Départ d'Agnès Le Brun de la cérémonie des voeux du centre hospitalier de Morlaix: une attitude puérile et une faute politique!
Dans un communiqué paru ce mercredi 27 janvier, Agnès Le Brun enfonce le clou après son départ retentissant et incompréhensible de la cérémonie des vœux du centre hospitalier de Morlaix à Belizal lundi dernier pour protester soi-disant contre une prise de parole intempestive du représentant du personnel de la CFDT, Stephane Postollec, qui voulait alerter sur "la situation catastrophique des agents hospitaliers" et l'absence de dialogue constructif avec la direction.
Cette perte de sang-froid face à la contradiction que l'on maquille dans des outrances de langage est de la multi-récidive...
Agnès Le Brun, en avril 2012, qualifiait déjà en Conseil de surveillance de l'hôpital le mode de manifestation de l'opposition syndicale de la CFDT, de la CGT, de Sud, à la fermeture de la crèche d'entreprise de l'hôpital d'attitude "terroriste". Elle démontre encore une fois qu'elle peut perdre le sens de la mesure et le respect de la démocratie sociale quand elle est contrariée.
Il faut une bonne dose de mauvaise foi pour reprocher au représentant du personnel CFDT d'avoir confisqué la cérémonie des vœux de "manière autoritaire, agressive et brutale" en voulant exprimer le malaise du personnel pendant cinq minutes, dérogeant ainsi au sage protocole de l'exercice pour témoigner de la violence du quotidien des agents.
Agnès Le Brun ne s'est pas contentée de quitter la cérémonie des vœux pour marquer son rejet de l'expression syndicale spontanée: elle a encore parlé de "comportement déplorable et choquant" pour qualifier cette manifestation du droit d'expression syndicale.
En réalité, il s'agit de justifier a posteriori une réaction impulsive irraisonnée et puérile dans la gestion de la contrariété et de la contradiction que Madame le Maire a eu en quittant de manière précipitée l'assemblée des vœux de l'hôpital, la directrice Mme Benard n'agissant pas de manière plus sereine après son départ puisqu'elle a mis tout simplement fin à la cérémonie sans distribuer les médailles du travail aux employés méritants, témoignant ainsi d'un drôle de respect des personnels de l'hôpital. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé...
En réalité, chacun en conviendra, c'est l'attitude du maire de Morlaix et présidente du Conseil de surveillance de l'hôpital qui, dans la circonstance, peut être qualifiée d' "autoritaire, agressive, brutale, déplorable et choquante".
Son rôle n'est-il pas d'entendre le malaise des personnels du plus grand employeur de la ville de Morlaix?
Car le mal-être au travail des agents de l'hôpital et les cadences et contraintes de productivité qu'on leur impose ont un impact forcément sur la qualité du service rendu aux usagers, les Morlaisiens.
Est-ce Madame le Maire qui souffre d'une politique de la direction de l'hôpital qui va au-delà des attentes du gouvernement en terme de pression mise sur les personnels? Est-ce Madame Le Brun qui voit ses collègues multiplier les arrêts de travail pour burn-out?
Est-ce Madame Le Brun qui va compenser par une surcharge de travail la suppression de 22 postes et demi au centre hospitalier de Morlaix, dans le cadre des 3 milliards que le gouvernement veut économiser à l'hôpital public en supprimant 22 000 postes et en renforçant le pouvoir des technocrates de l'Agence Régionale de Santé pour favoriser les fusions et fermetures de service?
Non, Madame Le Brun, même si la stigmatisation du mouvement syndical est à la mode, il y a bien plus violent que l'attitude d'un syndicaliste qui veut se faire entendre du grand public et dénoncer la dégradation des conditions de travail à l'hôpital: il y a la violence de ceux qui ne veulent pas entendre cette souffrance au travail et qui la provoquent en s'attaquant au service public de la Santé.
Ismaël Dupont, élu d'opposition Front de Gauche à Morlaix
Voir aussi la réponse de la CFDT de l'hôpital:
Droit de réponse au Communiqué d’Agnes Le Brun
La CFDT du CHPM, Syndicat majoritaire, souhaite réagir aux propos tenus par Mme Le Brun Présidente du Conseil de Surveillance dans son communiqué.
Au lieu d’apaiser les tensions, Mme Le Brun s’emporte à nouveau par les termes qu’elle emploie et persévère dans sa stigmatisation du représentant du Syndicat majoritaire de l’Hôpital.
La CFDT a malheureusement l’habitude de cette approche de Mme Le Brun qui assimile le syndicalisme à du terrorisme. Elle le démontre à nouveau en assimilant la prise de parole du représentant à une « grenade ».
La fonction de Président au Conseil de Surveillance nécessite une implication réelle pour le maintien des emplois et des activités sur le CHPM, d’assumer le rôle d’élu attentif aux expressions des Personnels non-médicaux et médicaux plutôt que d’utiliser la fonction à des fins d’exposition politicienne.
En s’opposant à l’expression du Personnel du CHPM, Mme Le Brun nie et méprise les difficultés et souffrances des agents de l’hôpital qui plus est en calant in extenso son discours sur celui de la direction du CHPM.
Le CHPM a besoin de personnes courageuses qui le défendent et s’investissent réellement pour l’amélioration de la prise en charge des usagers et des conditions de travail de ses agents. Pas de personnes qui clivent et nuisent à l’unité dont il a besoin.
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