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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 06:48
A lire - Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, Darina Al-Joundi, Mohamed Kacimi: une histoire de fureur de vivre et de cendre dans le Liban en guerre

Une histoire crue d'une beauté folle et cruelle dans  la tragédie de la guerre civile libanaise.

Darina al-Joundi raconte son enfance et sa jeunesse dans le Liban en guerre avant l'exil en France avec son père communiste, ex-étudiant en philosophie, athée, libre penseur et bon vivant qui fume cinq paquets de gitane par jour et tient réception toute la journée, un amoureux du golfe du Morbihan, originaire du nord de la Syrie, avocat de Carlos, opposant au régime des Al-Assad, et sa mère journaliste radio issue d'une grande famille sunnite libanaise:

" Mon père, loin de me faire la leçon, jubilait de mes bêtises. Il avait une passion barbare pour tous mes écarts. Dès notre haute enfance, je crois qu'il avait refusé son rôle de père, pour être le complice de nos fautes, de nos errements et de notre réussite. Pour nous apprendre l'arabe, il nous chantait des chansons de Salamiyeh à 6 heures du matin, il adorait qu'on se réveille tôt. Même dans les chiottes, il nous donnait la réplique en poésie. Il avait écrit un seul recueil de poésie, durant son séjour en prison en Syrie, sur des paquets de cigarettes. Il en récitait des vers, quand il ne mettait pas à fond la Callas avant de se plonger à voix haute dans des poésies bachiques arabes. Il adulait Mahmoud Darwich et exécrait Adonis qui n'a jamais condamné la dictature du régime alaouite de Damas. Il passait des soirées à évoquer la gloire des Omeyades ou des Abbassides avant de se lancer parfois dans un discours sur le matérialisme dialectique.  Il nous assurait que Marx était né à Salamiyeh".

" Quel est le prix de la liberté ? Liberté sexuelle, amoureuse, politique, sociale ou religieuse… Darina al-Joundi raconte, sous la plume de Mohamed Kacimi, une histoire stupéfiante, une histoire faite de vérité et de folie, de violence et de tendresse. Toute l’histoire du Liban contemporain concentrée en l’histoire d’une personne, fidèle au rêve persistant d’un père journaliste et écrivain pour qui la liberté n’est pas négociable. Ce rêve va pourtant se fracasser sur la violence et la haine de la guerre civile, là où tout devient possible, le sexe défie la peur, la drogue défie la vie, le refus de toutes les règles sociales et des convenances religieuses défie une société qui va se venger durement contre la jeune insoumise… Ce livre est bien plus qu’une confession, c’est l’histoire d’une rédemption, des retrouvailles avec la vie d’une jeune fille qui devient femme au voisinage de la folie et de la mort. Il touche au cœur, au plus profond des entrailles, là où l’émotion se libère par un tremblement, dit toute la vérité d’un être dans son immense fragilité et son irréductible force. Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter commence le jour de la mort du père, dans un lieu appelé autrefois château de Beaufort… Un texte qui reprend et prolonge le spectacle-événement du Festival d’Avignon. Née en 1968 à Beyrouth (Liban), Darina al-Joundi est comédienne depuis l’âge de huit ans. Parallèlement, elle écrit et réalise des courts métrages. Mohamed Kacimi, né en 1955 à El-Hamel (Algérie), vit à Paris. Il a publié des romans, des essais et des pièces de théâtre, dont 1962 chez Actes Sud-Papiers en 1988, La Confession d’Abraham chez Gallimard en 2001 et Terre sainte, à L’Avant-Scène en 2007" (Commentaire des éditions Actes Sud)

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