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Nous sommes abreuvés de conseils pour nous inciter à réduire le bilan carbone de nos activités quotidiennes. Mais nous sommes aussi envahis de sollicitations multiples et quotidiennes pour toutes sortes d’achats qui vont de la livraison des repas à domicile à l’installation d’une piscine dans son jardin quand on habite un pavillon. C’est pourtant en cultivant son jardin qu’on améliore ses fins de mois tout en repoussant la fin du monde.
Selon le dernier rapport du GIEC publié au début du mois d’avril, nous évoluons sur une courbe qui se traduira par un réchauffement global de +3,2°C en 2100 si l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre se poursuit au rythme actuel dans le monde. La dépendance aux énergies fossiles compte pour beaucoup dans la progression des émissions de CO2. La spéculation en cours sur les prix du pétrole, du gaz, des engrais et des céréales nous montre à quel point les pays capitalistes développés demeurent dépendantes des énergies fossiles dans leurs activités économiques, qu’il s’agisse de l’industrie, des transports ou de la production de notre nourriture quotidienne. Ajoutons que la conversion de la planète entière à la voiture électrique, gourmande en métaux rares, fera croître les émissions de CO2 pendant plusieurs décennies.
La politique de l’offre alimente le réchauffement global
La principale réduction des émissions de CO2 doit provenir de changements profonds dans la conduite de l’économie. Mais nous sommes également incités à réduites les nôtres au quotidien et les conseils, dans ce domaine, de sont pas exempts de contradictions. On nous propose de supprimer les mails inutiles. Mais la multiplication des échanges et autres polémiques sur les «réseaux sociaux» font croître sans arrêt le bilan carbone de cette forme de communication.
On nous suggère de réduire les emballages au moment d’acheter des biens alimentaires et autres produits indispensables au quotidien. Cela est nécessaire. Mais la politique de l’offre conduit actuellement à livrer toujours plus de colis individuels sur-emballés au domicile de chaque ménage acheteur. Cette nouvelle politique commerciale contribue grandement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Car aux emballages s’ajoute la croissance du trafic sur route et en ville, tandis que la construction d’immenses dépôts pour préparer les colis émet aussi beaucoup de CO2 et accroît parallèlement le bétonnage des terres agricoles qui ne sont plus disponibles pour produire de la nourriture et capter du carbone.
La piscine pour tous face aux restrictions d’eau
On nous suggère d’opter pour la douche plutôt que pour le bain, afin de réduire nos volumes d’eau du robinet consommés quotidiennement. Mais les Français sont en même temps de plus en plus sollicités pour construire une piscine dans leur jardin quand ils habitent un pavillon ce qui est le cas d’une bonne moitié des ménages. Outre le bilan carbone de la construction, il faut ensuite alimenter cette piscine en eau. Mais cela devient de plus en plus problématique dès le printemps dans un pays où les arrêts préfectoraux restreignent chaque été l’usage de l’eau dans les deux tiers des départements, voire plus.
On nous recommande aussi de manger plus de produits de saison et moins de viande, afin de réduire les émissions de CO2 imputables aux longs transports de marchandises importées, tandis que la nourriture du bétail augmente considérablement la consommation de grains. Mais la publicité des enseignes de la distribution continue de bourrer nos boîtes aux lettres de dépliants publicitaires qui multiplient les promotions sur la viande et les poissons dont les stocks diminuent dangereusement pour certaines espèces.
Retrouver la main verte en cultivant son potager
Dans toute la France métropolitaine, il existe une possibilité de réduire le bilan carbone de son alimentation chez tous les ménages disposant d’une maison individuelle avec un terrain de plusieurs centaines de mètres carrés. Mais on y voit dix fois plus de pelouses bien tondues que de potagers et d’arbres fruitiers. Pourtant , il est possible de cultiver un potager sur chacun de ces terrains pour des pommes de terres, des petits pois, des haricots, des laitues et d’autre salades , des concombres et des tomates, des betteraves rouges, des navets, des poireaux et des choux. Qui plus est, en installant une citerne pour recueillir l’eau de la toiture, il est possible d’irriguer ces cultures gratuitement en cas de besoin. De même, les déchets de végétaux mis dans le composteur deviennent des fertilisants gratuits et écologiques en même temps.
Pour produire des fruits, il est possible d’avoir des pommiers et des poiriers dans son jardin, de même que des fraisiers et des framboisiers. Avec le réchauffement climatique en cours, on récolte désormais des fruits d’été comme les abricots et les pêches la plupart de nos régions, en plus des prunes et des cerises. Qu’il s’agisse des cultures au sol ou des fruits de nos arbres, retrouver «la main verte» pour produire une partie de notre nourriture nous permettra de cumuler trois avantages importants pour les prochaines décennies.
Primo, on dépensera moins d’argent en nourriture et il sera possible d’utiliser ces économies pour faire des travaux d’isolation dans la maison qui, à leur tour, diminueront la facture du chauffage et les émissions de CO2. Secundo, la croissance des plantes potagères comme la présence des arbres fruitiers permettra de stocker plus de carbone, ce qui contribuera encore à la réduction du CO2 si beaucoup de ménages adoptent cette orientation. Tertio, tout ce qui est produit sur place pour y être consommé ne nécessite aucun transport, ni tri préalable alors les importations de tomates d’Espagne ou de pommes de Pologne se traduisent par un bilan carbone très élevés entre le site de production et l’assiette du consommateur.
Ajoutons que pratiquer quelques heures de jardinage par semaine contribue à nous maintenir en forme.
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