Le vendredi 25 mars en fin d'après-midi, devant de nombreux citoyens venus leur rappeler la volonté de la population et le sens de l'intérêt général, huit élus de droite siégeant au SIVOM pour suivre les mots d'ordre d'Agnès Le Brun et Gilbert Plassard, président du Sivom de 1995 à 2008, ont décidé de faire la sourde oreille à la colère de beaucoup de morlaisiens et de saint-martinais devant le mauvais entretien des réseaux par Véolia depuis 1991, le prix élevé de l'eau et les détournements d'argent possibles que laissent présumer des bilans financiers déficitaires 18 années sur 20 précédentes. Bilans annuels peu lisibles pour les élus et vraisemblement mensongers puisque Véolia, sous la pression, se déclare capable aujourd'hui de réduire le coût de la gestion de l'eau pour la collectivité de 50% environ là où elle prétendait ne pas équilibrer ses comptes avec un prix de l'eau nettement supérieur.
Les communistes du pays de Morlaix ont pris toute leur part dans les activités du collectif Eau publique Morlaix-StMartin et notamment dans l'organisation de cette votation citoyenne à laquelle ont participé plus de 1100 morlaisiens et saint-martinois, en se prononçant à 99% pour le retour de la gestion de l'eau en régie publique. Nous sommes indignés de constater qu'au nom d'a priori idéologiques en faveur d'une plus grande efficacité de la gestion des activités d'intérêt général par l'entreprise privée et le secteur marchand, d'un manque possible d'indépendance par rapport à Véolia, cette multinationale de l'eau qui a démontré sa capacité corruptrice par le passé, et d'une culture de la délégation de pouvoir, on ne tient pas compte de la voix des citoyens quand elle s'exprime aussi fortement.
Les élus du Sivom qui ont voté pour la reconduction de la délégation de service public ont refusé le débat et n'ont opposé aucun argument de fond à ceux du collectif eau publique et des élus de gauche de Saint Martin en dehors du rappel de leur légitimité d'élus et des meilleures prestations proposées par les opérateurs privées lors de l'appel d'offre, prétendument plus compétitives qu'un retour en régie publique, pourtant beaucoup plus avantageux pour la collectivité que le contrat actuel avec Véolia. Nous pensons que cet écrasement des prix annoncés par les opérateurs privés pour éviter le retour en régie publique sera de courte durée, de nouveaux avenants au contrat pouvant changer la donne dans quelques mois, et il est de toute façon difficilement compatible avec un bon entretien des réseaux pour une distribution et un assainissement de l'eau de qualité, puisqu'il s'accompagnerait d'une réduction drastique de la masse salariale et d'un maintien des exigences de rentabilité des actionnaires.
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