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14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 03:53

Nos camarades de Scaër du groupe "On est Bretons, Solidaires et on Agit" envoient un deuxième camion ce week-end chargé de fournitures et de provisions pour les migrants et réfugiés de la jungle de Calais.

Selon les mots de Jeannine, une camarade du PCF qui participe à l'expédition et à son organisation:

" ils vont aller rencontrer toutes ces personnes que la guerre, d'autres hommes ont lancé sur les routes et qui croyaient arriver dans le pays des Droits de l'Homme, dans un pays accueillant qui avait lui-même

souffert (malheureusement pour certains encore, c'était il y a bien longtemps).... ils n'ont rencontré que l'incompréhension, le mépris , aucune considération pour leurs souffrances et même la haine... Au delà de toute autre considération, il était possible de les accueillir d'une manière décente et respectueuse de la condition humaine. Il y a actuellement dans la "Jungle" 558 enfants dont 74 % sont non-accompagnés . La population actuelle du camp est de 5 178 personnes de 20 nationalités différentes. Nous apportons notre très très petite contribution et allons faire du bénévolat pendant 48 heures, ce n'est vraiment pas beaucoup par rapport aux besoins mais... Nous ne arrêtons pas à ce week-end et continuerons à notre retour notre action du collectif "on est bretons, solidaires et on agit... Avis à toutes celles et ceux qui veulent nous rejoindre..."

On est bretons, solidaires et on agit - Facebook

https://www.facebook.com/On-est-bretons-solidaires-et-on-agit-1511247652504771/

Nous, migrants.

Voici le texte d'une tribune de Tahar Ben Jelloun, parue dans Ouest-France le 11 avril dernier.

Vous qui fermez vos frontières, vos portes et vos cœurs n’entendez-vous pas le désir ardent de ces milliers d’hommes et de femmes hier encore vivant paisiblement dans leur pays, tissant les liens de la vie quotidienne avec ses heurs et malheurs, avec ses joies et ses peines, n’entendez-vous pas les mots qu’ils vous disent en se précipitant vers votre terre ?

Ils vous disent « Aidez-nous à retourner chez nous ! », autrement dit « nous ne sommes pas là pour vous déranger, pour prendre votre travail ou perturber vos nuits, nous sommes là parce que la guerre nous a jetés loin de nos foyers, des bombes sont tombés sur nos écoles, sur nos hôpitaux, sur nos marchés.

Nous avons fui comme vous Polonais, Hongrois, Grecs et autres aviez fui la guerre quand le monde s’était embrasé. Bien après la seconde guerre mondiale, certains parmi vous ont choisi d’immigrer en France, en Allemagne, en Suisse parce que la vie est ainsi, faite de mouvements et de hasards. Aujourd’hui, nous n’avons le choix qu’entre mourir ou résister, entre lutter et sauver nos enfants.

Nous sommes des Syriens, des Irakiens, des gens sans terre, sans jardins. Nous vivions comme vous, plus ou moins bien. Nous avions nos problèmes, sociaux, politiques, familiaux. Nous nous débrouillions comme des êtres humains désireux de vivre dans la paix et la dignité. Nos dirigeants, tous des dictateurs, avec des costumes taillés sur mesure, avec des uniformes impeccables, avec des lunettes de soleil et du parfum de Paris. Ils nous maltraitaient, nous exploitaient et nous nous opposions comme nous pouvions. Et puis un jour on a décidé de changer quelque chose dans notre sort.

Là-bas, très loin là-bas, à Washington, dans un bureau dit ovale, un texan, raciste et cruel a voulu nous apporter la démocratie comme si cette denrée rare était des comprimés qu’on devait avaler le matin avec un verre d’eau. Le texan a envahi notre pays, a démantelé notre armée et notre police et a créé la division, la guerre et la folie des hommes. Notre pays est devenu le territoire idéal pour le terrorisme et la désolation.

Et puis, après l’Irak, la Syrie connut de nouvelles tragédies. Nous savions que la famille régnante, les Assad, était composée de voyous, des gangsters rompus au crime et au mépris du peuple. Alors on l’a laissé faire. L’armée a tiré sur des manifestants pacifiques, sans armes, réclamant un peu de dignité, de justice.

Depuis, les morts succèdent aux morts et ceux qui le peuvent fuient là où ils peuvent. Nous avons obéi à notre instinct vital comme vous l’auriez fait si par malheur le feu avait ravagé vos vies. Alors nous sommes là, devant vos frontières, devant vos portes, nous demandons l’asile pour quelque temps, juste le temps que la justice renvoie les criminels devant les tribunaux, juste le temps d’éteindre le feu, le temps de panser nos blessures et de reprendre le chemin du retour.

Nous rêvons de nos maisons, même si elles sont toutes détruites, nous rêvons d’en construire de nouvelles avec des troncs d’arbre, des branches et de l’espoir. Nous rêvons de retrouver la beauté du matin quand le soleil se lève sur une terre apaisée, humaine et reconnaissante à tous ceux qui nous ont aidés à la retrouver. Les morts et les vivants, les orphelins et les mères déplorées, les migrants et les astres vous disent : Merci.

photo Ouest-France de la jungle de Calais

photo Ouest-France de la jungle de Calais

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