Il y a quatre-vingts ans, le monde découvrait l’horreur des camps d’extermination nazis. « Je revois encore la stupeur horrifiée des soldats qui, de leurs chars, découvraient les cadavres accumulés sur le bord de la route et les squelettes titubants que nous étions devenus », a témoigné Simone Veil. Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Sauf qu’à l’heure d’écrire ces lignes, en République démocratique du Congo, les combats font rage et les corps jonchent les rues dans un conflit qui prend sa source dans le génocide rwandais….
Il y a quatre-vingts ans, aussi, un air de fin du monde s’abattait sur Hiroshima et Nagasaki décimant, le temps d’un battement de cils, 200 000 personnes et gravant pour des décennies son lot de désolation, d’irradiation et de maladies sur le Japon. Les survivants de la bombe nucléaire, les Hibakusha, en japonais « personne affectée par la bombe », et leur organisation, Nihon Hidankyo, sont les récipiendaires du prix Nobel de la paix 2024.
Avec l’organisation syndicale sœur de la CGT au Japon, Zenroren, ils ont été reçus le mois dernier à la Bourse nationale du travail, à Paris, pour une projection-débat, au lendemain de l’anniversaire de l’entrée en vigueur du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, en 2021.
Puis à l’Assemblée nationale, avec le député PCF Jean-Paul Lecoq en compagnie du Mouvement de la paix japonais. Là aussi, lorsqu’ils s’éteindront, notre mémoire collective devra rester en éveil pour montrer que le chemin de la haine et de la guerre peut aller jusqu’à l’éradication humaine…
On ne sait d’ailleurs pas si la paix ne se conjugue qu’au féminin mais, le mois dernier, au Learning Planet Festival, une table ronde 100 % féminine réunissait des responsables associatives engagées : Céline Bardet, juriste et présidente de We are NOT Weapons of War, Frédérique Bedos, fondatrice du projet Imagine, Adeline Hazan, présidente d’Unicef France, et Behishta Nazir, membre du programme HEC Imagine Fellows.
Le croisement de leur travail en Afghanistan, en Bosnie, en Ukraine et, comme ce fut le cas à Gaza, a mis en lumière que les racines de la guerre se trouvent toujours dans la déshumanisation banalisée d’autrui. Sun Tzu, général chinois du VIᵉ siècle avant Jésus-Christ, écrivit l’Art de la guerre.
Et le philosophe d’aujourd’hui, Bertrand Badie vient de publier un ouvrage avec un titre à effet miroir : l’Art de la paix. S’appuyant sur nombre d’exemples historiques ou contemporains, Bertrand Badie dresse des solutions pour des perspectives durables de paix : chercher à comprendre l’Autre, trouver les justes normes, combler ce qui nous sépare… Pacifistes de tous les pays, unissez-vous !
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