En meeting sur la retraite à 60 ans, Bernard Thibault s'est livré hier à une violente charge contre Nicolas Sarkozy devant l'ensemble des partis de gauche, invités pour l'occasion.
La CGT se lance dans le meeting politique. Hier, devant 6.000 délégués réunis au Zénith de Paris pour un meeting officiellement consacré à la retraite à 60 ans, Bernard Thibault a multiplié les charges, très virulentes, à l'encontre de Nicolas Sarkozy devant les représentants de tous les partis de gauche, invités, officiellement, au titre de leur soutien en 2010 au mouvement contre la réforme des retraites.
A dix reprises, le nom du chef de l'Etat aura été prononcé. A dix reprises, une bronca d'une rare intensité l'aura accompagné, dans un exercice aux allures de défouloir pour une organisation qui mise d'autant plus sur l'alternance qu'elle est consciente que le quinquennat aura aussi montré son incapacité à faire reculer l'exécutif, désormais visé dans son ensemble. « Je voudrais dire aussi aux députés que nous saurons rafraîchir la mémoire des salariés électeurs » lors des législatives de juin, a prévenu Bernard Thibault entre deux saillies sur les « mesures antisociales » et le « bilan peu glorieux » de Nicolas Sarkozy.
« Rétablir la justice sociale »
Au premier rang, Eva Joly (EELV), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO) ont bu du petit lait. François Hollande avait décliné l'invitation, mais s'était fait représenté par Harlem Désir et Jean-Marc Ayrault. Un geste diplomatique que Bernard Thibault a rendu en étouffant ses critiques sur le recul partiel du PS sur la retraite à 60 ans. Et si le leader cégétiste a répété que la « CGT ne soutient aucun candidat », la salle s'en est chargée, en ovationnant Jean-Luc Mélenchon. Une façon, aussi, de pousser le PS à plus d'ambitions sociales. « Nous le disons en toute amitié aux partis de gauche, leurs élus, leurs candidats, entendez cette aspiration à rétablir la justice sociale », a insisté Bernard Thibault.
Il a sans surprise dénoncé la hausse de TVA, « l'impôt le plus inégalitaire qui soit », et les accords de compétitivité, « une offensive sans précédent à l'égard du Code du travail ». Il appelle, en réaction, à une mobilisation « unitaire » le mercredi 29 février, dans le cadre de la journée européenne contre l'austérité organisée par la Confédération européenne des syndicats. Une réunion de l'intersyndicale est en préparation. FO et la CFTC devraient y faire leur retour.
Un appel unitaire à manifester est toutefois improbable tant chacun a conscience que la proximité de l'élection n'est pas propice à une mobilisation, les Français préférant généralement attendre de s'exprimer dans les urnes.
commenter cet article …