Par Patrick Le Hyaric, directeur de L'Humanité
Vous êtes nombreuses et nombreux à répondre à notre appel « souscription-spéciale-crise » pour L’Humanité. Nous vous en remercions d’autant plus chaleureusement que nous subissons en ce moment, comme l’ensemble de la presse, un choc d’une violence inconnue depuis très longtemps.
Ce contrecoup sévère, effet de l’actuelle épidémie, est dû à la fermeture d’un nombre important de points de vente et aux difficultés rencontrées ces dernières semaines par la distribution postale. La diminution moyenne des ventes de journaux avoisine 25% tandis que les pertes de recettes publicitaires atteignent 80%. A ceci s’ajoute depuis quelques heures la cessation des paiements de notre entreprise-coopérative de distribution de la presse, Presstalis. Ceci va dégrader encore nos résultats car les ventes de journaux et de hors-séries de ces dernières semaines risquent de ne pas nous être payées. De nouveaux journaux, notamment Paris-Normandie la semaine dernière, sont placés en redressement judiciaire.
Si cette crise venait à se poursuivre, c’est tout un pan de démocratie qui tomberait en lambeaux. L’Etat doit donc s’en préoccuper avec plus de diligence. Des aides exceptionnelles doivent être décidées sans tarder au risque de nouveaux sinistres. La demande d’informations, au-delà de celle fournie en continue par des chaînes d’informations, de contenus journalistiques élaborés, documentés, fiables est extrêmement importante dans l’ensemble de la population. La presse écrite qui permet le développement et le traitement des faits, des analyses diversifiées, est plus que jamais un outil démocratique, citoyen, culturel pour réfléchir en homme ou femme libre. C’est d’autant plus vrai dans l’actuel contexte ou tant de contradictions exposées, tant de faits cachés, tant d’uniformité des options politiques à la télévision et à la radio créent une situation malsaine tendant à écarter le citoyen, le travailleur de la délibération publique.
Tout en respectant les prescriptions sanitaires, nos équipes se battent avec détermination et courage pour vous permettre d’accéder a des informations vérifiées, tout en prenant le parti du monde du travail et de la création, des soignants, tout en relayant les actions de solidarité qui se déploient dans tout le pays et au-delà. Les équipes de journalistes sont en lien constant avec des médecins, des infirmières, des chercheurs, comme avec les inspecteurs du travail et les avocats, avec les ouvriers et leurs syndicats comme avec les créateurs. Ils travaillent avec constance et professionnalisme pour que vous disposiez avec notre plateforme humanité.fr, L’Humanité-Dimanche, L’Humanité, ou Travailler Au Futur (travailleraufutur.fr) d’un ensemble de lieux où vous pouvez accéder à des informations, à des actions, à des débats et des propositions alternatives utiles pour penser et agir sans attendre.
Les soutiens financiers que nous recevons constituent donc un fort encouragement. Il est indispensable pour affronter cette période, alors que le plan de continuation de L’Humanité adopté par le tribunal de commerce de Bobigny le 27 décembre 2019 est forcément mis à mal. La souscription « spéciale crise » en cours est un moyen de faire face à nos dépenses courantes. Nous sommes également heureux d’accueillir de nouveaux abonnés notamment sur notre plate forme numérique. Qu’ils n’hésitent pas à nous faire part de leurs opinions et propositions pour améliorer encore nos journaux et revues.
L’existence et le développement de L’Humanité est partie intégrante des conditions du pluralisme et de la démocratie. La découvrir et la faire lire est le moyen pour soi même d’accéder à un traitement des événements à partir des ses intérêts sociaux, écologiques, démocratique, culturel. Elle est un moyen de gagner en liberté.
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Pour faire un don à L’Humanité : cliquer ici pour accéder au bon de souscription.
Pour découvrir et s’abonner à L’Humanité ou L’Humanité Dimanche : aller à boutique.humanite.fr
Pour une question, une remarque, une proposition : relation.lecteur@humanite.fr
L’Humanité souffle ce 18 avril ses 116 bougies. Ce journal plus que centenaire se mue en une plateforme de presse alternative qui continue de vous offrir chaque jour, chaque semaine, des informations nécessaires pour aider à penser les évènements et agir pour transformer le monde. Elle le fait dans des conditions éprouvantes pour toutes ses équipes, fortement mobilisées malgré le confinement. Dans cette période si spéciale, avec une crise sanitaire qui se double d’une crise de sens et alors que s’engage une féroce lutte sur « le futur », notre rôle prend une dimension nouvelle. C’est par la conjugaison d’un travail journalistique exigeant et le souci permanent de la réflexion que nous voulons faire œuvre utile. Avec pour boussole l’émancipation humaine, indissociable de la libération du travail, de la promotion de l’écologie et de la paix, de la défense des libertés démocratiques et républicaines.
Les dangers qu’encourt la civilisation humaine sont apparus ces derniers temps avec un éclat blafard. Environnement, capacités humaines, accumulations des armes, solidarités, tout passe au broyeur du mode de développement capitaliste. Même la mort se déploie aujourd’hui dans des conditions que l’on aurait hier crues inimaginables, sans dernière visite, sans au revoir, sans communion. Le contraire de ce qui différencie l’homme de l’animal. Et l’utilité sociale des humbles reste, malgré la promesse révolutionnaire, inversement proportionnelle à leur distinction. Que vaut aujourd’hui un actionnaire, non pas l’homme mais la fonction, au regard d’une aide-soignante, d‘un enseignant, d’un paysan, d’un éboueur ? Ce monde malade marche sur la tête. Nous travaillerons à le remettre sur pied et sur ses pieds.
Mener le procès des ravages en cours, dresser l’acte d’accusation des révoltantes impérities des pouvoirs politiques et économiques est bien sûr nécessaire. Mais bien insuffisant au regard de l’immensité de la tâche qui incombe aux générations actuelles et futures : celle d’offrir un destin à cette humanité si vulnérable, somme toute récente, et engagée dans une effrayante course à l’abime vers les ravins du calcul égoïste, de la guerre, de l’imaginaire desséché et qui, détruisant son environnement, concourt à la libération de nouveaux virus et se condamne elle-même à plus ou moins brève échéance, si ce n’est au prix d’une inhumaine humanité. Cette affaire est celle de la jeunesse, des créateurs, des travailleurs, de cette immensité asservie et dissimulée sous le trône de l’argent.
C’est à cette ambition élevée mais sincère que nos journaux s‘attachent à répondre. Ils y répondent en mobilisant des moyens sans commune mesure avec ceux dont disposent nos confrères adossés à des groupes financiers ou industriels. Le contexte n’est certes pas favorable à la presse indépendante et les bouleversements numériques menés par des cartels ogresques placent nos journaux dans une situation délicate. Relever comme nous le souhaiterions ce défi réclame des investissements en matériels et compétences que notre incessible indépendance nous empêche pour l’heure de réaliser. Et cette période de confinement aura sûrement hâté la modification latente des modes de lectures. Nous y répondons avec notre plateforme numérique, malgré toutes les embûches et sans illusion aucune sur un introuvable modèle économique du numérique pour la presse indépendante imprimée.
L’atout, la force de L’Humanité réside dans la communauté de celles et ceux qui y travaillent, de ses lectrices et lecteurs, de ses amis, de celles et ceux qui y collaborent, de tous ceux qui souhaitent s’engager pour faire grandir une civilisation supérieure. C’est à elles et à eux que nous nous adressons une fois encore pour que vive L’Humanité, et avec elle les combats qui nous sont si chers. Car c’est bien à « la réalisation de l’humanité » comme le proclamait Jean Jaurès, à ce que nous nommons une « visée communiste », que nous travaillons ardemment et passionnément.
A vrai dire, nous n’avons pas vraiment le choix. Le désastre guette et nous oblige. C’est en ce sens que nous ouvrirons dans les jours à venir nos pages aux penseurs comme aux syndicalistes, aux responsables d’associations comme aux écrivains, aux travailleurs de l’ombre comme aux créateurs ou à des élus pour qu’ils et elles exposent leur vision d’un autre avenir. Ces contributions éclaireront, enrichiront, nourriront les débats, les réflexions, les actions pour défricher les chemins de nouveaux futurs. Nous ne souhaitons pas nous borner à « l’après coronavirus » comme nous y commande le pouvoir, mais penser les voies et le projet pour « remettre le monde à l’endroit » en aidant à faire fleurir les germes d’émancipation qui sillonnent malgré tout notre si précieuse humanité.
L'Humanité relance tous les jeudi depuis début avril une parution des contributeurs de la souscription permanente et de la souscription exceptionnelle pour permettre au journal de tenir pendant la crise du Covid-19 qui conduit à une réduction des recettes publicitaires et des ventes en kiosque et maison de la presse.
Voici les amis et lecteurs de l'Humanité qui ont contribué par leurs dons dans le Finistère dernièrement dont le nom a été publié (Listes publiées les 9, 16, 23 avril, 30 avril par l'Humanité):
Paul Abily 200
Yvette Andolfatto 150
Françoise et Serge Anne 100
Gaston Balliot 500
Françoise et Roland Bagnis 100
Daniel et Annick Bouquin Coquillon 1000
Jules Bouedec 100 et 100
Josette Brenterch 50
Lucienne Brigand 1000
Yann Boucher 150
Christian Cadiou 30
Jean-Paul et Denise Cam 100 et 100 et 300
Alain Cariou 50
CGT Multipro 100
CGT syndicat retraités pêche 50
Yves Clorennec 100 et 60
Hervé Colimard 50
José Corre 200, 200, 200, 200, 300
Serge Da Silva 20
Jean-Marie Defosse 100
Jacques Delvigne 100
Jerôme Desplats 10
Michel Deude 100, 100, 100, 100
Yves Dilhuit 50
Camille Donnard 200
Jean Dréan 100
Jacques Dronval 30
Jeanne Gourmelen 200
Maden Gruat 10
Michel Gruel 200
Pascal Guéguen 15 et 15
Fernande Guéguen 200
Suzanne Guivarch 100
Jacqueline Gunter 200
Jean Guyomarch 100
Jean-Pierre Guyon 50
Remi Hamon 30
Marie Helou 300
Mireille Hervy 50
Denise Huellou 15
Anne-Marie Jannic 500
Bernard Jasserand 200
Louis Kergourlay 200
Jean-Pierre Kergourlay 300
Jean-Noël Keruzoré 150
Anne-Marie Kéruzoré 150
Ginette Launay 50, 50, 50 et 50
Marie-Thérèse Laurent 50
Jeanne Le Berre 50
Raymond Le Bot 100
Christian Le Bras 15
Marie-Thérèse Le Bras 100
Joseph Lechat 30
Guy Le Dantec 100
Marcel Ledez 100
Suzanne et Georges Le Duff 300
Patrick Le Goas 10
Christian Le Goff 50
Marie-Hélène Le Guen 60 et 100 et 60
Thierry Le Guennou 100
Olivier Leny 100 et 200
Michel Le Roux 100, 200, 200, 250
Michel Lespagnol 300
Daniel Lezenven 100, 100
Jacques Mahé 150
Guy et Maguy Maillot 100
PCF Finistère 50
Pierre Martinon 200
Marie-Hélène Marzin 50 et 50
Marie-Claude et Robert Moal-Le Sech 150
Madeleine Monfort 100
Lucien Muller 200, 200
François Xavier Nau 100
Lucienne et Jean-Marc Nayet 150
André Nuiaouet 100
Françoise Parchemin 50
Guislaine Peron 300 et 150
Sylvie Peron 100
Gilbert Phelep 50 et 50
Catherine Pietri 100
Michel et Yvette Prigent 100
Joseph et Marie-Renée Prima 200
Gabriel Provost 100
Patrick Quelaudren 100 et 100
Jacques Rannou 100
Daviel Ravasio 25
Gilbert Sinquin 100
Michel Sintic 100
Marie-Claire et Jo Tual 100
Jean-Louis Weber 50
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