Le fichier recense les comptes Twitters les plus actifs sur l'affaire Benalla. Établi par DisinfoLab, une ONG belge luttant contre la désinformation, ces données devaient permettre de détecter l'existence d'une éventuelle ingérence russe. La masse de tweets, plus de 4,5 millions, pouvait correspondre à l'existence de bots, des robots chargé de gonfler artificiellement le flux sur Twitter.
Cette hypothèse a été écartée. Ce sont bien de vrais comptes, derrières lesquels se trouvent de vraies personnes physiques, qui ont généré le buzz.
Mais c'est justement le problème. Le porte parole du PC 82 s'est retrouvé fiché pour les besoins de l'étude de l'ONG DisinfoLab. Thomas Porte a décidé de saisir la CNIL. Le tarn-et-garonnais n'est pas le seul à contester son fichage. 3393 personnes figurent dans la liste. Plusieurs "fichés" ont décidé de se tourner vers le "gendarme" du Net.
Une officine « EU Disinfo lab » se parant de l’étiquette d’ONG alors qu’elle est partenaire des institutions de l’Union européenne et de l’OTAN s’est permise de ficher nominativement selon des critères politiques des citoyen-ne-s français à propos de leurs activités sur les réseaux sociaux lors de l’affaire Benalla. Nombre de militant-e-s communistes sont victimes de ce fichage illégal qui n’est pas sans rappeler les fichages de triste mémoire de la police de Vichy. Ceci intervenant alors que le dernier survivant du groupe de Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée de l’Affiche Rouge vient de s’éteindre ne recevant qu’un hommage minimaliste de l’État macronien.
L’EU Disinfo lab loin d’être une OGN, n’est qu’une officine de guerre idéologique ultra libéral qui n’hésite pas à se vanter sur son site Web a avoir contribué à l’élection d’Emmanuel Macron : «Notre succès le plus notable a été la démolition instantanée et en direct du tristement célèbre #MacronLeaks » (http://disinfo.eu/projects/#news-platform).
C’est pourquoi il est plus que légitime de se poser la question si cette officine n’a pas agit sur ordre de l’Élysée afin de produire une étude bidon alimentant une théorie du complot russe en faveur du pouvoir et de ficher ses opposants sur les réseaux sociaux.
Après les barbouzes de la Contrescarpe nous avons affaire aux barbouzes du net de l’État Macron.
Il s’agit d’une affaire extrêmement grave pour l’avenir de la démocratie en France et en Europe. L’EU Disinfo lab, peut être à l’instigation de l’Élysée, a à la fois violé la loi informatique et liberté de 1978 mais aussi le nouveau règlement européen sur la protection des données.
Yann Le Pollotec, responsable Industrie-Révolution numérique au PCF
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