Communiqué de la section PCF de Morlaix : appel à l'insurrection citoyenne contre la démolition des solidarités et l'abandon des personnes âgées.
La section PCF de Morlaix soutient l'initiative des sections de retraités des organisations syndicales et appelle les citoyens soucieux de justice et du bien-être des personnes âgés à se réunir le jeudi 6 octobre à 10h30 place de la Mairie à Morlaix pour faire entendre notre indignation collective par rapport au sort de plus en plus critique que les politiques de droite menées depuis deux décennies ont fait aux retraités.
Parmi les coups qui ont été portés aux retraités ces 20 dernières années, on peut relever:
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La désindexation des pensions sur les salaires et l'instauration de la décote par le gouvernement Balladur en 1993.
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la prise en compte des 25 meilleures années et non plus des dix meilleures années de carrière pour le calcul des pensions.
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l'allongement de la durée minimale de cotisation et de l'âge légal de départ à la retraite (d'où une réduction du montant moyen des retraites, du fait du chômage et du sous-emploi des seniors).
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la hausse incontrôlée des prix (logement, énergie, produits alimentaires).
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à partir de 2003, le déremboursement partiel des médicaments, des consultations médicales, des séjours hospitaliers, qui, avec l'augmentation du coût des mutuelles, rend l'accès à des soins de qualité de plus en plus difficile à bon nombre d'anciens qui sont les principales victimes du fait que, désormais, presque 50% des dépenses courantes de santé sont à la charge des patients.
Résultat: le niveau de vie moyen des retraités a baissé de 20% depuis 1993. Parallèlement, les politiques des collectivités en matière de logements collectifs, de voirie, de transports, tardent à prendre la mesure des besoins des personnes âgées.
Peut-on se satisfaire que la cinquième économie mondiale traite ainsi le tiers de sa population qui a créé par son travail de la richesse collective pendant des décennies et qui, profitant du temps libéré, continue à en produire en prenant soin de ses familles (par l'aide matérielle directe à des enfants précaires, la garde des enfants...), en s'investissant dans l'associatif et la vie citoyenne, en œuvrant à la qualité du lien social?
L'UMP qualifie la dépendance de cinquième risque pour ouvrir de nouveaux marchés aux secteurs des assurances et considère que vieillir est avant tout une charge pour les finances publiques, la prise en charge du grand âge « coûtant » 6 milliards d'euros à la collectivité par an.
Le nombre de plus de 75 ans représentant aujourd'hui 9% de la population finistérienne- 80000 personnes- pourrait selon l'INSEE être augmenté de 40% d'ici 2030. L'allongement de la durée de vie est certes un défi pour le caractère égalitaire et l'efficacité de notre système de santé publique et de protection sociale. Cependant, ce n'est pas d'abord une charge qui nous écrase mais une chance qui nécessite une réflexion anticipée et des efforts publics réellement conséquent pour garantir à tous une protection sociale qui sécurise la perte d'autonomie.
Or, le président du Conseil Général Pierre Maille disait il y a un an qu'il manquait 2000 places pour faire face à la demande d'hébergement dans le Finistère qui compte déjà 137 structures d'accueil, mais dont beaucoup sont inabordables pour les retraités moyens et leurs familles. Alors que le gouvernement, reniant une nouvelle fois ses promesses, n'initie aucun chantier de grande ampleur pour financer la construction de maisons de retraite accessibles à toutes les bourses, pour soutenir les réseaux associatifs sans but lucratif d'aide au maintien à domicile comme l'ADMR (que Pierre Maille n'a pas craint de livrer au redressement judiciaire dans le 29) ou pour aider les départements à continuer à financer selon les besoins l'APA selon la réalité des handicaps, comment ne pas voir une forme de cache-misère dans le geste de charité de Mme Bachelot qui a promis le 30 septembre à Ploudalmézeau seulement 50 millions d'euros pour la restructuration de l'aide à domicile en France?
Faute de crédits, le secteur de l'aide aux personnes en perte d'autonomie subit un vaste plan social, avec 10.000 emplois supprimés en 2010 et sans doute autant en 2011: on a l'impression dans le même temps que tout est fait pour mettre en orbite les entreprises privées d'aide à la personne.
Dans les maisons de retraite, les salariés eux-mêmes regrettent que le manque de postes condamne à une maltraitance institutionnelle leurs patients victimes d'un travail à la chaîne bâclé. Tout aussi grave, alors que les conseils généraux financent de moins en moins d'heures d'aides à domicile pour les personnes en perte d'autonomie, le coût de celles-ci est depuis quelques mois financé par l'épargne individuelle des vieux eux-mêmes et non plus par la solidarité nationale, puisque les collectivités récupèrent désormais la plus grande partie de l'héritage des personnes modestes ayant eu recours à des soins et des aides à domicile.
Le financement des retraites et le soutien au pouvoir d'achat comme au droit à la santé et à l'autonomie des retraités pose avant tout un problème de partage des richesses.
Ne pouvant tolérer cet abandon des vieux et de la solidarité nationale au profit du chacun pour soi et du secteur assurantiel privé, nous exigeons avec le Front de Gauche un vrai changement en 2012: financement des retraites par une cotisation nouvelle sur les revenus financiers des entreprises au même taux que pour les ciotisations employeurs sur les salaires; retour de la retraite à 60 ans à taux plein (75% du salaire de référence); aucun salarié ne touchera une retraite inférieure au SMIC (que nous voulons porter à 1700 euros brut) et évolution de l'ensemble des pensions sur le même rythme que les salaires; dépenses de santé couvertes par la sécurité sociale remboursées à 100%; création de pôles publics départementaux de l'autonomie; offre de santé de proximité mieux repartie sur tout le territoire, embauches et plans publics de formation professionnelle dans la santé, le secteur de l'aide à domicile et des maisons de retraite publiques.
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