Les élus de Morlaix communauté ont voté, ce lundi 1er avril, en toute logique, le budget qui avait été débattu en février. Avec une situation saine, la communauté de communes peut investir 20 M€ cette année. Et pense déjà à l’avenir en lançant des projets.
Fin 2018, la photographie financière de Morlaix communauté est bonne : avec un résultat de fonctionnement de 3,7 millions d’euros, un niveau d’autofinancement de l’investissement de 19,27 % et, enfin, un niveau d’endettement faible (capital restant dû sur le budget général de 8,06 millions d’euros avec une capacité de désendettement à 1,2 an), les voyants sont au vert. Et Thierry Piriou, le président, s’en félicite : « On a un budget 2019 volontariste tout en garantissant des marges de manœuvres pour l’avenir. Il faut permettre à nos successeurs de continuer les actions ».
163 millions d’euros de budget
Débattu en février, ce budget 2019 a été voté, par les élus, ce lundi 1er avril. Il s’élève à 163 millions d’euros tous budgets confondus (budget principal, onze budgets annexes et quatre budgets autonomes), pour 86 M€ de dépenses et 77 M€ d’investissements.
Investir pour la culture
L’investissement : c’est le souci permanent de la communauté depuis cinq ans. Depuis 2014, c’est 60 millions d’euros qui ont été investis pour le budget principal. En 2019, on est à 20 millions d’euros. Pour des actions notamment dans la culture : 6 M€ pour l’espace des sciences, 1,20 M€ pour la plateforme culturelle Sew, à la Manufacture, ou encore l’engagement dans l’enseignement musical. À noter également, 800 000 € provisionnés pour l’aéroport, 915 000 € pour le Diben ou encore 5,40 M€ pour l’environnement (déchèteries, matériel de collecte, réseau de chaleur de la Manu…).
Pas de hausse d’impôts
Côté recettes, et notamment impôts, pas de hausse au programme cette année. Même la Teom (taxe liée à l’enlèvement des déchets) ne bouge pas. « Ce sont les bases d’imposition qui évoluent, de +2,2 %. Mais ceci est décidé par l’État », explique Thierry Piriou.
« On ne baisse pas de niveau d’ambition »
« C’est satisfaisant, mais attention à 2020 ! », prévient déjà Thierry Piriou qui évoque des pertes annoncées de recettes (avec la fin de la taxe d’habitation et le flou sur sa compensation, la fin du fonds de péréquation ou l’évolution des bases).
« On se réjouit d’avoir affronté avec rigueur la difficulté. Car on n’a jamais été à ce point dans l’incertitude. Et pourtant, on ne baisse pas le niveau d’ambition », commente, elle, Agnès Le Brun, maire de Morlaix.
Ismaël Dupont, élu morlaisien, voudrait que les marges de manœuvre « servent à rendre service à la population et à avoir de l’ambition pour le transport, les personnes âgées, les associations culturelles ou sportives ».
École de musique, nouveaux locaux…
Une école de musique communautaire en 2020 ? L’enseignement musical est inscrit dans le projet de territoire. Un engagement qui se traduirait par une prise de compétence enseignements artistiques d’ici à l’automne 2019. « Son périmètre et son mode de fonctionnement sont encore à l’étude », indique Thierry Piriou. Mais l’objectif pour la mise en œuvre du projet est la rentrée 2020-2021. Cela passera par le Patio et les quatre écoles associées qui sont donc encore soutenues cette année, à hauteur de 322 000 € pour le Patio et 22 050 € pour les autres (Carantec, Taulé, Plourin-lès-Morlaix et Plougasnou). Soit 100 000 € de plus que l’an dernier.
Un nouveau bâtiment intercommunal à l’étude. Une étude va être lancée, en 2019, pour la construction d’un lieu où seraient rassemblés l’ensemble des services de Morlaix communauté. Actuellement, ils sont dispersés sur quatre sites, un à la Manufacture, deux à la Boissière et un à Saint-Fiacre. « Tout cela représente 220 000 € de loyer par an. Pourquoi ne pas voir comment on peut s’organiser mieux. Il faut se poser la question », a lancé Thierry Piriou. Ismaël Dupont et Jean-Paul Vermot, élus de Morlaix, ont alerté sur la nécessite de conserver un accès au centre-ville.
800 000 € provisionnés pour l’aéroport. Dans le budget 2019, 800 000 € ont été provisionnés pour d’éventuels travaux à l’aéroport, pour la piste ou les hangars. « Cela fait suite à l’alerte des élus sur le devenir du site morlaisien d’Air France Hop !. Ainsi nous montrons à la compagnie que nus sommes prêts financièrement si besoin pour adapter le site », explique Yves Moisan, vice-président à l’économie.
915 000 € de provision pour les travaux au Diben. « C’est le projet d’une décennie mais on va passer, en 2019, de la phase d’étude au concret », explique Thierry Piriou. L’argent provisionné, 915 000 € servira aux études pour la création d’une aire de carénage, celle pour le confortement du quai (élargissement, rehaussement, seconde cale), la maison de la pêche, la réhabilitation du bâtiment ex-Lequertier et le renouvellement de l’outillage portuaire.
Montée en débit pour cinq communes. Cinq communes qui ne seront fibrées par Mégalis qu’après 2023 vont bénéficier d’une montée en débit avec l’installation d’armoires spécifiques : il s’agit de Plouezoc’h, Saint-Thégonnec-Loc-Eguiner, Saint-Jean-du-Doigt et Plouégat-Guerrand. Coût total de l’opération : 481 963 € dont 159 049 € financés par Morlaix communauté.
Publié le 03/04/2019 Delphine HAUWAERT
S’appuyant sur une excellente santé financière, l’Agglo peut lancer ses gros projets (Espace des sciences, port du Diben…) sans frémir. Les élus saluent un budget 2019 « ambitieux ».
Après le débat d’orientation budgétaire en février, où ont été discutées les grandes lignes du budget 2019, il restait à le valider. Ou plutôt les valider, car outre le budget général, les élus avaient aussi à se prononcer sur les budgets annexes.
Au gré des transferts de compétences (transports, assainissement…), Morlaix communauté se retrouve désormais à gérer 16 budgets, soit 163 millions d’euros ! Cette année, c’est Jean-Michel Parcheminal (Plounéour-Ménez), dans un style détendu, qui s’est chargé de la présentation, Serge Le Pinvidic ayant quitté le conseil.
Dans quelle situation financière se trouve l’Agglo ?
« Elle est plutôt très satisfaisante » , se réjouit Thierry Piriou, président. Avec un excédent de fonctionnement de 3,7 millions d’€ pour 2018, l’Agglo « dispose de véritables marges de manœuvre pour mener à bien son projet de développement ».
En conséquence, le niveau d’autofinancement de l’investissement s’améliore aussi. Tout cela permet de limiter le recours à l’emprunt, maintenant un faible niveau d’endettement. « On peut ainsi investir aujourd’hui sans obérer l’avenir » , remarque le président, rappelant que la feuille de route de l’Agglo ne se termine pas à la fin du mandat, en 2020, mais cinq années plus tard (« trajectoire 2025 »).
Quels sont les principaux investissements ?
Avec 20 millions d’euros de dépenses nouvelles programmées au budget général, l’Agglo n’a jamais autant investi ! Depuis le début du mandat, ce montant s’élevait, en moyenne, à 12 millions par an.
L’explication ? L’entrée en phase opérationnelle de gros projets, comme l’Espace des sciences (6 M €) et Sew (subvention de 1,2 M €). Au Diben, le projet de port devient concret également, avec le début des travaux de rénovation de la digue (915 000 € prévus en 2019, sur un total de 16 M €).
Enfin, 800 000 € sont provisionnés pour l’aéroport, afin de refaire la piste, les hangars… Une manière de confirmer l’intention de l’Agglo de participer à la consolidation de la plateforme aéroportuaire, en lien avec Hop ! Ces investissements doivent en effet coïncider avec une volonté de l’opérateur aérien de développer le site.
Comment réagit l’assemblée ?
« Alors que les élus n’ont jamais été autant dans l’incertitude de l’avenir, il peut être difficile de garder le cap, remarque Agnès Le Brun (Morlaix). Il faut de la rigueur, sans baisser en ambition. Et là, on a de l’ambition. » Même satisfecit côté Jean-Paul Vermot (Morlaix), qui salue « un budget qui arrive à donner une vision assez claire de ce que fait la communauté ».
Solange Creignou (Saint-Thégonnec) apprécie « une vraie politique d’accompagnement en matière de culture » . Enfin, Ismaël Dupont (Morlaix) félicite l’Agglo pour cette « gestion rigoureuse » . Mais « cette communauté opulente, ou au moins à l’aise, gère un territoire qui ne l’est pas ». Selon lui, « on peut donc encore faire mieux en termes de service rendu aux habitants » .
commenter cet article …