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5 février 2019 2 05 /02 /février /2019 08:22
Christiane Caro aux côtés de Denis Durand

Christiane Caro aux côtés de Denis Durand

PCF Bretagne - compte rendu du débat de Saint-Brieuc le jeudi 31 janvier dans le cadre du grand Débat National sur le financement des hôpitaux, des EHPAD et de l'aide à domicile, avec Denis Durand, économiste du PCF
PCF Bretagne - compte rendu du débat de Saint-Brieuc le jeudi 31 janvier dans le cadre du grand Débat National sur le financement des hôpitaux, des EHPAD et de l'aide à domicile, avec Denis Durand, économiste du PCF
PCF Bretagne - compte rendu du débat de Saint-Brieuc le jeudi 31 janvier dans le cadre du grand Débat National sur le financement des hôpitaux, des EHPAD et de l'aide à domicile, avec Denis Durand, économiste du PCF
Jeudi 31 janvier à Saint-Brieuc, Salle de Robien
Grand débat national - Le financement des hôpitaux, des EHPAD, des soins à domicile en question
Avec Denis Durand, économiste du PCF
Débat organisé par l'atelier citoyen santé du PCF Bretagne et animé par Christiane Caro
 
Débat sur le financement des EHPAD, de l'aide à domicile et des hôpitaux à Saint-Brieuc avec l'économiste communiste Denis Durand, organisé par l'atelier santé PCF Bretagne et Christiane Caro, son animatrice.
Plusieurs représentants des collectifs de défense des hôpitaux de proximité étaient présents, dont Martine Carn, la présidente du collectif de défense de l'hôpital de Morlaix, parmi les 60 personnes présentes à la salle de Robien. Ce débat était organisé dans le cadre du grand débat national, et il a été ouvert par une vidéo très percutante des personnels de santé de l'hôpital de Toulouse, vidéo réalisée par la CGT sous forme flashmob avec un rappeur pour railler sur le discours techno de ceux qui assassinent l'hôpital avec 3 mots à la bouche: rentabilité, économie, ambulatoire...
Martine Carn: "dans beaucoup de structures, les soignants se disent maltraitants. Ils vont au boulot la boule au ventre. Tous les arrêts maladie ne sont pas remplacés. 28 patients par jour à voir en EHPAD, c'est un train d'enfer, vous ne pouvez faire que 24 toilettes. Du coup, vous sacrifiez la toilette de certains, ou vous ne faites que des toilettes partielles. C'est pareil dans les services de médecine. On met l'ambulatoire à tout va. La plupart des EHPAD n'ont plus d'infirmière de nuit. C'est aux aides soignants d'assurer la surveillance. Une aide-soignante va prendre le rôle de l'infirmière".
Une animatrice du comité de défense de l'hôpital de Lannion, ancienne infirmière elle aussi: "Quand j'ai fait mes premiers stages en gériatrie, on avait 1 infirmière pour 40 personnes âgées. C'était très dur. Il y a eu des embellies au fil du temps. Une montée de l'encadrement en personnel. Mais depuis une dizaine d'années, c'est la dégradation. Il n'y a que les murs qui ont changé. Plus ça va, plus on revient à la même prise en charge qu'en 1976"
Un autre animateur du comité de défense de l'hôpital de Lannion: "L'hôpital de Lannion-Trestel a été mis en faillite par des emprunts toxiques, une politique financière complètement hasardeuse. On a aujourd'hui des diminutions du nombre de lits dans des secteurs qui fonctionnent bien. On demande à des patients de la zone trégoroise de faire 80 km pour aller à Morlaix ou St Brieuc pour des actes médicaux qui pourraient être accomplis à Lannion".
Un autre intervenant met en avant le coût de l'EHPAD, 2000€ à Prevalon - Saint Brieuc: "sur place, pas assez de personnel dans les services, 3 ou 4 de jour. Les gens sont laissés à l'abandon. C'est pas le personnel qui est en cause. Un exemple, dans la chambre de ma mère de 98 ans, on a laissé le plafonnier avec des ampoules à changer, sans lumière, pendant 3 jours. La retraite moyenne est de 1000€ dans le secteur, comment se payer des EHPAD à 2000€".
Une autre intervenante: "Les soignants sont en situation de souffrance, ils décrivent une grande perte de sens de leur travail. Tout ce qui est relationnel ne rentre pas dans la comptabilité. Depuis qu'il y a les Agences Régionales de Santé, tout s'est dégradé avec la mise en compétition des établissements les uns avec les autres."
Une autre intervenante remarque avec force: "La santé n'est plus considérée comme un bien commun mais comme une marchandise. La pénurie de médicaments, touchant 30% d'entre eux, qui s'observe actuellement vient de ce que beaucoup de médicaments sont maintenant fabriqués en Inde et en Chine, et que leur approvisionnement obéit aussi à une logique de flux tendu. Le projet des gouvernements en France, depuis 15-20 ans, c'est celui d'une casse systématique des services publics. Il faut tout privatiser. On ne tient ni compte du coût environnement, ni du coût humain."
 
Denis Durand a pris la parole à ce moment là, disant entre autre;
"Les services d'aides à domicile, les EHPAD, devraient relever de la Sécurité Sociale, financée à 100% sur les cotisations. Tout se lie. Le pouvoir des actionnaires nous pourrit la vie dans tous les domaines. La moitié des personnes de plus de 75 ans touche moins de 1700€ et pourtant le coût moyen de l'EHPAD est de 1940€. En 2015, la réforme du financement des EHPAD a donné de très mauvais résultats. On est passé dans les années 60-70 de conditions d'accueil très dures à une amélioration. Mais depuis 10 ans au moins, tout le monde remarque que la situation se dégrade rapidement. C'est la marque d'un système économique qui n'est plus capable de répondre plus aux besoins sociaux. L'espérance de vie augmente, c'est une bonne nouvelle mais pas pour le capital. C'est un système économique qui n'est pas calibré pour répondre aux besoins sociaux, mais pour servir l'intérêt des actionnaires. Le groupe de clinique Korian par exemple a multiplié ses bénéfices par 5 depuis 2016. Les normes d'austérité budgétaire européenne, le passage à l'euro, le TSCG, se sont traduits par des dispositifs dans la gestion des hôpitaux qui ont changé la donne: tarification à l'acte, changement de gouvernance, prééminence des critères de rentabilité, jusqu'à produire une situation intenable pour tout le monde.
Si la France est en révolte aujourd'hui, c'est aussi lié à un mécontentement vis-à-vis des services publics qui se dégrade, à une demande de plus de services publics. L'adhésion des Français au service public, notamment de santé, augmente fortement. Il faut une augmentation des dépenses publiques, y compris pour la croissance économique: c'est l'avenir. C'est à la rentabilité privée qu'il faut s'attaquer, au coût du capital: par exemple l'Etat reverse chaque année 40 milliards d'intérêts au banque sur les intérêts de sa dette.
A côté de ça, les groupes financiers s'appuient sur les banques, des prêts consentis de manière complaisante, pour faire leur casino financier, absorber des concurrents, supprimer des emplois, comme Sanofi qui a absorbé Aventis en contractant un emprunt de 16 milliards d'€ à BNP Paribas à un taux ridiculement bas pour une OPA financière alors que Aventis était plus gros que lui.
Il faut que nous nous battions contre la dictature des marchés financiers, que nous mettions en avant l'exigence d'un pôle public du médicament au niveau français et européen, pour la recherche et la production de médicament. Que nous laissions à nouveau l'Etat et les hôpitaux s'endetter car cette dette amène des recettes publiques et sociales. Il faut que la BCE prête aux Etats pour des projets de développement humain et écologique plutôt qu'aux banques (700 milliards prêtés aux banques à des taux ridiculement peu élevés). Nous devons passer d'un encadrement de 23 pour 100 usagers dans les EHPAD à 60 pour 1000, cela créerait 60 000 emplois.
La cotisation sociale doit à nouveau financer la sécurité sociale à 100%. C'est tellement simple que ça devrait être remis au goût du jour. Au lieu de ça, leur ambition est de détruire la sécurité sociale. Il faut enrayer le processus de privatisation dans le système de santé, dans la chaîne de médicament. Aujourd'hui, le capitalisme en crise depuis les années 70 réorganise la société pour que tout aille au profit, il se nourrit de fonds publics, il s'attaque violemment à toutes les institutions progressistes. C'est un problème de système: on ne peut pas recadrer ce capitalisme dans le cadre du système. Il faut changer de système économique. Il y a la possibilité d'éradiquer le chômage, d'intégrer ces 15% de la société qu'on ne laisse plus produire des richesses, c'est la révolution à laquelle conduirait l'application de notre projet de sécurité emploi-formation, cela financerait autrement la Sécurité Sociale".
 
Pour ma part, j'ai défendu une plus grande nationalisation- socialisation du système de santé avec une reprise en main de la recherche sur le médicament, une entrave aux logiques de profit qui s'emparent de la santé, et tondent la Sécurité sociale, une fin du système de complémentarité juteuse clinique privée-hôpital, avec la complicité de bon nombre de médecins, qui ramène les actes lucratifs à la clinique et les plus coûteux à l'hôpital. Un pôle public du médicament, un retour au modèle hospitalier dominant, une réintégration de la rémunération médicale dans un modèle cadré, permettrait déjà faire faire beaucoup d'économies à la sécu. J'ai aussi avancé l'exigence d'une montée en puissance des cotisations sociales faisant contribuer les entreprises pour financer la perte d'autonomie, les EHPAD, l'aide à domicile, afin d'assurer une meilleure égalité des personnes âgées et de leur assurer une vie digne jusqu'au bout.
 
Ismaël Dupont.
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