de l’agroalimentaire, dont Olivier Le Bras, ex-leader syndical chez Gad. C’est un pied de nez à l’ex-ministre Macron qui parlait de l’illettrisme des salariés de l’agroalimentaire en septembre 2014.
Pour mémoire, le 10 novembre 2016, Richard Ferrand, toujours sur Twitter balançait 140 signes vachards en réponse à un tweet de Benoît Hamon : « Un enfant du système nourri par la politique (jeune socialiste, désormais apparatchik éternel) pourrait avoir la pudeur du silence ».
Que disait donc Benoît Hamon pour mériter ce scud ? Il écrivait que « tous ceux qui veulent perpétuer le système, les Clinton français, de Macron à Juppé, préparent l’arrivée de Marine Le Pen au 2e tour. » Que de l’amour.
Le nœud du problème politique est bien là : qui sera présent au 2e tour de la Présidentielle ? Comment construire une majorité politique en juin 2017 ? La gauche pourrait ne pas figurer dans un 2e tour où s’affronterait Marine Le Pen et François Fillon.
Mais, au soir de la primaire du 29 janvier, il est possible que des socialistes quittent le navire pour rejoindre Macron dans l’idée que lui seul peut figurer au 2e tour… Ils rêveraient d’un désistement du candidat investi par la primaire au profit de Macron ? Tandis que d’autres militants soutiendront le candidat PS (Valls, Montebourg ou Hamon ?) coûte que coûte, même si celui-ci ne doit figurer qu’à la 5e place au soir du 1er tour, derrière Macron et Mélenchon ?
Le pari de Richard Ferrand est bien celui-là : le PS (et ses électeurs) viendra vers eux pour sauver les meubles.
Quand Richard Ferrand appelle à un renouvellement du personnel politique, bien sûr il ne pense pas à lui-même. Il pense à la création d’un groupe (d’une majorité ?) de députés tout neufs ou presque. Des néo-candidats tels que Pierre Karleskind (PS) à Brest ou Didier Le Gac (PS) à Brest rural pourraient se retrouver face à Patricia Adam (PS) et Jean-Luc Bleunven (divers gauche).
Dans le même temps, après la primaire, le PS désignera-t-il un nouveau candidat PS « pur jus » à Carhaix-Châteaulin ? Ou soutiendra-t-il par en-dessous le candidat PCF, Maxime Paul ? À Douarnenez- Pont-l’Abbé, Liliana Tanguy (PS) ne deviendra-t-elle pas la candidate d’En Marche ? Elle qui était candidate à la candidature contre Florence Crom (PS), investie par les militants PS…
À qui profitera cette fracture qui créera des triangulaires ou des duels FN contre droite républicaine ? À moins d’un accord de printemps entre le PS et En marche et d’un partage des circonscriptions ? Si ça ne balance pas trop de tweets assassins d’ici le mois de juin.