L’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFE) dont AI France est membre, et le Groupe d’information de soutien aux immigrés (GISTI) ont décidé d’attaquer cette obligation nouvelle imposée aux Syriens.
Une obligation aux conséquences dangereuses
Le visa de transit aéroportuaire est un visa qui permet d'attendre une correspondance dans la zone internationale d’un aéroport. Il n'autorise pas l'entrée sur l'espace Schengen.
Ce document, difficile à obtenir, ne permet plus aux passagers de voyager sans son obtention préalable. Cette obligation entrave donc sciemment la possibilité pour les Syriens d’échapper au conflit qui fait rage dans leur pays.
Concrètement, si une personne fuyant le conflit en Syrie se présente aux frontières françaises démunie de ce visa, les autorités françaises peuvent la renvoyer vers son pays de départ.
En Syrie les civils sont en danger : demandez aux autorités syriennes de les protégerSIGNEZ La seconde conséquence de cette obligation est de rendre très difficile pour des personnes en provenance de Syrie le dépôt d’une demande d’asile aux frontières françaises, à l’occasion justement de leur transit par un aéroport français.
Cette obligation imposée par la France aux personnes fuyant la Syrie tranche avec sa position officielle à l’égard du conflit en cours en Syrie.
Un procédé déjà connu
Le procédé n’est pas nouveau : depuis le milieu des années 1990, les États européens, et la France plus que tous les autres, se servent, à l'encontre des ressortissants de certains pays ciblés, du visa de transit aéroportuaire comme d'un instrument pour dissuader l'arrivée de demandeurs d'asile sur leur sol.
La France est - de très loin - le pays qui a instauré le plus de VTA, ayant ajouté 23 pays à la liste commune (Afghanistan, Bangladesh, République démocratique du Congo, Erythrée, Ethiopie, Ghana, Irak, Iran, Nigeria, Pakistan, Somalie, Sri Lanka). Sont ainsi notamment soumis à cette obligation les pays suivants : Angola, Burkina Faso, Cameroun, Colombie, Congo Brazzaville, Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Haïti, Inde, Libéria, Mali, Mauritanie, Pérou, République dominicaine, Togo, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tchad, ainsi que les titulaires du document de voyage pour les réfugiés palestiniens et les ressortissants russes provenant d'un aéroport situé en Ukraine, Biélorussie, Moldavie, Turquie et Égypte.
POUR EN SAVOIR PLUS
- Le site de l' Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers(ANAFE) : www.anafe.org