Les personnels des structures d'accueil pour personnes âgées dépendantes espèrent une forte mobilisation départementale, le 30 janvier à Quimper
« Une maltraitance imposée », c'est ainsi que les professionnels de santé du syndicat CGT dénoncent la dégradation des conditions de travail et d'accueil dans les Ehpad. Ils manifesteront, en compagnie d'autres syndicats, à Quimper, le 30 janvier.
Une vingtaine de délégués de L'union des syndicats de santé et de l'action sociale du Finistère (USD) se sont réunis jeudi 11 janvier dans les locaux de Kerglanchard, à Quimperlé, pour préparer la mobilisation nationale, le 30 janvier, autour des problématiques des Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Marceline Sévérac, secrétaire départementale de la CGT USD Finistère rappelle qu'il s'agit d'une mobilisation à l'initiative de la CGT qui recevra l'appui des syndicats FO, CFDT, UNSA et CFTC. Pour la CGT, ce sont à la fois les fédérations santé action sociale et fonction publique qui mobiliseront. Les manifestants, « toute la population est concernée », sont attendus à 15 h le 30 janvier, place de la Résistance à Quimper. Les syndicats solliciteront une entrevue avec des représentants du Département et de l'Agence régionale de santé (ARS).
« Au-delà de la maltraitance »
« Le collectif national des Ephad alerte au regard d'une situation qui devient dramatique » souligne Marceline Sévérac. Contention, durée des soins, les exemples sont nombreux autour de la table. « On est parfois au-delà de la maltraitance » avance même la secrétaire départementale. « Les diminutions de budget dégradent les conditions pour le personnel et les résidents ».
Les revendications plus précises des délégués CGT portent sur : - Une demande de formation et de qualification reconnue des personnels. -La reconnaissance des métiers pénibles. - Que l'offre publique du nombre de lits soit à la hauteur des besoins. -Une réflexion nationale sur le financement des structures qui s'occupent des personnes âgées dépendantes. Même si le Finistère est parmi les départements les mieux dotés en nombre de lits, « Nous avons une liste d'attente de 250 personnes à la fondation Massé-Trévidy » note une déléguée. « Les efforts financiers pèsent sur les effectifs, ajoute une intervenante. Les directeurs des structures sont arrivés au bout de ce qu'ils pouvaient faire et certain s'associent aujourd'hui au mouvement national. Car on fixe de nouveaux objectifs inatteignables. Et les contacts, les échanges avec les résidents, c'est quelque chose que l'on ne peut pas chiffrer. C'est un processus de déshumanisation au profit du comptage. Les salariés en souffrent, les usagers en meurent ». Des salariés en souffrance, une multiplication de contrats à durée déterminée : « le métier n'est plus attractif, voire fait peur. Tous les établissements sont en recherche de personnel ». Le constat est amer pour l'ensemble des représentants « Si on n'inverse pas les choses, on va vers une catastrophe en ce qui concerne la qualité de vie des résidents ».
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