COMMUNIQUE DE PRESSE
PROCÈS GEORGES TRON : L'URGENCE DE FORMER LES MAGISTRATS (PCF)
Le procès de Georges Tron, ancien maire de Draveil et ancien
secrétaire d¹État, accusé de viol et d'agression sexuelles par des
collaboratrices, suscite colère et indignation. Ce sont les plaignantes
qui, en réalité, se sont retrouvées au banc des accusé-e-s. Quelle
victime osera désormais porter plainte contre son violeur alors que la
parole des femmes est à ce point discréditée?
Le récit est glaçant. Le président de la cour d'assises a interrogé
les femmes qui se déclarent victimes avec une violence insoutenable :
« Vous vous laissez déshabiller sans rien dire ? », « Vous aviez une
culotte ou un string ? ». Autant de questions imprégnées de la
culture du viol, culpabilisantes et déstabilisantes pour ces femmes. En
larmes, elles ont d'ailleurs dû sortir de la salle, tant elles étaient
submergées par l'émotion, la révolte, l'incompréhension, la honte
injustifiée.
Nous voyons bien qu'il persiste un grave problème dans la formation
des personnel.le.s de justice et de police. Alors que la parole se
libère et que les femmes osent porter plainte, elles se retrouvent
confrontées à des obstacles inadmissibles et à de nouvelles
violences, rendant ineffectif leur droit à disposer de leur corps.
En déclarant, grande cause nationale les violences faites aux femmes,
le Président de la République s'est engagé à agir. Nous attendons
donc de lui et de son gouvernement des actes, afin de mettre en ¦uvre
un plan d'urgence contre les violences sexuelles et sexistes, avec un
budget d'au moins un milliard d'euros et des formations immédiates pour
l'ensemble des personnel.le.s de justice et de police.
Laurence Cohen et Hélène Bidard,
Responsables nationales des Droits des femmes et du Féminisme du PCF,
Paris, le 18 décembre 2017.
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