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4 juin 2017 7 04 /06 /juin /2017 06:14

Avril 1977-juin 2017. Quarante ans après, la CGT a redonné vie, hier, au rallye des bradés, cortège pour l'emploi sur les routes du Finistère. Les jeunes syndiqués de l'époque ont bien sûr pris quelques rides, les modèles des voitures ont changé mais le combat, lui, reste plus que jamais d'actualité. 

« On lâche rien, on lâche rien, on lâche rien ». Une manif sur les coups de 18 h devant la maison des syndicats ? La scène a de quoi surprendre. Les passants se demandent ce qu'est ce cortège de véhicules qui arrive en klaxonnant, musique à fond, drapeaux CGT aux vitres et revendications sur le capot ! C'est le retour du rallye des bradés. En 1977, dans la France de Valéry Giscard d'Estaing et Raymond Barre, les syndicats avaient eu l'idée de se lancer sur les routes du Finistère pour alerter sur la situation de l'emploi. 80 véhicules, 220 militants, 500 km de trajet, l'opération avait été une réussite. Quarante ans après, la CGT a décidé de renouveler l'opération pour s'en souvenir mais aussi pour continuer à tirer la sonnette d'alarme.

 

« On était plein d'espoir »


Le rallye des bradés version 2017, ce sont 32 véhicules et environ 80 personnes mobilisées. Parti hier d'Ergué-Gabéric, le cortège est passé par Douarnenez, Pont-l'Abbé, Concarneau, Rosporden et Scaër avant de faire escale à Carhaix en début de soirée. Avec partout, un « super accueil » comme en 1977. Alors évidemment, les looks vestimentaires ont bien changé. Les voitures aussi. Exit les R16 et autres 404. Mais l'ambiance bon enfant reste la même. Jean Pirou l'a constaté hier. En 1977, il avait 33 ans et faisait partie de la dizaine de Carhaisiens à participer au rallye. « On avait fait une journée de Carhaix à Saint-Pol-de-Léon en passant par Huelgoat et Morlaix. C'était très sympa », se souvient Jean qui, lui, avait pris place dans un pick-up 404, prêté par un copain artisan.
 

 Sur les photos d'époque, on voit aussi une R16 portant un slogan carhaisien « Carhaix, réseau breton. 1967 = 550 agents. 1977 = 200 » sur le toit. « Et en 2017, c'est à peine 50 personnes », explique Fañch Laporte, militant CGT et jeune retraité de la gare. En 1977, Jean Pirou était, lui, salarié de Negobeureuf, à Lamprat. Et il se souvient, qu'à l'époque, il y avait trois laiteries à Carhaix. « On était 150 chez Nego, autant chez Unicopa et une quarantaine chez Entremont. Nego a été racheté par Unicopa qui a été racheté par Entremont. Et aujourd'hui, il n'y a plus que les Chinois », constate-t-il, amer. En quarante ans, la situation de l'emploi ne s'est guère améliorée. « Pourtant, à l'époque, on était plein d'espoir. On voulait faire changer les choses », confie Jean Pirou.

 

20.000 chômeurs en 1977 73.000 en 2017


« Il y a 40 ans, seul le privé était mobilisé. Aujourd'hui, les services publics sont aussi concernés parce que les conditions de travail se sont fortement dégradées », observe, de son côté, Anne-Véronique Roudaut, secrétaire de l'union départementale CGT. Les 20.000 chômeurs recensés en 1977 dans le Finistère semblent très, très loin. « Aujourd'hui, on en est à plus de 73.000. La population a augmenté mais sans doute pas dans ces proportions », poursuit Anne-Véronique Roudaut. Pour y remédier, la CGT dit aussi vouloir faire des propositions. Selon le syndicat, l'arrivée de Synutra à Carhaix serait, par exemple, une opportunité de relancer l'activité fret à la gare de Carhaix en transportant la production de l'usine vers Brest, via le rail. Aujourd'hui, le cortège prend la direction de Morlaix, Saint-Pol-de-Léon, Landerneau et du port de Brest.


 

 

 

Le Télégramme

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