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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 16:29

http://www.dailymotion.com/video/x4xb9h6_le-cloitre-saint-thegonnec-29-une-famille-de-refugies-syriens-accueillie-dans-la-commune_news

Ils ont été amenés avec leur maigre bagage dans la petite commune du Cloître-Saint-Thégonnec, le 20 septembre. Réfugiés de guerre, les Syriens Khaled et Mona Aburass sont accueillis, avec leurs deux enfants, dans le logement mis à leur disposition par la commune. Une première dans le pays de Morlaix.

Il y a moins d'un mois, ce couple vivait encore dans un logement de fortune en plein désert jordanien, à Mafraq, 3.800 kilomètres à l'Est de la Bretagne. Mais depuis deux semaines, Khaled et Mona Aburass, 30 et 23 ans, et leurs deux enfants Shahd, trois ans et Saif, onze mois, ont changé de latitude. Ils sont arrivés ensemble en avion, à Brest, depuis Amann, via Paris. La famille bénéficie du statut de réfugiés politiques. C'est l'association brestoise Coallia qui s'est chargée de leur transfert jusqu'au Cloître-Saint-Thégonnec.

Blessé à la tête à Homs

Venus à la mairie à pied depuis le logement, mis à leur disposition en plein bourg par la municipalité, ils racontent leur parcours. C'est celui d'une fuite. Habitants de Homs, l'une des premières villes martyres bombardée depuis 2012 par l'armée syrienne, les deux jeunes gens ont décidé en 2013, de partir vers la Jordanie. Après des mois de calvaire. « J'ai été blessé à la tête le 26 mars 2012 par un éclat d'obus que j'ai reçu en pleine nuit, alors que je dormais au premier étage de l'habitation familiale. Mes parents étaient au rez-de-chaussée, ils n'ont pas été touchés ce jour-là. Je m'en rappellerai toute ma vie », détaille en arabe Khaled, avec l'aide de l'interprète locale, Zakia Metloug. Après deux mois d'hôpital et des semaines en fauteuil roulant, le jeune Khaled a retrouvé un peu de motricité. Mais son bras et sa jambe gauche restent lourdement touchés, et les crises d'épilepsie, régulières. Avant sa blessure, il devait se marier avec Mona, la fille d'un commerçant et ami du quartier. « Malgré mon handicap, il m'a quand même permis de l'épouser », poursuit le Syrien, qui travaillait à l'époque comme technicien dans la téléphonie.

La commune candidate

Arrivé en Jordanie, aux côtés des parents de Mona et de 600.000 autres réfugiés syriens, le jeune couple a eu ses deux enfants. Après onze mois d'attente, leur demande d'exil a été prise en compte par l'Office international pour les migrations et les États-Unis. « On nous proposait la Tchéquie ou la France. On a choisi la France, parce que c'est un pays qui nous semble plus libre, plus moderne, mieux équipé pour pouvoir me soigner », poursuit Khaled, dont l'un des frères est aujourd'hui porté disparu. Au Cloître-Saint-Thégonnec, la solidarité s'est naturellement mise en place autour du jeune couple. « Nous avons répondu à l'appel de l'État pour héberger des réfugiés syriens dès septembre 2015. La mise à disposition de ce logement de plain-pied a été votée, à l'unanimité, en conseil municipal, en décembre 2015, rappelle le maire, Véronique Pereira. Il n'y a d'abord pas eu de demande, avant que nous nous repositionnions, début 2016. Nous avons su, en avril, qu'une famille allait arriver. Le feu vert a été donné en juin, mais nous avons appris l'arrivée de Khaled et Mona Aburass début septembre ».

Objectif solidarité

Passer du désert aux pâtures n'est toujours pas très facile pour le couple, qui s'imaginait plus volontiers arriver « dans une ville avec un grand hôpital » que dans un bourg, n'a pas de permis de conduire et ne parle, qui plus est, ni français, ni anglais. « Mona est un peu plus craintive, ses parents lui manquent. Mais nous misons sur le réseau d'entraide pour l'aider à se familiariser avec son nouvel environnement », ajoute le maire.

La petite Shahd a, elle, déjà fait sa rentrée des classes à l'école communale. « En une semaine, elle s'est bien intégrée », souligne Sandrine, des Utopistes en action. Très présente dans le bourg, l'association s'investit quotidiennement aux côtés du couple, tout comme plusieurs élus ou des particuliers de la commune. « On a fourni des vêtements, des couvertures, on se relaie pour les conduites aux rendez-vous médicaux, on a passé les premières soirées à leurs côtés, on répond à leurs questions... ».

« Un avenir pour nos enfants »

Les yeux un peu dans le vague, Khaled et Mona n'évoquent pas trop l'avenir. Ils commencent par remercier tout le monde, les élus, les associations, la France. Disent qu'ils voudraient juste de bons médecins, qui sait, ensuite, peut-être un travail, et avant tout un avenir pour leurs enfants. Les attentats en France ? « On a entendu ça, depuis la Jordanie. Cela nous a énormément contrariés, termine Khaled. Nous, on est juste venus en France pour vivre en paix ».

http://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/syriens-merci-a-vous-et-a-la-france-14-10-2016-11254445.php

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