Les 4 élues du groupe communiste au Conseil Régional de Bretagne: Kätja Kruger, Gladys Grelaud, Delphine Alexandre, Gaby Cadiou
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE
Groupe des élues communistes et progressistes
Conseil Régional
Réunion des 14 et 15 octobre 2021
Intervention liminaire de Delphine Alexandre
Monsieur Le président, cher.e.s collègues,
Étonnante période que celle qui précède les présidentielles.
Comme beaucoup de nos concitoyens, nous assistons, désabusés, à un savant matraquage médiatique. D'émissions dites d' « expression politique » en sondages alambiqués, tout semble bouclé. L'électeur n'a plus rien à faire, le « prêt à penser » lui est offert sur un plateau.
La scène médiatique est saturée jusqu'à l’écœurement par les deux repoussoirs de l'extrême droite et de la droite extrême. Et le tandem Zemmour-Le Pen d'entamer sa valse lugubre...Tout cela serait juste pitoyable si cette omniprésence n'était aussi celle d'une violente idéologie de régression sociale, d'une tentative de fracasser le pacte républicain.
La droite classique, tente maladroitement de refaire surface, de reconquérir son électorat. Mais plutôt que d'affirmer avec force ses valeurs républicaines, elle renonce à son fond idéologique, se laisse gagner mollement par une porosité grandissante. Et cette porosité sera d'ailleurs illustrée aujourd'hui, dans notre hémicycle. Ce matin, nous aurons bien 22 signatures de droite et d'extrême droite, unies selon la volonté de Mme le Calennec et M. Penelle, qui n'ont pas hésité à se dire oui dès le premier dossier, à la première session... Un mariage un peu précipité, sans doute...
Et c’est dans ce funeste rapprochement, que Macron fait sa rentrée des classes. Depuis septembre, de façon tonitruante, une annonce n'attend pas l'autre :
1er septembre, plan « Marseille en grand », qui se chiffre en milliards d'euros… 7 septembre : 350 millions d’euros pour le « cœur de ville » … 10 septembre : il sort un chèque de 600 millions d’euros pour les agriculteurs victimes de catastrophes climatiques. Le 16 septembre, 600 millions de chèques énergie ; puis les pourboires, les remboursements des psys, puis 15 millions d’euros pour les animaux…
Bien sûr nous nous réjouissons du soutien de l’État à des problématiques sur lesquelles nous alertons depuis longtemps.
Mais dans ce florilège d'annonces : rien sur la conditionnalité des aides publiques. La financiarisation de l’économie continue de favoriser les décisions de court terme. La libéralisation des mouvements de capitaux conduit au démantèlement de sites rentables. Les salariés de la fonderie de Bretagne, située dans le Morbihan, ont à coup sûr développé une analyse fine du sujet. N'oublions pas que Renault a touché des milliards d'aides publique sans contrepartie. Renault a délocalisé l'activité à l'étranger et s'apprête à liquider la boite tout en cultivant une opacité funeste sur d'éventuelles transactions, y compris dans le CSE d’hier, livrant la vie de ces salariés et de leurs familles à un avenir incertain.
Les Marseillais, quant à eux, apprécient légitimement les annonces faites dans leur ville. Mais n'oublions pas que les collectivités ont besoin d'accompagnement et d'engagements sur le long terme, soit l’inverse de ce qui se fait depuis le début du quinquennat. Ces effets d'annonce ne font pas oublier le contrat de Cahors et le désengagement massif des deniers publics vers nos régions, nos départements et nos communes.
Et comme on n'arrête plus le président-candidat, ce mardi 12 octobre, c'est 30 milliards d'euros qui ruissellent... mais uniquement vers les entreprises. Pour la majorité de la population, ça reste compliqué. Notre sort est scellé : « il faudra travailler plus ». Et Macron avoue une difficulté de taille en s'exclamant : « Je ne crois pas qu’on arrivera à réduire notre modèle social » mais « il faudra rendre les mêmes services avec moins d’argent ».
Toujours la même logique libérale et technophile qui préside à ce nouveau plan d’investissement. Pour l’économiste Julien Rivoire, d’Attac, (je cite)« le projet d’Emmanuel Macron n’est pas de répondre aux besoins sociaux et environnementaux mais à ceux du capital, avec cette unique obsession : dégager de nouveaux profits à l’horizon 2030. Il n’y a rien sur les enjeux de sobriété, rien sur les services publics, rien sur les relocalisations… » Pour Greenpeace (je cite encore)« Toutes ces fausses solutions suivent une même logique : continuer à produire comme si les ressources de la planète étaient illimitées. Où sont les investissements pour le ferroviaire, les économies d’énergie, la rénovation des bâtiments, la reconversion des salariés des secteurs polluants ? »
Ces milliards d'euros d'argent public vont donc financer l'investissement industriel. Pourquoi pas ? Nous aussi nous plaidons en faveur d'une réindustrialisation. Mais quid des contreparties en terme d'emplois ? En terme de socio ou d'éco-conditionnalité ? Ce n'est visiblement pas à l'ordre du jour.
Alors, dans cette grande confusion de la scène nationale, nous, élus régionaux, abordons cette session avec sérénité, humilité et souci de servir l'intérêt général.
Alors que l'immense majorité des familles populaires doit se serrer la ceinture, vit de plein fouet l'« après-crise », avec l'augmentation insensée des prix du logement, des denrées alimentaires, du tarif de l'énergie, nous allons penser nos politiques publiques comme compensatoires et protectrices dans l'immédiat, et plus structurellement innovantes et anticipatrices, pour nous garantir un avenir serein.
Nous nous inscrivons en cela, dans la continuité de nos prédécesseurs qui, depuis 2004, ont su mettre en œuvre de grandes ambitions publiques. Et dans cette continuité, les valeurs de gauche, de fraternité, de solidarité sur l'ensemble du territoire régional impriment chacune de nos orientations politiques.
Ainsi, le bordereau portant sur « la tarification régionale unique et sociale pour les services de restauration et d'hébergement des lycées publics » de Bretagne illustre cet engagement politique. Il répond aux attentes des familles les plus modestes, très fragilisées par une reprise où l'emploi et les salaires ne sont pas au rdv mais où la baisse des allocations chômage est, elle, effective. Le « baromètre de la pauvreté » paru début septembre objective bien la fragilisation sociale croissante dans le pays. Les jeunes sont les premiers à basculer dans la pauvreté. Les familles aux revenus modestes ensuite. Et l'étude le montre : 30 % des personnes interrogées éprouvent des difficultés à réaliser 3 repas sains/jour. 40% des familles ont du mal à faire face aux dépenses liées aux enfants.
Cette mesure exemplaire se trouve au cœur de nos préoccupations
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Celle d'une justice sociale qui promeut un enseignement pour toutes et tous, qui rappelle notre attachement au bien commun de l'Ecole gratuite, laïque et ouverte à tous. Nous savons depuis longtemps que l’écoute des élèves n’est pas la même selon qu’ils ont le ventre vide ou plein.
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Sur l’aspect sanitaire aussi : la mesure a vocation à engager l'aspect qualitatif, par l'éducation des jeunes au « bien manger » mais également par l'installation de jeunes producteurs aux pratiques agricoles vertueuses. Le CRB affirme ici sa volonté affirmée de justice environnementale, avec constance et pugnacité. Comme elle soutient l'installation d'agriculteurs, elle soutient les reconversions en bio, favorise le désherbage mécanique, réduit l'utilisation de pesticides.
Mardi est paru le rapport de la commission au conseil et parlement européen sur la mise en œuvre de la directive nitrate. Un rapport sévère, alarmant...
Il nous indique que la qualité des eaux s'est améliorée mais très lentement depuis 2012. (Je cite) : « les fruits mûrs sont déjà cueillis et des mesures plus ambitieuses sont maintenant nécessaires pour améliorer cette tendance positive ». La France est classée dans les états où la pollution n'est pas suffisamment prise en considération et appelle à des changements radicaux des mesures en place. »
Parallèlement, l'Europe, toujours elle, vient de lancer de façon incompréhensible, un plan de financement pour l'achat de buses d’épandage de produits phytosanitaires. Cherchez l'erreur...
Plutôt qu'aider aux investissements sur les pulvérisateurs, il faut donner des moyens aux paysans et aux paysannes d'assurer une transition agro-écologique des systèmes de production. C’est le sens de notre action en Bretagne.
M. le Président,
mes chers collègues.
Sur tous ces sujets, les élues du groupe communiste et progressiste seront au travail avec vous au quotidien, avec cohérence, pour faire de la Bretagne un territoire toujours plus juste et plus solidaire.
Je vous remercie.
L’intervention régionale post-séisme
dans le cadre de la coopération décentralisée avec le territoire de la Grand’Anse
Groupe des élues communistes et progressistes
Conseil Régional
Réunion des 14 et 15 octobre 2021
Présentation de Katja Krüger
M. le Président,
Mes chers collègues.
Le 14 août 2021, Haïti a été frappé par un séisme de magnitude 7,2. Ce pays, un des plus pauvres du monde, en proie depuis presqu’un siècle à des crises politiques quasi permanentes dont le paroxysme est atteint avec l’assassinat du Président Jovenel Moïse en juillet 2021, régulièrement touché par des ouragans et d’autres évènements climatiques a ainsi connu une fois de plus un drame humanitaire. Après le séisme de 2010, un des plus meurtriers jamais connu, l’ouragan Matthew en 2016 qui a causé plus de 1000 morts et des dégâts considérables, le séisme de cette année plonge le pays à nouveau dans une situation extrême.
La solidarité internationale, profondément ancrée dans les valeurs et la tradition de notre région, se traduit par de nombreuses actions concrètes sous forme de coopération décentralisée ou l’aide d’urgence.
Aujourd’hui ce sont les Haïtiennes et les Haïtiens qui ont besoin de notre solidarité.
La Région Bretagne mène, depuis 10 ans, une coopération avec le territoire de la Grand’Anse en Haïti et plus particulièrement avec l’Association des Maires de Grand’Anse (AMAGA). Plusieurs missions, menées conjointement avec notamment le Conseil départemental des Côtes d’Armor et de la Ville de Nantes et Nantes Métropole ont permis des échanges avec les partenaires sur place et la mise en place d’actions concrètes.
Depuis 2017, le programme agricole est devenu l’axe majoritaire d’intervention de la Région Bretagne avec deux principaux objectifs:
contribuer à la sécurité alimentaire en accompagnant la structuration des activités agricoles permettant une meilleure productivité, la lutte contre la déforestation et l’érosion des sols en développant des activités agro-écologiques, sur le principe notamment du jardin créole, génératrices de revenus se substituant ainsi à l’économie du charbonnage.
Concrètement, il se décline en 6 actions la plantation d’arbres fruitiers et forestiers, maraîchage, production de semences, installation de pépinières, formation aux pratiques agri-écologiques, création d’ateliers de transformation destinés à réduire les pertes post-récolte et à commercialiser des produits agricoles.
Ce programme est animé par une équipe technique composée d’un ingénieur agronome et de 4 techniciens agricoles. Dans l’objectif de monter en compétences ces agents notamment sur les outils de reporting, la recherche de financements et l’inscription de l’AMAGA dans des programmes internationaux, la Région Bretagne a mandaté, en octobre 2020, l’ONG Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière (AVSF) qui dispose d’une équipe de consultants en Grand’Anse pour les accompagner. La mission s’est révélée concluante pour les deux parties.
Souvent surnommée le grenier d’Haïti, la Grand’Anse disposait d’une agriculture qui fournissait 46% de la consommation alimentaire nationale.
L’ouragan Matthew, conjugué à une période de sécheresse, a complètement anéanti le secteur agricole en Grand’Anse. 95% des parcelles cultivées ont complètement été ravagées, 70% du bétail a péri. Des aides post-Matthew ont donc constitué à faire face aux risques de famine et à aider les habitants à disposer du matériel nécessaire pour entreprendre des cultures à cycle court et à pouvoir se nourrir très rapidement.
Le séisme du mois d’août a touché 3 départements : les Nippes, le Sud et la Gand’Anse. Il a été suivi d’une tempête tropicale accompagnée de pluies diluviennes qui ont amplifié les dégâts déjà causés. Cette catastrophe a sérieusement endommagé les infrastructures routières, sanitaires (restreignant notamment l’accès à l’eau potable déjà compliqué) et, avec la destruction des habitations, laisse des milliers de personnes sans abri.
Les premiers éléments de bilan montrent bien à quel point la Grand’Anse va être confrontée à une lourde et longue phase de reconstruction du secteur agricole. Les pertes du secteur agricole (en l’occurrence infrastructures, pertes des récoltes, remise en état des parcelles cultivées) ont été estimées par la Direction Départementale Agricole de la Grand’Anse à 5 975 854 000 gourdes soit près de 51 millions d’euros.
L’aide d’urgence par l’intermédiaire des ONG est organisée en tirant les enseignements des catastrophes précédentes. Pour éviter la concentration des aides sur certaines zones, les autorités locales souhaitent centraliser et coordonner les interventions. Lors du précédent séisme et du passage de l’ouragan Matthew, des sinistrés vivant dans des villages reculés avaient été totalement oubliés par les ONG.
En tout état de cause, les résultats du programme agricole qui était l’objectif majeur de la coopération décentralisée ont été en grande partie anéantis et sont aujourd’hui à reconstruire.
Un travail a été engagé avec l’équipe technique de l’AMAGA pour identifier les besoins les plus pressants afin de réduire les risques d’insécurité alimentaire et de commencer à faire un état des lieux des travaux à entreprendre.
Dans cette perspective, il est proposé que l’intervention de la Région puisse se déployer en deux phases.
Une première phase permettrait de soutenir l’ONG ACTED dans les dispositifs déployés pour répondre aux besoins alimentaires (distribution de paniers alimentaires, remise de coupons alimentaires...) dans quatre communes de la Grand’Anse (Roseaux, Pestel, Corail et Jérémie).
Cette ONG est présente en Haïti depuis 2004 et dispose de bureaux dans deux communes de la Grand’Anse (Jérémie et Anse d’Hainault). Après le passage de l’ouragan Matthew, la Région Bretagne avait déjà apporté une aide d’urgence à ACTED.
Aujourd’hui, cette intervention trouverait écho aux objectifs de sécurité alimentaire inscrit dans le cadre de la coopération décentralisée et pourrait se mettre en œuvre en y associant notre partenaire local qu’est l’Association des Maires de la Grand’Anse.
La deuxième phase consiste à travailler avec notre partenaire local, l’AMAGA, à la reconstruction du programme agricole en y associant AVSF pour consolider les moyens humains nécessaires à ce projet et à déployer sur la Grand’Anse une action concertée avec l’ensemble des acteurs présents. L’AMAGA est associée aux phases de bilans pilotées par la Direction Départementale de la Grand’Anse et travaille actuellement à la relance des projets agricoles. L’équipe sera fortement mobilisée sur les modalités de remise en état des parcelles de jardins, des travaux à entreprendre pour la réhabilitation des ateliers de transformation, lieux de stockage et, dans un temps plus immédiat à la recapitalisation des ménages agricoles (acquisition et distribution de semences, rachat et équipement d’outils agricoles, acquisition de petit bétail).
Enfin, l’AMAGA nous aidera à bien déterminer les besoins en terme de reconstruction ce qui permettra à la Région de travailler avec la fondation Architectes de l’urgence.
Mes chers collègues,
RAPPORT D’ACTIVITÉS ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 2020
Groupe des élues communistes et progressistes
Conseil Régional
Réunion des 14 et 15 octobre 2021
Intervention de Gaby Cadiou
Monsieur le Président, chèr·e·s collègues,
Le rapport d’activité et de développement durable, présenté chaque année en session, rend compte de l’action du conseil régional de Bretagne dans la durée et de fait répond aux exigences démocratiques. Il évolue au fil des ans, en lien avec des évènements, projets forts de l’année ou au gré des propositions et apports du CESER.
Dans son rapport sur le RADD, le CESER justement estime que le RAP 2020 ne permet pas d'avoir une approche satisfaisante de la politique jeunesse du Conseil régional. Certes les synthèses du RAP rendent compte de la politique régionale de la jeunesse mais il faut également noter qu’elles sont parfois un peu courtes et peuvent sembler dispersées.
Et c’est là tout le sens, il me semble, de la commission Jeunesse, égalité et citoyenneté que j’ai l’honneur de présider et qui travaille pour garantir la transversalité des enjeux jeunesse.
Nous devons à ce titre être plus que jamais vigilants sur l’état de santé des jeunes dont la situation préoccupante s’est accentuée durant la période du confinement avec une réelle détresse psychologique. Le RAP fait apparaître une diminution de la fréquentation des Points d’Accueil Écoute Jeunes même si le besoin de ce service était fort en 2020.
Des points d’écoute ont simplement dû fermer leurs portes sur le premier confinement et nous savons déjà que les chiffres de fréquentation 2021 seront plus importants que ceux de 2020 et que de nouveaux points d’accueils ouvrent, sur Auray et Pontivy par exemple dans les prochains jours.
Faire de la jeunesse ou plutôt des jeunesses une priorité c’est aussi continuer le travail d’animation du Plan breton de mobilisation de la jeunesse mené conjointement entre l’Etat et la Région et co-construit depuis 2018 avec la Conférence Jeunesse (qui réunit les collectivités, les acteurs jeunesse et les jeunes eux-mêmes). Ce plan sert de colonne vertébrale à la politique régionale jeunesse. Il se compose de 16 chantiers, dont les actions en lien avec les jeunes financées par ce programme : comme les PAEJ, Accélérateurs Initiatives Jeunes, et Corres’santé, dispositif de prévention santé par les pairs.
Nous n’oublions pas non plus la question du logement et savons pouvoir compter sur le travail qu’aura à mener Fanny CHAPPE en charge de l’habitat, notamment sur l’habitat des jeunes. Prendre en considération les post bacs, les jeunes diplômés qui ne peuvent pas rester là où ils et elles le souhaiteraient car même en ayant un emploi, l’absence ou la difficulté à trouver un logement rend impossible parfois l’installation. Un travail de réflexion globale est à mener avec les jeunes sur leurs territoires.
Le RADD c’est aussi le rapport égalité femmes-hommes. Cette 6ème édition d’un travail, que nous menons ici depuis 2004, et ce avant que la loi ne nous l’impose, est un outil de qualité, qui n’a cessé de s’enrichir, tant dans le nombre de rubriques et politiques traitées que dans le nombre d’indicateurs analysés qui sont passés de 45 à 99 entre 2015 et 2020.
Sans surprise, malheureusement, le rapport note la dégradation de la situation des femmes durant la crise sanitaire. : le nombre de victimes de violences conjugales a trop lourdement augmenté (+ 46% dans les Côtes d’Armor !!!!).
Nous devons pouvoir accompagner les femmes qui représentent 80% des familles monoparentales. Nous devons pouvoir les soutenir, améliorer leur accès aux droits et plus généralement aux services publics.
Nous sommes au travail pour doter la Région des meilleurs outils avec toutes les actrices et tous les acteurs concerné.e.s. Intégrer l’égalité femmes – hommes à tous les budgets et l’égaconditionnalité sont des pistes à approfondir.
« Chausser les lunettes de l’égalité femmes-hommes », grâce à ce RADD dans une période de re - questionnement des politiques publiques régionales, est indispensable et constitue l’exercice que nous devons mener. Ce travail est essentiel afin que chaque dispositif ne transmette pas ou ne crée pas une inégalité femme-homme supplémentaire.
Pour terminer mon propos, permettez-moi d’emprunter quelques mots à Simone de Beauvoir :
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise économique, politique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
Pour conclure, évoquant aujourd’hui la jeunesse et l’égalité femme-homme, je ne peux m’empêcher de penser aux femmes, aux jeunes filles et aux enfants d’Afghanistan qui vivent l’horreur absolue de ne plus avoir le droit d’apprendre, de savoir, de vivre, en 2021.
Pour elles, pour eux, pour nous toutes et tous, nous avons le devoir d’être « vigilants et vigilantes ». C’est bien plus qu’un combat de femmes, c’est un combat d’humanité !
CONTRAT PLAN ÉTAT RÉGION
Groupe des élues communistes et progressistes
Conseil Régional
Réunion des 14 et 15 octobre 2021
Intervention de Gladys Grelaud
Monsieur le Président,
Chèr·e·s collègues,
Avec ce gouvernement quand ce n’est pas le budget de l’Etat qui est contraint, c’est son calendrier.
Si le CPER est un outil de cadrage politique et financier important, il n’y a aucune obligation à le signer et donc, aucune raison de nous précipiter.
Le dernier contrat s'est arrêté au 31 décembre dernier, et si nous pouvons ressentir de l'impatience quant à la réalisation du prochain, rien ne nous oblige non plus à signer une version incomplète.
De notre point de vue, une somme d'éléments technocratiques qui fait quand même l'impasse sur de nombreuses questions auxquelles sont confrontées quotidiennement les Bretonnes et les Bretons et qui nécessitent des moyens.
Je souhaitais juste rappeler que comme à l’habitude du gouvernement, ce n’est ni sa communication ni ses applaudissements pour les premiers de cordées bretonnes, qui rempliront leur frigo et qui ont davantage besoin et d’un salaire digne et d’investissements publics forts pour les accompagner tout au long de leur vie.
Ensuite, aujourd’hui, de nombreuses bretonnes et bretons sont en emploi. Effectivement. Ces caissières, ces aides-soignantes, ces magasiniers, ces livreurs qui doivent vivre, comme dans le reste de la France, avec un smic à 1258€ et pour qui avoir une politique ambitieuse en matière de transport en commun est incontournable et pourra l’être davantage avec l’investissement de l’Etat dans le CPER. Pourquoi ? et bien parce que plus que jamais pour éviter que les premiers de cordées préfèrent mettre leur maigre salaire autre part que dans leur réservoir. Et je n’évoque pas, par décence, la charité, proposée par Emmanuel Macron avec les défiscalisations des pourboires.
Il y a aussi ceux qui sont privés d’emploi et pour qui les politiques en matières d’insertion et d’emploi sont essentiels. Le Contrat de plan état région finance cette ambition et si l’Etat réduit sa part, toutes les Bretonnes et tous les Bretons sont impactés.
Aujourd’hui, le gouvernement baisse et brouille les budgets identifiés du CPER Bretagne.
Les enjeux sont de taille.
Notre responsabilité est de faire de ce CPER un outil d’aménagement solidaire et équilibré des territoires en réponse aux besoins des Bretonnes et des Bretons.
Ils ne doivent pas faire les frais d’un Etat qui contraint les budgets, comme je viens de l’argumenter, sur les plus fragiles d’entre nous.
Pour faire face aux nombreux défis qui nous attendent, et auxquels nous avons déjà à répondre, nous avons besoin que l'État se réengage pleinement à nos côtés. La Bretagne de demain, celle du monde d'après, est indissociable du maintien et du renfort des services publics, d'une politique industrielle ambitieuse qui se construit avec et pour les territoires.
Et pour finir, sur le soutien au monde de l'entreprise, nous portons un point de vigilance particulier sur les aides publiques qui leur sont apportées. Les exemples sont légions d'entreprises et d'industrie, décidant du jour au lendemain de licencier leurs salariés pour augmenter leurs dividendes alors même qu'elles ont été largement subventionnées par de l'argent public.
Nous demandons à ce que soit intégrée la conditionnalité de ces aides, qu'elles soient octroyées contre des contreparties sociales et environnementales, de maintien et de renfort de l'emploi et d'engagements clairs pour la préservation de notre environnement.
Monsieur le Président, pour tout ce travail encore à mener les prochaines semaines et les prochains mois sur ce sujet, vous pourrez compter sur le soutien et les propositions des élues communistes et progressistes.