Des salaires dépassant les 500, 600 voire 900 smics… La rémunération des grands patrons français a flambé de 20 % en 2015.
En 2015, les revenus des grands patrons français ont connu des hausses record. Selon le dernier rapport du cabinet de conseil Proxinvest, la rémunération globale des dirigeants des 120 plus grandes entreprises françaises cotées à Paris (SBF 120), qui tient compte de l’ensemble des formes de rémunération (salaire fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options et actions gratuites de performance), a augmenté de 20 %, pour atteindre 3,5 millions d’euros en moyenne, l’an dernier. Par comparaison, le salaire net annuel a augmenté de 2,2 % sur un an pour l’ensemble de la population !
Pour les plus grosses sociétés (celles composant le CAC 40), l’écart est encore plus flagrant : leur rémunération moyenne atteint 5 millions d’euros, soit une hausse de 18 %, « ce qui excède désormais la rémunération maximale socialement acceptable, définie à 240 smics par Proxinvest (soit 4,8 millions d’euros) », indique le cabinet de conseil aux investisseurs. Ce dernier note d’ailleurs que cette rémunération plafond souhaitée est aujourd’hui dépassée par 26 présidents exécutifs du SBF 120, contre 16 en 2014.
Et pour la première fois depuis 2005, le salaire des cinq patrons les mieux payés a dépassé les 10 millions d’euros par an. Le directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt, arrive en tête avec 16,8 millions d’euros, dont 7,2 millions de « prime de bienvenue » octroyée sous la forme d’indemnités et d’actions gratuites de performance. Ce qui équivaut à… 960 smics ! Quant à Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan, il est troisième du classement avec un revenu de 15,6 millions d’euros, soit 891 smics… De fait, les résultats de leurs entreprises n’ayant pas grimpé autant, cette munificence s’explique par les gros paquets d’actions gratuites (+33 %), ainsi que les rémunérations variables (+23 %) accordées aux patrons.
commenter cet article …