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5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 07:48
Un Essai de Roger Martelli: "Commune 1871. La révolution impromptue" (entretien avec Aurélien Soucheyre, L'Humanité,

Commune 1871. La révolution impromptue

Roger Martelli

Aux éditions Arcanes 17, 107 pages, 18€

Il y a cent cinquante ans, Paris s’engageait dans une expérience inédite de gouvernement populaire, visant à réaliser concrètement les valeurs révolutionnaires et républicaines d’égalité, de liberté et de fraternité. Cette expérience de la Commune de Paris a servi de moteur symbolique pour tout le mouvement ouvrier et pour l’ensemble de la gauche politique.

Rédigé par un des co-présidents de l’association des Amies et amis de la Commune, ce livre fait le point de ce que l’on sait de cette Commune et de ce qui permet de la comprendre dans sa richesse et sa complexité. Conscient de la diversité des regards possibles sur l’événement, il suggère que la pluralité nécessaire des mémoires ne devrait plus obscurcir ce qui peut unir les héritiers actuels de la Commune de Paris. C’est à cette condition, pense-t-il, que la chanson aura raison en redisant que « la Commune n’est pas morte »

Roger Martelli est historien. il est directeur de la rédaction du magazine Regards

18.00€
Essai. La Commune républicaine et révolutionnaire
Jeudi 4 Mars 2021

L’historien Roger Martelli publie un essai dédié à la révolution de 1871, ses causes, son déroulement, ses inventions et son héritage jusqu’à nos jours.

 
Commune 1871. La révolution impromptue
Roger Martelli
Arcane 17, 107 pages, 18 euros

Roger Martelli a été élève au lycée Thiers, à Marseille. En mai 1968, il fait partie des étudiants qui le rebaptisent un temps « lycée de la Commune de Paris ». Ce n’est donc pas d’hier que l’historien s’intéresse à cette période passionnante. « Jamais sans doute événement aussi court – soixante-treize jours – n’a laissé tant de traces dans les représentations collectives », écrit-il dans son dernier ouvrage. Avec cet essai baptisé Commune 1871. La révolution impromptue, celui qui est aussi coprésident de l’association des Amies et Amis de la Commune de Paris dresse un regard à la fois scientifique et ­citoyen sur la révolution de 1871.

« Jamais sans doute événement aussi court – soixante-treize jours – n’a laissé tant de traces dans les représentations collectives. Roger Martelli

Il se livre bien sûr à un résumé précis des faits, dans toute leur complexité, permettant de comprendre toujours plus comment est née la Commune, comment elle a gouverné, ce qu’elle a réalisé, comment elle a été massacrée et pourquoi son souvenir est aussi fort au moment de commémorer son 150 e anniversaire.

D’où vient que le souffle de la Commune est toujours dans notre dos ?

En 1980, les étudiants coréens de Gwangju se constituent en commune, tout comme les mexicains d’Oaxaca en 2006 et les universitaires d’Oakland en 2011. Les Kurdes installent aussi une commune du Rojava en 2014. En France, son nom refleurit lors de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, pendant Nuit debout puis lors du mouvement des gilets jaunes. D’où vient que le souffle de la Commune est toujours dans notre dos ? Roger Martelli nous raconte qui sont les communards : en 1870, 45 % des Parisiens sont des ouvriers, pour beaucoup pauvres, et hostiles à un Napoléon III qui vient de tomber. Paris est aussi la ville des révolutions : 1789, 1830, 1848. Éreintés par le siège de l’armée prussienne, les habitants de la capitale sont scandalisés par le risque croissant de voir la III e République sombrer, après la victoire des monarchistes lors d’élections commandées par l’Empire allemand pour traiter du prix de la défaite.

« Jamais révolution n’avait plus surpris les révolutionnaires. Benoît Malon, communard

La Commune débouche sur le gouvernement le plus ouvrier de l’histoire du pays

Paris se soulève quand Thiers tente de lui prendre ses canons. « Jamais révolution n’avait plus surpris les révolutionnaires », écrit le communard Benoît Malon, tant le scénario des années 1870-1871 paraît inimaginable d’un rebondissement à l’autre. Paris est pourtant en ébullition depuis des mois, traversée par une très forte politisation et les prémices du mouvement ouvrier. À l’analyse ­sociologique de la ville, Roger Martelli ajoute la vitalité du débat démocratique, dans les quartiers, dans les clubs, la presse, entre hommes et femmes et au sein même de la garde nationale. La Commune débouche sur le gouvernement le plus ouvrier de l’histoire du pays, quand l’assemblée de Versailles est la plus aristocratique jamais connue en France…

La lutte des classes devient guerre civile

Les tentatives de médiation échouent. La lutte des classes devient guerre civile. Sur les 42 millions de francs dépensés par la Commune, 33 millions sont attribués à la délégation à la guerre. Ce qui ne l’empêche pas de procéder aussi à des « basculements sociaux et parfois même civilisationnels », note Roger Martelli, en ouvrant la porte à l’égalité hommes-femmes, à l’encadrement des salaires, à l’école gratuite et laïque… Le martyre de la Commune a achevé de la propulser dans les mémoires. D’horribles procès lui sont pourtant faits, alors que c’est elle qui a été noyée dans le sang. Mais l’essai de Roger Martelli démontre une fois de plus que « l’horizon de la Commune n’est rien d’autre que celui de la République ». Sociale et non conservatrice.

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