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18 avril 2024 4 18 /04 /avril /2024 07:00
Alexandre Courban, historien : « Dès son origine, l’Humanité transforme ses lecteurs en acteurs »

Le 18 avril 1904, Jean Jaurès créé l’Humanité. Entretien avec l’historien Alexandre Courban sur les éléments fondateurs d’un journal pas comme les autres, et singulièrement dans son rapport à son lectorat. 

La création de l’Humanité se produit dans un contexte historique particulier. Alexandre Courban, historien, auteur de L’Humanité de Jean Jaurès à Marcel Cachin (1904-1939) nous rappelle les enjeux politiques de ces premiers temps et les défis relevés. Ils détermineront une place singulière du journal dans le paysage médiatique, en donnant aux lecteurs un rôle important. 

Dans quel contexte et pourquoi le journal l’Humanité est-il fondé le 18 avril 1904 ? 

Quand Jean Jaurès se lance dans l’aventure de créer un quotidien national au cœur de l’hiver 1903-1904, la gauche politique française est divisée. D’un côté, le courant des « socialistes parlementaires » regroupés au sein du Parti socialiste français dominé par Jean Jaurès compte 37 parlementaires. De l’autre, les partisans de Jules Guesde, « les socialistes révolutionnaires », organisés au sein du Parti socialiste de France disposent de 12 élus. La marche vers l’unité qui se concrétisera officiellement en 1905 est difficile. Le lancement de l’Humanité participe de la mobilisation des forces politiques et syndicales du mouvement social dans sa diversité dans une perspective de transformation de la société. La parution du journal précède le congrès qui donne naissance au parti socialiste unifié ; ce qui ne sera pas sans conséquence par la suite. De facto, l’Humanité dispose d’une aura dans le peuple de gauche, grâce à Jean Jaurès mais pas seulement. 

Comment l’Humanité  établit-il très vite un rapport singulier avec son lectorat ? 

En lançant un appel aux lecteurs à soutenir le quotidien quand celui-ci traverse sa première crise en 1906, Jean Jaurès contourne d’une certaine manière les organes de direction des organisations. Leur contribution financière est essentielle à plus d’un titre : d’abord, parce que le soutien financier, quoique modeste dans certains cas, est réel ; ensuite, parce qu’il oblige le parti français à prendre position et à envisager des relations avec ce quotidien qui est – au départ – celui du citoyen Jaurès, et non pas celui du mouvement socialiste unifié. Par ailleurs, Jaurès imagine s’appuyer sur le réseau militant pour disposer d’un ensemble de correspondants particuliers à travers la France. Mais cela ne fonctionnera pas vraiment à ce moment-là. 

En quoi l’Humanité est-il à la fois un journal différent et un titre bien installé dans le pluralisme de la presse ?  

Quand l’Humanité parait pour la première fois en kiosque le 18 avril 1904, la presse quotidienne est dominée par quatre titres (le Petit Journal, le Petit Parisien, le Matin et le Journal) qui dominent le marché avec un tirage dépassant les 900 000 exemplaires jour pour chacun en 1908. Pour mémoire, le tirage de l’Humanité démarre à 130 000 exemplaires, tombe à 40 000 exemplaires à la fin de l’année 1906, puis remonte progressivement à partir de 1907 pour dépasser les 100 000 exemplaires en 1913. L’Humanité s’installe donc lentement dans le paysage de la presse quotidienne nationale. Le journal participe pleinement au pluralisme, permettant au courant politique qui vise visant à la transformation de la société de contribuer au quotidien et de peser sur les débats politiques selon un rythme régulier. 

Quels sont, selon vous, les traits marquants mais aussi les évolutions du projet éditorial et rédactionnel de l’Humanité durant ses 120 ans d’existence ?  

Vaste question… L’une des caractéristiques du projet de l’Humanité est de transformer ses lecteurs en acteurs. Par exemple, l’Humanité développe durant l’entre-deux-guerres un réseau de correspondants qui permette au journal de rendre compte au plus près de la réalité de « la lutte de classe au jour le jour » pour reprendre une expression de Marx. Ces éléments toujours pour selon Marx sont « la matière historique et renouvelée quotidiennement » dont le mouvement se nourrit. Par la suite, l’Humanité encourage un réseau de correspondants photos ; ce qui permet au quotidien de disposer d’images à la fois rares et inédites, comme « vu de l’intérieur ». Ces propositions sont d’une grande modernité. De mon point de vue, elles s’inscrivent dans l’éducation populaire. C’est-à-dire que l’action et l’analyse sont intimement mêlées dans une perspective émancipatrice. Par ailleurs, l’Humanité accorde – depuis le début – une part importante aux questions culturelles, donnant à lire durant l’entre-deux-guerres des romans inédits, comme A l’Ouest rien de nouveau de Erich Maria Remarque, ou encore suivant avec attention la situation des artistes dans leur diversité, qui sont aussi des travailleurs.

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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 13:54

Monsieur le vice-président du Sénat, cher Pierre Ouzoulias,

Mesdames, Messieurs les parlementaires,

Madame la Secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail, chère Sophie Binet,

Mesdames, Messieurs les présidents d'association,

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes rassemblés ici, rue de Plaisance, devant ce lieu où, clandestins, Missak et Melinée Manouchian vécurent au plus dur de la guerre. Une petite rue toute simple, comme il y en a tant dans notre pays, une rue où frémissait un amour, une rue où grandissait un espoir, celui, formidable, de la Résistance à l'oppresseur et du triomphe de la liberté.

Nous sommes ici pour rendre hommage à cet homme, Missak Manouchian et à cette femme, Mélinée Manouchian ; à leurs frères et à leurs sœurs de combat : Celestino, Olga, Joseph, Georges, Rino, Thomas, Maurice, Spartaco, Jonas, Emeric, Léon, Szlama, Stanislas, Cesare, Armenak, Marcel, Roger, Antoine, Willy, Amedeo, Wolf, Robert et les dizaines de milliers d'autres, ceux qui furent arrêtés plus tôt, ceux qui furent arrêtés ensuite, ceux qui furent déportés et qui ne revinrent jamais, ceux qui survécurent. Tous ces hommes et ces femmes, nés ici ou ailleurs, qui coururent tous les risques pour que nous vivions libres et debout. En pleine humanité.

Dans sa dernière lettre à Mélinée, Missak Manouchian écrivait : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »

Regarde, Missak. Combien tu avais raison. À travers Mélinée et à travers toi, c'est toute la mémoire de tes camarades, de Joseph Epstein, des FTP-MOI que la Nation salue avec infinie reconnaissance. Celle de tous ces étrangers, Polonais, Roumains, Italiens, Arméniens, ces athées, ces croyants, ces juifs, ces agnostiques, francs-maçons, unis pour défendre leur liberté, la liberté, celle de la Grande Révolution, celle de la République contre la nuit fasciste.

Cher Missak, dans cette cohorte fraternelle qui croyait si fort à l'unité du genre humain, à l'égalité des hommes et à l'universalité de leurs droits, je veux avoir un mot particulier de tes camarades juifs : il y avait si peu de juifs dans la France de cette époque ; ils furent pourtant si nombreux à tes côtés malgré la haine plus féroce encore qu'ils devaient affronter à travers l'entreprise génocidaire nazie et ses fidèles soutiens vichystes français. Avec toi, avec tous, au sein du PCF, ils étaient au combat pour la liberté, pour l'égalité, pour la grande fraternité humaine.

À travers toi, Missak, c'est l'étranger, l'Arménien amoureux de la France des Lumières, de Hugo et Rolland que nous célébrons. C'est le poète amoureux des mots, autant que de la Révolution française.

Cette fascination, Mélinée la décrira plus tard : « Paris, ce nom évoquait en lui tout un univers de choses possibles, d'espérances vécues, de rêves réalisables. Il se répétait les noms de Marat, Robespierre, Danton, Saint-Just, les grands encyclopédistes qui avaient été les prophètes et les artisans de la grande Révolution. »

Telle était la France dont tu rêvais et qui nous anime encore aujourd'hui.

Avec tes camarades, vous aviez toutes et tous l'internationalisme chevillé au corps. Un sens aigu de l'humanité, qui te fit proclamer, quelques heures avant de mourir sous les balles allemandes : « Je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit. [...] Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre, qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... »

Bonheur, ce mot de Saint-Just qui court, intact, jusqu'à tes lèvres, à quelques heures de la mort et nous pousse encore aujourd'hui.

Menuisier à La Seyne puis ouvrier chez Renault, Missak, tu partageais la vie des travailleurs étrangers en France ; celle de la classe ouvrière.

Tu en explores la belle fraternité, la solidarité entre ouvriers français et étrangers face aux concurrences attisées par le patronat. Tu affrontes aussi la xénophobie, le racisme, qui montent comme une mer terrible avec la crise des années 30 avant de devenir idéologie d'État avec l'arrivée de Pétain au pouvoir.

Dans ton poème «Restons éveillés», dédié «aux travailleurs immigrés », tu soulignes à quel point ceux-ci doivent se prémunir en permanence contre le poison des haines raciales. Prenons garde de ne pas oublier ce message.

L'affiche rouge, les FTP MOI. 20 et 3 étrangers et nos frères pourtant.

Il en fallait du courage à ces partisans pour entreprendre une guérilla en plein Paris, notamment en cette année 1943, quand le rapport des forces dans la capitale leur était si défavorable.

Ils étaient jeunes et rien ne les destinait à la guerre.

Je pense à ceux de ma région que nous honorons tous les ans, à la même période, l'italien Eusébio Ferrari, jeune résistant communiste de 22 ans abattu à Anzin avec ses camarades, le polonais Tadeus Cichy et le français René Denys. Leur premier fait d'arme fut d'accrocher en haut d'un pylône électrique un drapeau rouge sur lequel est écrit : « Courage et confiance, nous vaincrons ». C'était le 30 juin 40, quelques jours après l'appel de De Gaulle et Tillon.

Plus tard, ils furent à l'origine d'une attaque à Lille au cours de laquelle deux officiers allemands furent tués.

A Paris, dans le Nord, à Marseille, dans les Cevennes, partout en France, une jeunesse résistante s'est levée.

Ces jeunes hommes, ces jeunes femmes, épris de justice, farouches partisans de la paix et du respect de la dignité humaine se voyaient avant tout comme les soldats d'une armée de Libération de la France. Ils n'étaient pas animés par la haine.

À ce titre, le combat dans la Résistance ne s'est jamais confondu avec du terrorisme, avec des attaques contre des civils, des femmes, des enfants, qu'ils soient Français ou même de nationalité allemande.

Ils avaient un sens aigu de l'humanité et de leur engagement, y compris jusque dans les choix de leur cible, quand bien même les crimes nazis furent parmi les pires que l'Humanité ait connus.

Cette humanité préservée au cœur de l'horreur n'a pas empêché les Allemands de les qualifier, eux, ces Résistants, ces soldats de la liberté et du bonheur, de « terroristes », de « dangereux communistes », de « juifs », tous ces mots ayant la même valeur d'insulte dans la langue nazie.

Je veux aussi parler de Mélinée Manouchian qui t'accompagne ce jour, au Panthéon. Je veux, à travers elle, saluer le rôle des femmes dans la Résistance et dans les FTP-MOI. C'est Olga Bancic, cette Roumaine au courage infini, qui traque et livre des armes au groupe Manouchian, dont celle qui tue le colonel SS Julius Ritter. C'est aussi Cristina Boïco qui repère les dignitaires nazis, identifie leur adresse, leurs horaires de départ, de retour, donne toutes les informations qui permettent les coups d'éclat qui retentissent dans tout le pays. Olga et Cristina donnent au peuple cet espoir sans lequel il n'y a pas de combat. Les résistantes tinrent tous les rôles. Elles vécurent toutes les répressions. Car les nazis ne les épargnèrent pas, ces femmes, arrêtées, déportées, décapitées. Elles méritent toute la reconnaissance de la Nation.

Mes chers amis, mes camarades, si nous saluons aujourd'hui le soldat Manouchian, nous sommes aussi fiers de l'appeler camarade. C'est un si joli nom, camarade.

Car dans dans la France des années trente, celle des ligues factieuses mais aussi celle du Front populaire, Missak Manouchian fait le choix de l'antifascisme et de la démocratie. Il fait le choix de rejoindre le Parti communiste.

C'est dans le fond de son histoire, dans l'espoir de ce combat communiste, qu'il se forge une conscience politique à même de le tenir debout quand l'Occupation survient.

Cette trajectoire, il la partage avec tant de militantes et de militants communistes. C'est pourquoi cette entrée au Panthéon, je la vis comme un honneur mais aussi comme une réparation. Pour elles toutes. Pour eux tous.

Un honneur car elle rend hommage, enfin, à ce peuple travailleur, à ce monde du travail, à ces hommes et femmes qui, sans distinction d'origine, de couleur, de religion, firent le choix de s'unir contre l'occupant. Que le PCF soit représenté par Missak Manouchian, l'ouvrier, le poète, l'arménien, le communiste est un immense honneur pour nous. Une fierté.

C'est une réparation aussi car la Résistance communiste était jusqu'ici comme tenue en lisière des hommages républicains. Malgré tous les combats, malgré tous les morts. Enfin, aux cotés de Jean Zay, Germaine Tillon, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Simone Veil, Jean Moulin, Josephine Baker, les communistes, morts pour la France, retrouvent la place qui est la leur dans l'histoire de la Nation.

Nous sommes fiers d'avoir participé à la libération de la France, d'avoir contribué à l'union des mouvements de résistance et à la création du Conseil national de la Résistance. Avec Jean Moulin, le gaulliste, avec Robert Chambeiron, l'ami de Pierre Cot, le ministre radical du Front populaire, avec Louis Saillant, le syndicaliste, le socialiste, avec Gaston Tessier, le catholique, avec tant d'autres, nous dessinions, dans la pénombre de la clandestinité, la France nouvelle à naître.

Nous sommes fiers de notre camarade Pierre Villon, celui qui a proposé ce texte qui va devenir, avec l'apport de tous, le programme de la Résistance tout entière : les Jours heureux.

Car l'engagement héroïque de ces hommes et de ces femmes a été nourri par le formidable espoir placé dans la construction de ce programme incroyablement ambitieux, qui imaginait la France dans laquelle ils rêvaient de vivre alors que le pays était encore occupé. Quelle audace fallait-il pour réaliser cela tout en étant pourchassé.

Merci à toutes celles et tous ceux, militants et élus communistes, citoyens de progrès, historiens, d'Albert Ouzoulias au lendemain de la guerre, à Pierre Ouzoulias, son petit-fils et sénateur, tous ceux qui ont amené le Président de la République à prendre cette juste et grande décision. Et je l'en remercie.

Merci à Eluard, Aragon, Ferré, à tous ces artistes qui ont écrit et chanté la légende.

Merci à Henri Krasucki, déporté lui-même et aux dirigeants de la CGT d'avoir toujours fait vivre cette mémoire, aux côtés des communistes, de ces militants qui, tous les ans depuis 1944, honorent leur mémoire.

Oui, Missak, Mélinée, vous avez tant mérité l'hommage de la nation française.

La France est votre pays. Qu'elle est belle quand elle a vos visages, le visage de l'amour, de la vie, de la liberté. Le visage de l'humanité en plein soleil.

 

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22 février 2024 4 22 /02 /février /2024 06:07
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
A Brest, ce 21 février, on célébrait la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
 
La date de ce mardi 21 février 2024 restera gravée par l'entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, héros et héroïne de la Résistance durant la Seconde Guerre Mondiale. A côté de leur caveau au sein de la nécropole républicaine, sont aussi inscrits en lettre d'or le nom des 22 communistes arméniens FTP-MOI et celui de Joseph Epstein, chef des FTP-MOI, toutes et tous fusillés par les nazis au Mont-Valérien en 1944. 80 ans plus tard, cette panthéonisation marque la juste reconnaissance de la Nation à la Résistance communiste et étrangère, à son apport dans l'histoire nationale de notre pays.
Aux côtés des organisations politiques et syndicales, dont le PCF, le MJCF et la CGT, des associations patriotiques, du député de la circonscription de Brest centre et de plusieurs collègues élus et élues de la majorité municipale, les élus communistes de Brest et du Relecq-Kerhuon étaient présents au rassemblement organisé ce mercredi midi  à Brest au Monument aux Morts pour rendre hommage à l'engagement héroïque des Manouchian, résistant et résistante communiste, militant et militante internationalistes et antifascistes.
Une cérémonie d'hommage émouvante ponctuée de discours, chant et lecture, qui s'est conclue par le dépôt d'une gerbe et de roses.
Au travers ces gestes mémoriels essentiels, c'est une certaine idée de la France, celle des Droits de l'Homme, celle d'un projet politique d'émancipation et universel hérité de la Révolution et des Lumières, celle d'une France de l'accueil, qui est aujourd'hui consacré.
 
Plus de cent personnes à l'hommage brestois en l'honneur de Missak et Mélinee Manouchian, de leur entrée au panthéon et plus généralement en hommage au combat pour la Libération nationale et contre le nazisme et Vichy des combattants communistes étrangers des FTP MOI.
Un très bel hommage organisé par la section PCF de Brest et où sont venues plusieurs personnalités politiques (Jean-Charles Larsonneur le député de Brest, Pierre-Yves Cadalen de la FI), syndicales, associatives, des militants de la JC et du PCF, de la CGT, d'autres organisations de gauche, que nous remercions pour leur présence.
Jean-Paul Cam, pour la section PCF de Brest, Ismaël Dupont pour la fédération PCF du Finistère, Taran Marec pour la Jeunesse Communiste, Fabienne Bodin pour la CGT ont pris la parole. Guy Abgrall a lu la lettre a Mélinee et Hervé Thomas a magnifiquement chanté l'Affiche Rouge, la chanson de Ferre avec les paroles des Strophes pour se souvenir d'Aragon.
 
Photos groupe des élus communistes de Brest - et Ismaël Dupont
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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 20:47
Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Pierre-Yvon Boisnard - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Photo Daniel Laporte - Hommage à Missak et Mélinée Manouchian Morlaix 21 février 2024

Hommage à Missak et Mélinée Manouchian et aux combattants de la Résistance des FTP MOI et du parti communiste et des jeunesses communistes à Morlaix place Rol Tanguy à la gare de Morlaix à l'occasion de l'entrée de Missak et Melinee Manouchian au Panthéon, qui accueille pour la première fois des ouvriers et des personnalités communistes en son sein.

Un moment d'une grande intensité avec Roger Heré chantant l'affiche rouge avec sa voix magnifique, Patricia Paulus lisant la lettre à Mélinee, les discours de Marc Corbel pour la CGT, de Daniel Ravasio pour la section PCF pays de Morlaix, de Taran Marec pour les jeunesses communistes du Finistère, et celui d'Ismaël Dupont sur l'histoire du groupe Manouchian et des FTP Moi pour le PCF Finistère.

Merci à tous les participants à ce bel hommage, notamment nos camarades du PCF Carhaix Huelgoat et des Jeunesses communistes et à Pierre-Yvon Boisnard et Daniel Laporte pour leur reportage photo.

Une cinquante de personnes était présente à cet hommage qui s'est terminé en déposant une gerbe et des fleurs en l'honneur de Missak et Mélinée Manouchian et en chantant la Marseillaise et l'Internationale.

 


Morlaix le PCF rend hommage à Missak et Mélinée Manouchian mercredi 21 février 2024 - photos Pierre-Yvon Boisnard
https://youtu.be/KgC7zzFEK0k

« Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes

Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants

L'affiche qui semblait une tache de sang

Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles

Y cherchait un effet de peur sur les passants »

 

Sur l’AFFICHE ROUGE de la Propagande Nazie, au-dessus des images d’attentats, d’un corps criblé de balles, de déraillements, et d’armes censées identifier les résistants à des criminels, les visages et les noms de dix camarades arrêtés à la mi-novembre 1943.

 

Dix sur vingt-trois du groupe Manouchian qui furent condamnés à mort, dont 21 exécutés avec Missak, leur commandant militaire, le 21 février 1944, au Mont Valérien, il y a 80 ans, jour pour jour.

 

A l’affiche en haut, de gauche à droite:

 

Szlama Grzywacz : 35 ans, juif polonais, de Wolomin, communiste depuis 1925, qui logeait chez les Krasucki avant guerre, de la même ville que la famille de Henri Krasucki.

 

Thomas Elek : 20 ans, juif hongrois, né à Budapest, dans une famille d'intellectuels communistes qui émigre en France en 1930. Il quitte le lycée Louis Le Grand pour s’engager dans la Résistance en 1941.

 

Wolf Wajsbrot: 19 ans, juif polonais né à Krasnik. Apprenti mécanicien engagé dans les FTP-MOI en 1942.

 

Robert Witchitz, 20 ans, né dans le département du Nord, d’une famille juive polonaise. Le jeune homme milite à la Jeunesse communiste et travaille comme ajusteur.

 

Moska ou Maurice Fingercweig dit "Marius". Né à Varsovie en 1923. Ouvrier tapissier, militant de la Jeunesse communiste, il s'engage dans le 2e détachement juif des FTP-MOI et prend part à des actions armées.

 

Son père et ses deux frères sont morts en déportation.

 

Plus bas :

 

Joseph Boczov: 38 ans. Juif hongrois, c’est un chimiste, spécialiste des explosifs. Communiste depuis longue date, ancien des Brigades Internationales, il devient chef du détachement FTP-MOI, qui se spécialise dans le déraillement de trains transportant des troupes et du matériel de guerre allemands.

 

A sa droite :

 

Spartaco Fontano, 22 ans, fils d’antifascistes italiens réfugiés en France après sa naissance. Il interrompt ses études à l’École des arts et métiers en 1942 pour rejoindre les FTP.

 

A son père, sa mère, sa sœur, il écrit : « Ma mort n’est pas un cas extraordinaire, il faut qu’elle n’étonne personne et que personne ne me plaigne, car il en meurt tellement sur les fronts et dans les bombardements qu’il n’est pas étonnant - que moi, un soldat, je tombe aussi. »

 

 

Célestino Alfonso, 28 ans, menuisier, espagnol, responsable des Jeunesses Communistes à Ivry, Combattant et commissaire politique dans les Brigades Internationales où il a dû croiser notre Henri Tanguy, devenu Rol-Tanguy suite à la mort de son copain Rol pendant la Guerre d’Espagne.

 

« La mort n’éblouit pas les yeux des partisans », le vers des Strophes pour ce souvenir d’Aragon, poème chanson sous le nom de l’Affiche Rouge avec Léo Ferré, s’applique si bien à sa dernière lettre de condamné à mort, écrite le 21 février 1944 à ses parents, ses frères et sœurs, sa femme et son fils :

 

« Je ne suis qu'un soldat qui meurt pour la France.

Je vous demande beaucoup de courage comme j'en ai moi-même: ma main ne tremble pas, je sais pourquoi je meurs et j'en suis très fier.

Ma vie a été un peu courte, mais j'espère que la vôtre sera plus longue.

Je ne regrette pas mon passé, si je pouvais revivre, je serais encore le premier. »

 

et Marcel Rajman, 21 ans, juif polonais, ouvrier du textile, tricoteur, jeune communiste engagé dans la Résistance depuis le début de l’occupation dans les « Bataillons de la Jeunesse » sous la direction d’Albert Ouzoulias, qui écrit ses paroles étranges et pleines d’euphorie à sa mère dans sa dernière lettre, lui l’auteur de « 13 attentats » de la Résistance (mettons des guillemets), et de l’exécution du Patron SS du STO Julius Ritter :

 

« Excuse-moi de ne pas t’écrire plus longuement, mais nous sommes tous tellement joyeux que cela m’est impossible quand je pense à la peine que tu ressens. Je ne puis te dire qu’une chose, c’est que je t’aime plus que tout au monde et que j’aurais voulu vivre rien que pour toi. Je t’aime, je t’embrasse, mais les mots ne peuvent dépeindre ce que je ressens. »

 

Sa maman sera gazée à Auschwitz.

 

Et enfin

 

Missak MANOUCHIAN, arménien, qui signe sa dernière lettre à Mélinée, son orpheline bien aimée, une lettre signée « Manouchian, Michel ».

 

Missak le poète, l’animateur d’une revue culturelle et politique arménienne, Zangou, l’ouvrier, l’amoureux, le militant communiste infatigable depuis 1934, le rescapé du Génocide arménien, qui a grandi dans des orphelinats, en Syrie et au Liban, avant d’arriver en France, à Marseille, à 18 ans, comme son amour, Mélinée Soukémian, née à Constantinople (Istanbul) et ayant été éduquée dans des orphelinats à Smyrne, et à Thessalonique et Corinthe en Grèce, après le massacre de ses parents dans le Génocide de 1915, qui coûta la vie à 1,200 000 Arméniens au moins.

 

Avec eux, et ils ne figurent pas sur l’Affiche Rouge, furent arrêtés, jugés, et  moururent:

 

Roger Rouxel, ouvrier tourneur, 18 ans, réfractaire du STO

 

Georges Cloarec, 21 ans, d’origine bretonne, mais né en Eure-et-Loir, ouvrier agricole, refractaire du STO

 

Rino della Negra, 21 ans, footballeur talentueux du Red Star né dans le Pas-de-Calais et d’origine italienne

 

Jonas Geduldig, juif polonais, ancien des Brigades Internationales, 25 ans

 

Emeric Glasz, juif hongrois, mécanicien, 22 ans

 

Léon Goldberg, juif polonais, 20 ans

 

Stanislas Kubacki, bûcheron communiste polonais, ancien des Brigades Internationales, 36 ans

 

Cesare Luccarini, italien, 22 ans

 

Antonio Salvadori, ouvrier du bâtiment, 23 ans

 

Amadeo Ussiglio, terrassier carreleur, 32 ans

 

Willy Schapino, juif polonais, 33 ans

 

Arpene Tavitian, arménien soviétique, 49 ans, l’aîné du groupe.

 

Et la belle Olga Bancic seule femme du groupe Manouchian des 23, même si les femmes étaient très nombreuses dans la FTP MOI, dont beaucoup d’autrichiennes, de polonaises, de tchèques, de hongroises, de roumaines germanophones, qui faisaient du renseignements et un travail de propagande auprès des troupes d’occupation.

 

Elle fait partie du groupe des 23 de Manouchian, mais n’a pas fusillée le 21 février 1944 contrairement à ses camarades mais est décapitée le jour de son trente-deuxième anniversaire, le 10 mai 1944 en Allemagne, à Stuttgart, après avoir été affreusement torturée.

 

Olga Bancic est une juive roumaine née en 1912 en Bessarabie, alors province russe, ouvrière et communiste depuis ses 16 ans, qui fut arrêtée et maltraitée par la dictature fasciste en Roumanie avant d’arriver en France et de reprendre le combat avec la MOI, le PCF, et la Résistance.

 

Sous le pseudonyme de « Pierrette », elle était chargée de l’assemblage des bombes et des explosifs, de leur transport et de l'acheminement des armes avant et après les opérations. Elle a ainsi participé indirectement à une centaine d'attaques contre des allemands et des collaborateurs.

 

A sa fille Dolorès, appelée ainsi en hommage à la passionaria Dolores Ibarruri, elle écrit :

 

« Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour. J’ai toujours ton image devant moi. »

 

On ne peut pas ne pas citer non plus Joseph Epstein, communiste juif polonais, "Colonel Gilles, arrêté avec Missak Manouchian à la sortie de la gare d’Evry Petit-Bourg le mardi 16 novembre 1943. C’était le grand chef politique des FTP-MOI.

 

Le 16 novembre 1943, 68 partisans FTP-MOI sont arrêtés par la police française, ses brigades spéciales et renseignements généraux, qui les traquaient depuis des mois.

 

En tout, en quatre rafles l’année 1943, 200 résistants de la FTP MOI auront été arrêtés en région parisienne entre mars et début décembre. L’organisation combattante qui organisait des attentats à Paris est très affaiblie et la lutte armée dans la capitale ne reprendra vraiment qu’au moment de l’insurrection.

 

Cette histoire vient de loin :

 

Les résistants d’origine étrangère engagés dans les FTP MOI pour beaucoup fuient des pays où ils ont été persécuté par le racisme, l’antisémitisme, le fascisme, et lui ont parfois mener la guerre aussi, une guerre qu’ils reprennent en France. Avant d’être des patriotes français, ce sont des antifascistes, des communistes, des militants internationalistes, des révolutionnaires. Leur combat est politique au sens plein.

 

Manouchian meurt sans « haine en lui contre le peuple allemand » comme il l’écrit dans sa lettre à Mélinée parce qu’il est anti-nazi et pas anti-allemand. Il est pour l’union des travailleurs et des peuples dans un objectif de révolution et d’émancipation sociale et humaine. Voir des nationalistes d’extrême-droite héritiers de la collaboration s’associer à l’hommage national à Missak et Mélinée Manouchian, deux militants qui ont sacrifié leur vie à combattre ces idées racistes et xénophobes, et autoritaires, est un scandale !

 

Beaucoup des militants FTP-MOI ont milité dans un PCF et une JC alors que les militants communistes étaient traqués, arrêtés, après la Pacte Germano-Soviétique, avant même l’installation de Vichy, puis après la débâcle, les communistes étant la cible privilégiée de Vichy avec les Juifs et les Franc-maçons. Cela a été le cas du jeune Guy Môquet, livré ensuite aux allemands comme « otage » subversif et interné politique et fusillé à Châteaubriant le 22 octobre 41.

 

La MOI - Main d’œuvre Immigrée - est une des structures créée par le PCF dans les années 1920 (d'abord sous le nom de Main d’œuvre étrangère) pour organiser par groupe de langues les ouvriers immigrés appelés en nombre pour la reconstruction de la France après la première guerre mondiale.

 

La MOI dépendait directement de la direction centrale du PCF et visait à faire progresser son influence dans le prolétariat d'origine étrangère afin de favoriser les objectifs révolutionnaires et d'émancipation.

 

Dans la clandestinité, la MOI joue un rôle important dans la participation des immigrés et étrangers - juifs persécutés et entrés dans la clandestinité et la résistance, anciens des Brigades internationales, arméniens, exilés antinazis allemands et autrichiens, prisonniers de guerre soviétiques - à la Résistance.

 

La MOI a également édité en France une presse en langue étrangère et de nombreuses publications communautaires et antiracistes.

 

A partir de l’été 1941, sur la base d’une Organisation Spéciale et d’un entraînement militaire déjà donnés à des Jeunesses Communistes clandestins, le Parti communiste s’engage dans la lutte armée contre l’occupant nazi et ses collaborateurs à Paris et dans tout le pays. Le signal de ce déclenchement de la lutte armée contre l’occupant est donné sur le sol de France par Pierre Georges, Colonel Fabien, quand il tue l’officier de marine Allemand Moser à la station Barbès-Rochechouart en août 1941 pour venger à la fois les crimes abominables de l’armée nazie en Union Soviétique et l’exécution de ses camarades de la jeunesse communiste, Henri Gautherot et Samuel Tyszelmann, fusillés le 19 août 1941 par les Allemands suite à la manifestation patriotique du 11 août 1941.

 

Auparavant les communistes, et singulièrement les communistes juifs de la FTP MOI avaient dénoncé les rafles dites du billet vert des juifs étrangers d’Ile-de-France en mai 1941 – plus de 4000 juifs étrangers raflés et qui iront presque tous en déportation à Auschwitz quelques mois plus tard.

 

Et beaucoup de jeunes ouvriers juifs, notamment originaires d’Europe centrale et de l’est, ont à ce moment rejoint la rejoint la Résistance communiste.

 

Et parmi les 522 otages fusillés d'août 1941 à juin 1942 par les Allemands, 124 étaient juifs, soit 20%, et la plupart étaient communistes. Parmi ces résistants juifs MOI figuraient notamment le père du chanteur Jean-Jacques Goldman, Albert Goldman.

 

Les MOI comptent environ 300 militants d’origine juive étrangère, mais aussi de nombreux italiens, espagnols, polonais, et arméniens, etc.

 

Ce sont ces résistants d’origine étrangère organisés dans l’action directe contre l’occupant et ses collaborateurs par le Parti Communiste qui sont honorés par la Nation avec l’entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon, Mélinée décédée en 1989 à qui l’on doit la publication des œuvres poétiques de Missak Manouchian qui était une grande âme « ivre de liberté » et d’amour en même temps qu’un grand Résistant, le premier honoré d’une entrée au Panthéon parmi d’autres résistants communistes qui auraient pu y prétendre aussi :

 

Marie-Claude Vaillant Couturier, Martha Desrumaux, Danielle Casanova, Rol-Tanguy, Henri et Cécile, Guy Môquet, Croizat, Marcel Paul, etc. Cela viendra peut-être un jour. Il ne faut désespérer.

 

En tout cas c’est un oubli et une injustice réparés, celui infligés au combat des communistes pour le progrès humain et social en France, se traduisant par de grandes conquêtes sociales (La Sécurité Sociale et les retraites par répartition, les congés payés, la limitation du temps de travail, les services publics, EDF, le statut de la fonction publique), un héritage que tente de détruire et d’effacer le président Macron et l’idéologie néo-libérale qu’il sert, comme celui de la tradition d’accueil de notre pays, et du droit d’asile, battu en brèche par la récente loi immigration.

 

C’est ce qui rend cet hommage à Missak et Mélinée Manouchian si important, au moment où la peste brune, le racisme et la guerre reviennent dans le monde, en Europe, et où l’extrême-droite est banalisée et plus forte que jamais en France.

 

« Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement ». écrivait Manouchian dans sa dernière lettre. Soyons dignes de lui et de son sacrifice !

 

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère.

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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 07:09
Mélinée Soukémian est née le 13 novembre 1913 dans une famille de fonctionnaires hauts gradés de l'administration ottomane des Postes de Constantinople. Elle a 3 ans quand ses parents arméniens sont massacrés par les Turcs dans le cadre du plan organisé de génocide en 1915 qui a fait près plus d'un million de victimes arméniennes. Orpheline, elle est recueillie avec Armène sa soeur, d'un an de plus qu'elle, dans une mission protestante de Smyrne, sur la mer Egée (Izmir), puis transportée après la guerre Greco-Turcs se traduisant par de nombreux massacres et des épurations ethniques en Grèce d'Europe à Thessalonique et à Corinthe, dans un orphelinat. Le 14 octobre 1926, grâce au comité américain su Secours arménien et syrien, Mélinée et sa soeur Armène arrivent à Marseille.

Mélinée Soukémian est née le 13 novembre 1913 dans une famille de fonctionnaires hauts gradés de l'administration ottomane des Postes de Constantinople. Elle a 3 ans quand ses parents arméniens sont massacrés par les Turcs dans le cadre du plan organisé de génocide en 1915 qui a fait près plus d'un million de victimes arméniennes. Orpheline, elle est recueillie avec Armène sa soeur, d'un an de plus qu'elle, dans une mission protestante de Smyrne, sur la mer Egée (Izmir), puis transportée après la guerre Greco-Turcs se traduisant par de nombreux massacres et des épurations ethniques en Grèce d'Europe à Thessalonique et à Corinthe, dans un orphelinat. Le 14 octobre 1926, grâce au comité américain su Secours arménien et syrien, Mélinée et sa soeur Armène arrivent à Marseille.

La lettre à Mélinée - 21 février 1944: Naissance d'un mythe
Le jour de son exécution, le 21 février 1944, Missak Manouchian écrit à sa femme Melinée une lettre bouleversante dont la postérité a beaucoup fait, en même temps que l'instrumentalisation publique par les nazis de leur arrestation et de leur procès et par l'Affiche Rouge, pour sa célébrité posthume:
 
Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
 
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m’étais engagé dans l’Armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération.
Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine.
Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.
Manouchian Michel
 
P.S. J’ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène.
 
Cette lettre bouleversante est à l'origine du poème d'Aragon 11 ans plus tard "Strophes pour se souvenir" dans "Le Roman inachevé".
 
Le Parti communiste, au lendemain de la Libération, mit peu en avant l’action des FTP-MOI. Mais, en 1955, à l’occasion de l’inauguration d’une rue du groupe Manouchian dans le XXe arrondissement de Paris, le PCF demanda à Louis Aragon, "poète national de la Résistance" et un des plus célèbres artistes communistes français avec Pablo Picasso et Paul Eluard, mort trois auparavant, d’écrire un poème, Strophes pour se souvenir, devenu l’Affiche rouge, œuvre qui acquit une grande notoriété lorsqu’elle fut magnifiquement mise en musique et interprétée par Léo Ferré en 1961.
 
Strophes pour se souvenir
Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant.
 
Louis Aragon, Le Roman Inachevé

Mélinée Soukémian est née le 13 novembre 1913 dans une famille de fonctionnaires hauts gradés de l'administration ottomane des Postes de Constantinople. Elle a 3 ans quand ses parents arméniens sont massacrés par les Turcs dans le cadre du plan organisé de génocide en 1915 qui a fait près plus d'un million de victimes arméniennes. Orpheline, elle est recueillie avec Armène sa soeur, d'un an de plus qu'elle, dans une mission protestante de Smyrne, sur la mer Egée (Izmir), puis transportée après la guerre Greco-Turcs se traduisant par de nombreux massacres et des épurations ethniques en Grèce d'Europe à Thessalonique et à Corinthe, dans un orphelinat. Le 14 octobre 1926, grâce au comité américain su Secours arménien et syrien, Mélinée et sa sœur Armène arrivent à Marseille. Elle suit une école de dactylo à Marseille puis au Raincy, en région parisienne. Elle s'installe dans le 2e arrondissement de Paris. Ses propriétaires, amis et protecteurs sont des parents de Charles Aznavour, alors Shahnourh Aznavourian, un petit protégé de Missak et Mélinée Manouchian qui vont accompagner ses premiers contacts avec la chanson. Majeure en 1934, elle a le statut d'apatride et relève de l'Office des réfugiés arméniens. Missak et Mélinée tombent amoureux l'un de l'autre en 1935, après s'être rencontrés en 1934. Ils sont tous les deux communistes, viscéralement antifascistes, membres de la HOG, le comité de secours pour l'Arménie, et de la MOI (Main d’œuvre étrangère du Parti communiste, avec ses groupes de langues). Il vit au 79 rue des Plantes à Paris et elle rue Louvois dans le 2e arrondissement. Il a 28 ans, est "beau comme une statue grecque" assure Mélinée, elle en a 22. Leur mariage est célébré le 22 février 1936, l'année du Front Populaire, tout un symbole. En 1937, Missak et Mélinée Manouchian accompagnent les deux enfants Aznavourian, Aïda et Charles à un radio-crochet de la place Pigalle, et le futur Charles Aznavour, 10 ans, termine premier en imitant le style de Maurice Chevalier !!! Aïda, seconde!  Le 26 septembre 1939, Missak est arrêté avec d'autres militants communistes suite au Pacte Germano Soviétique, transporté à la prison de la Santé. Le 7 octobre, il est relâché contre une promesse de mobilisation volontaire dans l'armée comme 83 000 étrangers engagés volontaires. Il rejoint sa caserne à Colpo dans le Morbihan, près de Vannes. Pendant ce temps, la police continue à traquer les communistes, et Mélinée, doublement suspecte en tant qu'étrangère, citoyenne de seconde zone (elle n'a par exemple pas le droit de recevoir un masque à gaz) et communiste, est contrainte de détruite de nombreux documents compromettants sur les activités de la HOG et des communistes arméniens.  En juin 1940, à la débâcle puis la démobilisation, Missak est affecté de manière autoritaire à l'usine Gnome et Rhône d'Arnage, dans la Sarthe, sous le contrôle des autorités. Elle fabrique des moteurs d'avions. Missak vit alors au Mans. Mélinée, enceinte, se sent contrainte d'avorter.  En juin 41, Missak est de nouveau arrêté, dans le cadre d'une rafle préventive contre les communistes organisée sur ordre des nazis avant leur attaque contre l'Union soviétique. Elle est envoyé à Compiègne, au camp de Royalieu. Mélinée fait 120 km à vélo pour le rejoindre, lui remettre un colis et le saluer à la barbe des sentinelles allemandes. A l'été 41, Missak est de nouveau libéré, les autorités allemandes n'ayant pu établir avec certitude qu'il était toujours communiste. Il devient alors responsable de la section arménienne de la MOI, une de ses 14 branches, sous la direction de Louis Grojnowski, de Jacques Kaminski, et de Victor Blajek qui a remplacé Arthur London. Durant plusieurs mois, le couple s'implique dans le TA, le travail allemand alors sous la direction d'Arthur London, consistant à infiltrer pour le coup les supplétifs de l'Armée allemande d'origine soviétique, et les enrôlés des régions annexées du Reich. 

En mars 42, la FTP MOI se met en place comme unité combattante structurée sous la direction de Boris Holban, militant communiste juif roumain de Bessarabie, région située entre la Moldavie et l'Ukraine actuelle, né en 1908. Le premier détachement est plutôt constitué de Roumains comme Holban, le second regroupe des juifs polonais le troisième des Italiens, et le quatrième s'occupe des déraillements. Les FTP-MOI s'inspirent des premières expériences de lutte armée de l'OS-MOI. Manouchian est un adjoint d'Holban, puis prendra sa place à partir de l'été 1943, sous la direction de Joseph Epstein, "Colonel Gilles", quand Holban est muté vers d'autres tâches. Mélinée participe aussi à certaines opérations des FTP-MOI. Elle quitte l'organisation après les arrestations de novembre 43, dont celle de son mari. C'est donc entre l'été 43 et mi-novembre 43 que Manouchian dirige les FTP-MOI de région parisienne avant la rafle du 16 novembre et l'exécution de 22 d'entre eux le 21 février 1944. Après l'arrestation de Manouchian, Mélinée est cachée par les parents de Charles et Aïda Aznavour. La douleur du deuil digérée, Mélinée reprend sa place dans la Résistance et le "travail allemand" de renseignement de la MOI. Elle résiste du côté de Thouars dans les Deux Sèvres, à Paris, écrit des tracts à destination de "malgré-nous" supplétifs allemands arméniens enrôlés dans la Wehrmacht. Elle participe au retournement de soldats allemands d'origine soviétique qui rejoignent la Résistance en juillet 1944. Après la guerre Mélinée milite à la JAF, la Jeunesse arménienne de France. Elle devient française en 1946. Puis elle fait le choix de rejoindre l'Arménie soviétique où elle vivra de à partir de 47 à Erivan. En 1963, elle rentre à Paris et elle décède le 6 décembre 1989.

Source: Gérard Streiff, Missak et Mélinée Manouchian, Un couple en Résistance. L'Archipel, Janvier 2024, 21€

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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 07:07
Ouest-France
À Morlaix, un hommage à Missak et Mélinée Manouchian, le 21 février, pour leur entrée au Panthéon

Publié le

Missak et Mélinée Manouchian, deux résistants du groupe Manouchian, durant la Seconde Guerre mondiale, entreront au Panthéon, le 21 février 2024. Un hommage est prévu à Morlaix (Finistère).

Le panthéon à Paris.

Le panthéon à Paris. | DANIEL FOURAY / ARCHIVES OUEST FRANCE

Le Parti communiste français (PCF) appelle au rassemblement à Morlaix (Finistère), mercredi 21 février 2024, à 17 h, sur l’esplanade de la gare, pour un dépôt de gerbes, devant la plaque Rol Tanguy.

Un « héros de la Résistance »

Ce jour-là, Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon. Missak Manouchian, « héros de la Résistance », écrit le PCF, a été chef militaire des Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne. Il a été fusillé en 1944, le 21 février. Mélinée Manouchian, son épouse, a été résistante des FTP-MOI. Elle est décédée en 1989.

Lire aussi : Comment va se dérouler l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, prévue le 21 février ?

Missak Manouchian, qui est né en Turquie, est « le premier résistant étranger à accéder au Temple des grandes figures de la République que représente le Panthéon », indique le PCF. Il précise : « Le groupe Manouchian était membre de la FTP-MOI, une organisation créée par le Parti communiste français. Ils étaient italiens, hongrois, polonais, arméniens, espagnols… ».

Le Parti relie cet événement à l’actualité et conclut : « Ne laissons pas la place à celles et ceux qui voudraient nous vendre le mythe de l’intégration à la française mais qui, sous la dictée de la droite extrême, n’ont pas hésité à adopter le projet de loi Asile et immigration. »

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/a-morlaix-un-hommage-a-missak-et-melinee-manouchian-le-21-fevrier-pour-leur-entree-au-pantheon-94fa1644-cd85-11ee-ae65-ae2b32b20025

Diaporama Le Homard Enchaîné : Hommage à Rol Tanguy Morlaix le 12 juin 2019

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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 07:07

 

 

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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 07:00
Les visages de l'AFFICHE ROUGE et ceux qu'elle n'a pas dévoilés...
Les visages de l'AFFICHE ROUGE et ceux qu'elle n'a pas dévoilés...
Les visages de l'AFFICHE ROUGE et ceux qu'elle n'a pas dévoilés...
Le 21 février, 80 ans jour pour jour après l'exécution de 22 d'entre eux sur 23 (seule Olga Bancic est exécutée en Allemagne plus tard), un hommage national leur sera rendu à travers la panthéonisation de leur chef, Missak Manouchian, et de Mélinée, sa fiancée, résistante également à la FTP MOI, communiste, d'origine arménienne, orpheline, rescapée du génocide comme Missak.
23 héros de la résistance militaire de Paris et de région parisienne, Francs Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre immigrée sous la direction du Parti communiste et le commandement opérationnel de Missak Manouchian pendant quelques mois, tous traqués et arrêtés par la police française travaillant pour le compte des nazis, tous communistes ou sympathisants communistes, et par dessus tout anti-fascistes.
Ils sont l'honneur de la France et des combats pour la liberté, l'égalité et un monde de paix et sans racisme et l'antisémitisme menés par le parti communiste. Ils ont sacrifié leur vie pour combattre et terrasser la peste brune qui ressurgit partout en Europe et dans le monde.
 
Portraits repris de "Missak et Mélinée Manouchian. Un couple en Résistance" de Gérard Streiff - l'Archipel, janvier 2024, 21€
- Olga Bancic, condamnée à mort à 32 ans après avoir été affreusement torturée, guillotinée en Allemagne. Née en 1912 à Chisinau (actuelle Moldavie), dans une famille juive qui émigre en Roumanie. Militante syndicale et communiste, elle subit la répression policière en Roumanie. Traquée, elle s'installe en France en 1936 et y poursuit des études de Lettres. Elle s'engage dans la FTP-MOI et participera à une centaine d'action du groupe Manouchian.

- Olga Bancic, condamnée à mort à 32 ans après avoir été affreusement torturée, guillotinée en Allemagne. Née en 1912 à Chisinau (actuelle Moldavie), dans une famille juive qui émigre en Roumanie. Militante syndicale et communiste, elle subit la répression policière en Roumanie. Traquée, elle s'installe en France en 1936 et y poursuit des études de Lettres. Elle s'engage dans la FTP-MOI et participera à une centaine d'action du groupe Manouchian.

Célestino Alfonso. Il meurt à 28 ans. Né en 1916 en Espagne, il arrive en France dans les années 1930. Adhérent à la Jeunesse communiste d'Ivry, il part en 1936 combattre en Espagne. Il sera nommé capitaine et commissaire politique de la 2e Brigade internationale. A son retour en France, en 1939, il est interné au camp de Saint Cyprien, dont il s'évade. Entré dans la Résistance, arrêté par les Allemands en 1942, et déporté, il s'évade encore et rentre à Paris où il devient chef de groupe des FTP-MOI. Il participe à des actions parmi lesquelles l'exécution en 1943 du colonel nazi Julius Ritter, chef du STO.

Célestino Alfonso. Il meurt à 28 ans. Né en 1916 en Espagne, il arrive en France dans les années 1930. Adhérent à la Jeunesse communiste d'Ivry, il part en 1936 combattre en Espagne. Il sera nommé capitaine et commissaire politique de la 2e Brigade internationale. A son retour en France, en 1939, il est interné au camp de Saint Cyprien, dont il s'évade. Entré dans la Résistance, arrêté par les Allemands en 1942, et déporté, il s'évade encore et rentre à Paris où il devient chef de groupe des FTP-MOI. Il participe à des actions parmi lesquelles l'exécution en 1943 du colonel nazi Julius Ritter, chef du STO.

Joseph Boczov: il a 38 ans quand il est exécuté le 21 février 1944. Juif hongrois communiste, Joseph Boczov (ou Jozsef Boczor) est un chimiste, spécialiste des explosifs. Il part combattre dans les rangs des républicains espagnols. Après la défaite il est interné en France. Déporté en Allemagne, il s'évade. A Paris, il devient chef du détachement FTP-MOI, qui se spécialise dans le déraillement de trains transportant des troupes et du matériel de guerre allemands.

Joseph Boczov: il a 38 ans quand il est exécuté le 21 février 1944. Juif hongrois communiste, Joseph Boczov (ou Jozsef Boczor) est un chimiste, spécialiste des explosifs. Il part combattre dans les rangs des républicains espagnols. Après la défaite il est interné en France. Déporté en Allemagne, il s'évade. A Paris, il devient chef du détachement FTP-MOI, qui se spécialise dans le déraillement de trains transportant des troupes et du matériel de guerre allemands.

Georges Cloarec: né en 1923 à Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir). Ouvrier agricole à quinze ans, il gagne la zone sud dès l'Occupation allemande pour s'engager dans les forces de la France Libre à Londres mais il n'y parvient pas. Il rejoint Paris et entre en contact avec les résistants immigrés de la FTP-MOI; il prend part à plusieurs actions.

Georges Cloarec: né en 1923 à Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir). Ouvrier agricole à quinze ans, il gagne la zone sud dès l'Occupation allemande pour s'engager dans les forces de la France Libre à Londres mais il n'y parvient pas. Il rejoint Paris et entre en contact avec les résistants immigrés de la FTP-MOI; il prend part à plusieurs actions.

Rino Della Negra: né en 1923 à Vimy (Pas-de-Calais), il est exécuté au Mont Valérien à 21 ans. Sa famille, italienne, s'est installée dans son enfance à Argenteuil en 1926. Il travaille chez Chausson, à Asnières. Excellent footballeur, il joue au Red Star. Réfractaire du STO en 1942, il s'engage dans la clandestinité dans les rangs des FTP et rejoint le 3e détachement italien. Il participe notamment à l'attentat contre le général Alexander Apt ou à l'attaque du siège du parti fasciste italien, rue Sédillot.

Rino Della Negra: né en 1923 à Vimy (Pas-de-Calais), il est exécuté au Mont Valérien à 21 ans. Sa famille, italienne, s'est installée dans son enfance à Argenteuil en 1926. Il travaille chez Chausson, à Asnières. Excellent footballeur, il joue au Red Star. Réfractaire du STO en 1942, il s'engage dans la clandestinité dans les rangs des FTP et rejoint le 3e détachement italien. Il participe notamment à l'attentat contre le général Alexander Apt ou à l'attaque du siège du parti fasciste italien, rue Sédillot.

Thomas Elek: né en 1924 à Budapest (Hongrie), dans une famille d'intellectuels communistes qui émigre en France en 1930. Il vit à Fontenay-sous-Bois, près de Paris. Il s'engage à 16 ans dans l'action clandestine et la lutte armée des FTP-MOI et participe à plusieurs déraillements de trains.

Thomas Elek: né en 1924 à Budapest (Hongrie), dans une famille d'intellectuels communistes qui émigre en France en 1930. Il vit à Fontenay-sous-Bois, près de Paris. Il s'engage à 16 ans dans l'action clandestine et la lutte armée des FTP-MOI et participe à plusieurs déraillements de trains.

Moska Fingercweig: ou Maurice Fingercwajg, dit "Marius". Né à Varsovie en 1923. Ouvrier tapissier, militant de la Jeunesse communiste, il s'engage dans le 2e détachement juif des FTP-MOI et prend part à des actions armées. Son père et ses deux frères sont morts en déportation

Moska Fingercweig: ou Maurice Fingercwajg, dit "Marius". Né à Varsovie en 1923. Ouvrier tapissier, militant de la Jeunesse communiste, il s'engage dans le 2e détachement juif des FTP-MOI et prend part à des actions armées. Son père et ses deux frères sont morts en déportation

Spartaco Fontano: né en Italie en 1922. Ses parents, anti fascistes italiens, se réfugient en France. Il interrompt ses études à l'Ecole des arts et métiers en 1942 pour rejoindre les FTP. Il participe à des opérations contre l'occupant, notamment l'attentat contre le général Schaumburg. Son nom et celui de ses frères, également résistants, est francisé en "Fontanot"

Spartaco Fontano: né en Italie en 1922. Ses parents, anti fascistes italiens, se réfugient en France. Il interrompt ses études à l'Ecole des arts et métiers en 1942 pour rejoindre les FTP. Il participe à des opérations contre l'occupant, notamment l'attentat contre le général Schaumburg. Son nom et celui de ses frères, également résistants, est francisé en "Fontanot"

Jonas Geduldig: Né en Pologne en 1918. En 1934, il rejoint son frère en Palestine avant de partir en Espagne combattre les franquistes. Il s'installe à Paris comme mécanicien. En 1942, il s'engage dans les FTP-MOI.

Jonas Geduldig: Né en Pologne en 1918. En 1934, il rejoint son frère en Palestine avant de partir en Espagne combattre les franquistes. Il s'installe à Paris comme mécanicien. En 1942, il s'engage dans les FTP-MOI.

Emeric Glasz: Né en 1902 à Budapest (Hongrie). Ouvrier mécanicien, militant communiste, il émigre en France. En 1939, il s'engage pour combattre au sein du 23e regiment de marche des volontaires étrangers. Démobilisé, il agit clandestinement dans les groupes de sabotage et de destruction, puis au 1er détachement des FTP-MOI et dans les équipes de "dérailleurs".

Emeric Glasz: Né en 1902 à Budapest (Hongrie). Ouvrier mécanicien, militant communiste, il émigre en France. En 1939, il s'engage pour combattre au sein du 23e regiment de marche des volontaires étrangers. Démobilisé, il agit clandestinement dans les groupes de sabotage et de destruction, puis au 1er détachement des FTP-MOI et dans les équipes de "dérailleurs".

Léon Goldberg: Né à Lodz (Pologne) en 1924. Sa famille, juive, s'installe en 1926 à Paris. Il est le seul qui échappe à la rafle du Vel d'Hiv le 16 juillet 1942. Sa famille sera décimée à Auschwitz. Le 24 octobre 1943, il participe à l'attaque d'un train allemand.

Léon Goldberg: Né à Lodz (Pologne) en 1924. Sa famille, juive, s'installe en 1926 à Paris. Il est le seul qui échappe à la rafle du Vel d'Hiv le 16 juillet 1942. Sa famille sera décimée à Auschwitz. Le 24 octobre 1943, il participe à l'attaque d'un train allemand.

Szlama Grzywacz: né en 1909 à Wolomin (Pologne) dans une famille ouvrière. Il adhère à la Jeunesse communiste polonaise. Il est en butte à la répression du régime du maréchal Pilsudski. En 1931, il est condamné à cinq ans de prison. Après sa libération, il combat en Espagne dans les Brigades internationales. Il passe en France où il est interné au camp de Gurs, mais s'en évade. Sous l'Occupation, il est très actif dans le mouvement syndical clandestin auprès des ouvriers juifs de la fourrure et il rejoint les FTP-MOI.

Szlama Grzywacz: né en 1909 à Wolomin (Pologne) dans une famille ouvrière. Il adhère à la Jeunesse communiste polonaise. Il est en butte à la répression du régime du maréchal Pilsudski. En 1931, il est condamné à cinq ans de prison. Après sa libération, il combat en Espagne dans les Brigades internationales. Il passe en France où il est interné au camp de Gurs, mais s'en évade. Sous l'Occupation, il est très actif dans le mouvement syndical clandestin auprès des ouvriers juifs de la fourrure et il rejoint les FTP-MOI.

Stanislas Kubacki: né en 1908 en Pologne. Il part combattre dans les rangs des Brigades internationales en Espagne. Interné au camp du Vernet. Déporté en Allemagne, il réussit à s'évader et gagne Paris, où il se met en contact avec la résistance.

Stanislas Kubacki: né en 1908 en Pologne. Il part combattre dans les rangs des Brigades internationales en Espagne. Interné au camp du Vernet. Déporté en Allemagne, il réussit à s'évader et gagne Paris, où il se met en contact avec la résistance.

Cesare Luccarini: né en 1922 à Castiglione (Italie). Fils d'une famille d'antifascistes émigrés en France, il milite aux jeunesses communistes. Dès le début de l'Occupation, il participe dans le Pas-de-Calais aux premières manifestations de résistance, puis il entre aux FTP.

Cesare Luccarini: né en 1922 à Castiglione (Italie). Fils d'une famille d'antifascistes émigrés en France, il milite aux jeunesses communistes. Dès le début de l'Occupation, il participe dans le Pas-de-Calais aux premières manifestations de résistance, puis il entre aux FTP.

Marcel Rajman: né en 1923 à Varsovie, il arrive à Paris avec ses parents. Il milite à la Jeunesse communiste clandestine. En 1942, il s'engage dans le 2e détachement juif des FTP-MOI. Il est nommé moniteur pour entraîner les nouveaux combattants. Parmi les actions auxquelles il participe, l'exécution du patron du STO, Julius Ritter. Sa mère a été gazée à Auschwitz-Birkenau et son jeune frère déporté à Buchenwald.

Marcel Rajman: né en 1923 à Varsovie, il arrive à Paris avec ses parents. Il milite à la Jeunesse communiste clandestine. En 1942, il s'engage dans le 2e détachement juif des FTP-MOI. Il est nommé moniteur pour entraîner les nouveaux combattants. Parmi les actions auxquelles il participe, l'exécution du patron du STO, Julius Ritter. Sa mère a été gazée à Auschwitz-Birkenau et son jeune frère déporté à Buchenwald.

Roger Rouxel: né à Paris en 1925. Ouvrier tourneur, il est réquisitionné par le STO en 1943 pour travailler en Allemagne et il entre dans la clandestinité avec son ami Robert Witchitz dans les rangs des FTP.

Roger Rouxel: né à Paris en 1925. Ouvrier tourneur, il est réquisitionné par le STO en 1943 pour travailler en Allemagne et il entre dans la clandestinité avec son ami Robert Witchitz dans les rangs des FTP.

Antonio Salvadori: Né en 1920 à San Gregorio (Italie). Sa famille émigre en France, à Belfort, en 1927. Ouvrier du bâtiment, fin 1942, il s'engage dans la Résistance au sein des FTP-MOI à Paris.

Antonio Salvadori: Né en 1920 à San Gregorio (Italie). Sa famille émigre en France, à Belfort, en 1927. Ouvrier du bâtiment, fin 1942, il s'engage dans la Résistance au sein des FTP-MOI à Paris.

Willy Schapino: né en 1910 en Pologne. Il émigre d'abord en Palestine où il est expulsé en 1933. Il s'installe ensuite à Paris où il travaille chez un fourreur. Il rejoint les FTP-MOI en 1943 et sera arrêté lors d'une attaque contre un convoi allemand.

Willy Schapino: né en 1910 en Pologne. Il émigre d'abord en Palestine où il est expulsé en 1933. Il s'installe ensuite à Paris où il travaille chez un fourreur. Il rejoint les FTP-MOI en 1943 et sera arrêté lors d'une attaque contre un convoi allemand.

Arpen Tavitian: né en 1895 dans l'empire russe, il adhère au PC soviétique. Engagé dans l'Armée Rouge et opposant à Staline, il est proche du fils Trotsky. En 1937, il vient à Paris. En 1943, il rejoint les FTP-MOI auprès de son ami Missak Manoukian, FTP-MOI au sein desquels il participe à de nombreuses actions dont un attentat à Saint-Ouen et un autre place de l'Observatoire.

Arpen Tavitian: né en 1895 dans l'empire russe, il adhère au PC soviétique. Engagé dans l'Armée Rouge et opposant à Staline, il est proche du fils Trotsky. En 1937, il vient à Paris. En 1943, il rejoint les FTP-MOI auprès de son ami Missak Manoukian, FTP-MOI au sein desquels il participe à de nombreuses actions dont un attentat à Saint-Ouen et un autre place de l'Observatoire.

Amadeo Ussiglio: né en Italien en 1911, émigré en France en 1930, il exerce la profession de terrassier-carreleur. En 1943, il s'engage au sein des FTP-MOI. Il participe à des opérations de déraillements de trains.

Amadeo Ussiglio: né en Italien en 1911, émigré en France en 1930, il exerce la profession de terrassier-carreleur. En 1943, il s'engage au sein des FTP-MOI. Il participe à des opérations de déraillements de trains.

Wolf Wajsbrot: né à Krasnik (Pologne) en 1925. Il réside à Ivry-sur-Seine de 1939 à 1942. Il apprend la mécanique à l’École du travail (centre d'apprentissage pour jeunes juifs), rue des Rosiers, à Paris. Il s'engage dans les FTP-MOI en 1942. IL participe à l'action du 3 janvier 1943 avenue de Lowndal au cours de laquelle des soldats nazis sont tués.

Wolf Wajsbrot: né à Krasnik (Pologne) en 1925. Il réside à Ivry-sur-Seine de 1939 à 1942. Il apprend la mécanique à l’École du travail (centre d'apprentissage pour jeunes juifs), rue des Rosiers, à Paris. Il s'engage dans les FTP-MOI en 1942. IL participe à l'action du 3 janvier 1943 avenue de Lowndal au cours de laquelle des soldats nazis sont tués.

Robert Witchitz: né en 1924 à Abscon (Nord). Son père est commerçant d'origine polonaise. Sa famille s'installe dans la région parisienne. Le jeune homme milite à la Jeunesse communiste et travaille comme ajusteur. Engagé dans la FTP-MOI. Il est arrêté à la suite d'une attaque contre des convoyeurs de fonds allemands rue de la Fayette.

Robert Witchitz: né en 1924 à Abscon (Nord). Son père est commerçant d'origine polonaise. Sa famille s'installe dans la région parisienne. Le jeune homme milite à la Jeunesse communiste et travaille comme ajusteur. Engagé dans la FTP-MOI. Il est arrêté à la suite d'une attaque contre des convoyeurs de fonds allemands rue de la Fayette.

Missak Manouchian: Né le 1er septembre 1906 à Adiyaman dans l'Empire Ottoman, rescapé du génocide arménien de 1915, élevé dans des orphelinats au Liban et en Syrie, il émigre en France en 1924, débarquant à Marseille. Il fait plusieurs métiers tour à tour, menuisier aux chantiers navals, ouvrier de l'industrie automobile chez Citroën, tout en étant féru de culture et de littérature, en composant des poèmes et des revues culturelles et politiques arméniennes. Il rentre au Parti communiste en 1934. Il dirige la revue "Zangou". Fin 37, Missak Manouchian est délégué au 9e congrès du PCF à Arles. Pendant l'occupation, il dirige les opérations militaires des FTP-MOI de juillet 1943 à novembre 1943, il est arrêté le 16 novembre 1943

Missak Manouchian: Né le 1er septembre 1906 à Adiyaman dans l'Empire Ottoman, rescapé du génocide arménien de 1915, élevé dans des orphelinats au Liban et en Syrie, il émigre en France en 1924, débarquant à Marseille. Il fait plusieurs métiers tour à tour, menuisier aux chantiers navals, ouvrier de l'industrie automobile chez Citroën, tout en étant féru de culture et de littérature, en composant des poèmes et des revues culturelles et politiques arméniennes. Il rentre au Parti communiste en 1934. Il dirige la revue "Zangou". Fin 37, Missak Manouchian est délégué au 9e congrès du PCF à Arles. Pendant l'occupation, il dirige les opérations militaires des FTP-MOI de juillet 1943 à novembre 1943, il est arrêté le 16 novembre 1943

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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 06:56
20 février 2024 - Une très belle soirée des Mardis de l'éducation populaire avec Maryvonne Moal sur les Tsiganes et leur persécution pendant la seconde guerre mondiale
20 février 2024 - Une très belle soirée des Mardis de l'éducation populaire avec Maryvonne Moal sur les Tsiganes et leur persécution pendant la seconde guerre mondiale
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20 février 2024 - Une très belle soirée des Mardis de l'éducation populaire avec Maryvonne Moal sur les Tsiganes et leur persécution pendant la seconde guerre mondiale
20 février 2024 - Une très belle soirée des Mardis de l'éducation populaire avec Maryvonne Moal sur les Tsiganes et leur persécution pendant la seconde guerre mondiale
20 février 2024 - Une très belle soirée des Mardis de l'éducation populaire avec Maryvonne Moal sur les Tsiganes et leur persécution pendant la seconde guerre mondiale

Un mardi de l'éducation populaire de haut vol avec Maryvonne Moal au local du PCF Morlaix ce mardi 20 février sur les Tsiganes, Gens du Voyages, Citoyens français itinérants, Nomades, Manouches et autres forains et marchands itinérants en Finistère, leur culture, leur mode de vie et leurs traditions, leur histoire, leur fichage sous la 3e république, leur internement et leur persécution pendant l'Occupation, sur décision de l'Occupant nazi inspiré par un racisme échevelé mais avec un internement assuré par la police et la gendarmerie françaises, et l'évolution des rapports avec les gens du voyage jusqu'à une politique de reconnaissance (de l'internement et de la déportation, des persécutions de la seconde guerre mondiale) et de prise en compte croissance des besoins particuliers de la communauté, perturbée par des préjugés et une méfiance persistante.

Un grand merci à Maryvonne Moal, autrice du premier livre sur les Tsiganes finisteriens, pour sa conférence passionnante et aussi un grand merci à la quarantaine de personnes présentes, dont des voyageurs, et plusieurs qui connaissaient très bien le sujet par leurs expériences et leur métier où leurs fonctions.

C'était un très bel échange qui a permis d'approfondir notre compréhension et nos connaissances.

 Les Tsiganes et la Seconde Guerre mondiale, Maryvonne Moal, éditions Tirésias, avec une préface de Christian Bougeard18,00 €

Les Tsiganes et la Seconde Guerre mondiale, Maryvonne Moal, éditions Tirésias, avec une préface de Christian Bougeard18,00 €

Les Bohémiens, Gitans, Roms, Sintis, Manouches… circulaient librement en Europe, aimés des rois et des populations. Ils étaient attendus à la cour, dans les villes, dans les villages. Ils apportaient le rêve, la musique, la danse, la magie… La fête s’installait pour quelques jours, ils intriguaient autant qu’ils fascinaient. Leur mode de vie nomade, différent, libre, entraînait parfois des craintes chez les riverains, ils jouissaient malgré tout d’une vision tolérante. Au fil du temps, ces individus incontrôlables, étaient-ils devenus dérangeants, suspects ? Étaient-ils considérés comme des espions ou des voleurs ? Voulait-on éliminer leur mode de vie nomade? Peu à peu, ils vont ressentir une forme de discrimination… Dès la fin du XIXe siècle, ils vont être stigmatisés comme Nomades, faire l’objet d’expulsions. Au XXe siècle l’État français va les contrôler en mettant en place un système de fichage.

Ils deviennent indésirables. Ils vont se sentir persécutés, rejetés, stigmatisés, on parlera de « race abjecte ». Ils vont avoir le sentiment d’être victimes de racisme.
En 1940, les Nomades « Tsiganes » vont être internés sur le territoire français dans des « camps d’internement pour Nomades ». Après leur libération, en juin 1946, ils vont retrouver la liberté tout en conservant le régime nomade Cet abandon ne signifiera pas le retour au droit commun des Français dits « gens du voyage », car une volonté politique d’éradication de leur mode de vie nomade les poursuivra longtemps.

Maryvonne Moal, née le 1e mai 1948 à Paris 14e, ingénieur-conseil à la retraite. Pendant la Seconde Guerre mondiale une partie de sa famille a été massacrée, son père survit à l’enfer concentrationnaire nazi. Les droits humains et le bien-être de l’espèce humaine sont au cœur de ses combats. Membre depuis sa création de l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation elle est Présidente depuis 2014 de la délégation du Finistère. Elle travaille avec les enseignants du département du Finistère à la préparation du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Elle intervient dans les établissements scolaires, à la demande des enseignants pour raconter aux élèves des parcours de résistants et de déportés. Elle est membre du jury de ce concours. À la demande des collectivités locales, associations historiques ou culturelles, elle organise et anime des conférences et des forums sur l’histoire de la Résistance et de la Déportation. Membre de l’Amicale nationale des Déportés et familles de disparus de Natzweiler-Struthof et de ses kommandos, Membre de l’association des descendants des médaillés de la Résistance française.

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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 06:47
Missak et Mélinée Manouchian rentrent au Panthéon (Ouest-France, 21 février 2024)
Missak et Mélinée Manouchian rentrent au Panthéon (Ouest-France, 21 février 2024)
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