Ashraf Fayad, poète insoumis, a reçu le prix international du poète résistant au Festival du livre de Mouans-Sartoux en 2019. L'Humanité
Cela fait maintenant sept ans que le poète palestinien Ashraf Fayad croupit dans une geôle saoudienne.
Accusé d’apostasie (reniement de la foi), il avait été arrêté le 1 er janvier 2014 puis, en mai, condamné à quatre ans de prison et 800 coups de fouet. Après avoir fait appel de cette peine, il est jugé à nouveau en novembre 2015 et est condamné à mort. À la suite d'une campagne internationale qui réunira plus de trois cent mille signatures, sa peine est commuée en huit ans de prison et 800 coups de fouet. Il lui est notamment reproché d’avoir publié un recueil de poèmes en 2007, Instructions internes, qui contiendrait des poèmes athées.
Né en 1980 à Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza, Ashraf Fayad avait dû s’exiler dans le Golfe où il devint très vite une figure du monde artistique. Peu après sa condamnation, des dizaines de poètes du monde entier s’étaient mobilisés. En 2019, il a reçu le prix international du poète résistant au Festival du livre de Mouans-Sartoux.
Le poète et dramaturge marocain, Abdellatif Laâbi, qui n’a de cesse de le défendre depuis toutes ces années, vient de diffuser un poème sur les réseaux sociaux, intitulé J’ai un ami en prison. On y lit notamment : « Dans l’étau de laideur où il étouffe/comment peut-il continuer/à caresser de la beauté/ne serait-ce que l’idée ?/Sa solitude est plus tyrannique/que celle de l’incommensurable désert/qui l’entoure/J’ai un ami en prison/et je pense à lui aujourd’hui/comme les autres jours. »
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