Aujourd'hui, quand on a des idées fermement assises à gauche, on ne peut qu'être déçu, amer, et révolté en notre for intérieur du résultat national du premier tour des élections présidentielles qui ont amené l'extrême-droite du clan Le Pen au second tour, avec Emmanuel Macron, candidat ultra-libéral ne représentant au départ que son ambition et de grands intérêts, le candidat de rechange des milieux financiers et de ceux qui ont inspiré le quinquennat Hollande dans ses caractères les plus régressifs par rapport à ce qu'a été l'histoire et le socle idéologique de départ de la gauche.
Dans ce soir de tristesse et de frustration, où l'on sait qu'il va falloir à nouveau se battre, et plus efficacement, pour contrer toutes sortes de régressions sociales et démocratiques pendant 5 ans, Macron et Le Pen portant, chacun dans son style, et à des degrés différents, des projets extrêmement dangereux pour notre société, nous ne pouvons pas néanmoins ne pas nous féliciter de l'impressionnante progression du vote Jean-Luc Mélenchon, qui marque la défiance vis-à-vis d'un PS qui a lourdement failli et est très divisé, le rejet de l'expérience du gouvernement Hollande, mais surtout récompense à la fois une dynamique de campagne et une force de conviction réelles, permettant de convaincre un certain nombre de citoyens non tentés par la gauche de la gauche jusqu'à présent, y compris en empêchant le FN de progresser comme prévu.
Les communistes ont pris leur part dans cette percée et cette campagne de Jean-Luc Mélenchon en soutenant sa candidature et en choisissant de ne pas présenter de candidat issu de ses rangs pour rassembler sur un projet de rupture et de progrès, en votant pour lui, en lui apportant la moitié de ses parrainages, en distribuant des millions de tracts et en collant des milliers d'affiches pour appeler à voter Jean-Luc Mélenchon, en participant aux meetings et grands rassemblements.
La dynamique de vote utile (face au danger Fillon et Le Pen, face au risque d'élimination de la gauche au second tour) a joué fortement dès le premier tour pour Macron et Mélenchon dans un électorat social-démocrate qui n'a pas disparu, même si le PS est en crise profonde, ses dirigeants cherchant même à le liquider comme parti socialiste.
Nous ne pouvons que regretter aujourd'hui aussi que l'alliance Mélenchon-Hamon, et plus largement sur un projet innovant de gouvernement formé avec les écologistes, les communistes, toute la gauche sincère, pour la VIe République, la rupture avec l'austérité et le néo-libéralisme, n'ait pas pu avoir lieu.
L'amer résultat de ce soir, le siphonnage d'une partie des cadres et de l'électorat du PS par Macron, les dangers du Front National, obligent à travailler très vite, pour l'intérêt de la population et l'avenir de la gauche, qui, tous candidats additionnés, ne pèse que 27% dans le pays en comptant Mélenchon, Hamon, Poutou, Artaud, et sans compter la partie centriste ou sociale-démocrate modérée qui a voté Macron, au chantier de la reconstruction d'une gauche à vocation majoritaire, ouvrant de nouveaux espaces de progrès, de transformation écologique, économique, sociale et politique à mille lieux des politiques au service du capitalisme et des puissants.
Pour les législatives, nous souhaitons aussi au Parti Communiste qu'on puisse qualifier la gauche combative et de transformation, la gauche authentique, au second tour, et lui faire gagner un maximum de députés pour résister et servir de base à la prolongation de la construction d'une gauche de luttes victorieuses, ce qui passe évidemment par le refus de la résignation à la division, par des rassemblements avec France Insoumise, Ensemble et au-delà, basées sur des points essentiels de convergences à mettre en avant, au-delà de nos différences.
Les résultats que Mélenchon enregistre dans le Finistère (près de 20%), et à Morlaix singulièrement, doivent nous encourager dans ce sens et nous donner la responsabilité de réaliser l'unité pour gagner en nous remettant à discuter.
A Morlaix, Jean-Luc Mélenchon est en deuxième position, à 25,86% des voix, derrière Macron, à 28,31%, largement devant Fillon (16,07%), Hamon (14,35%), Le Pen (8,97%).
C'est un score que nous saluons chaleureusement, dans le sentiment général d'inachevé de cette soirée, et nous remercions tous ces 2087 électeurs divers dans leurs parcours, leurs réflexions et leurs sensibilités politiques qui ont fait le choix du progrès social, écologique et démocratique, ou qui ont voulu du vote le plus efficace pour qualifier la gauche au second tour.
C'est 10% de plus que le score de 2012 du Front de Gauche qui était déjà bon. C'est un progrès très important dû à 5 ans de politique terriblement décevante du PS, et au contexte tout à fait particulier de cette campagne présidentielle.
Le vote pour Jean-Luc Mélenchon pèse par rapport aux suffrages exprimés, avec une participation générale de 80% des inscrits près de 10 points de plus que celui pour Fillon, 11,5 points de plus que le vote Hamon, 16 points de plus que le vote Le Pen.
28,3% au bureau à Kerfraval - en première position
28,2% au bureau de Zoé Puyo (la Vierge Noire) - en première position
27% au bureau 1 du rez-de-chaussée de la mairie - à 14 voix de Macron, en deuxième position
27% au bureau des services techniques à Kernéguès - à 12 voix de Macron, en deuxième position
26,8% au bureau 2 à l'étage de la mairie - à 4 voix de Macron, en deuxième position
26,7% à la Madeleine, en première position
26% au Poan Ben en première position
24,7% à Gambetta, en deuxième position
23,3% à Jean Jaurès, La Boissière, en deuxième position
21,6% à Ploujean, en troisième position derrière Macron et Fillon
Plus largement, avec 20% dans le Finistère, 23% à Brest (Mélenchon est en deuxième position à Brest), ce score constitue une force considérable qui permettra de construire une perspective progressiste pour l'avenir.
Ismaël Dupont, élu Front de Gauche à Morlaix (avec Valérie Scattolin) et Morlaix-Communauté.
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