Lundi 12 décembre 2012.
4ème Réunion du collectif Front de Gauche de la circonscription de Morlaix.
Il y avait 35 participants , dont 7 à 8 nouveaux, ce qui porte à 70 le nombre de citoyens à nous avoir rejoint depuis notre création le 13 octobre 2011. Rejoignez-nous encore plus nombreux pour imposer un profond changement en 2012!
Plusieurs décisions ont été prises au cours de cette assemblée:
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Créer un bureau ouvert à tous et non limité en nombre de participants du collectif Front de Gauche (qui se réunirait régulièrement -toutes les 2 semaines au moins- et qui travaillerait aussi par échange de mails et de coups de fil) afin de gagner en efficacité dans l'organisation de nos actions militantes tout en respectant la diversité du collectif Front de Gauche et en prenant nos décisions dans le cadre le plus démocratique et collectif possible.
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Mobiliser dans la circonscription de Morlaix pour affréter un car afin d'assister au grand meeting du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon au zénith de Nantes le 14 janvier.
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Organiser plusieurs réunions publiques thématiques dans le cadre de la campagne du Front de Gauche: la première dans le canton de Plouigneau sur la prise en charge publique de la perte d'autonomie (1ère semaine de février), la seconde à Saint Pol de Léon sur nos propositions et analyses en matière d'agriculture (1ère semaine de mars), la troisième fin mars à Morlaix sur l'école, la quatrième dans le canton de St Thégonnec sur le travail, l'emploi, la précarité et les salaires.
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Continuer à organiser des ASSEMBLEES CITOYENNES partout dans la circonscription après le succès de celle de Lanmeur (en regroupant pourquoi pas certains cantons, comme Plouzévédé et Saint Pol de Léon).
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Faire des actions de distributions de tracts dans les zones artisanales aux sorties des entreprises, à Pôle Emploi.
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Mettre en place des « kermesses citoyennes » avec des barnums, des tables, des jeux, de la musique, des boissons et des gâteaux, ou une soupe, dans les quartiers populaires pour aller à la rencontre de la population et parler politique dans un cadre sympathique.
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Organiser du porte-à-porte le plus rapidement possible pour présenter notre Programme Populaire et Partagé.
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Rencontrer les associations qui aident les précaires pour prendre la mesure des difficultés rencontrées, de la situation sociale locale.
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Inviter vers le mois de février les candidats de gauche aux législatives à un grand débat public sur le contenu des projets en terme de propositions pour la sortie de crise, l'avenir de l'Europe, de nos institutions, de partage des richesses, de défense de la protection sociale et des services publics, de réponses à la crise écologique et aux défis énergétiques.
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Créer des mini-groupes Front de Gauche par secteurs là où c'est possible pour parvenir à toucher plus facilement l'ensemble de la circonscription et à ne pas trop se concentrer sur la région de Morlaix. Démultiplier les micro-assemblées citoyennes à initiative personnelle avec des voisins, des parents, des collègues, des amis.
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Réaliser des tracts de manière potentiellement décentralisée aussi, en fonction des évènements que l'on organise localement canton par canton, et en fonction des situations concrètes sur lesquelles on cherche à interpeller (santé, logement, travail, coût de l'énergie, vie des entreprises, transports, services publics...) pour décliner les propositions alternatives du Front de Gauche. Le plus important, c'est de multiplier les initiatives pour sortir du cadre des gens qui sont déjà persuadés du bien-fondé de ce que nous défendons.
MORCEAUX CHOISIS DU DEBAT.
Sebastien Le Goff: J'ai le sentiment que les gens ont peur et que tout est fait pour cultiver cette peur. Beaucoup se disent: il n'y a qu'une solution, c'est de voter PS. Il y a une peur vis à vis du FN, une peur vis à vis de la mondialisation vis à vis de laquelle, soit-disant, on ne peut rien.
Hervé Penven: Je suis électeur du Front de Gauche depuis 3 élections et je me retrouve dans l'essentiel du projet et des objectifs du Front de Gauche mais j'ai besoin de garanties sur quelques modifications du Programme pour participer activement aux actions militantes. Le programme du Front de Gauche est bien sous plein de points de vue mais il me semble discutable sur 2 ou 3 points: proposer d'élever le SMIC à 1350 euros nets 1700 euros bruts) ne me paraît pas très judicieux car cela créerait certainement une situation d'inflation qui annulerait le gain de pouvoir d'achat. Par ailleurs, porter le niveau des retraites minimales à la hauteur de ce SMIC me semble très difficile à réaliser.
Je pense que ce sur quoi on doit mettre l'accent, c'est l'emploi, l'emploi, toujours l'emploi. C'est plus important que de promettre la lune.
Il y a des besoins sociaux évidents pour tous mais ce que me disent mes voisins, qui ont parfois été des militants de l'union de la gauche, c'est « mais vous avez déjà été là », « que ferez-vous de mieux maintenant alors qu'on vous a laissé une chance trois fois? » (en 1981, 1997). Je pense qu'il ne faut pas esquiver ces questions. On peut y répondre 1) en disant que tout n'a pas été négatif dans le bilan de la gauche gouvernementale, grâce notamment au poids et à la participation des communistes. 2) qu'on a payé un lourd tribut à nos erreurs du passé et qu'on ne refera pas une troisième fois les mêmes erreurs.
Notre boulot lors de cette campagne: c'est 1) de dénoncer (20%) 2) d'expliquer (20%) 3) de montrer des perspectives qui peuvent paraître utopiques mais qui ne le sont pas (50%), 4) de polémiquer (cela doit se rapprocher des 0% d'utilisation du temps de parole).
Alain David: Actuellement, il y a un doute dans la population par rapport à notre capacité, à notre envie de changer véritablement les choses, de sortir de cette domination du capital et des logiques financières sur les vies humaines. Si tout n'a pas été fait correctement dans le passé, on peut balayer devant notre porte. En revanche, le doute sur la possibilité technique des mesures de dépenses publiques et de prises en compte des besoins sociaux existe moins depuis que l'on a vu il y a quelques mois avec quelle facilité déconcertante les gouvernements décidaient de renflouer les banques avec de l'argent public. 90% des français ont intérêt à ce que cela se passe autrement mais beaucoup doutent qu'il y ait à gauche notamment une volonté réelle de changer les choses. En me penchant sur l'accord européen de cette semaine pour le renforcement de la surveillance budgétaire supra-nationale et de l'austérité imposée, une phrase m'a interpellé: « si un Etat arrive à être en situation de défaillance, on ne fera pas appel aux fonds privés ». Cela veut dire quoi, c'est qu'en aucun cas, on ne demandera au système financier de contribuer à apaiser les crises qu'il a généré. Non seulement il ne faut pas que l'on consulte les peuples sur ces plans d'austérité, mais en plus on ne pourra pas consulter les Parlements. Dans notre campagne politique pour réveiller l'opinion, on a intérêt comme en 2005 de porter haut et fort notre opposition à 2 ou 3 mesures symboliques qui emportent tout l'édifice des acquis sociaux avec elles.
Hubert Peneau: moi, le SMIC relevé à 1700 euros, cela ne me gêne aucunement. Il faut faire comme Mélenchon et retourner la question: comment fait-on aujourd'hui avec le coût de la santé, des loyers, des transports, de l'énergie pour vivre avec 1100 euros, ou moins encore quand on travaille à temps partiel imposé? On a besoin pour l'activité économique, notamment celle des commerçants, des artisans, des producteurs locaux, que l'argent circule et donc que les salariés soient payés de manière correcte, qu'ils aient un certain niveau d'aisance qui les mette à l'abri du besoin et leur permette d'acheter des produits et services de qualité, élaborés par des travailleurs bien rémunérés. Par ailleurs, le programme est un tout: il a une cohérence globale. Il y a des outils de redistribution dans la fiscalité sur les revenus, le patrimoine financier des entreprises, leurs profits, l'échelle des salaires, qui permettent de crédibiliser le financement de ce passage à un SMIC à 1700 euros.
Jacques Carrasse: en Allemagne, il y a 4 millions de personnes qui vivent avec 450 euros par mois (et l'espérance de vie en Allemagne de l'est a été réduite de 4 ans depuis 10 ou 20 ans semble t-il). On se trompe complètement si on se focalise sur le PS. Il faut trouver des points d'accroche qui sont proches du quotidien car l'enjeu, c'est de toucher les gens qui sont peu motivés par la politique, mais en colère. Nous n'avons aucun intérêt à nous bagarrer contre les gens qui sont PS telle version ou telle version. Il faut travailler sur la question des revenus, du pouvoir d'achat, pour toucher le monde du travail, les catégories populaires, la masse des gens souvent désorientés. Il faut faire remonter des choses propres au territoire pour nos revendications, pour rendre notre projet suffisamment attractif. On peut se battre contre la remise en cause des 35h, la remise en cause du SMIC. Sur la dette, on a également d'excellents arguments: il faut battre en brèche le discours sur les fraudeurs. Pour toucher le grand nombre, il faut travailler à des tracts sous la forme de petites fiches spécialisées et non de grandes déclarations d'intentions générales ou des analyses économiques globales: travailler sur des extraits du programme sur le SMIC, le pouvoir d'achat, l'emploi, l'accès aux soins.
Franck Simonnet: en 1968, l'augmentation du SMIC de 30%, cela a été possible parce qu'il y avait une mobilisation sociale et populaire suffisamment forte. Moi je pense qu'il faut convaincre tout le monde et ne pas nous concentrer exclusivement sur un électorat-cible spécifique: les abstentionnistes, les électeurs potentiels de Marine Le Pen, les électeurs traditionnellement écologistes, socialistes... Il n'y a que face au discours du « Tous pourris », « tous les mêmes », « à quoi bon voter? » que je me retrouve personnellement un peu désemparé. Actuellement, ce qui me fait peur, c'est que Marine Le Pen utilise notre langage contre l'Europe libérale, la mondialisation financière: elle pourrait tromper son monde alors que le creuset idéologique du FN, c'est la défense des privilèges et le peuple qui doit rester bien à sa place. Par rapport à nos erreurs passées, il faut dire que la situation n'est pas la même qu'en 1981 ou en 1997. L'objectif n'est pas de participer à un gouvernement socialiste. Clémentine Autain disait la semaine dernière quelque chose d'intéressant: ce n'est pas par des mesures précises qu'on suscitera l'espoir mais c'est sur la cohérence globale du programme et du projet de société.
Jacques Normand: il faut trouver un concept qui fasse pendant au vote utile ou au vote de résignation. Ce pourrait être le concept de vote actif, de vote qui sert de mise en mouvement. « Osez y croire, n'ayons pas peur », ce devrait être notre message essentiel. « Votez actifs ». Il faut à tout prix que les gens aient envie de porter un projet en rupture.
Amélie Salzenstein: Je viens de faire du porte-à-porte dans des quartiers pavillonnaires de Plougonven. Avec plein de gens, j'ai reçu un excellent accueil et pu faire passer nos analyses et nos idées. Mais il faut commencer par discuter de ce qui touche directement les gens: la facture d'électricité, de chauffage. A partir des choses quotidiennes, en pensant l'origine des problèmes rencontrés par les gens, on peut faire le tour des questions sociales.
Daniel Ravasio: Jusqu'à présent, nos distributions de tracts restent trop ciblées sur Morlaix-ville et quelques entreprises. Comment on fait pour aller au fin fond du canton, pour aller toucher les gens? Il faut démultiplier les réunions et les initiatives, s'organiser aussi en micro-collectifs par secteurs. Il faut ramifier nos actions.
Yvette Adigard: On a une bonne dynamique militante collective actuellement mais pour que les gens se rapprochent de nous, il faudrait expliquer clairement quelle est l'identité des diverses organisations impliquées actuellement dans le Front de Gauche. Pour beaucoup de gens, le Front de Gauche, c'est flou, et ça peut même être suspect car les gens ont une méfiance viscérale désormais face à la politique: on ne sait pas trop à qui on a affaire.
Compte-rendu réalisé par Ismaël Dupont.
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