La SNCF prévoit encore de supprimer autour de 2 000 emplois en 2018 selon le projet de budget annuel présenté mercredi au comité central du groupe public ferroviaire, transmis à l’AFP par les syndicats et la direction. Au total, 2 081 suppressions d’emplois sont prévues, dont 2 046 pour la branche SNCF Mobilités (-2,5% des effectifs) et 35 dans la holding de tête du groupe (-0,4%), les effectifs de la branche SNCF Réseau devant rester stables, selon le projet de budget consulté par l’AFP.

La SNCF prévoit aussi «plus de 5 000 recrutements en 2018, la plupart sur le terrain, pour le contact avec la clientèle et les infrastructures», a indiqué la direction de la SNCF. Les postes supprimés concerneront «des départs non remplacés, essentiellement des départs à la retraite», a-t-on précisé. L’entreprise publique compte actuellement quelque 148 000 salariés (hors filiales), répartis entre SNCF Mobilités (trains et gares), SNCF Réseau (construction et entretien des voies) et la holding de tête, qui pilote l’ensemble.

Suppressions au nom de la «performance»

«Les chiffres de suppressions d’emplois sont globalement identiques depuis quelques années. Ce budget est sans surprise. Cette trajectoire est tout à fait connue et partagée avec l’État (ndlr: actionnaire de la SNCF). On s’adapte à l’avenir économique», a souligné la direction. Tandis que l’Unsa a de son côté dénoncé un budget où «encore une fois, on a des plans de performance qui fonctionnent avec des économies passant par des suppressions d’emplois». En comité central, «les quatre syndicats ont voté contre ce budget d’austérité, grosso modo le même que celui de l’an dernier, encore amplifié côté Mobilités», a indiqué Eric Meyer de SUD Rail. L’avis des syndicats est consultatif.

La CFDT a critiqué «des suppressions de postes au titre de la performance, de la productivité et du recours à la sous-traitance», au moment où il y a «lieu de s’interroger après les incidents» récents. Aprèsdeux pannes majeures fin juillet et début décembre à la gare de Paris-Montparnasse, la SNCF a promis la semaine dernière «une profonde réorganisation» dans la gestion de la rénovation de ses infrastructures.