JE N’IRAI PAS VOTER AUX PRIMAIRES SOCIALISTES
Les candidats aux primaires socialistes ont fait campagne tout l’été, y compris dans notre région qui a vu défiler Montebourg et Hollande aux Vieilles Charrues et Aubry au Festival Terre et Mer avec à chaque fois une bonne escorte de leurs supporters P.S. locaux et un relai médiatique important. Le but est évident : assurer une participation acceptable à leur opération politicienne.
Je n’y participerai pas pour au moins 4 raisons
1 – je ne suis ni membre du PS, ni électeur socialiste
Contrairement à leurs affirmations, généreusement reprises, il ne s’agit pas de désigner le « candidat de la gauche » à l’élection présidentielle mais tout simplement de choisir celui ou celle qui portera la casaque socialiste.
Le Président du PRG , Jean-Michel BAYLET , qui s’est fourvoyé dans cette affaire en fait la cuisante expérience… à moins que sa candidature n’ait pas d’autre but que d’élargir l’électorat potentiel des primaires.
2 – je suis opposé à toutes les tentatives d’instaurer le bipartisme en France
Depuis la décision d’élire le président de la République au suffrage universel direct c’est une tentation permanente à droite comme chez certaines forces de gauche.
En ce sens la décision d’inverser les élections présidentielle et législatives (et donc de subordonner les secondes à la première) n’a pas été une déplorable erreur comme certains voudraient nous le faire croire. Cela a été au contraire un élément supplémentaire dans la marche vers le bipartisme.
Les primaires socialistes relèvent de la même logique.
3 – Si cette orientation prévalait cela en serait fini de toute possibilité d’alternative réelle.
En effet avec une vie politique centrée autour de 2 forces politiques dominatrices (les autres étant réduites au rôle d’alibi ou de supplétifs) l’alternance au pouvoir est bien sûr possible. Mais une véritable alternative, remettant en cause des choix de société, ne l’est pas.
Au moment où, de tous bords, on entend dénoncer une « crise systématique » qui peut croire que la pérennisation du bipartisme autour de la droite et du PS remettrait vraiment en cause le système en question : le système capitaliste.
Au-delà des mots les choix et les actes des uns et des autres apportent la réponse.
4 – c’est au peuple qu’il appartient de prendre la parole et de faire les choix
Outre que ce bipartisme, calqué sur ce modèle anglo-saxon serait complètement étranger à toute la culture politique de notre pays, il n’échappe à personne que c’est la porte ouverte à une personnalisation à outrance de la vie politique.
Déjà, on peut constater que le «débat » entre les candidats à la candidature porte bien plus sur leur personnalité et leurs qualités que sur le contenu de la politique qu’ils entendent mener.
Les électeurs sont ainsi privés de leurs souveraineté réelle et de leurs droits à être co-auteurs des choix et co-acteurs de la vie de la cité.
Cette souveraineté et ces droits, le Front de Gauche entend les promouvoir avec, dans un même mouvement, son candidat à la présidentielle et ses candidat(e)s aux législatives. Il peut y parvenir si le rassemblement devient réellement populaire (c'est-à-dire,, s’il dépasse largement le périmètre des forces organisées qui le composent) et si son programme est véritablement partagé (c'est-à-dire s’il est porteur des attentes et des exigences du peuple).
C’est à ce prix que notre pays dépassera la délégation de pouvoir qui le corsette depuis si longtemps et accédera à une démocratie réelle.
Alain DAVID
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