Un enfant palestinien tué par des tirs de soldats israéliens
RTBF avec AFP, mercredi 20 juillet 2016
Un enfant palestinien de 12 ans a été tué mardi par des tirs de soldats israéliens lors d’affrontements dans une localité de Cisjordanie occupée proche de Jérusalem, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
"Mohiyeh al-Tabakhi, 12 ans, a été tué par des tirs de soldats de l’occupation dans la localité d’al-Ram", proche banlieue palestinienne de Jérusalem, séparée de la Ville sainte par le Mur construit par Israël, a indiqué en soirée un communiqué de ce ministère.
L’enfant a été touché à la poitrine par une balle caoutchoutée, au corps métallique, qui a provoqué un arrêt cardiaque, ont indiqué des sources médicales citées par l’agence officielle palestinienne Wafa.
Contactée par l’AFP, la police israélienne a affirmé avoir tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes sur des manifestants dans le secteur.
"Après avoir essuyé des jets de cocktails Molotov, les policiers ont utilisé des grenades lacrymogènes et assourdissantes pour disperser les manifestants", a déclaré à l’AFP la porte-parole de la police israélienne Luba Samri. "Il n’y a pas eu de tirs".
Depuis octobre, les violences dans les Territoires palestiniens et en Israël ont coûté la vie à 217 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais, selon un décompte de l’AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d’attaques, selon Israël. Les autres ont été abattus lors d’affrontements, de manifestations ou de bombardements israéliens sur la bande de Gaza.
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Comment qualifier une oppression coloniale qui place un grand nombre d'enfants dans un désespoir tel qu'ils ne voient qu'une manière de défendre leur dignité ou d'assouvir leur rage quand le vase déborde: lancer une attaque au couteau alors qu'ils ont toute chance de ne pas en sortir vivants?
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Lire aussi, consultée sur la lettre de diffusion de l'AFPS :
Un tribunal israélien condamne un enfant palestinien de 14 ans à 6 ans et demi de prison
Ma’an News, mardi 19 juillet 2016
Un tribunal militaire israélien a condamné dimanche Muawiya Alqa, âgé de 14 ans, à six ans et demi de prison, accusé d’une attaque au couteau à Jérusalem en novembre menée avec son cousin de 12 ans.
La sentence de Muawiya comprend également trois ans de probation avec une peine de prison automatique de dix mois en cas de violation de cette probation, et sa famille a été condamnée à payer une amende de 26 000 shekels (environ 6 100 €).
Cette sentence est conforme à l’accord de plaider-coupable atteint avec le procureur militaire israélien par l’avocat de Muawiya plus tôt ce mois-ci.
En novembre, Muawiya avait été inculpé de tentative de meurtre et de possession d’un couteau.
Les forces israéliennes avaient tiré sur le cousin de Muawiya, Ali Alqam âgé de 12 ans, et l’avaient blessé après qu’ils ont supposément poignardé et blessé un garde de sécurité israélien dans le tramway près de la colonie israélienne illégale de Pisgat Zeev au nord de Jérusalem.
Ali, qui a été touché au moins trois fois et a qui a dû subir une intervention chirurgicale pour retirer une balle de son ventre, est actuellement détenu dans un centre de rééducation pour mineurs puisque les autorités israéliennes ont décidé en avril de maintenir sa détention d’un an.
Pendant ce temps, Muawiya a été déplacé entre les prisons israéliennes du Russian Compound, de HaSharon, et de Megiddo.
Selon l’organisation Addameer pour les droits des prisonniers, 414 des 7 000 Palestiniens actuellement détenus dans les prisons israéliennes sont des mineurs. En mai, environ 104 de ces jeunes étaient âgés de moins de 16 ans.
La pratique israélienne généralisée de la détention d’enfants palestiniens, parfois dans les mêmes établissements pénitentiaires que les adultes, a été critiquée comme une violation de la Convention internationale sur les droits de l’enfant, ratifiée par Israël en 1991.
La convention stipule que « l’arrestation, la détention ou l’emprisonnement d’un enfant doit être conforme à la loi et qu’elle ne doit être utilisée que comme une mesure de dernier ressort et pour la plus courte période de temps nécessaire."
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