Le mercredi 1er février s'est tenue la cinquième réunion en séance plénière du collectif Front de Gauche de Morlaix.
La réunion a débuté par une courte introduction de moi-même, Ismaël, sur la situation politique en évoquant le tournant qu'avait été pour nous l'émission de Jean-Luc Mélenchon du 17 janvier sur France 2 ("Des paroles et des actes" avec Pujadas) dans notre capacité à susciter de l'intérêt, au delà d'un premier cercle de citoyens de gauche bien politisés, tournant qui coïncidait avec des signes encourageants de réserves de voix selon les sondages (23% des français disaient fin janvier qu'ils voteraient certainement- le socle de 7 à 9%- ou peut-être pour Jean-Luc Mélenchon).
En transformant ces élections en référendum contre l'austérité et le renforcément de l'autoritarisme libéral des milieux financiers en Europe, nous avons encore une marge de progression importante dans les trois prochains mois, à condition d'être très présents sur le terrain, dans les quartiers populaires, au porte-à-porte, pour convaincre et éclairer les indécis, ainsi que tous ceux qui se tiennent éloignés de la politique tout en ayant intérêt à un vrai changement.
Or, nous avons justement la chance de n'être pas un mouvement de notables mais de vrais militants mobilisés par l'urgence de la situation historique qui pourrait déboucher sur des reculs démocratiques et sociaux sans précédent, comme sur une remise en cause positive et radicale du système institutionnel et économique, des militants prêts à donner beaucoup de temps pour rendre l'alternative possible. J'ai rapporté les propos entendus à la réunion des responsables de section et candidats communistes aux législatives à la Plaine Saint Denis. L'idée que nous avons déjà remporté une première victoire en obligeant Hollande à se positionner, fut-ce à titre de simple posture rhétorique peu sincère, en tant qu'adversaire résolu du monde de la finance et à moins se tourner vers Bayrou et les centristes, en n'excluant pas, comme il l'a dit dans son émission du jeudi 26 janvier, d'appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon si ce dernier était le candidat de gauche le mieux placé à l'issue du second tour. En même temps, j'ai brièvement analysé ce qui dans le programme socialiste ne pouvait coller avec les attentes d'électeurs de gauche exigeants: pas de retour sur la retraite à 60 ans, sur les déremboursements de médicaments, les franchises médicales et la réforme hospitalière, pas de remise en cause des institutions de la cinquième République, des recettes austéritaires imposées au niveau européen pour faire reculer l'endettement ou faire descendre le coût du travail, aucune mesure prévue pour augmenter les salaires et les minima sociaux, limiter efficacement le recours aux contrats précaires, pas de politique de relance de l'investissement dans les services publics, la volonté de faire payer les pauvres aussi, dans le cadre d'efforts mieux partagés, afin de sortir de la pseudo "crise de la dette".
J'ai rappelé cependant ce que Mélenchon nous avait dit le samedi 28 janvier: il y a déjà une demi-victoire d'étape dans le fait que la campagne se joue sur les thématiques que nous avons mises dans le débat - protectionnisme, lutte contre la spéculation financière, la désindustrialisation, pour la sauvegarde des emplois, l'accès au logement, à la santé - et non sur des thématiques dont la droite se délectent (l'assistanat, l'immigration, l'insécurité). Nous devons croure au pouvoir des mots: il n'est pas innocent que des mots comme "révolution citoyenne", "planification", "classe", recommencent à faire leur chemin dans le débat public et les consciences. C'est ce qui explique que dans les sondages le score de toute la gauche confondue augmente, laissant penser qu'il est maintenant plus que probable que nous nous débarrasserons de Sarkozy et sa clique, qui sont nos premiers adversaires (pour ne dire ennemis) tant ils manifestent de zèle dans la destruction systématique de tous les dispositifs de solidarité, de protection sociale, de sécurisation des droits des travailleurs, pour le service des ultra-privilégiés.
Hervé Penven a ensuite pris la parole en mettant en avant avec un peu d'ironie le fait que la réforme de l'impôt sur le revenu voulue par Hollande (l'individu gagnant 150.000 par an touché à un taux de 45%) le situait plus à droite que Giscard (le taux supérieur de l'impôt sur le revenu était alors de 48%) et que Bayrou, tandis qu'avec Mitterrand, la tranche supérieure du corps des imposables était en réalité taxée à 68%. Pour Hervé Penven, on sait très bien ce qui a amplifié la dette publique, et il est très facile de l'expliquer aux gens: abaissement de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur les successions, sur le patrimoine, et exonérations de plus en plus sysmatiques de leurs charges patronales pour les entreprises.
Jean-Luc a souligné que Hollande parlait de rigueur équitablement partagée tandis que nous, on voulait entendre parler de relance. Par ailleurs, la fusion prévue par le PS de l'impôt sur le revenu et de la CSG relevait de l'enfumage car au final, cet impôt retoqué n'aurait tout au plus que le même rendement que l'impôt sur le revenu.
Alain David a dit qu'à l'évidence, il y avait dans la société une attente forte de vrais changements. Mais, le mouvement vers le Front de Gauche, très sensible dans certains milieux de la gauche politisée, syndiquée, proche du mouvement social, ne touchait pas tous les électeurs des catégories populaires. L'Humanité Dimanche a ainsi sorti dernièrement un sondage sur les préoccupations et les intentions de vote des catégories populaires (ouvriers et employés). Alors que les préoccupations essentielles de ces électeurs devraient les orienter vers une gauche volontariste car il s'agit du chômage, du système de santé ou de retraite, du pouvoir d'achat, des inégalités, qui passent bien avant des thèmes comme l'insécurité ou l'immigration, 50% des sondés disent malgré tout qu'aucun parti ne comprend leur réalité quotidienne, et parmi les partis dont on juge qu'ils prennent mieux en compte ce que les gens vivent, le FN vient en premier, le PS au deuxième rang. Pour défendre la protection sociale, les catégories populaires font d'abord confiance au PS, ensuite au FN (20%). Pour défendre le pouvoir d'achat, le FN est le deuxième mouvement le mieux placé par ces sondés, et c'est la même chose pour les inégalités!!! La conclusion qu'en tire Alain, c'est que les préoccupations des gens répondent à nos propositions, mais que nous avons à mener un sérieux travail de mise en connaissance. Il faut partir de ce que les gens vivent et leur montrer que nous avons un certain nombre de choses à leur apporter.
Yves Abramovicz considère qu'un tel sondage s'explique par l'écart entre la place qui a été accordée au FN ces 6 derniers mois et celle qui a été accordée au Front de Gauche. Pour beaucoup de gens, il n'y a en concurrence véritable lors de ces présidentielles, que "Hollande, le nain, et la facho". Ce sondage indique l'ampleur de la tâche mais n'a rien de démobilisateur: au contraire, il doit nous conduire à intensifier notre campagne de proximité.
Alain Rebours remarque que la gauche qui veut transformer radicalement le système part de tellement bas qu'on ne pourra pas tout résoudre en une campagne. On regagne des positions, on recompose progressivement une force politique. Ce qui est remarquable, c'est qu'il y a des gens qui, bien que peu politisés, se remettent à faire de la politique. On va être un peu plus nombreux à pouvoir mettre en mouvement les choses. L'idée de perspective politique est en train de changer: il y a désormais une perspective politique pour changer de système. On est en train de gagner l'idée qu'il est possible et souhaitable de changer de système: c'est déjà énorme et cela n'avait rien d'acquis il y a 5 ou 10 ans que l'on puisse ainsi enfoncer un tel coin dans l'édifice du libéralisme.
Jean-Luc Le Calvez remarque qu'en faisant du porte-à-porte, en distribuant des tracts, on peut réaliser les fausses idées que l'on a mises dans la tête des gens et ainsi mieux comprendre ce qui fait obstacle à la pénétration de notre discours et de nos idées: par exemple, on a fait croire a beaucoup que c'étaient les communes et les régions qui creusaient la dette publique, ou alors que le principal problème d'injustice dans notre pays était les revenus trop importants des gens qui nous représentent, de droite ou de gauche. Il y a une nécessité de dissiper la confusion dans la tête des gens: cela passe par le contact direct. Pour cela, il faut aussi être de plus en plus lisible, visible, compréhensible.
Jacques Normand souligne que la légitimité du Front de Gauche est d'offrir un espace de transformation politique crédible à gauche, afin de mobiliser un vote actif, un vote de reprise de possession de sa citoyenneté. Pour cela, nous ne devons pas nous projeter immédiatement vers le second tour et surtout ne pas anticiper dès à présent un ralliement au candidat socialiste au second tour. Il apparaît peu crédible et conforme à la démarche du Front de Gauche que nous anticipions de créer une majorité politique avec les socialistes au Parlement, alors que leur projet est tellement en décalage avec le nôtre.
Nicole Labelle rappelle aussi qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs: il y a un moyen de faire bouger le rapport de force à gauche si on est actif pour faire connaître nos propositions sur le terrain. Il y a des gens qui savent tout juste qu'il y a des élections dans les milieux très populaires, très défavorisés. La télé n'est pas là pour élever le niveau de conscience, de connaissance politique des gens. En même temps, toute une partie de l'electorat est prêt à voter Front de Gauche au premier tour à condition que l'on affirme dès maintenant, sans biaiser, que l'on se rassemblera pour battre Sarkozy au second tour. Par ailleurs, il est possible qu'il y ait pas mal d'électeurs qui votent "utile" au premier tour des présidentielles en votant Hollande de peur de voir Marine Le Pen au second tour et qui votent cependant 2 mois plus tard pour le Front de Gauche aux législatives.
Hubert Peneau: il faut rappeler que, objectivement, le mieux placé pour battre Sarkozy au second tour, c'est Mélenchon, car il y en a un paquet de gens comme moi, attachés à l'écologie, à la sortie du nucléaire, des institutions de la Vème République, à une gauche vraiment égalitariste combattant l'Europe libérale, qui ne pourront se résoudre à donner un quitus à Hollande dans l'hypothèse où il serait au second tour, car on sait qui il est, quel projet il va mettre en oeuvre.
Jean-Claude Lefer: je suis d'accord avec Hubert: certes, il faut battre la droite, mais pas à n'importe quel prix.
Ismaël Dupont: il est légitime je pense que l'on puisse répondre aux gens qui nous interrogent là-dessus qu'il n'y a pas d'équivalence pour moi entre Hollande et Sarkozy, le PS et l'UMP, de sorte que nous devons appeler, je pense, comme nous l'avons toujours fait par tradition républicaine, à battre la droite au second tour, sans cacher toutefois que le projet de Hollande n'est qu'un projet centriste qui ne nous convient aucunement et sur lequel, s'il restait en l'état, il nous serait impossible de participer à une majorité politique avec le PS. Comme le dit Hubert, si Hollande veut bénéficier d'un bon report de voix de la part des électeurs du Front de Gauche, il faut d'abord qu'il commence entre les deux tours par intégrer et reprendre à son compte par esprit de compromis certaines de nos propositions fondamentales: SMIC à 1700 euros, retour à la retraite à 60 ans, VIème République, renégociation des traités européens austéritaires et libéraux. Or, il a dit que c'était sur son projet que s'effectuerait le rassemblement, ce qui ferme la porte à toute négociation sérieuse à gauche, et je pense pour ma part que s'il est élu, comme il est décidé à ne pas faire les réformes de structure (changement de statut de la BCE, possibilité de prêter directement aux Etats, pôle financier public, contrôle sur les banques, grande réforme fiscale égalitaire) qui permettraient de libérer des marges de manoeuvre, il fera vraisemblablement alliance avec les centristes (et il s'en trouvera dans l'Assemblée par opportunisme une fois le pouvoir ayant changé de camp) pour mener sa politique d'austérité. De ce fait, je ne conçois pas que l'on puisse envisager de faire parti d'une majorité politique avec Hollande et le PS (nous serons je l'espère dans une attitude d'opposants constructifs) ou pire encore, de participer au gouvernement. Après nous n'avons pas à trop nous poser des questions sur notre attitude au second tour: tous les électeurs du Front de Gauche sont assez intelligents pour penser par eux-mêmes et savoir ce qu'ils ont à faire si notre candidat n'est pas au second tour, et, entretemps, nous allons tout faire pour l'y placer. Je pense en tout cas que face à un gouvernement socialiste, la rue et les luttes sociales pourront davantage obtenir de concessions ou de conquêtes sociales que face à cette droite brutale et cynique qui n'a rien cédé en 2010 et avance à découvert dans sa volonté de détruire tous les acquis de la résistance et des luttes sociales des années 1960-70
Daniel Ravasio rappelle que notre objectif est aussi d'avoir un fort groupe Front de Gauche à l'issue des législatives: de ce fait, il faudra bien aussi que ceux qui ont voté PS votent pour nos candidats présents au second tour.
Alain David: pour contrer le voter utile lié à la peur de voir Le Pen au second tour et la gauche éliminée, il suffit de dire très calmement qui si Le Pen fille est au second tour, c'est que Sarko n'y est pas, et en ce cas, normalement, on voit mal ce qui empêcherait le candidat de gauche d'être élu.
Quant à l'autre idée qui traîne dans la tête des gens, les empêchant de voter selon leur conscience et leurs convictions profondes, c'est celle-ci:" si vous n'êtes pas présents au second tour, à quoi ça sert de voter pour vous au premier tour". Or, il faut leur répondre que l'objectif que l'on a avec le Front de Gauche, c'est de créer une force capable de peser sur la vie politique de manière durable pour que nos propositions soient prises en compte. L'objectif est de déplacer le curseur de l'ensemble des forces de la gauche vers la gauche. Dans ce cadre, il n'est pas indifférent que nous fassions 3 ou 4% de plus ou de moins lors des présidentielles. Un véritable changement passe obligatoirement par le renforcement de notre influence. Notre objectif actuellement, c'est pour cela d'atteindre davantage les milieux populaires.
Alain Rebours: Mon problème, c'est le débat qu'il y a derrière le fameux "battre la droite" , objectif qui ne me pose pas de souci en lui-même. Est-ce que cela induit que nous allons participer avec le PS et Europe Ecologie les Verts à une même majorité politique? Il faudra s'éclaircir sur ces questions là. Si Hollande intègre le SMIC à 1700 €, la retraite à 60 ans, la proportionnelle, alors oui on pourra voter la confiance à son gouvernement: sinon, je ne vois pas au nom de quel accord programmatique et idéologique improbable on le ferait.
Alain David: Il n'est pas question de participer à une majorité avec François Hollande et un PS hégémonique. Non seulement il ne faut pas de participation au gouvernement sur les bases du programme actuel du PS, mais en plus, dès le lendemain de l'élection, il faut faire pression sur ce gouvernement par l'investissement dans le mouvement social, la grève, et la définition de perspectives politiques progressistes, comme en 1936. Après l'étape électorale, il faut donc un mouvement populaire suffisant. Il ne faut pas s'en tenir à la dimension politique, politicienne de la chose mais envisager les moyens de créer un véritable mouvement populaire autour du refus de l'austérité et du libéralisme et des solutions positives que nous proposons.
Jacques Normand et Ismaël Dupont: s'impliquer avec les collectifs Front de Gauche dans la démarche des "collectifs locaux pour un audit de la dette publique" - voir ce qu'il y a dedans, qui la détient, quels intérêts elle sert, comment elle a été amplifiée, qu'est-ce qu'il serait légitime de rembourser ou non dans son contenu- serait extrêment intéressant car c'est le moyen de polariser l'attention sur les fractures de classe de notre société, la belle vie des spéculateurs qui s'amusent avec les droits sociaux et l'avenir des travailleurs, et sur les mécanismes d'un pouvoir de plus en plus oligarchique qui s'exerce sur les sociétés européennes. Ne pas rembourser toute la dette peut-être un objectif qui crée un clivage politique fort et contribue davantage encore à nous faire identifier comme le seul mouvement au service des peuples contre les pouvoirs exhorbitants accordés aux marchés financiers. Il faudra donc être de la réunion du jeudi 9 février à la MJC organisée à 20h30 par Attac pour lancer le collectif local pour un audit de la dette.
En fin de réunion, nous avons décidé de faire une proposition de meeting à Martine Billard le 12 avril à Morlaix, d'intensifier notre campagne de porte à porte (Hubert Peneau, Paul Dagorn et Michel Lespagnol en ont fait à la Madeleine le mercredi 1er, Ismaël et Michel ont continué le samedi 4 février, avec des rencontres très intéressantes et fructueuses à la clef), de cibler particulièrement l'électorat qui pourrait voter FN en le détournant de voter à l'encontre de ses intérêts socio-économiques (comme des intérêts de civilisation évidemment), de lancer une campagne d'affichage (en fonction du devis) pour faire connaître plus largement dès février-mars les candidats aux législatives et le collectif Front de Gauche.
Le Jeudi 2 février, s'est tenue une Assemblée Citoyenne du Front de Gauche à Roscoff (salle Mathurin Méheut) en présence des candidats aux législatives, Marie Huon et Ismaël Dupont, qui était organisée principalement par la section communiste de Roscoff: Yvette et René le Bars, Jean-Yves Salaun, Serge Mercier, Paulette Peron, Serge Puil, Jean-Jacques Labous... Nous étions une petite trentaine (ce qui n'est pas si mal au vu de la faible implantation de la gauche dans le secteur) et les débats furent très riches après les introductions d'Yvette Le Bars, de Marie Huon et d'Ismaël Dupont qui a présenté le programme du Front de Gauche, son ambition et sa jeune histoire.
Nous avons discuté sur:
-la politique internationale (attitude de la France face aux guerres impérialistes maquillées sur un mode humanitaire, retrait de l'OTAN)
- la politique économique (comment rendre possible le passage au SMIC à 1700 euros? Comment se libérer des marges de manoeuvre au vu de notre endettement public et de notre insertion dans la mondialisation?)
- la lutte contre la précarité sociale (comment refaire du CDI la norme du contrat de travail, lutter contre les CDD, les temps partiels imposés, le mal logement et la difficulté d'accès aux soins)
- le bilan économique et social des gouvernements de gauche et du PS au pouvoir depuis les années 1980
- les moyens de récupérer l'argent accaparé par les actionnaires et les milieux financiers par de grandes réformes fiscales et anti-spéculatives.
- la nécessité de prendre en compte des problématiques de terrain et de vie quotidienne: les problèmes de logement à Roscoff, les répercussions de la réforme des collectivités territoriales, les conséquences de la délégation au privé de la compétence gestion de l'eau...
Le vendredi 3 février une quinzaine de membres du collectif Front de Gauche de Morlaix se sont retrouvés square Bakounine sous les tours de la Boissière auprès de la caravane du Front de Gauche et d'un brasero amené par Hubert, ainsi que de bons gateaux et des boissons chaudes et fraîches, afin d'échanger dans la bonne humeur avec la population du quartier. Nous avons distribué une centaine de tracts et surtout nous avons eu une dizaine de contacts intéressants avec les gens du quartier tout en donnant une bonne visibilité au mouvement et en manifestant sa volonté d'aller au contact du monde ouvrier et du monde du travail.
Le vendredi 3 février à 20h, nous étions 4 membres du collectif Front de Gauche à la mairie pour soutenir l'initiative du collectif eau publique Morlaix-Saint Martin des Champs pour que la mairie ouvre une information judiciaire ou fournisse du moins les documents (le détail des dépenses de personnel années par années que le SIVOM peut demander à Véolia) permettant au collectif d'envisager de le faire pour savoir comment Véolia a pu présenter un déficit de 500.000 euros environ sur les 10 dernières années tout en facturant la gestion de l'eau un million d'euros en moins par an dans le nouveau contrat pour les usagers morlaisiens. Devant la démonstration implacable de Michel Le Saint du groupe Idées montrant que les comptes de Véolia étaient des faux et que les frais de personnel avaient été surévalués par le passé pour servir sans scandale démocratique les actionnaires, la majorité municipale de droite, qui a voulu reconduire le contrat de délégation de service public avec Véolia, a botté en touche et n'a rien trouvé à répondre sur le fond, se contentant de dire que c'était désormais une affaire classée, qu'il fallait se rejouir que l'usager paye moins cher son eau et que c'était dans le SIVOM et non en Conseil Municipal de Morlaix que ces débats devaient avoir lieu. Toute l'assistance du conseil et les élus d'opposition ont alors quitté la salle pour manifester leur mécontentement devant l'absence de réponse sur le fond d'Agnès Le Brun.
commenter cet article …