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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 13:29

  manif du 10 12 devant la mairie

Darry Cowl and the gang 3manif 10 décembre 3manif du 10 12 on part de la mairiela fanfare devant la mairie 

 

 

 

 

 

   

 

 

manif 10 décembre 2les-resistants-du-10-decembre.jpg

  le PCF bien représenté à la manif du 10.12

le couple Merkel Sarkozy de sortiefanfare-Darry-Cowl-and-the-Gang.jpg

photos-manif-Gilles-Troel.jpg   

Merci aux 6 musiciens de la fanfare « Darry Cowl and the Gang » qui ont dynamisé et égaillé notre manifestation. Merci à Constance qui les a convaincu de venir et a réalisé avec Babeth et Hubert de belles pancartes rafraîchissantes et de très beaux masques du couple infernal « Merkel-Sarkozy ». Un remerciement aussi aux 50 résistants, citoyens engagés, sympathisants ou militants du Front de Gauche, du PCF, de la CGT, d'ATTAC, du mouvement anarchiste, sympathisants du groupe Idées qui ont fait le déplacement à la sous-préfecture pour lutter contre la dictature de la finance en Europe.

 

50 personnes à Morlaix pour dire oui à une Europe de progrès social au service des peuples, comme le disait Hubert tout à l'heure, c'est bien peu pour faire peur au capitalisme mondial, mais on espère que notre bonne humeur sera communicative et permettra de fédérer les gens qui refusent qu'on leur confisque tout - leurs droits démocratiques après leurs acquis sociaux...

 

 

Prochain rendez-vous pour organiser la riposte: lundi 12 janvier à 18h00: le collectif citoyen du Front de Gauche de la Circonscription de Morlaix (2, Petite rue de Callac). Rejoignez-nous nombreux!  

 

Discours lu par Ismaël Dupont, candidat du Front de Gauche aux législatives, lors de la manifestation du 10 décembre 2011 devant la sous-préfecture à l'occasion des 20 ans du Traité de Maastricht.

 

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En 2008, les États Européens se sont affranchi des règles de réduction de la dépense publique et de désendettement qu'imposait Maastricht pour recapitaliser les banques. Ils prévoient aussi depuis quelques mois de garantir un fonds de stabilité à la hauteur de 1000 milliards pour pallier le défaut d'États hyper endettés et empêcher des faillites bancaires qui mettraient en grosse difficulté le système financier.

 

C'est donc au citoyen européen que l'on fait les poches pour garantir la préservation des profits de la finance. Puis on revient le voir en disant que les caisses de l'Etat sont vides et qu'il faut donc qu'il accepte une réduction de ses droits sociaux (retraites, arrêts de travail remboursés par l'assurance maladie), de sa protection sociale, de ses services publics...

Aujourd'hui, les critères de convergence du Traité de Maastricht (déficit budgétaire inférieur à 3% -endettement public inférieur à 60% du PIB) redeviennent des dogmes dont la violation doit être rendue impossible parce que les budgets nationaux seront directement contrôlés au niveau de la commission européenne ou de l'état major des gouvernements les plus riches d'Europe pour être bien sûrs qu'ils rançonnent suffisamment la population.

 

Toute violation entraînerait de toute manière des sanctions financières automatiques, car il est bien connu qu'il n'y a rien de tel pour désendetter qu'imposer aux États des amendes supplémentaires....

 

Ces accords sont négociés au niveau de quelques États, qui les soumettent ensuite à des Conseils des ministres, sans que les populations ne soient à aucun moment consultés sur ces dessaisissements sans précédent de souveraineté qui constitutionnalisent des politiques de rigueur, des politiques libérales. Même la Suède et la Tchéquie n'ont temporisé avant d'adopter l'accord d'hyper-discipline budgétaire que pour consulter leur Parlements.

 

Le Traité de Maastricht, lui, après avoir fait l'objet d'un accord en Conseil des chefs d'Etat européens à Maastricht en décembre 1991, puis avoir été signé le 7 février 1992, avait fait l'objet d'un référendum en France à la fin de l'année 1992 à l'issue duquel à la faveur d'une intense campagne de propagande médiatique (le mode binaire « le Traité ou le retour du nationalisme et de la guerre en Europe ») le « oui » l'avait emporté de justesse avec 51% des suffrages.

 

Pourquoi le PCF et d'autres forces et citoyens de gauche s'opposaient alors à ce traité?

 

Parce qu'il alignait les politiques monétaires et économiques de tous les pays européens sur le modèle libéral allemand (taux d'inflation réduit à -1,5%; déficit budgétaire -3%; endettement public -60%). Parce qu'il préservait les intérêts de la rente et du capital plutôt que de rendre possible des politiques de relance de la dépense publique au service de l'emploi et des besoins sociaux.

Parce qu'il garantissait l'indépendance de la Banque Centrale Européenne, c'est à dire sa soumission aux intérêts du capital.

Parce qu'il abolissait entre les États membres des obstacles à une libre circulation des marchandises, des personnes, des services, des capitaux, et prévoyait la suppression de toutes les entraves à une concurrence non faussée, sans prévoir, parallèlement et en contrepartie, une harmonisation par le haut des salaires, des protections sociales, des fiscalités. D'où depuis un dumping social et social permanent et une dégradation généralisée des standards sociaux.

 

En réalité, les dispositions de ce Traité et le projet de Monnaie Unique étaient inspirés par le grand patronat européen, réuni en lobby avec l'Européan Round Table of Industrialists (ERT), lancée en 1982 avec le soutien de commissaires européens (Etienne Davignon et François-Xavier Ortoli). Cette plateforme d'influence patronale regroupait les patrons de Volvo, Fiat, Nestlé, Philips, Siemens, Shell, Saint Gobain, Lafargue, Danone, Lagardère.

Jacques Delors, président de la Commission de 1985 à 1995, a été un bon artisan de cette construction néo-libérale d'une Europe au service des multinationales et de la finance. En 1986, il disait déjà: « J'ai toujours pensé, en France, qu'il n'y avait pas assez de marché et que l'Etat était, pour des raisons historiques, omniprésent et souvent étouffant ou dominant. La plupart des français n'ont pas encore acquis cette mentalité d'ouverture au monde sans laquelle nous ne pouvons pas édifier une économie compétitive ».

 

En 1992, Robert Pelletier, un économiste du CNPF (devenu ensuite le MEDEF) déclarait avec beaucoup de sincérité les raisons de l'enthousiasme des milieux patronaux vis à vis du Traité de Maastricht: "Le souvenir des accords de Grenelle après 1968, celui de la politique désastreuse menée de 1981 à 1983 sont présents dans l'esprit des chefs d'entreprise. Pour eux, Maastricht ferme définitivement la porte à de tels débordements. Il interdit un laxisme de gauche et permet de faire supporter à la Banque centrale européenne et au Conseil européen la responsabilité d'une politique de rigueur".

Le chantre de l'ultra-libéralisme reaganien en France, Alain Madelin, déclarait quant à lui avec lucidité et semblable satisfaction: "le traité de Maastrcht agit comme une assurance-vie contre le retour à l'expérience socialiste pure et dure".  

Dans ce traité de Maastricht qui accompagnait la mise en place de la monnaie unique et d'un grand marché européen ouvert, aucun critère de convergence sur l'emploi, l'harmonisation par le haut des salaires et des fiscalités, n'était prévu. Seuls critères de convergence adoptés, ceux qui concernent la maîtrise du déficit et de la dette publics, la stabilité du taux de change, la lutte contre l'inflation.

 

Le traité de Maastricht limita ainsi la souveraineté des Etats de l'Union européenne (alors la CEE) en matière économique et sociale en leur défendant, sous peine de pénalités financières, toute politique keynésienne de relance par l'investissement public et le soutien à l'augmentation des salaires et de la protection sociale. Il sanctuarisait pour toute la zone européenne la rigueur budgétaire et le refus de l'inflation si défavorable aux rentiers et au capital, alors que la lutte contre le chômage aurait exigé de l'investissement public et un consentement à une certaine dose d'inflation. Il proscrivait aussi toute dévaluation pour favoriser les exportations et lutter contre la désindustrialisation.



Alors que certains promettaient - pour faire avaler la pilule des renoncements à une portion de notre souveraineté nationale et démocratique- l'avènement de l'Europe sociale à l'horizon de l'union monétaire et économique de Maastricht, et plus immédiatement encore un avenir de prospérité et de sortie de crise ("la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité", disait Rocard; "ce sera plus d'emplois, plus de protection sociale et moins d'exclusion" disait Martine Aubry; "on rira beaucoup plus" déclarait sans honte le tonitruant Bernard Kouchner), le traité de Maastricht a sans doute été au contraire responsable du maintien d'un niveau de chômage, de précarité, et d'inégalités très important en Europe.

Ces dispositions ont encore été aggravées depuis par le Pacte de Stabilité et de Croissance de 1997 prévoyant de renforcer les contrôles de vertu libérale des gouvernements de la zone euro et de de distribuer des sanctions financières en cas de dérapages budgétaires.   

 

Nous constatons que l'Europe a été lancée sur de biens mauvais rails qui expliquent les convulsions dans lesquelles elle se débat aujourd'hui. 

 

En sacralisant les principes du libéralisme avec une BCE et une Commission gardiennes des intérêts du capital, la défense faite aux Etats de se financer auprès des banques centrales, de protéger leurs emplois contre les délocalisations et les licenciements boursiers, de promouvoir des services publics et une protection sociale de qualité, cette construction politique de l'Europe qui a permis pendant deux décennies aux gouvernements de légitimer des politiques de droite au nom de la discipline européenne et du grand dessein de l'union continentale, a joué un grand rôle dans l'aggravation de la domination de la finance sur les sociétés et de l'endettement public.

Aujourd'hui, alors que ces recettes utilisées depuis plus de 25 ans en Europe ont montré toute leur nocivité, on veut nous faire croire que la seule manière de sauver les Etats, l'euro et l'Europe, est d'élever de plusieurs crans le niveau des sacrifices sociaux demandés aux peuples alors que jamais autant de richesse n'a été produite au sein de l'Europe et ni la productivité du travail été aussi forte.

 

Pire encore, l'harmonisation des politiques économiques européennes selon des orientations néo-libérales se fait désormais en bafouant les droits démocratiques les plus élementaires.

 

 

Au Front de Gauche, nous ne sommes pas partisans de la fin de la monnaie unique qui livrerait davantage encore les Etats à l'exaspération des concurrences entre capitalismes nationaux et à la spéculation contre des monnaies fragilisées. Nous ne sommes pas favorables non plus évidemment à une sortie de l'Europe et au retour des individualismes nationaux au nom d'on ne sait quel chauvinisme. L'Europe et l'euro sont désormais notre bien commun qu'il faut défendre contre ceux qui les fragilisent en appliquant de manière dogmatique et plus stricte encore ces mêmes recettes qui nous ont plongé dans la crise du capitalisme financier en 2007-2008.

 

Nous sommes pour plus de coopération et de solidarité entre peuples européens dans le respect de leurs traditions sociales et démocratiques et de la souveraineté populaire en général. Aussi, nous considérons comme inadmissibles cet autoritarisme libéral porté actuellement par la France et l'Allemagne, cette généralisation d'une austérité qui va contracter l'activité économique et dégrader les conditions d'existence des  européens, cette mise en place sans élections de gouvernements dirigés par des technocrates venus de la finance, ce refus d'envisager une consultation des peuples par référendum.  

 

Depuis 2005 et le piétinement des votes français, hollandais, irlandais contre le projet de Traité constitutionnel européen, suivi du refus généralisé de faire ratifier le Traité de Lisbonne par référendum, il est devenu évident que le renforcement de l'intégration européenne selon le modèle libéral se construit contre les démocraties, contre les souverainetés populaires.     

 

Une autre Europe est possible, celle des peuples et non celle des milieux d'affaires.     

 

 

 

En annexe, article du Ouest-France annonçant la manif ce 10 décembre:

  Annonce-manif-du-10.12-contre-Europe-liberale.jpg

  Ce dimanche 11 décembre , article sur le blog du Télégramme: le journaliste nous a retiré d'autorité 20 manifestants. Etaient-ils déjà trop nombreux pour les intérêts que sert la ligne éditoriale de son journal...?

Front de gauche. Une trentaine de manifestants

11 décembre 2011

 

 

Le collectif citoyen du Front de gauche du Pays de Morlaix appelait hier matin à manifester «pour une Europe de coopération et de progrès social respectueuse des démocraties», à l'occasion de la commémoration des 20 ans du traité de Maastricht. Une trentaine de personnes se sont rendues devant la sous-préfecture pour exprimer leur désaccord avec «le traité de Maastricht, qui coïncide avec un redoublement de l'agressivité des gouvernements et des marchés contre les droits sociaux des peuples européens».

  

     

 

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