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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 14:51

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Le besoin de politique autrement. Cette exigence ne s’exprimait-elle pas dans les clameurs d’un certain jour de mai 2012, quand Sarkozy fut chassé du pouvoir ? Dix-neuf mois après, l’horizon paraît bouché et le corps constitué de «la gauche» est démembré. Il avait voté pour un virage social, il a été écartelé par les forces libérales. L’heure est grave. Si grave que le début de la précampagne électorale (municipales et européennes) a de quoi nous inquiéter. Les logorrhées nauséeuses actuelles nous éloignent de l’essentiel et ne servent que l’ambiance minable du lepénisme rampant. Où est l’échange, la confrontation, le combat ? On voudrait priver les citoyens d’un débat approfondi qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Nous vivons une période tellement inédite – crise de civilisation, morale, sociale – que nulle expérience dans le passé ne peut nous servir de point de repère. L’année 2013 aura même été marquée par un fait politique majeur qui perturbe toute l’histoire de la gauche française, même si nous ne nous faisions que peu d’illusions. Jusqu’à l’élection de François Hollande, le Parti socialiste a toujours infléchi sa doctrine vers les canons libéraux, sans assumer pour autant les dogmes sociaux-libéraux. Souvenons-nous que Lionel Jospin, alors Premier ministre, usait et abusait d’une formule : « Oui à l’économie de marché, non à la société de marché.» Chacun se contentait de ce modus vivendi bien commode. Cette période s’est achevée dans la brutalité des choix du nouvel hôte de l’Élysée, qui théorise désormais la cohérence sociale-libérale, articulée autour de deux idées majeures, la baisse de ce qu’ils appellent le «coût du travail» et la baisse des déficits publics, elle-même encore théorisée dans l’éditorial du Monde  intitulé «Le courage et la nécessité»…

Cette politique pleinement endossée par le pouvoir socialiste conduit le peuple et la gauche dans le mur. Affirmer cette évidence ne signifie pas être antisocialiste, mais juste lucide. Le refus net de cette orientation nous apparaît comme le premier engagement d’une nouvelle construction majoritaire à gauche, autour d’une démarche constructive de conviction. Ce qui est parfois difficile à vivre par les temps qui courent, ce n’est pas l’absence d’idées ou de solutions, mais bien le manque d’articulation entre les forces politiques existantes capables de réinventer l’à-venir. Le Front de gauche a été créé dans ce but, qui, à bien des égards, dépasse de loin les frontières de son seul périmètre. Sa mission historique ne peut, ne doit être déçue, alors que le gouvernement a tiré un trait sur l’espérance de changement. Cette politique sans espoir, on le voit bien, nourrit les esprits autoritaires et «accrédite» la parole des démagogues. Colères, écœurements, peurs, replis nationalistes et xénophobes : l’alliance du «tous pourris» au «il n’y a pas de perspective» gangrène la République. Bousculer l’hégémonie du PS reste la condition du changement. Difficile, oui, mais pas impossible. Face à la plus formidable rage contemporaine de destruction sociale, François Hollande nous rejoue en accéléré et en pire cette vieille musique : une petite espérance suivie d’une immense déception.

Changer le rapport de forces est donc une obligation, les chemins citoyens qui y conduisent sont multiples. Rien ne doit détourner de cet objectif, pas même des crispations concernant le devenir de quelques grandes municipalités. C’est aussi ça, la politique autrement. Et la politique autrement, c’est aussi la gauche autrement


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