Pour le défenseur des droits comme pour les acteurs de la solidarité, la circulaire ministérielle qui met fin à l'hébergement inconditionnel et instaure un "dispositif de suivi administratif robuste des personnes étrangères en hébergement d'urgence" s'inscrit dans une logique de traque des "sans papiers" visant à faire gonfler le chiffre des expulsions.
Le 9 décembre, plusieurs grands acteurs de l’accueil des migrants (Médecins du monde, Cimade, Emmaüs…) ont quitté la réunion où était censée leurs être présenté en avant-première une nouvelle circulaire coercitive, consignée par le ministre de l'intérieur, Gérard Collomb, et celui de la cohésion des territoires, Jacques Mézard, par laquelle le gouvernement veut déployer avec des « équipes mobiles », constituées d’agents de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) et des préfectures, pour faire des visites de contrôle dans les centres d’hébergement d’urgence. La circulaire de quatre pages note que l'absence de dispositif de recensement "contribue à la saturation de l'hébergement d'urgence généraliste".
Dans une déclaration commune ils affirment leur refus d’être complice du nouveau dispositif de « tri ».
Florent Guégen, directeur général de la Fédération des Acteurs de la Solidarité, voit cette circulaire comme "une déclaration de guerre" faite aux acteurs de la solidarité et considère qu'elle marque une rupture avec le principe d'acceuil inconditionnel qui a toujours guidé leur action.
Pour Clémence Richard, en charge de de la défense des étrangers menacés d'expulsion à la CIMADE, la circulaire, qui vient de parraitre, est à rapprocher d'une autre circulaire, datée du 20 novembre, qui demande aux préfets de « renforcer » leur lutte contre l’immigration irrégulière à partir des centres dédiés aux migrants, ainsi transformés en "pièges" pour les personnes sous le coup d'une procédure Dublin.
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