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6 juin 2018 3 06 /06 /juin /2018 19:30
Ian Brossat, chef de file des communistes pour les élections européennes de 2019 - entretien à l'Humanité avec Julia Hamlaoui, mardi 5 juin 2018: Nous refusons l'Europe des technos comme celle des fachos

Ian Brossat « Nous refusons l’Europe des technos comme celle des fachos »
Entretien réalisé par Julia Hamlaoui, mardi, 5 juin, 2018,
L'Humanité
 

Le maire adjoint au logement de Paris, Ian Brossat, désigné ce week-end chef de file du PCF pour le scrutin de mai 2019, est déterminé à ne pas laisser Emmanuel Macron « réduire le débat à un affrontement entre pro et antieuropéens ».


Vous avez été désigné ce week-end chef de file du PCF pour les européennes, serez-vous tête de liste ?

Ian Brossat Les communistes décideront de leur liste à l’automne, mais sont déterminés à entrer sans attendre en campagne. Emmanuel Macron tente de confisquer le débat. Il veut le réduire à un affrontement entre pro et anti-européens. Nous ne laisserons pas faire. Il faut donc entrer en campagne et j’en serai le porte-voix. Cela ne nous interdira pas, dans le même temps, de travailler à unir tous ceux qui ne se font pas à l’Europe telle qu’elle est.
 

Vous voulez rompre avec l’UE libérale ; par quels moyens le PCF propose d’y parvenir ?

Ian Brossat À l’image d’une grande majorité des Français, nous ne voulons pas de cette Europe libérale qui nous conduit dans le mur et nous ne voyons pas d’issue non plus dans une sortie de l’Union européenne. Nous n’avons donc pas d’autres choix que de rompre avec les traités actuels et de refonder l’Union avec un principe : l’humain d’abord. L’Union européenne peut être autre chose qu’une machine à provoquer de la régression sociale et à imposer à coups de latte des politiques d’austérité. Le tout est d’être capable de rassembler très largement, partout en Europe, tous ceux qui aspirent à une rupture avec ces logiques. C’est évidemment un travail colossal, mais il est indispensable de se retrousser les manches. Car nous refusons que les Français n’aient le choix qu’entre l’Europe des technos ou celles des fachos.
 

Quelles ruptures allez-vous porter dans cette campagne ?

Ian Brossat D’abord, nous voulons en finir avec une Europe qui met en concurrence les salariés en proposant, face au dumping social, un salaire minimum européen et une clause de protection des salariés en France. Les services publics forment un autre pilier absolument fondamental de notre projet. Nous défendons, en écho à la bataille du moment sur la réforme ferroviaire, un moratoire sur les directives de libéralisation et l’abrogation du traité budgétaire. L’Union européenne a également failli sur l’accueil des migrants. Bon nombre de ceux qui composent les campements de rue à Paris sont dits « dublinés », l’État français leur explique qu’ils vont devoir retourner en Italie parce que leurs empreintes y ont été enregistrées en premier. On marche sur la tête. Les gouvernements européens jouent au ping-pong avec des vies humaines. L’Union européenne doit prendre ses responsabilités et organiser une prise en charge digne de l’ensemble des réfugiés.


Le PCF dit sa « disponibilité pour une liste qui unisse les forces de la gauche sociales, écologiques et politiques » ; qu’est-ce qui la rend nécessaire ?

Ian Brossat Les élections européennes seront les premières depuis la victoire d’Emmanuel Macron. Or, depuis un an qu’il est à l’Élysée, beaucoup de mécontentement s’exprime, notamment du côté de la France populaire, mais la gauche, elle, n’a pas progressé d’un pouce. Je tire de cette situation deux conclusions. Premièrement, il faut un renouvellement profond à gauche. C’est aussi ce que ma candidature cherche à provoquer. Deuxièmement, il nous faut éviter l’éparpillement. C’est la raison pour laquelle le PCF aura toujours la main tendue et lance une invitation, le 2 juillet, à tous ceux, citoyens, forces politiques, sociales, associatives, qui cherchent à construire une autre Europe que celle d’Emmanuel Macron.
 

Cela inclut-il le PS ?
Ian Brossat Le PS défend depuis longtemps des positions sur l’Europe à l’opposé des nôtres. Il était favorable au traité de Maastricht, au Traité constitutionnel européen, il n’a pas rompu avec l’Europe libérale lorsqu’il était au pouvoir… Cette alliance n’est évidemment pas envisageable.
 

Tant sur le fond que sur la forme, le PCF, Générations, FI, EELV défendent des conceptions différentes sur l’Europe. Une alliance est-elle vraiment possible ?

Ian Brossat Nous avons une conviction commune : l’UE telle qu’elle est aggrave les difficultés des peuples européens. La discussion mérite donc d’être menée sur les solutions pour sortir de cette situation. Pour notre part, nous refusons l’alternative qui consisterait à choisir entre la soumission à l’Union libérale et la démission. Nous voulons la refonte totale ; c’est sur cette base-là que nous pouvons discuter avec d’éventuels partenaires, si tant est qu’ils y soient disposés.

 

Lire aussi: 

 

Élections européenes. Ian Brossat, chef de file des communistes (Julia Hamlaoui, L'Humanité, 3 juin 2018)

Ian Brossat, tête de liste communiste aux élections européennes de 2019 (Libération, avec AFP -et le Parisien - 3 juin 2018)

 

Ian Brossat, chef de file des communistes pour les élections européennes de 2019 - entretien à l'Humanité avec Julia Hamlaoui, mardi 5 juin 2018: Nous refusons l'Europe des technos comme celle des fachos
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