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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 13:08
Appel du 10 juillet 1940, L'Humanité clandestine: Jacques Duclos et Maurice Thorez

Appel du 10 juillet 1940, L'Humanité clandestine: Jacques Duclos et Maurice Thorez

La Libération de Concarneau a été l'oeuvre de trois groupes de Résistance, constitués suivant leurs vicissitudes propres, ne se connaissant pas à l'origine, en raison même des nécessités de la sécurité de chacun.

Dès 1940:

Le Jeudi 20 juin 1940, à midi, les Allemands pénètrent dans la ville. Les semaines suivantes, c'est le retour au foyer de ceux qui ont pu échapper aux camps de prisonniers (1,8 millions de soldats français, dont 137 000 bretons, ont pris le chemin des stalags et des oflags d'Allemagne et d'Autriche). Parmi eux, de nombreux militants du Parti Communiste Français, dont Alain Le Lay, secrétaire régional du Finistère-Morbihan et responsable à Concarneau. Ses efforts tendront à rassembler les militants et les jeunes pour répondre aux directives qui viennent du centre avec lequel la liaison est bientôt établie. A Nantes, le représentant du Comité Central est Marcel Paul, qui préside à la réorganisation du parti. C'est le futur ministre de la Libération et Président National des Anciens Déportés (au début des années 1960). Les choses ne sont pas faciles.

Des militants influents sont arrêtés depuis la "drôle de guerre" et le pacte germano-soviétique approuvé par le PCF le 25 août 1939: Jean Ropars (qui mourra en 1948 des suites de sa déportation), Joseph Le Coz, Scouazec, gérant de "La Bretagne" également.

Marcel Paul, résistant communiste, futur membre du comité international de résistance de Buchenwald et ministre à la libération

Marcel Paul, résistant communiste, futur membre du comité international de résistance de Buchenwald et ministre à la libération

Pierre Guéguin, maire communiste de Concarneau, fusillé à 45 ans en 1941 dans la carrière de Chateaubriant

Pierre Guéguin, maire communiste de Concarneau, fusillé à 45 ans en 1941 dans la carrière de Chateaubriant

 

Le jour où l'Assemblée Nationale (Chambre des députés et sénat) à Vichy donne les pleins pouvoirs à Pétain, malgré le courageux vote contre de 84 députés et sénateurs (les élus communistes avaient déjà été destitués, 3 élus du Finistère ont refusé d'abdiquer face au renversement de la démocratie et de la République: le sénateur-maire Le Gorgeu à Brest, les socialistes Jean-Louis Rolland à Landerneau et Tanguy Prigent à Saint Jean du Doigt), l'appel de Maurice Thorez et Jacques Duclos du 10 juillet 1940 proclamant dans L'Humanité clandestine (interdite en août 1939) "Le Peuple de France ne sera pas un peuple d'esclave" qui parviendra bientôt va faciliter l'organisation du travail clandestin face aux Allemands: l'appel s'élève contre "ces hommes qui ont voulu la guerre et préparé la défaite".

"Il n'y a, dit l'appel, de paix véritable que dans l'indépendance des peuples". Dans sa deuxième partie, l'appel précise: "C'est seulement autour de la classe ouvrière ardente et généreuse, pleine de confiance et de courage parce que l'avenir lui appartient, c'est seulement autour de la classe ouvrière guidée par le Parti Communiste, parti de propreté, d'honneur et d'héroïsme, que peut se constituer le Front de la liberté, de l'indépendance et de la renaissance de la France".

Albert Ouzoulias, ancien résistant communiste chargé dès 1941 dans la liaison avec la résistance de l'Ouest et notamment nantaise, rapporte dans Les Bataillons de la Jeunesse (éditions sociales, 1967), que le journal anglais Daily Telegraph du 20 décembre 1940 reconnait que malgré le pacte germano-soviétique, c'est du Parti Communiste persécuté par la République finissante et capitularde de Daladier puis par Vichy que vient le premier appel à la révolte contre Vichy et l'occupation: "Le seul parti existant quoique illégal est le Parti Communiste et plus de mille de ses militants ont été arrêté le mois dernier. Ils distribuent des tracts antiallemands qui font appel au sentiment patriotique des Français". Deux mois plus tard, un journal de la collaboration dans le Nord de la France, Le Journal d'Amiens, fait le même constat: "Alors que sous le poids de la défaite tous les partis ont renoncé à toute action collective, les communistes seuls ont maintenu leur organisation, seuls ils s'adressent au peuple et tentent de l'enrôler. Il y a là danger plus grand qu'on ne pourrait le croire en haut lieu. Certes, tant que l'armée d'occupation sera sur notre sol, l'ordre y sera maintenu avec vigueur, mais après?".

Jacqueline Sainclivier dans un article "La Résistance en Bretagne: une identité spécifique?" des Actes du colloque de 2001 sur "Bretagne et identités régionales pendant la Seconde Guerre Mondiale" (Centre de Recherche Bretonne et Celtique de l'UBO, sous la direction de Christian Bougeard, 2002) note que contrairement aux affirmations d'une historiographie non communiste de guerre froide à tendance révisionniste prétendant que l'effort de résistance des communistes aurait commencé seulement après l'invasion de l'URSS le 22 juin 1941, beaucoup de communistes sont entrés en Résistance dès l'été 1940.

Malgré le trouble créé chez des militants anti-fascistes par le pacte germano-soviétique, cela a été facilité par l'entrée dans la clandestinité et une première expérience de persécution qui a commencé du temps même de la République, avant le régime de Vichy. Le 7 mars 1940, 3400 militants communistes ont été emprisonnés, des milliers d'autres ont été jetés dans des camps de concentration, 8000 fonctionnaires appartenant au Parti Communiste ont été victimes de sanction. Le 19 mars 1940, "dressant le bilan de la répression anticommuniste, Sarraut, ministre de l'Intérieur, déclare: "Nous allons voir, maintenant, ce que j'appelerai volontiers de cette expression triviale: le tableau de chasse du gouvernement". Ce "tableau" ne paraissant toutefois pas suffisant à son successeur, le socialiste Sérol, celui-ci décrète la peine de mort contre les Français suspects de propagande communiste, en avril 1940. Léon Blum avait écrit dans Le Populaire"J'ai le sentiment que la majorité de notre parti trouvera la dissolution du Parti Communiste Français naturelle et légitime". (Histoire vraie de la déclaration de guerre, Pierre Durand, Supplément à l'Humanité du 30 septembre 1959). Déjà Blum avait justifié en août 1939 l'interdiction de L'Humanité et du journal communiste Ce Soir  par Daladier. 

En Bretagne mais aussi ailleurs en France. Albert Ouzoulias cite ainsi une affiche du préfet de Seine-et-Oise Marc Chevalier datée du 23 août 1940 qui se plaint en ces termes de l'activité des communistes sans son département:

" Habitants de Seine-et-Oise,

(...) Je donne un premier avertissement aux fauteurs de troubles qui.. poursuivent leur campagne de haine et d'agitation par des tracts et des affiches anonymes... Les manifestations de cet ordre, dès qu'elles seront découvertes dans une commune de Seine-et-Oise, entraîneront, à titre de sanction, l'internement administratif des principaux militants communistes résidant dans la commune. Des actes de sabotage continuent à s'exercer contre le matériel des armées d'occupation. Je ne saurais assez blâmer ces tentatives aussi lâches que stupides... Celui qui se livre à ces gestes criminels est un mauvais citoyen...

Vous ne servirez utilement votre pays, tout en gagnant l'estime des autorités d'occupation, avec lesquelles je collabore en toute loyauté pour la défense de vos intérêts, que par votre attitude correcte, disciplinée, digne de la réputation et des traditions françaises."

A Paris, dans le XVIIe arrondissement, le jeune Guy Môquet dont le père, Prosper Môquet, député communiste, est interné depuis le 10 octobre 1939, organise une vingtaine d'adhérents de la Jeunesse Communiste et couvre l'arrondissement de papillons anti-allemands et anti-Vichy dès septembre 1940. Il est d'ailleurs arrêté le 13 octobre 1940, torturé pour passer aux aveux sur les amis de son père, emprisonné à Fresnes, puis à Clairvaux, puis envoyé à Châteaubriant. Le jeune communiste Jacques Grinbaum, 20 ans, est aussi arrêté pour des graffitis anti-allemands et patriotiques autour du Sacré Coeur: il sera fusillé avec Gabriel Péri et 92 autres camarades au Mont-Valérien, le 15 décembre 1941.

Les rapports hebdomadaires de la Gestapo sont aussi significatifs. Celui du 30 septembre 1940 s'exprime ainsi: "Pour mettre un terme à tout nouvel accroissement de la propagande communiste à Paris, la police parisienne appliquera des mesures préventives qui consistent à arrêter et interner dans un camp tous les dirigeants et militants communistes actifs connus à Paris". Le Bulletin municipal officiel de la ville de Paris du 21 octobre 1940 publie un arrêté du préfet de police Langeron: "Toutes découvertes de tracts clandestins sur le territoire d'une commune de la Seine entraînera l'internement administratif d'un ou plusieurs communistes notoires résidant sur le territoire de cette commune". Marcel Déat, toujours cité par Albert Ouzoulias, confirme dans un éditorial de l'Oeuvre du 6 novembre 1940 le danger et le caractère de résistance à l'occupation de la propagande communiste: "Nos communistes sont redevenus nationalistes. Leurs tracts clandestins ont des conclusions entièrement parallèles aux propos gaullistes. Il n'est question que de la libération et de l'indépendance de la France et l'on nous assure que seul le communisme lui restituera sa pleine souveraineté".

Néanmoins il y a une ambiguïté résiduelle dans les tracts du Parti Communiste à l'été et au début de l'automne1940: tout en étant anti-fasciste, anti-Vichy, anti-allemand, en parlant de liberté et d'indépendance, ils parlent tout de même de lutte pour la paix, et attestent d'une forme d'égalité entre l'impérialisme allemand et anglais. 

En juillet 40, à Concarneau, le triangle de direction du Parti Communiste clandestin est constitué et tient sa première réunion au bois de Kerguerès. Il comprend René Lijour, Eugène Le Caignec et Joseph Berthou.

A Concarneau, le travail de propagande, la diffusion des tracts notamment, ne s'arrêtera jamais. Mais dès cet été 1940, les actions de sabotage contre les installations allemandes commencent. René Lijour paie de sa personne et entraîne les jeunes. Yves Le Gall (qui mourra à Rennes en revenant de déportation), Jean Trolez, entre autres, Eugène Le Bris participent à de nombreuses opérations: déboulonnage des voies ferrées (en mai 1942) et à la destruction des lignes téléphoniques (à l'initiative de Charles Tocquer, responsable des jeunes). Des soldats nazis sont attaqués. La nuit est parfois troué d'explosions: c'est la grue de la gare qui saute (en août 1942), ou bien un transformateur ou un poteau à haute tension.

La loi de Vichy du 16 novembre 1940 permet d'"épurer" plusieurs communes bretonnes de personnalités de gauche (Saint-Brieuc, Dinan, Saint-Malo, Saint-Servan, Fougères, Vannes), dont Concarneau. Le maire de Concarneau Pierre Guéguin avait déjà été destitué en octobre 1939 par l'Assemblée Nationale du Front Populaire qui avait levé l'immunité des élus communistes après le pacte de non agression germano soviétique, en même temps que 316 autres maires communistes, et 2778 élus communistes déchus de leur mandat.

Le 9 mai 1941, Victor Louarn, jeune militant communiste est arrêté, puis Fanch Tollec. Alors que le premier est jugé à Paris, le second passe au tribunal à Quimper.

 

La lutte se développe, mais les communistes paient un lourd tribut à la répression vichyste en 1941 et 1942

Alain Le Lay va et vient, organise les groupes de l'"Organisation Spéciale" (O.S) dans le département. La liaison avec le Centre est assurée par le "Père Georges" (Venise Gosnat, adjoint au maire d'Ivry). A une réunion de direction à Kerviniou, Alain Le Lay donne des indications sur l'organisation du travail clandestin.

En septembre 1941, la police de Vichy, au service des Allemands, sous les ordres du commissaire SOUTIF, va démanteler l'organisation clandestine du Parti et des Jeunesses Communistes et les groupes armés de l'Organisation Spéciale.

En septembre 1941, Berthou échappe à une arrestation de la police de Vichy venu à son domicile. Il est hébergé par Pierre Guillou jusqu'à Décembre et, clandestin, devra quitter le département. Entre-temps, Eugène Le Bris l'aura remplacé au triangle de direction.

Après son retour à Toulmengleuz, il sera arrêté en septembre 1942. François Tallec sera arrêté une seconde fois et réussira à s'évader. Esprit Jourdain, arrêté le même jour, mourra en déportation. Théophile Louarn, après l'arrestation de son frère, demandera à s'engager dans l'action résistante.

L'arrestation de Pierre Gueguin, Maire Communiste destitué de Concarneau, et de Marc Bourhis, militant trotskiste, leur exécution à Chateaubriant avec d'autres internés communistes et cégétistes dont Guy Môquet le 22 octobre 1941 en représailles de l'assassinat du lieutenant colonel Hotz à Nantes le 20 octobre 1941 par des résistants communistes parisiens, suscite une émotion profonde à Concarneau et une prise de conscience de l'occupation nazie.

Une manifestation spontanée a lieu au cimetière sur les tombes des familles.

Le 2 octobre 1941, des inscriptions badigeonnent les murs du Grand Hôtel et de l'entreprise Marscesche "A bas Laval", "Nous voulons du pain". Arrêté le 2 octobre, Fanch Caignec réussira à s'évader.

Au printemps 1942, le "Père Georges" (Venise Gosnat) organisateur régional du Parti Communiste prend contact directement avec René Lijour et lui annonce une prochaine arrivée d'armes. Un sous-marin anglais attendra aux Glénans que les Résistants viennent en prendre livraison. Le mot de passe est donné. Contact est pris avec Guillaume Bodere et son camarade Baudry (agent de liaison fusillé au mont Valérien). Les deux résistants se font reconnaître du sous-marin qui est bien à l'endroit prévu. Les containers pris en charge sont débarqués sur la côte bigoudène où trois membres du groupe dont René Lijour viendront les prendre pour les transporter dans la ferme du Vourgoat, en Melgven, chez Daoudal (également fusillé au Mont-Valérien). Des parachutages sont annoncés.

 

En septembre 1942, 35 résistants de Concarneau, communistes pour la plupart, sont mis hors de combat.

Le combat continue. Carduner tente de faire sauter le Pont-Minaouët. Il sera arrêté en septembre 1942 et mourra à Dachau. Mme Le Breton est arrêtée et déportée. Joseph Berthou, résistant du même groupe et syndicaliste, est arrêté à Thouars et fusillé à Poitiers le 3 décembre 1942.

Eugène Le Bris se rend à Nantes pour délivrer un camarade arrêté. D'une audace folle, il pénètre dans le bureau du juge Le Bras, l'abat avec son arme et libère son ami. En septembre 1942, ils sont arrêtés tous deux alors qu'une grande rafle de la Police de Vichy permet l'arrestation de presque toute l'organisation.

Alain Le Lay mourra à Auschwitz, comme Théophile Louarn.

Son arrêtés également Esprit Jourdain (mort en déportation), Daoudal (il sera fusillé), Fanch Touchard aussi (qui après sa première arrestation avait été relâché), André Herlédan, Armand Villard, Christophe Digoust, Charles Huchon, Jacques serre, Yves Le Gall (qui meurt en revenant de déportation), Joseph Dréano, Arthur Rioual, Mathias Lorc'h, Eugène Le Caignec, Louis Guiffant (de Trégunc), Yves Trichard, Jo Le Gall, Jean Bourbigot, Jean Trolezz, Charles Tocquet, André Herledan (père et fils), Louis Péron, Charles Dolliou, les frères Huon, Marie Jeanne Bodere.

René Lijour ayant réussi à échapper à l'arrestation, une vaste opération de police est montée le dimanche 27 pour perquisitionner à son domicile. Sa femme Lucie Lijour sera arrêtée et déportée.

Réné Lijour et quelques militants ayant réussi à passer entre les mailles du filet, la propagande allait pouvoir continuer.

Remi Nedellec, en contact avec Quimper, faisait parvenir les tracts. Le cheminot François Le Beux, au dépôt de Quimper, en fournissait également. Il devait mourir tragiquement sur sa machine lors d'une attaque de l'aviation anglaise.

Une caisse de secours aux familles des déportés et fusillés, sous l'égide du Secours Populaire, fut constituée et alimentée par des dons en argent et en nature.

La liaison avec René Lijour, malade, est reprise par Mme Le Caignec et Mme Duot. Les indications sont les suivantes: la haine de l'occupant s'est développée, il est mis en échec à Stalingrad, les conditions sont créées pour élargir le combat. La question de la création du Front National et de ses groupes de combat, les F.T.P.F, est posée.

 

Le groupe Libération à Concarneau

A partir de septembre 1940, l'instituteur brestois, originaire de Concarneau, Pierre Coroller, recolte des renseignements sur les ouvrages défensifs et offensifs de la région qu'il transmet à des groupes locaux de résistance à Brest. Il collabore sur place à Concarneau avec le docteur Nicolas et avec une professeur d'EPS, Mademoiselle Le Bastard. Avec M. Kervahut, dit Kervoas, instituteur en retraite à Penhars, Coroller fonde le groupe Libération au 2ème trimestre 1942, dirigé sur place par le Docteur Nicolas qui connaît bien la population  et organise le recrutement. Le groupe transmet des plans des défenses de Concarneau et de la région. Cette activité de renseignement permit aussi sans doute d'abattre à Concarneau le 18 décembre 1943 avec un avion descendant en piqué un bateau ravitailleur de sous-marin qui fut coupé en deux et coulé en quelques instants, alors qu'il contenait des vivres pour 8 mois. Louis Le Bourhis servira d'agent de liaison pour le Docteur Nicolas avec Mademoiselle Le Bastard, et Monsieur Chauveur se charge du recrutement avec le docteur. Le mouvement prend une certaine ampleur au premier trimestre 1943 et s'étend à Trégunc, Melgven, Beg-Meil, Névez. Il regroupe plus de notables et d'"hommes d'ordre" (le colonel Krebs, à la tête d'une entreprise de construction navale, maire de Lanriec, le Maréchal des Logis Le Romancer, le lieutenant de réserve Jean Jaffrezic, des gendarmes) que les autres mouvements de résistance. Le Docteur Nicolas sera emprisonné en février 1944.    

 

Le groupe Vengeance Action de Concarneau

Dès 1941, un groupe de jeunes Concarnois qui avaient l'occasion de fréquenter Georges Martin, un meneur d'homme qui n'hésita pas le 16 août 1942 à inviter les 2000 personnes présentes à la fête d'athlétisme de Moros à se révolter contre l'occupation allemande, se décidèrent à entrer dans la Résistance. Un premier noyau regroupe sous l'autorité de George Martin Marcel Yvonnou, Arsène et François Herlédan, Paul Corribras, Albert et Jacques Gloaguen, Louis Lozach. L'affiliation du Groupe au Réseau "Vengeance Action", qui se spécialisera dans les Renseignements, les faux papiers d'identité (avec Paul Corribras à la baguette), la récupération et l'évacuation des aviateurs alliés (une douzaine d'aviateurs durent ainsi évacués sur Brest, via Quimper), et existant d'abord à Concarneau sous la direction d'André Le Floch, représentant de commerce rue Amiral Courbet, se réalise le 1er avril 1943. Comptant d'abord huit hommes en août 1942, ce groupe qui s'agrandit de mois en mois comptera au moment des combats pour la libération de la ville de Concarneau 260 combattants. Georges Martin et ses hommes effectueront plusieurs sabotages avant le débarquement allié en Normandie. Il s'intégrera après le débarquement aux F.F.I sous la direction du chef d'escadron Rincazaux et de son adjoint, le capitaine Bourhis. Le 6 août 1944, les audacieux résistants du groupe Vengeance action, au nombre de 6, sous la direction de Georges Martin, constituant le commando "Ma Salver" tentèrent d'immobiliser au port en barrant le chenal les bateaux allemands. L'opération ne réussit pas comme prévu. Le bataillon FFI issu du groupe réussit à faire 80 russes enrolés par les Allemands prisonniers à Trégunc le 6 août 1944. 

 

   

Les F.T.P.F de Concarneau

La liaison reprise par René Lijour par Alphonse Duot (fils) qui était également en contact avec Robert Jan, un travail de réorganisation fut entrepris aussitôt en tenant compte de la nécessité de sauvegarder la sécurité de chacun des résistants. Une difficulté subsistait: la coupure avec le centre. Elle allait durer un certain temps, mais qu'importe, le travail fut entrepris quand même. A côté du groupe du Parti Communiste fut formé un groupe des Jeunes Communistes organisé en triangle pour les nécessités de la sécurité, dont Pierre Le Rose assure la direction jusqu'à la Libération.

Il y a chez ceux qui sont en liberté la volonté de poursuivre le combat de leurs frères arrêtés, déportés, abattusn torturés, exécutés. Il y a la volonté de la population d'exprimer son hostilité au nazisme, il y a la confiance née des premiers revers de l'armée nazie. Stalingrad, de Novembre 42 à février 43, stimule la combativité des français. 

En septembre 1943, quelques jeunes concarnois, en contact avec les étudiants de l'Ecole Primaire Supérieure (E.P.S) de Quimperlé, constituent le premier groupe de F.T.P, rattaché à la "compagnie Sous-Marin Curie". 

Le recrutement devint intensif. Les jeunes de vingt ans et moins se constituèrent en groupe de F.T.P (Francs-Tireurs et Partisans Français).

Le 1er groupe de F.T.P.F de Concarneau comprend Yves Le Moal, qui vient de terminer ses études au collège de Quimperlé, André Le Cras (Fredo), toujours élève dans l'établissement, Henri Joncourt (tué ensuite en Algérie avec le grade de capitaine), Baptiste Pascal, Marcel Lancien, Paul Carduner, Henri Joncourt, José Le Goff.

Ce groupe est rattaché à la Compagnie Sous-Marin Curie dont le commandement est assuré par Cabellic (Commandant Fernand) qui mourra le 31 août 1944 à l'hôpital de Quimperlé à la suite des blessures reçues le 15 juillet au combat de Kernabat en Scaër. 

Le recrutement des F.T.P se fait à petit pas. Forts de l'expérience des anciens, la sécurité préside à tout engagement. Il s'agit de former des volontaires dans le but d'opposer aux troupes d'occupation ainsi qu'au gouvernement de Vichy une résistance maximum par des actions très variées allant de la distribution de tracts et de journaux clandestins jusqu'à l'attaque de soldats allemands isolés. Sur le plan national, les F.T.P, regroupés dans l'Armée Secrète, forment les groupes de combat du Front National.

Avant de signer son acte d'engagement "jusqu'à la libération totale du sol national", le nouveau membre prend connaissance du Code d'Honneur des F.T.P. Il signe de son "nom de guerre" et reçoit un numéro matricule. Le cloisonnement, très rigoureux, est, si possible, triangulaire. Trois groupes de 8 forment un détachement, commandé par un chef de détachement. Les groupes n'ont aucun contact entre eux. 4 détachements de 25 hommes forment une compagnie ayant à sa tête un commandant de compagnie assisté de deux adjoints: un adjoint aux effectifs, un adjoint au matériel.   

L'activité du groupe se développant, les contacts purent être établis avec l'état-major F.T.P d'une part, avec la direction du Parti Communiste d'autre part.

Le Commandant André (Louis Stephan, prisonnier évadé) vient bientôt à Concarneau. Les visites de Botch (Yves Boudigou) l'un des principaux responsables F.T.P étaient fréquentes. Les réunions avaient lieu dans la campagne, dans un champ, dans un bois. Le point était fait de la situation, de l'état des forces. Le "père Henri" (cheminot retraité du dépôt d'Auray), responsable régional du Parti Communiste et Leduc (entrepreneur à Plestin-les-Grèves), Capitaine F.T.P, vinrent également à l'époque à Concarneau.

Parallèlement à la constitution des F.T.P, le Front National de lutte pour la libération et l'Indépendance de la France était créé à Concarneau. Sous l'impulsion d'Alphonse Duot fils, qui avait réussi à établir le contact avec la direction régionale par l'intermédiaire de Remi Nedelec. Des tracts parvenaient à Concarneau fournis par les Cheminots du dépôt de Quimper.   

De nombreux signes comme la progression des armées alliées sur tous les fronts et l'activité de l'aviation américaine donnent la certitude que l'année 1944 sera décisive. Il est temps de préparer la Libération. Dans ce but, des efforts sont entrepris dans 3 directions: l'armement, le carburant, l'argent. 

Répartis au centre du département du Finistère, dans une zone délimitée, en gros, par Scaër-Carhaix et Châteauneuf, les maquis F.T.P étaient nombreux, unitairement peu importants, mais très mobiles. N'allaient au maquis que les F.T.P dont la sécurité était menacée. Mais ces maquis ne pouvaient vivre uniquement sur le terrain, il leur fallait de l'argent. D'abord, il fallait penser aux familles sans ressources du fait de l'absence du père maquisard. Il fallait aussi prévoir les évènements qui s'annonçaient. C'est pourquoi il fut décidé de constituer un "trésor de guerre" en s'appuyant sur des "visites de courtoisie" aux banques, perceptions, caisses d'épargne. Ces prélèvements étaient toujours suivis d'un reçu, après acheminement de l'argent à l'Etat-Major de Quimper, souvent dans les 24 heures.  

 

Les combats de la Libération

Le grand problème, face au recrutement, était le manque d'armes.

Deux groupes F.T.P de huit hommes s'organisèrent à Concarneau et un troisième groupe de huit également à la Forêt. Les chefs de groupes seuls se connaissaient. Ce cloisonnement assurait la sécurité, car les Résistants avaient tirés les leçons des expériences passées. Ces trois groupes appartenaient à la Compagnie "Sous-Marin Curie" du Sud-Finistère, mais formèrent bientôt la Compagnie Leclerc, le recrutement de nouveaux résistants s'étant intensifié. La Compagnie comprenait un chef de détachement, un responsable aux effectifs et un responsable au matériel. Elle était rattachée au Bataillon de La Tour d'Auvergne à Quimper. Les deux groupes concarnois avaient pris le nom de Pierre Guéguin et Marc Bourhis.

C'est Etienne Millour, de Fouesnant, qui en prit le commandement. La Compagnie étant en partie composée d'éléments de La Forêt et de Fouesnant. Les jeunes de ces localités allaient payer lourdement les combats libérateurs.

Au printemps 1944, les F.T.P possèdent deux mitraillettes STEN et quelques pistolets.  

Avec quelques révolvers, les F.T.P passaient pourtant à l'action. Un allemand isolé fût descendu à Kérandon et son révolver récupéré. 

Le travail d'explication continuait. Les résistants, qualifiés de "terroristes" par les autorités de collaboration et les allemands, étaient de moins en moins isolés, surtout après que beaucoup de jeunes aient rejoint la résistance suite à leur décision d'échapper au S.T.O. Mais ils devaient encore se légitimer auprès de la population en insistant sur les questions du ravitaillement, de la pénurie dûe aux réquisitions de l'occupant. 

Du matériel de propagande fut diffusé et affiché, notamment un journal: "L'étincelle", du nom du journal où écrivait Lénine. "L'étincelle" est le journal des jeunes communistes. Les Résistants communistes diffusent aussi du matériel national clandestin: "L'avant garde", "L'Humanité" , "France d'abord", le Journal des F.T.P. Les dernières lettres de Guy Môcquet, Gabriel Péri, Daniele Casanova, sont reproduites. Tout est mis en oeuvre pour que la population soit présente dans l'action libératrice.  

Les tracts après avoir insisté au printemps sur les questions du ravitaillement, de la pénurie due à l'Occupant, montraient maintenant la nécessité de l'insurrection armée et de l'union nécessaire de toute la population contre les Allemands et les collaborateurs. Un journal local du Front National, "L'Insurrectionnel", fut alors édité. Il exaltait les patriotes, les appelait au combat. 

La police et la gendarmerie furent longtemps hostiles aux patriotes. Après une démarche d'Yves Boudigou, des gendarmes entrèrent en contact avec les résistants et leur action commune permit de mettre un terme à l'activité des pilleurs de fermes. 

Il faut signaler les actions hardies des F.T.P contre le dépôt allemand de la Criée de la Croix (devenu par la suite Atelier municipal) qui permit la récupération d'armes et grenades pour la Résistance, le coup de main faisant main basse sur 1 800 litres de carburant (essence et gasoil), en pleine nuit, à la soute du Petit-Château en Ville Close... Le carburant est aussitôt transporté à la Forêt-Fouesnant et Quimper par Georges Le Coz au volant de son camion et enterré sur place. Les parachutages promis se font attendre. Plusieurs fois, les coordonnées pour parachutages ont été transmis à Londres mais les Anglais refusent de parachuter dans la zone côtière. 

Après le débarquement, du renfort est demandé pour un parachutage à Kernabat, à Scaër. Dans la nuit du 14 au 15 juillet 1944, trouveront là-bas la mort, trois membres de la compagnie Leclerc: Etienne Millour, le commandant de la Cie Leclerc, Louis Massé et Hervé, de La Forêt. E. Millour sera remplacé à la tête de la Cie par A. Le Cras. C'est qu'il y avait déjà eu un parachutage au même endroit dans la nuit du 8 au 9 juillet. Cette imprudence fait que le 15 juillet à 6h, deux bataillons allemands de sécurité, formés au front de l'est, affrontent les F.T.P, encore sur le terrain avec leurs 35 containers tombés à 0h30. Cette attaque du parachutage repoussera au 8 août l'armement de la compagnie.  

Il fallait songer aussi au rétablissement de la légalité républicaine. Le Conseil National de la Résistance, groupant toutes les organisations et Partis, montrait l'exemple de ce qui devait être fait. 

Le Gouvernement Provisoire d'Alger (avec dans son sein "le catholique de Menthon et le communiste Grenier" disait l'un des tracts à la population) faisait des couvertures pour un dialogue avec les groupes "Vengeance" et "Libération" dont l'activité était maintenant connue. 

Des réunions eurent lieu pour constituer un Comité Local de Libération. Dans le bois de Kernéac'h, un après-midi, son programme fut mis au point. Il portait sur le retour à la légalité républicaine (mise en place du Conseil Municipal de 1939 en application d'une ordonnance du gouvernement provisoire), sur les problèmes du ravitaillement, sur le concours nécessaire de toute la population. Un appel du Comité de la Libération fut placardé, en plein jour, par un groupe de F.T.P, au nez des Allemands. 

Une entrevue eut lieu avec Fily, mais celui-ci fut réticent à la mise en place du Comité de Libération, dont la présidence était confiée à Alphonse Duot père (adjoint au maire de Pierre Guéguin) et le secrétariat à Pierre Le Rose. François Herledan (blanchisseur) représentant le Parti Socialiste, Julien Larsonneur la CGT, etc... Le dimanche après-midi, le 6 août, une assemblée plénière eut lieu au café des Sables Blancs. 

Le 8 août 1944, Quimper est libéré, la compagnie Leclerc rejoignait cette Ville où elle allait recevoir l'armement léger nécessaire. Le jeudi 10 août, deux destroyers anglais poursuivent un bateau allemand et tirent sur Concarneau. 

Le 12 août, trois compagnies F.T.P du Bataillon La Tour d'Auvergne, dont la 5e (Leclerc), la 1ère, la 3ème prennent position au nord de Concarneau, conjointement avec une compagnie FFI de Rosporden, commandée par le capitaine Mercier. Ils tiennent tout le secteur s'étendant de la route de Quimper aux Sables Blancs. Le PC est installé au Poteau-Vert. Les F.T.P ont à leur tête le capitaine Gaston (Jos Kervarec) qui commande le bataillon depuis la disparition de Fernand.

Le 13 août, le Commandant Otto décrète l'état de siège à Concarneau et menace dans un placard, d'incendier la ville si la résistance attaque. Les nazis sont bloqués. Le 16, des chars américains arrivent, accompagnés d'une batterie d'artillerie. Le lendemain matin, ils bombardent la ville. Deux compagnies de F.T.P et des éléments de la milice patriotique (recrutée par le Front National) participent à l'action et pénètrent à l'intérieur de la ville espérant être suivis par les chars U.S. Louis Guillerme, Georges Le Coz, Réné Rioual détruisent un petit poste aux abords de la Kommandantur.

Georges Le Coz est blessé par des éclats de grenade. A la demande des américains, les F.T.P descendent la côte de Lanadan entourant les chars afin d'attaquer le blockaus de la propriété Toiray. Bientôt les Allemands du Blockaus ripostent. Donnard, de Quimper, de la 3e Compagnie F.T.P est tué. On compte 17 blessés parmi les résistants. Mais les chars américains se replient et les F.T.P doivent décrocher. Qualques dizaines de prisonniers allemands, du matériel récupéré, sont le bilan de la journée. La Milice Patriotique pourra être équipée et deviendra à ce moment là la 7ème compagnie de F.T.P. 

Les agents de liaison Lisette Jaffrezic, Yvonne Herledan et Simone Cosqueric, feront preuve d'une grande activité durant ces journées. Elles iront jusqu'à distribuer des tracts aux Allemands leur demandant de se rendre. Madame Hanselot effectuait aussi à partir de juin 1944 la liaison Concarneau-Bénodet pour le compte de la résistance. Le café de Charlotte Kernéis à Concarneau servait de boîtes aux lettres depuis le début 44 jusqu'à la libération pour les F.T.P. 

Le 18, le capitaine de Corvette Otto, commandant de la place, se rend aux Américains avec une partie de la garnison. L'artillerie américaine et les chars bombardent la ville. Des groupes d'habitants commencent à évacuer Concarneau tandis que les usines Cassegrain, Rodel, et quelques maisons sont en flamme. 

Le 19 août, les F.T.P, poussés par les Américains, amorcent une attaque. Tout le bataillon est dans l'affaire mais l'artillerie nazie se déchaîne, clouant les combattants au sol. Les chars américains ne viennent pas. Le repli est ordonné. Quand ils reviennent à leur base, les F.T.P ne trouvent plus les Américains, partis pour Lorient.   

Charly, interprète de la Kommandantur, avec un camion équipé de plaques de blindage et d'un canon à tir rapide, se déplace dans les divers points de la ville, arrosant Kérandon, Kernéac'h, La Maison Blanche. Louis Tudal sera grièvement blessé à la cuisse. 

Quatre jours se passent en escarmouches. Dans la nuit du 24 au 25, de violentes explosions se font entendre. Un court et violent bombardement allemand a lieu. Une patrouille de la 7ème compagnie, sous les ordres de Paul Sabersmann, ukrainien, déserteur de l'organisation Todt, pénètre dans la ville. Elle est vide. Dans la nuit, les Allemands ont évacué par la mer vers Lorient. 

Les F.T.P descendent la ville déserte. Les compagnies F.T.P sont cantonnées à l'hôtel de Cornouaille, l'Hôtel de la Mer et l'Hôtel Beau-Rivage. Au cours d'une réunion avec le Comité de Libération le Conseil Municipal est remis en place. Alphonse Duot (père) est le Maire de la Libération; 

Quelques jours plus tard, Concarneau arborait un air de fête. Des drapeaux français et alliés garnissaient toutes les fenêtres. Les libérateurs de la ville allaient recevoir un hommage mérité.     

 

La plupart des informations sont issues des notes sur la résistance et la libération à Concarneau, Pierre Le Rose, 1964. 

  

   

Carte du Comité Départemental de la Libération de Pierre Le Rose

Carte du Comité Départemental de la Libération de Pierre Le Rose

La lutte se développe, mais les communistes paient un lourd tribut à la répression vichyste en 1941 et 1942

Alain Le Lay va et vient, organise les groupes de l'"Organisation Spéciale" (O.S) dans le département. La liaison avec le Centre est assurée par le "Père Georges" (Venise Gosnat, adjoint au maire d'Ivry). A une réunion de direction à Kerviniou, Alain Le Lay donne des indications sur l'organisation du travail clandestin.

En septembre 1941, la police de Vichy, au service des Allemands, sous les ordres du commissaire SOUTIF, va démanteler l'organisation clandestine du Parti et des Jeunesses Communistes et les groupes armés de l'Organisation Spéciale.

En septembre 1941, Berthou échappe à une arrestation de la police de Vichy venu à son domicile. Il est hébergé par Pierre Guillou jusqu'à Décembre et, clandestin, devra quitter le département. Entre-temps, Eugène Le Bris l'aura remplacé au triangle de direction. Après son retour à Toulmengleuz, il sera arrêté en septembre 1942. François Tallec sera arrêté une seconde fois et réussira à s'évader. Esprit Jourdain, arrêté le même jour, mourra en déportation. Théophile Louarn, après l'arrestation de son frère, demandera à s'engager dans l'action résistante.

L'arrestation de Pierre Gueguin, Maire Communiste destitué de Concarneau, et de Marc Bourhis, leur exécution à Chateaubriant avec d'autres internés communistes et cégétistes dont Guy Môquet le 22 octobre 1941 en représailles de l'assassinat du lieutenant colonel Hotz à Nantes le 20 octobre 1941 par des résistants communistes parisiens, suscite une émotion profonde à Concarneau et une prise de conscience de l'occupation nazie.

Une manifestation spontanée a lieu au cimetière sur les tombes des familles.

Le 2 octobre 1941, des inscriptions badigeonnent les murs du Grand Hôtel et de l'entreprise Marscesche "A bas Laval", "Nous voulons du pain". Arrêté le 2 octobre, Fanch Caignec réussira à s'évader.

Au printemps 1942, le "Père Georges" (Venise Gosnat) organisateur régional du Parti Communiste prend contact directement avec René Lijour et lui annonce une prochaine arrivée d'armes. Un sous-marin anglais attendra aux Glénans que les Résistants viennent en prendre livraison. Le mot de passe est donné. Contact est pris avec Guillaume Bodere et son camarade Baudry (agent de liaison fusillé au mont Valérien). Les deux résistants se font reconnaître du sous-marin qui est bien à l'endroit prévu. Les containers pris en charge sont débarqués sur la côte bigoudène où trois membres du groupe dont René Lijour viendront les prendre pour les transporter dans la ferme du Vourgoat, en Melgven, chez Daoudal (également fusillé au Mont-Valérien). Des parachutages sont annoncés.

 

En septembre 1942, 35 résistants de Concarneau, communistes pour la plupart, sont mis hors de combat.

Le combat continue. Carduner tente de faire sauter le Pont-Minaouët. Il sera arrêté en septembre 1942 et mourra à Dachau. Mme Le Breton est arrêtée et déportée. Joseph Berthou, résistant du même groupe et syndicaliste, est arrêté à Thouars et fusillé à Poitiers le 3 décembre 1942.

Eugène Le Bris se rend à Nantes pour délivrer un camarade arrêté. D'une audace folle, il pénètre dans le bureau du juge Le Bras, l'abat avec son arme et libère son ami. En septembre 1942, ils sont arrêtés tous deux alors qu'une grande rafle de la Police de Vichy permet l'arrestation de presque toute l'organisation.

Alain Le Lay mourra à Auschwitz, comme Théophile Louarn.

Son arrêtés également Esprit Jourdain (mort en déportation), Daoudal (il sera fusillé), Fanch Touchard aussi (qui après sa première arrestation avait été relâché), André Herlédan, Armand Villard, Christophe Digoust, Charles Huchon, Jacques serre, Yves Le Gall (qui meurt en revenant de déportation), Joseph Dréano, Arthur Rioual, Mathias Lorc'h, Eugène Le Caignec, Louis Guiffant (de Trégunc), Yves Trichard, Jo Le Gall, Jean Bourbigot, Jean Trolezz, Charles Tocquet, André Herledan (père et fils), Louis Péron, Charles Dolliou, les frères Huon, Marie Jeanne Bodere.

René Lijour ayant réussi à échapper à l'arrestation, une vaste opération de police est montée le dimanche 27 pour perquisitionner à son domicile. Sa femme Lucie Lijour sera arrêtée et déportée.

Réné Lijour et quelques militants ayant réussi à passer entre les mailles du filet, la propagande allait pouvoir continuer.

Remi Nedellec, en contact avec Quimper, faisait parvenir les tracts. Le cheminot François Le Beux, au dépôt de Quimper, en fournissait également. Il devait mourir tragiquement sur sa machine lors d'une attaque de l'aviation anglaise.

Une caisse de secours aux familles des déportés et fusillés, sous l'égide du Secours Populaire, fut constituée et alimentée par des dons en argent et en nature.

La liaison avec René Lijour, malade, est reprise par Mme Le Caignec et Mme Duot. Les indications sont les suivantes: la haine de l'occupant s'est développée, il est mis en échec à Stalingrad, les conditions sont créées pour élargir le combat. La question de la création du Front National et de ses groupes de combat, les F.T.P.F, est posée.

 

Les F.T.P.F de Concarneau

La liaison reprise par René Lijour par Alphonse Duot (fils) qui était également en contact avec Robert Jan, un travail de réorganisation fut entrepris aussitôt en tenant compte de la nécessité de sauvegarder la sécurité de chacun des résistants. Une difficulté subsistait: la coupure avec le centre. Elle allait durer un certain temps, mais qu'importe, le travail fut entrepris quand même. A côté du groupe du Parti Communiste fut formé un groupe des Jeunes Communistes organisé en triangle pour les nécessités de la sécurité, dont Pierre Le Rose assure la direction jusqu'à la Libération.

Du matériel de propagande fut diffusé et affiché, notamment un journal: "L'étincelle", du nom du journal où écrivait Lénine.

Le recrutement devint intensif. Les jeunes de vingt ans et moins se constituèrent en groupe de F.T.P (Francs-Tireurs et Partisans Français). Il y avait parmi eux André Le Cras (Frédo), Yves Le Moal, Baptiste Pascal, Marcel Lancien, Paul Carduner, Henri Joncourt (tué ensuite en Algérie), José Le Goff. L'activité du groupe se développant, les contacts purent être établis avec l'état-major F.T.P d'une part, avec la direction du Parti Communiste d'autre part.

Le Commandant André (Louis Stephan, prisonnier évadé) vient bientôt à Concarneau. Les visites de Botch (Yves Boudigou) l'un des principaux responsables F.T.P étaient fréquentes. Les réunions avaient lieu dans la campagne, dans un champ, dans un bois. Le point était fait de la situation, de l'état des forces. Le "père Henri" (cheminot retraité du dépôt d'Auray), responsable régional du Parti Communiste et Leduc (entrepreneur à Plestin-les-Grèves), Capitaine F.T.P, vinrent également à l'époque à Concarneau.

Le grand problème, face au recrutement, était le manque d'armes. Deux groupes F.T.P de huit hommes s'organisèrent à Concarneau et un troisième groupe de huit également à la Forêt. Les chefs de groupes seuls se connaissaient. Ce cloisonnement assurait la sécurité, car les Résistants avaient tirés les leçons des expériences passées. Ces trois groupes appartenaient à la Compagnie "Sous-Marin Curie" du Sud-Finistère, mais formèrent bientôt la Compagnie Leclerc, le recrutement de nouveaux résistants s'étant intensifié. La Compagnie comprenait un chef de détachement, un responsable aux effectifs et un responsable au matériel. Elle était rattachée au Bataillon de La Tour d'Auvergne à Quimper. Les deux groupes concarnois avaient pris le nom de Pierre Guéguin et Marc Bourhis.

C'est Etienne Millour, de Fouesnant, qui en prit le commandement. La Compagnie étant en partie composée d'éléments de La Forêt et de Fouesnant. Les jeunes de ces localités allaient payer lourdement les combats libéra

La lutte se développe, mais les communistes paient un lourd tribut à la répression vichyste en 1941 et 1942

Alain Le Lay va et vient, organise les groupes de l'"Organisation Spéciale" (O.S) dans le département. La liaison avec le Centre est assurée par le "Père Georges" (Venise Gosnat, adjoint au maire d'Ivry). A une réunion de direction à Kerviniou, Alain Le Lay donne des indications sur l'organisation du travail clandestin.

En septembre 1941, la police de Vichy, au service des Allemands, sous les ordres du commissaire SOUTIF, va démanteler l'organisation clandestine du Parti et des Jeunesses Communistes et les groupes armés de l'Organisation Spéciale.

En septembre 1941, Berthou échappe à une arrestation de la police de Vichy venu à son domicile. Il est hébergé par Pierre Guillou jusqu'à Décembre et, clandestin, devra quitter le département. Entre-temps, Eugène Le Bris l'aura remplacé au triangle de direction. Après son retour à Toulmengleuz, il sera arrêté en septembre 1942. François Tallec sera arrêté une seconde fois et réussira à s'évader. Esprit Jourdain, arrêté le même jour, mourra en déportation. Théophile Louarn, après l'arrestation de son frère, demandera à s'engager dans l'action résistante.

L'arrestation de Pierre Gueguin, Maire Communiste destitué de Concarneau, et de Marc Bourhis, leur exécution à Chateaubriant avec d'autres internés communistes et cégétistes dont Guy Môquet le 22 octobre 1941 en représailles de l'assassinat du lieutenant colonel Hotz à Nantes le 20 octobre 1941 par des résistants communistes parisiens, suscite une émotion profonde à Concarneau et une prise de conscience de l'occupation nazie.

Une manifestation spontanée a lieu au cimetière sur les tombes des familles.

Le 2 octobre 1941, des inscriptions badigeonnent les murs du Grand Hôtel et de l'entreprise Marscesche "A bas Laval", "Nous voulons du pain". Arrêté le 2 octobre, Fanch Caignec réussira à s'évader.

Au printemps 1942, le "Père Georges" (Venise Gosnat) organisateur régional du Parti Communiste prend contact directement avec René Lijour et lui annonce une prochaine arrivée d'armes. Un sous-marin anglais attendra aux Glénans que les Résistants viennent en prendre livraison. Le mot de passe est donné. Contact est pris avec Guillaume Bodere et son camarade Baudry (agent de liaison fusillé au mont Valérien). Les deux résistants se font reconnaître du sous-marin qui est bien à l'endroit prévu. Les containers pris en charge sont débarqués sur la côte bigoudène où trois membres du groupe dont René Lijour viendront les prendre pour les transporter dans la ferme du Vourgoat, en Melgven, chez Daoudal (également fusillé au Mont-Valérien). Des parachutages sont annoncés.

 

En septembre 1942, 35 résistants de Concarneau, communistes pour la plupart, sont mis hors de combat.

Le combat continue. Carduner tente de faire sauter le Pont-Minaouët. Il sera arrêté en septembre 1942 et mourra à Dachau. Mme Le Breton est arrêtée et déportée. Joseph Berthou, résistant du même groupe et syndicaliste, est arrêté à Thouars et fusillé à Poitiers le 3 décembre 1942.

Eugène Le Bris se rend à Nantes pour délivrer un camarade arrêté. D'une audace folle, il pénètre dans le bureau du juge Le Bras, l'abat avec son arme et libère son ami. En septembre 1942, ils sont arrêtés tous deux alors qu'une grande rafle de la Police de Vichy permet l'arrestation de presque toute l'organisation.

Alain Le Lay mourra à Auschwitz, comme Théophile Louarn.

Son arrêtés également Esprit Jourdain (mort en déportation), Daoudal (il sera fusillé), Fanch Touchard aussi (qui après sa première arrestation avait été relâché), André Herlédan, Armand Villard, Christophe Digoust, Charles Huchon, Jacques serre, Yves Le Gall (qui meurt en revenant de déportation), Joseph Dréano, Arthur Rioual, Mathias Lorc'h, Eugène Le Caignec, Louis Guiffant (de Trégunc), Yves Trichard, Jo Le Gall, Jean Bourbigot, Jean Trolezz, Charles Tocquet, André Herledan (père et fils), Louis Péron, Charles Dolliou, les frères Huon, Marie Jeanne Bodere.

René Lijour ayant réussi à échapper à l'arrestation, une vaste opération de police est montée le dimanche 27 pour perquisitionner à son domicile. Sa femme Lucie Lijour sera arrêtée et déportée.

Réné Lijour et quelques militants ayant réussi à passer entre les mailles du filet, la propagande allait pouvoir continuer.

Remi Nedellec, en contact avec Quimper, faisait parvenir les tracts. Le cheminot François Le Beux, au dépôt de Quimper, en fournissait également. Il devait mourir tragiquement sur sa machine lors d'une attaque de l'aviation anglaise.

Une caisse de secours aux familles des déportés et fusillés, sous l'égide du Secours Populaire, fut constituée et alimentée par des dons en argent et en nature.

La liaison avec René Lijour, malade, est reprise par Mme Le Caignec et Mme Duot. Les indications sont les suivantes: la haine de l'occupant s'est développée, il est mis en échec à Stalingrad, les conditions sont créées pour élargir le combat. La question de la création du Front National et de ses groupes de combat, les F.T.P.F, est posée.

 

Les F.T.P.F de Concarneau

La liaison reprise par René Lijour par Alphonse Duot (fils) qui était également en contact avec Robert Jan, un travail de réorganisation fut entrepris aussitôt en tenant compte de la nécessité de sauvegarder la sécurité de chacun des résistants. Une difficulté subsistait: la coupure avec le centre. Elle allait durer un certain temps, mais qu'importe, le travail fut entrepris quand même. A côté du groupe du Parti Communiste fut formé un groupe des Jeunes Communistes organisé en triangle pour les nécessités de la sécurité, dont Pierre Le Rose assure la direction jusqu'à la Libération.

Du matériel de propagande fut diffusé et affiché, notamment un journal: "L'étincelle", du nom du journal où écrivait Lénine.

Le recrutement devint intensif. Les jeunes de vingt ans et moins se constituèrent en groupe de F.T.P (Francs-Tireurs et Partisans Français). Il y avait parmi eux André Le Cras (Frédo), Yves Le Moal, Baptiste Pascal, Marcel Lancien, Paul Carduner, Henri Joncourt (tué ensuite en Algérie), José Le Goff. L'activité du groupe se développant, les contacts purent être établis avec l'état-major F.T.P d'une part, avec la direction du Parti Communiste d'autre part.

Le Commandant André (Louis Stephan, prisonnier évadé) vient bientôt à Concarneau. Les visites de Botch (Yves Boudigou) l'un des principaux responsables F.T.P étaient fréquentes. Les réunions avaient lieu dans la campagne, dans un champ, dans un bois. Le point était fait de la situation, de l'état des forces. Le "père Henri" (cheminot retraité du dépôt d'Auray), responsable régional du Parti Communiste et Leduc (entrepreneur à Plestin-les-Grèves), Capitaine F.T.P, vinrent également à l'époque à Concarneau.

Le grand problème, face au recrutement, était le manque d'armes. Deux groupes F.T.P de huit hommes s'organisèrent à Concarneau et un troisième groupe de huit également à la Forêt. Les chefs de groupes seuls se connaissaient. Ce cloisonnement assurait la sécurité, car les Résistants avaient tirés les leçons des expériences passées. Ces trois groupes appartenaient à la Compagnie "Sous-Marin Curie" du Sud-Finistère, mais formèrent bientôt la Compagnie Leclerc, le recrutement de nouveaux résistants s'étant intensifié. La Compagnie comprenait un chef de détachement, un responsable aux effectifs et un responsable au matériel. Elle était rattachée au Bataillon de La Tour d'Auvergne à Quimper. Les deux groupes concarnois avaient pris le nom de Pierre Guéguin et Marc Bourhis.

C'est Etienne Millour, de Fouesnant, qui en prit le commandement. La Compagnie étant en partie composée d'éléments de La Forêt et de Fouesnant. Les jeunes de ces localités allaient payer lourdement les combats libéra

La lutte se développe, mais les communistes paient un lourd tribut à la répression vichyste en 1941 et 1942

Alain Le Lay va et vient, organise les groupes de l'"Organisation Spéciale" (O.S) dans le département. La liaison avec le Centre est assurée par le "Père Georges" (Venise Gosnat, adjoint au maire d'Ivry). A une réunion de direction à Kerviniou, Alain Le Lay donne des indications sur l'organisation du travail clandestin.

En septembre 1941, la police de Vichy, au service des Allemands, sous les ordres du commissaire SOUTIF, va démanteler l'organisation clandestine du Parti et des Jeunesses Communistes et les groupes armés de l'Organisation Spéciale.

En septembre 1941, Berthou échappe à une arrestation de la police de Vichy venu à son domicile. Il est hébergé par Pierre Guillou jusqu'à Décembre et, clandestin, devra quitter le département. Entre-temps, Eugène Le Bris l'aura remplacé au triangle de direction. Après son retour à Toulmengleuz, il sera arrêté en septembre 1942. François Tallec sera arrêté une seconde fois et réussira à s'évader. Esprit Jourdain, arrêté le même jour, mourra en déportation. Théophile Louarn, après l'arrestation de son frère, demandera à s'engager dans l'action résistante.

L'arrestation de Pierre Gueguin, Maire Communiste destitué de Concarneau, et de Marc Bourhis, leur exécution à Chateaubriant avec d'autres internés communistes et cégétistes dont Guy Môquet le 22 octobre 1941 en représailles de l'assassinat du lieutenant colonel Hotz à Nantes le 20 octobre 1941 par des résistants communistes parisiens, suscite une émotion profonde à Concarneau et une prise de conscience de l'occupation nazie.

Une manifestation spontanée a lieu au cimetière sur les tombes des familles.

Le 2 octobre 1941, des inscriptions badigeonnent les murs du Grand Hôtel et de l'entreprise Marscesche "A bas Laval", "Nous voulons du pain". Arrêté le 2 octobre, Fanch Caignec réussira à s'évader.

Au printemps 1942, le "Père Georges" (Venise Gosnat) organisateur régional du Parti Communiste prend contact directement avec René Lijour et lui annonce une prochaine arrivée d'armes. Un sous-marin anglais attendra aux Glénans que les Résistants viennent en prendre livraison. Le mot de passe est donné. Contact est pris avec Guillaume Bodere et son camarade Baudry (agent de liaison fusillé au mont Valérien). Les deux résistants se font reconnaître du sous-marin qui est bien à l'endroit prévu. Les containers pris en charge sont débarqués sur la côte bigoudène où trois membres du groupe dont René Lijour viendront les prendre pour les transporter dans la ferme du Vourgoat, en Melgven, chez Daoudal (également fusillé au Mont-Valérien). Des parachutages sont annoncés.

 

En septembre 1942, 35 résistants de Concarneau, communistes pour la plupart, sont mis hors de combat.

Le combat continue. Carduner tente de faire sauter le Pont-Minaouët. Il sera arrêté en septembre 1942 et mourra à Dachau. Mme Le Breton est arrêtée et déportée. Joseph Berthou, résistant du même groupe et syndicaliste, est arrêté à Thouars et fusillé à Poitiers le 3 décembre 1942.

Eugène Le Bris se rend à Nantes pour délivrer un camarade arrêté. D'une audace folle, il pénètre dans le bureau du juge Le Bras, l'abat avec son arme et libère son ami. En septembre 1942, ils sont arrêtés tous deux alors qu'une grande rafle de la Police de Vichy permet l'arrestation de presque toute l'organisation.

Alain Le Lay mourra à Auschwitz, comme Théophile Louarn.

Son arrêtés également Esprit Jourdain (mort en déportation), Daoudal (il sera fusillé), Fanch Touchard aussi (qui après sa première arrestation avait été relâché), André Herlédan, Armand Villard, Christophe Digoust, Charles Huchon, Jacques serre, Yves Le Gall (qui meurt en revenant de déportation), Joseph Dréano, Arthur Rioual, Mathias Lorc'h, Eugène Le Caignec, Louis Guiffant (de Trégunc), Yves Trichard, Jo Le Gall, Jean Bourbigot, Jean Trolezz, Charles Tocquet, André Herledan (père et fils), Louis Péron, Charles Dolliou, les frères Huon, Marie Jeanne Bodere.

René Lijour ayant réussi à échapper à l'arrestation, une vaste opération de police est montée le dimanche 27 pour perquisitionner à son domicile. Sa femme Lucie Lijour sera arrêtée et déportée.

Réné Lijour et quelques militants ayant réussi à passer entre les mailles du filet, la propagande allait pouvoir continuer.

Remi Nedellec, en contact avec Quimper, faisait parvenir les tracts. Le cheminot François Le Beux, au dépôt de Quimper, en fournissait également. Il devait mourir tragiquement sur sa machine lors d'une attaque de l'aviation anglaise.

Une caisse de secours aux familles des déportés et fusillés, sous l'égide du Secours Populaire, fut constituée et alimentée par des dons en argent et en nature.

La liaison avec René Lijour, malade, est reprise par Mme Le Caignec et Mme Duot. Les indications sont les suivantes: la haine de l'occupant s'est développée, il est mis en échec à Stalingrad, les conditions sont créées pour élargir le combat. La question de la création du Front National et de ses groupes de combat, les F.T.P.F, est posée.

 

Les F.T.P.F de Concarneau

La liaison reprise par René Lijour par Alphonse Duot (fils) qui était également en contact avec Robert Jan, un travail de réorganisation fut entrepris aussitôt en tenant compte de la nécessité de sauvegarder la sécurité de chacun des résistants. Une difficulté subsistait: la coupure avec le centre. Elle allait durer un certain temps, mais qu'importe, le travail fut entrepris quand même. A côté du groupe du Parti Communiste fut formé un groupe des Jeunes Communistes organisé en triangle pour les nécessités de la sécurité, dont Pierre Le Rose assure la direction jusqu'à la Libération.

Du matériel de propagande fut diffusé et affiché, notamment un journal: "L'étincelle", du nom du journal où écrivait Lénine.

Le recrutement devint intensif. Les jeunes de vingt ans et moins se constituèrent en groupe de F.T.P (Francs-Tireurs et Partisans Français). Il y avait parmi eux André Le Cras (Frédo), Yves Le Moal, Baptiste Pascal, Marcel Lancien, Paul Carduner, Henri Joncourt (tué ensuite en Algérie), José Le Goff. L'activité du groupe se développant, les contacts purent être établis avec l'état-major F.T.P d'une part, avec la direction du Parti Communiste d'autre part.

Le Commandant André (Louis Stephan, prisonnier évadé) vient bientôt à Concarneau. Les visites de Botch (Yves Boudigou) l'un des principaux responsables F.T.P étaient fréquentes. Les réunions avaient lieu dans la campagne, dans un champ, dans un bois. Le point était fait de la situation, de l'état des forces. Le "père Henri" (cheminot retraité du dépôt d'Auray), responsable régional du Parti Communiste et Leduc (entrepreneur à Plestin-les-Grèves), Capitaine F.T.P, vinrent également à l'époque à Concarneau.

Le grand problème, face au recrutement, était le manque d'armes. Deux groupes F.T.P de huit hommes s'organisèrent à Concarneau et un troisième groupe de huit également à la Forêt. Les chefs de groupes seuls se connaissaient. Ce cloisonnement assurait la sécurité, car les Résistants avaient tirés les leçons des expériences passées. Ces trois groupes appartenaient à la Compagnie "Sous-Marin Curie" du Sud-Finistère, mais formèrent bientôt la Compagnie Leclerc, le recrutement de nouveaux résistants s'étant intensifié. La Compagnie comprenait un chef de détachement, un responsable aux effectifs et un responsable au matériel. Elle était rattachée au Bataillon de La Tour d'Auvergne à Quimper. Les deux groupes concarnois avaient pris le nom de Pierre Guéguin et Marc Bourhis.

C'est Etienne Millour, de Fouesnant, qui en prit le commandement. La Compagnie étant en partie composée d'éléments de La Forêt et de Fouesnant. Les jeunes de ces localités allaient payer lourdement les combats libéra

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