Ainsi les jeux sont faits et, ni à Morlaix-Communauté ni à la mairie de Morlaix, la disparition des Arts de la Rue ne semble susciter beaucoup d’émotion.
POURTANT …
En mai 2010 Yvon HERVE écrivait à propos du Mai des Arts : « Je souhaite que cette nouvelle édition soit aussi époustouflante, déroutante, conviviale que les éditions précédentes.
Vive le théâtre de rue en Pays de Morlaix ».
A propos du FAR il récidivait : « C’est toujours avec autant d’enthousiasme qu’est attendu ce festival d’été comme l’est chaque année le Mai des Arts et nous sommes fiers d’apporter notre pierre à l’édifice commun à savoir l’animation et l’attractivité du territoire ».
Lors du débat organisé en aout à l’Ecole du Poan Ben la vice-présidente chargée de la culture ne tarissait pas d’éloges sur la qualité du FAR.
QUOI D’ETONNANT ? …
Lorsque l’on sait que la qualité du travail du Fourneau et son succès sont reconnus par tous. Que l’audience du FAR a, depuis longtemps, dépassé les limites de la région et est devenu un évènement de portée nationale voire internationale qui participait fortement à l’attractivité du Pays de Morlaix.
Avec la complémentarité du FAR et du Mai des Arts, le Fourneau a su, à la fois, mettre la culture à proximité des populations et assurer l’accès au plus grand nombre.
Manifestation gratuite, le FAR a aussi su, dans ces temps de grande difficulté, demeurer un rassemblement convivial pour nos habitants et un moment de rencontre naturelle avec les férus des arts de la rue et les estivants.
ET POURTANT …
Morlaix-Communauté (avec quelles procédures de réflexion et de prise de décision ?) a décidé de suivre, deux ans plus tard, le déplorable exemple donné par la majorité municipale de Morlaix. Avec en plus la même justification étriquée :
« Ca coûte cher… et en plus ce n’est même pas bon. D’ailleurs des gens nous l’ont dit ! »
Quel mépris pour le travail des professionnels, pour l’engagement des bénévoles ! Quelle assurance dans la qualité et la validité de ses jugements en matière de culture ! Comme si le choix des artistes devait relever des élus !
L’EMOTION EST FORTE
La quasi-totalité des réactions souligne à la fois le gâchis que constitue le départ du Fourneau après 25 ans de développement des Arts de la Rue à Morlaix. Elles soulignent aussi la responsabilité (ou plutôt l’irresponsabilité) des élus qui, à Morlaix et à Morlaix-Communauté, ont pris la décision de saccager ce qui était devenu un élément fort du patrimoine-culturel de la région.
LES DECIDEURS TENTENT DE MINIMISER LES CHOSES
« On ne se sent pas orphelins… » « l’animation peut se dérouler sans Le Fourneau… » « Nous donnerons du plaisir aux Morlaisiens… » On ne peut mieux nier la qualité du travail fourni et montrer sa méconnaissance des Arts de la Rue qui ne sont pas seulement « animation » mais d’abord et surtout « culture », « rencontre » et « partage ». Et que dire du « refus de la dictature des Brestois ….».
QUE LA POPULATION AIT ENFIN LA PAROLE
Diminution drastique de la subvention de Morlaix ; non respect d’une convention pourtant votée à l’unanimité et étouffement programmé du FAR à Morlaix-Communauté ; tout cela a été décidé sans que la population ait son mot à dire.
Il est temps que les « décideurs » se rappellent que leurs pouvoirs ne leur sont que délégués par la population qui, seule, détient la souveraineté.
Alain DAVID
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