À 31 ans, la Palestinienne Maisa Abd Elhadi est l'actrice principale du film 3.000 nuits de Mai Masri. Elle y incarne une palestinienne détenue dans une prison en Israël. Rencontre avant sa tournée de promotion dans le Finistère.
Hier matin, à l'hôtel de l'Europe. Maisa Abd Elhadi descend gracieusement les marches. Toujours souriante et élégante, elle parle à tout le monde dans un anglais parfait tout en sirotant un café. Elle est venue à Morlaix pour présenter le dernier film dans lequel elle joue : 3.000 nuits, de Mai Masri, projeté à La Salamandre, hier soir.
Le renouveau du cinéma palestinien
« J'ai toujours voulu être actrice. Quand j'étais petite, j'ai vu Léon de Jean Reno, avec Natalie Portman, et j'ai su que je voulais faire du cinéma ». Elle a joué dans de nombreux films palestiniens comme « Habibi » de Suzan Youssef et « Dégradé » des frères Nasser. Dans le film « 3.000 nuits », elle incarne une femme palestinienne détenue dans une prison israélienne. « Quand on m'a présenté le projet du film, je mourais d'envie de jouer ce rôle. Cela devait être moi. Mais c'était aussi un défi parce que je n'ai pas le même caractère que le personnage », explique l'actrice de 31 ans.
Une actrice engagée
Née à Nazareth, dans ce qu'elle appelle « la Palestine occupée », Maisa Abd Elhadi a été particulièrement émue de l'accueil qui a été fait au film en Israël et dans les territoires palestiniens. « Lorsque le film a été projeté dans les territoires palestiniens, les gens pleuraient, parce qu'ils savent de quoi on parle. Ils le vivent au quotidien. Et certains Israéliens étaient aussi émus de voir ce que leur Etat inflige aux Palestiniens », se souvient-elle.
« Il y a de bonnes ondes à Morlaix »
Cette jeune actrice a été invitée à Morlaix par l'Association France Palestine Solidarité morlaisienne. Trois projections de « 3.000 nuits » , suivies d'un débat, ont été programmées. Maisa Abd Elhadi a donc commencé à découvrir le pays de Morlaix et ses habitants depuis quelques jours : « Je sens qu'il y a de bonnes ondes ici. Je pense que les gens vont être touchés par ce film car c'est un sujet qui peut parler à tout le monde. Mais ils vont aussi peut-être être surpris parce qu'ils vont voir un autre aspect du conflit israélo-palestinien ». Hier à Morlaix, elle sera ce soir au Grand Bleu à Carhaix et demain soir au Club de Douarnenez pour les autres projections-débats. À La Salamandre, le film restera à l'affiche jusqu'au 7 février.