Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 08:50

 

MAURICE ULRICH

 

L'Humanité

 

Vendredi 21 octobre 2016

 

 

La répétition des manifestations nocturnes de policiers à Paris et désormais dans d'autres villes est préoccupante. Elle est tout autant révélatrice d'un profond malaise que d'une perte de crédit de l'État. De plus, quoi qu'en pensent ceux qui ont fait ce choix en marge de la légalité et de leurs propres syndicats, ces manifestations ne peuvent que participer au risque d'un discrédit de la police elle même. Si des centaines de policiers peuvent avec leurs voitures de fonction, leurs armes et leurs brassards, cagoulés pour certains, déambuler par centaines aux abords de l'Élysée et de l'Assemblée nationale, qu'en est-il de ses propres missions ?

On ne peut, dans le même temps, sous-estimer le stress et les difficultés de leur travail, les risques qu'ils encourent, les pressions liées à l'état d'urgence et aux sous-effectifs, particulièrement dans les zones les plus sensibles.

On ne peut oublier à ce stade que c'est pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy que les effectifs ont diminué, à l'inverse de l'inflation des discours sécuritaires. Tout cela est bien réel, de même que les insupportables violences criminelles et les menaces dont ils ont été les victimes dans la dernière période. Mais cela suppose sans doute de tous, de leurs organisations représentatives, une autre réflexion que celle consistant à mettre en cause le prétendu laxisme de la magistrature, leur hiérarchie ou leurs propres syndicats. On sait que de tels discours peuvent être encouragés par certains et par certaine à la petite musique insidieuse mais là n'est pas l'essentiel.

Le fait est que, s'ils se limitaient à cela, les manifestants seraient dans une forme de déni de réalité. Ils ont aussi à se poser les questions de l'engorgement de tribunaux comme celui de Bobigny, de l'insuffisance des moyens pour la prévention et le suivi de la délinquance, de la surpopulation criminogène des prisons, de la dégradation des services publics dans les quartiers, de l'échec des politiques de la ville. Les policiers ne sont pas un corps isolé dans l'État. Ils sont au service de l'ordre républicain et ils sont des citoyens. Ils ne sauraient l'oublier sans altérer eux-mêmes leur image.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011