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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 05:48

Gérard LE PUIL

L’HUMANITE DIMANCHE

 

 

La construction de lotissements ou de vastes zones commerciales bétonnent, chaque année, 70 000 hectares de terres fertiles.

 

Alors que les moissons de cet été ont donné une récolte décevante en raison du climat, il n'est pas vain de méditer sur la nécessaire préservation des terres agricoles. Ce fut souvent le dernier souci des gouvernants, de bon nombre de parlementaires, de présidents de région, d'élus départementaux, voire de certains maires depuis des décennies. Il suffit de voir les lotissements pavillonnaires et les vastes zones commerciales à la sortie des villes pendant que crèvent les commerces du centre pour comprendre comment on a bétonné quelque 70 000 hectares de terres fertiles chaque année pour peu d'utilité. Cela revient à soustraire la superficie d'un département tous les sept ans à l'agriculture, au détriment des générations futures.

Nous entrons progressivement dans un monde de rareté. Nous devons aussi diviser par quatre la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2050 pour freiner le réchauffement climatique. D'ici la fin du siècle en cours, les terres agricoles et les forêts redeviendront les principales richesses disponibles. D'ailleurs, les prix des terres et des forêts augmentent désormais plus vite que l'inflation en France. Toutefois, le prix moyen d'un hectare est de 6 000 euros chez nous, contre 7 700 en Pologne et 55 000 aux Pays-Bas.

Le prix, désormais, croît plus que l'inflation. Ici 6 000 euros à l'hectare agricole et 55 000 aux Pays-Bas !

Nous connaissons une pause relative de la tendance haussière du prix de la terre dans la mesure où les récoltes mondiales de produits agricoles de base comme les céréales, les oléagineux et le sucre ont dépassé la demande solvable ces trois dernières années. Mais, quand un risque de pénurie mondiale apparaîtra, suite à une ou deux mauvaises récoltes, on verra flamber les prix de la nourriture et des terres arables.

Il faudra bientôt nourrir 9 milliards d'humains. Il sera alors dangereux de laisser la terre aux mains des détenteurs de capitaux spéculatifs. Elle doit devenir un bien commun au même titre que l'eau et l'air. Encore faut-il décider sous quelle forme. La France devrait légiférer dans un premier temps pour que ses terres agricoles ne deviennent pas propriété d'investisseurs étrangers, comme cela s'est récemment passé dans le département de l'Indre où, via une prise de participation de 98 % dans une société créée à cet effet, plusieurs centaines d'hectares sont passées sous la coupe d'investisseurs chinois.

Nationaliser le foncier en spoliant des paysans qui ont besoin de compléter leur maigre retraite par le revenu du fermage de quelques hectares ne peut être envisagé. Mais, alors que le livret A ne rapporte plus que 0,75 % d'intérêt, il doit être possible de canaliser une partie de l'épargne populaire pour l'acquisition de terre par une banque publique. Cette maîtrise progressive du foncier permettrait aussi d'installer des jeunes paysans, de développer du maraîchage et des circuits courts de distribution pour les citadins. Des pratiques voisines ont déjà cours grâce aux activités de l'association Terre de liens. Le moment est venu d'aller plus loin dans cette voie.

 

 

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