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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 20:47

tsipras

Déclaration de Patrick Le Hyaric

Député, Vice président du groupe de la Gauche Unitaire européenne et gauche Verte Nordique

 


Les pressions de toutes sortes, les menaces, les chantages, venues du monde de la finance, de la commission de Bruxelles, de la chancelière Allemande ne sont pas parvenues à faire reculer le peuple grec. Nous nous en félicitons. En choisissant nos amis du parti anti-austérité Syriza les citoyens de Grèce viennent de signifier clairement qu’ils rejetaient la potion empoisonnée de « La Troïka », qu’ils aspiraient à retrouver leur souveraineté et à ouvrir un nouvel avenir progressiste. Nous adressons nos plus vives félicitations aux militants de Syriza, et à notre ami Alexis Tsipras. Nos vœux de réussite, mais surtout notre solidarité active. Ils en auront besoin tant va s’ouvrir un violent bras de fer pour leur demander de s’aligner sur les dogmes européens considérés par l’oligarchie comme intangible. L’enjeu est énorme pour chaque citoyenne et citoyen européen. Réussir à briser les chaînes de l’austérité en Grèce, signifierait qu’on peut le faire ailleurs, dans chaque pays européen. Ce serait la voie ouverte pour refonder L’Europe afin de placer l’intérêt général, le bien public; la vie humaine au dessus du seul intérêt des marchés financiers. Elle encourage à poser avec force partout, des collectivités locales jusqu’aux institutions européennes les questions liées à la nature et à la légitimité des dettes publiques et du système bancaire et financier.

Une nouvelle période peut s’ouvrir dans L’union Européenne. La réussite d’un nouveau gouvernement de la gauche alternative nous concerne toutes et tous. Comme parlementaire, avec mes collègues de Syriza au Parlement européen je ne ménagerai aucun effort dans le déploiement de cette indispensable solidarité aux côtés du peuple Grec.
Un maillon de la chaîne austéritaire vient d’être brisé. C’est toute la chaîne qu’il faut maintenant casser !

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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 20:36
Photo Orestis Panagiotou/AFP
Avec six points d’avance sur Nouvelle Démocratie, Syriza incarne l’aspiration des Grecs 
à la dignité, après cinq années de mise sous tutelle par la troïka. À l’heure où ces lignes étaient écrites, Syriza frôlait de quelques sièges la majorité absolue de 151 députés.

Athènes (Grèce), envoyée spéciale. Il y avait hier soir à Athènes quelque chose de léger dans l’atmosphère, qui éclairait les visages et réchauffait les cœurs. Après cinq années de calvaire social, de gâchis économique et de tutelle politique, le peuple grec a exprimé un rejet sans appel des politiques d’austérité qui ont laissé le pays exsangue. Ils ont placé leurs espoirs bien à gauche, en offrant une victoire historique à Syriza. Avec 35,38 % des suffrages, selon les premières projections officielles, sondages sortis des urnes, le parti d’Alexis Tsipras devance largement la Nouvelle Démocratie du premier ministre conservateur, Antonis Samaras (28,93 %), sévèrement sanctionné. Si les électeurs ont entendu l’appel de Tsipras à donner à la gauche anti-austérité un mandat clair, une ombre terrible plane, comme au printemps dernier, sur ces élections : c’est le score des néonazis d’Aube dorée, qui arrivent en troisième position (6,35 %), devant les libéraux de To Potami (5,69 %). Concurrencés par Syriza, les communistes du KKE, avec 5,28 %, maintiennent leur base électorale et seront représentés au Parlement. De leur côté, les sociaux-démocrates du Pasok, autour de 5 %, paient au prix fort leur participation à la coalition d’Antonis Samaras. Les Grecs indépendants (souverainistes) recueillent 4,69%. À l’heure où ces lignes étaient écrites, Syriza frôlait de quelques sièges la majorité absolue de 151 députés.

Les politiques de privatisation
ont provoqué une véritable
crise humanitaire

Première impression, il y a dans ce scrutin dont les résultats résonnent sur tout le continent un irrépressible élan de dignité. Par-delà les clivages politiques et les bulletins choisis dans l’isoloir, tous les électeurs rencontrés hier nous ont fait part du sentiment d’humiliation suscité par la mise sous tutelle du pays par la troïka (Banque centrale européenne, FMI, Commission européenne). Dans le laboratoire grec, les politiques de privatisations, de démantèlement du droit du travail, de précarisation, de compression des dépenses sociales ont provoqué une véritable crise humanitaire, sans pour autant alléger le fardeau de la dette, passé 115 % du PIB en 2009 à 175 % aujourd’hui. Dans ces conditions, comment les Grecs auraient-ils pu acquiescer aux exhortations déplacées à consentir encore de nouveaux « sacrifices » ?

« Mettre fin à la trahison
 de ceux qui ont vendu
la Grèce à vil prix »

En prônant la renégociation et l’effacement partiel d’une dette non viable, Alexis Tsipras est paradoxalement apparu comme le responsable politique le plus réaliste. « J’ai l’espoir que ma patrie se libère de la dictature des marchés. Les Grecs ne sont pas les profiteurs paresseux décrits pour justifier le choc d’austérité que nous avons subi. Les responsables de cette faillite sont les usuriers qui se font de l’argent sur la dette. Unies, les forces de gauche peuvent ouvrir un autre chemin, non seulement pour la Grèce, mais pour toute l’Europe », nous confiait avant de se rendre aux urnes Kostas Katramanos, un habitant de Petroupouli, ville de la banlieue rouge d’Athènes. Ancien cadre de l’industrie pharmaceutique, passé par trois interminables années de chômage, il a vu ses revenus divisés par trois depuis 2011. En votant pour Syriza, cet ancien électeur du KKE dit aussi vouloir « mettre fin à la trahison de ceux qui ont vendu la Grèce à vil prix ». C’est sans doute là l’une des clés de cette victoire de la gauche anti-austérité. Elle a su promouvoir de nouveaux visages, qui tendent un cruel miroir aux vieux responsables politiques jugés corrompus, dogmatiques et serviles face aux injonctions de la troïka.

Après cette large victoire, pour Syriza et pour Alexis Tsipras, le plus difficile commence aujourd’hui. La gauche s’est engagée à former, qu’elle dispose ou non de la majorité absolue au Parlement, « un gouvernement de tous les Grecs ». Avec une extrême droite tapie en embuscade, Syriza n’a pas le droit à l’erreur. Dans les bureaux de vote d’une école d’Ambelokipi, près du stade de football qu’occupe le Panathinaïkos, les militants d’Aube dorée pariaient déjà, hier, sur l’échec. « Tsipras ne fera rien pour les pauvres, pour ceux qui ont vu leurs retraites et leurs salaires amputés. Le seul espoir pour nettoyer la Grèce des immigrés, sortir de l’euro et retrouver les fondements de notre civilisation chrétienne, c’est Aube dorée », écumait Hélène, une nostalgique de la dictature des colonels, entrée dans l’organisation néonazie il y a cinq ans alors qu’était entériné le premier plan d’austérité.

Guetté à Bruxelles et à Berlin, attendu au tournant par ses adversaires politiques autant que par une partie de l’oligarchie qui redoute ses promesses de justice sociale et fiscale, Alexis Tsipras espère pouvoir compter sur la mobilisation du peuple grec pour imposer la renégociation de la dette et rompre avec des choix néolibéraux destructeurs. C’est sans doute là que réside le plus grand défi pour Syriza, jeune parti au fragile enracinement social et militant. Par-delà les frontières du pays, c’est aussi l’avenir européen d’une gauche capable de se confronter aux forces de l’argent qui se joue sur la scène grecque. Les attentes sont immenses, la tâche est prométhéenne.

Rosa Moussaoui, L'Humanité.fr

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 12:33

Xynnie Byanyima (directrice d'Oxfam): "l'ampleur des inégalités mondiales est tout simplement vertigineuse et, malgré les questions brûlantes qui font l'actualité, le fossé entre les grandes fortunes et le reste de la population se creuse rapidement". 

 

En 2014, 1% des plus riches se partagent 48% des richesses mondiales. 

80% de la population mondiale doit se contenter de 5,5% des richesses. 

La fortune des milliardaires s'accumule d'année en année: 1640 milliards d'euros pour les 80 personnes les plus riches, contre 1123 milliards il y a 4 ans. 

3,5 milliards de personnes se partagent les mêmes richesses que ces 80 personnes les plus riches. 

Plus d'un tiers de ces ultra-riches sont des américains. 

 

Lire le rapport de l'ONG OXFAM: 

 

Les 1 % les plus riches possèderont plus que le reste de la population mondiale en 2016
Les inégalités extrêmes ne constituent pas seulement un préjudice moral. Elles sapent la croissance économique et pèsent sur les profits du secteur privé.
Winnie Byanyima
directrice générale d'Oxfam International

En amont de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, Oxfam a calculé que l’an prochain, le patrimoine cumulé des 1 % les plus riches du monde dépassera celui des autres 99 % de la population, à moins de freiner la tendance actuelle à l’augmentation des inégalités.

L’organisation internationale de développement, dont la directrice générale, Winnie Byanyima, coprésidera l’édition 2015 de Davos, souligne aujourd’hui que l’explosion des inégalités entrave la lutte contre la pauvreté dans le monde, alors qu’une personne sur neuf ne mange pas à sa faim et que plus d’un milliard de personnes vivent avec moins de 1,25 dollar par jour. 

En sa qualité de coprésidente, Winnie Byanyima lancera un appel pressant à l’action pour enrayer la montée des inégalités, à commencer par des mesures énergiques contre l’évasion fiscale des multinationales, ainsi que pour accélérer les avancées vers la conclusion d’un accord mondial sur le changement climatique. 

L’étude « Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout » , publiée aujourd’hui par Oxfam, montre que la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches est passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépassera les 50 % en 2016. En 2014, les membres de cette élite internationale possédaient en moyenne 2,7 millions de dollars par adulte.

La majeure partie (46 %) des 52 % restant du patrimoine mondial se trouve entre les mains du reste du cinquième le plus riche de la population mondiale. Les autres 80 % de la population mondiale ne se partagent que 5,5 % et possédaient en moyenne 3 851 dollars par adulte, soit 700 fois moins que le patrimoine moyen des 1 %.

« Voulons-nous vraiment vivre dans un monde où 1 % possèdent plus que le reste d’entre nous, s’interroge Winnie Byanyima. L’ampleur des inégalités mondiales est tout simplement vertigineuse et, malgré les questions brûlantes qui font l’actualité, le fossé entre les grandes fortunes et le reste de la population se creuse rapidement. 

« Au cours des douze derniers mois, les dirigeant-e-s du monde ont, à l’instar du président Obama et de Christine Lagarde, de plus en plus évoqué le besoin de réduire les inégalités extrêmes. Mais pour beaucoup, nous attendons encore qu’ils joignent le geste à la parole. Il est temps que nos dirigeant-e-s s’attaquent aux intérêts particuliers des poids lourds qui font obstacle à un monde plus juste et plus prospère. » 

Et Winnie Byanyima d’ajouter : « Le statu quo a un coût. Si les affaires continuent comme si de rien n’était pour les élites, notre incapacité à réduire les inégalités pourrait retarder la lutte contre la pauvreté de plusieurs dizaines d’années. Les populations pauvres souffrent doublement de la montée des inégalités : non seulement leur part proportionnelle du gâteau économique se réduit, mais comme les inégalités extrêmes nuisent à la croissance, le gâteau lui-même devient plus petit. »

Lynn Forester de Rothschild, PDG de la société E.L. Rothschild et présidente de la Coalition for Inclusive Capitalism, qui prend la parole aujourd’hui à un événement organisé conjointement par Oxfam et l’université d’Oxford, a appelé les chefs d’entreprise qui se réuniront à Davos à contribuer également à la lutte contre les inégalités extrêmes.

Elle a expliqué que « le rapport d’Oxfam n’est que le dernier d’une longue liste d’éléments établissant que les inégalités ont atteint des extrêmes scandaleux et continuent d’augmenter. Il est temps que les grandes pointures du capitalisme moderne, ainsi que nos responsables politiques, s’emploient à changer le système pour qu’il devienne plus équitable, plus durable et s’ouvre plus largement à toutes et tous.
 
« Les inégalités extrêmes ne constituent pas seulement un préjudice moral. Elles sapent la croissance économique et pèsent sur les profits du secteur privé. Les participant-e-s à la réunion de Davos qui aspirent à un monde stable et prospère devraient faire de la lutte contre les inégalités leur priorité absolue. »

L’an dernier, Oxfam a créé l’événement à Davos en révélant que les 85 personnes les plus riches possédaient autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Elles sont aujourd’hui 80 à posséder autant que 3,5 milliards de personnes, ce qui représente une baisse spectaculaire, si l’on considère que ce chiffre s’élevait à 388 en 2010. En termes nominaux, le patrimoine des 80 personnes les plus riches du monde a doublé entre 2009 et 2014.

Oxfam appelle les États à adopter un plan en sept points pour lutter contre les inégalités :

-    Mettre un frein à l’évasion fiscale des entreprises et des grandes fortunes 
-    Investir en faveur de la gratuité et l’universalité de services publics comme la santé et l’éducation
-    Répartir équitablement la charge fiscale, l’allégeant du côté du travail et de la consommation tout en taxant davantage le capital et les richesses
-    Instaurer un salaire minimum et œuvrer à un salaire décent pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs
-    Instaurer une législation en faveur de l’égalité salariale et promouvoir des politiques économiques assurant le traitement équitable des femmes
-    Mettre en place une protection sociale suffisante pour les plus pauvres, notamment la garantie d’un revenu minimum
-    Adopter l’objectif commun de lutter contre les inégalités à l’échelle internationale

L’étude publiée aujourd’hui, qui fait suite au lancement de la campagne « À égalité ! » d’Oxfam en octobre dernier, met en lumière la façon dont l’extrême richesse se transmet de génération en génération et le fait que les élites mobilisent leurs ressources considérables pour s’assurer que les règles internationales favorisent leurs intérêts. Plus du tiers des 1 645 milliardaires recensés par Forbes ont hérité d’une partie ou de l’ensemble de leur fortune. 

20 % des milliardaires ont des intérêts dans le secteur de la finance et de l’assurance, et le patrimoine nominal de ce groupe a augmenté de 11 % en douze mois, de mars 2013 à mars 2014. En 2013, ces secteurs avaient dépensé 550 millions de dollars pour faire pression sur les responsables politiques à Washington et à Bruxelles. Rien que pendant les élections américaines de 2012, le secteur financier a financé les campagnes à hauteur de 571 millions de dollars.

L’ensemble du patrimoine net des milliardaires ayant des intérêts dans le secteur pharmaceutique et de la santé a augmenté de 47 %. Eux aussi avaient dépensé 500 millions de dollars pour faire pression sur les responsables politiques à Washington et à Bruxelles, en 2013.

Oxfam craint que la force de lobbying de ces secteurs ne soit un obstacle majeur à la réforme du système fiscal international et n’impose des règles de propriété intellectuelle qui empêchent les plus pauvres d’accéder à des médicaments vitaux.

Les données du Fonds monétaire international, notamment, établissent de plus en plus clairement que les inégalités extrêmes sont préjudiciables aux personnes au bas de l’échelle, mais aussi à la croissance économique.

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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 07:08

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Le secré­taire général des Nations unies Ban Ki-​​moon a accepté mer­credi 7 janvier la demande des Pales­ti­niens d’adhérer à la Cour pénale inter­na­tionale (CPI).

 

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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 13:07

La souffrance des syriens fuyant les atrocités de la guerre et le manque de perspective dans les camps de réfugiés des pays frontaliers s'est rappelée à nous de manière odieuse pendant la période des fêtes avec les dérives des cargos Ezadeen, battant pavillon du Sierra Léone et censé transporter du bétail vivant, et celle du Blue Sky M, avec 850 migrants à son bord pour ce dernier, 450 migrants syriens pour le premier.

200 000 refugiés selon l'ONU ont tenté de traverser la Méditerranée en 2014, dix fois plus qu'en 2012: 3400 en sont morts!

Parmi ces 200000 migrants qui ont tenté de traverser la Méditerannée jusqu'à l'Europe, 60 000 sont syriens, 10 000 afghans, 34 000 érythréens, 7000 somaliens, 20 000 sub-sahariens, 5000 palestiniens, 9000 maliens, 9000 nigérians, 7000 gambiens, 4300 bangladeshi. Sur 22,8 millions que comptait la population syrienne en 2011, 3,2 millions sont réfugiés dans les pays frontaliers (1 million en Turquie, 1,1 million au Liban, 640 000 en Jordanie, 228 000 en Irak). En 2014, près de 10000 enfants syriens ont trouvé refuge en Italie, contre 3 fois moins l'année précédente (source Libération). 

Dans le cas des deux cargos qui ont deffrayé la chronique ces derniers jours, les immigrants ont été lamentablement abandonnés avec les navires poubelles par les marins par une mer démontée et ces cargos se seraient sans doute abîmés sur les côtes ou en mer sans sauvetage.

Transporter 500 passagers qui paie entre 3000 et 5000 dollars le passage, ça peut rapporter jusqu'à 2 millions d'euros.

Au-delà du manque de scrupules et de l'avidité des passeurs, trop souvent exclusivement pointés du doigt dans une approche répressive, ces tragédies posent plus que jamais la question de la politique d'accueil de l'Europe et de la France vis à vis de ces demandeurs d'asile en droit de pouvoir vivre en sécurité, dans le respect de leurs droits humains, et d'avoir un avenir, qu'ils soient syriens, érythréens ou autre.

Ouest-France consacrait ce week-end un article très renseigné à la question. Derrière les chiffres affolants, il y a des hommes, des femmes, des enfants, qu'on laisse souffrir quand ils tentent de sauver leur peau et leur avenir dans une indifférence étatique confondante:  

" Le trafic en Méditerranée change d'échelle

Année record

L'an dernier, plus de 207 000 migrants ont traversé la Méditerrannée (3419 y ont laissé la vie), selon l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). "C'est presque trois fois plus que le précédent pic connu, soit environ 70000 en 2011" note l'UNCHR. 

"Pour la première fois, en 2014, les personnes orginaires de Syrie et d'Erythrée sont devenues une composante essentielle de ce flux tragique, à hauteur de 50% du total".

De Mare Nostrum à Triton 

Après le drame de Lampedusa, en 2013, où 366 migrants avaient trouvé la mort, l'Union Européenne avait lancé la mission Mare Nostrum. L'Italie a mobilisé 900 soldats et 32 navires. L'opération a permis de secourir 150 000 personnes, mais elle avait aussi un coût: 9 millions d'euros par mois (sic!!! que vaut une vie humaine! ce budget européen, c'est même pas le budget annuel d'une municipalité de 15000 habitants en France). Depuis le 1er novembre, Frontex, l'Agence pour la surveillance des frontières de l'Union Européenne, a remplacé Mare Nostrum par Triton.

Celle-ci mobilise 21 navires, 4 avions, un hélicoptère, et 65 officiers. Son coût est plus faible: 2,9 millions d'euros par mois. Mais en face de ces moyens nautiques et aéronautiques, les passeurs ont changé de moyens et d'échelle.

Loin des petits bateaux de pêche

Les passages de Syriens ou d'Erythréens à bord de navires marchands se développent rapidement. Le Blue Sky M , avec 850 migrants, et l'Ezadeen, avec ses 450 passagers, ont eu des précédents. Le 20 décembre, en Italie, 800 migrants étaient recueillis à bord d'un cargo de 70 m parti d'un port turc et lui aussi abandonné par son équipage. 

Le 9 décembre, 580 personnes ont débarqué du Sandy, un paquebot battant pavillon congolais, toujours en Italie. Le 22 novembre, à Chypre, le Haj Zaher, battant pavillon de Tanzanie était secouru avec 228 migrants. On est très loin des quelques dizaines de personnes s'entassant sur des bateaux de pêche". 

 

Pour éviter ces traversées dans des conditions très dangereuses et souvent mortelles, livrées au bon vouloir de modernes négriers, il y a une solution simple: que les pays riches d'Europe comme la France attribuent des permis de séjour et des droits d'asile dans les ambassades et consulats du Proche Orient (Jordanie, Liban, Turquie pour les réfugiés syriens) et d'Afrique pour les réfugiés qui ont tout perdu et s'entassent actuellement par milliers dans des camps où la vie est plus que précaire, dans des pays qui sont déjà instables et fortement inégalitaires. Ces immigrés, souvent qualifiés, peuvent s'intégrer à nos pays et leur apporter quelque chose. Le bilan fiscal et économique de l'immigration en France est positif, comme le montre un certain nombre d'experts. Il suffit de voir ce que les immigrés du Proche Orient, d'Afrique, d'Asie peuvent apporter aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, comme dynamisme médical, économique, scientifique, et culturel pour voir qu'il est non seulement immoral et inhumain, mais complètement stupide du point de vue du rayonnement de nos pays, de fermer la porte à ces demandeurs d'asile.

Ismaël Dupont

 

Lire aussi, Centre d'actualité de l'ONU

 

refugies-syriens-en-Mediterannee.jpg

 

  2 janvier 2015 – Face au phénomène de cargos de migrants laissés à la dérive par des trafiquants en mer Méditerranée, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a exprimé vendredi son inquiétude et jugé nécessaire des efforts énergiques pour y remédier.

M. Eliasson a discuté vendredi de ce sujet avec le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, le Représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations internationales et le développement, Peter Sutherland, et le Directeur général de l'Organisation internationale des migrations (OIM), William Swing, a indiqué le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU dans une note à la presse.

« Ils ont discuté des migrations internationales et de ce qui apparait comme une tendance effroyable en matière de traite des êtres humains s'agissant des migrants - l'abandon de grands cargos par les trafiquants en Méditerranée », a-t-il précisé.

Selon la presse, deux jours après le sauvetage d'un cargo à bord duquel se trouvaient des centaines de migrants, les garde-côtes italiens ont pris le contrôle vendredi 2 janvier d'un autre bateau en perdition au large des côtes italiennes. Le navire marchand, qui transportait 450 migrants, avait été abandonné par son équipage.

Le trafic de migrants a causé la mort de 3.000 personnes en Méditerranée rien que pour l'année 2014, contre 700 morts l'année précédente.

Saluant les efforts de sauvetage en cours, notamment par la marine et les garde-côtes italiens, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies a souligné la responsabilité de tous les États membres pour assurer la protection et les droits humains des migrants. Il a noté qu'il y avait un besoin urgent d'examiner les causes profondes du phénomène et de faire des efforts énergiques pour y remédier.

 

« Le système des Nations Unies continuera ses efforts, de concert avec les gouvernements concernés, l'OIM et d'autres parties prenantes, afin de répondre aux défis que représentent les migrations à travers le monde », a ajouté le porte-parole du Secrétaire général.

De son côté, le Directeur du bureau Europe du HCR, Vincent Cochetel, a estimé que l'utilisation de cargos représentait une nouvelle tendance « qui ne peut plus être ignorée par les gouvernements européens ».

« Il faut de toute urgence une action concertée européenne en mer Méditerranée. Il faut aussi accroître les efforts pour sauver les gens en mer et pour fournir des alternatives légales à ces voyages dangereux », a-t-il dit dans un communiqué de presse. Le HCR a remercié les autorités italiennes pour leur réaction aux derniers incidents.

  

    

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 19:18

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Les Grecs voteront le 25 janvier pour élire un nouveau parlement. Syriza part favori du scrutin. Quelle politique le parti pourrait-il mettre en place ? Entretien avec Gerassimos Moschonas, de l'université Panteion à Athènes.

 

TSPIRAS Altra Europa

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 17:09

Un article qui fait très fort: mettre dans la même case gauche radical et fachos, on va aller loin comme ça ...

 

http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204051620679-une-poussee-populiste-et-anti-austerite-est-attendue-en-europe-en-2015-1079723.php

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 09:35
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29 décembre 2014 1 29 /12 /décembre /2014 13:28

joschka-fischer.jpg

 

Joschka Fischer, ami de Cohn Bendit et ancien ministre Verts du gouvernement néo-libéral de Gérard Schröder qui a démantelé le droit du travail et les acquis des chômeurs pour servir le grand patronat allemand, vient une nouvelle fois rappeler combien une victoire de Syrisa et d'Alexis Tsipras en Grèce, bousculerait l'ordre pro-capitaliste bâti en Europe par des hommes politiques de son accabit, de droite comme de gauche, contre les intérêts des peuples et des démocraties.  

Pour lui, une victoire de Syrisa aux élections législatives anticipées de janvier en Grèce, suite au refus du parlement grec ce lundi 29 décembre de désigner un nouveau président, relancerait la spéculation contre les dettes italiennes et françaises et la crise des dettes publiques dans la zone euro. Ce serait un coup très grave porté à l'Europe. 

Où l'on voit que la démocratie et le reveil des peuples soumis à la loi d'airain d'une politique pro-finance dérange profondément les tenants de la nouvelle gouvernance européenne post-démocratique. 

Pour nous qui voulons croire encore à la possibilité pour les peuples de décider souverainement de leurs politiques économiques, sociales et démocratiques, en s'arrachant à la tutelle des instances européennes réactionnaires et financières, une victoire de SYRISA en Grèce serait la meilleure des nouvelles de ce début d'année 2015 et une vraie promesse de changement d'ère pour l'Europe. 

L'espoir et la peur doivent changer de camp! 

Le retour en force d'une vraie gauche populaire, démocratique, sociale, comme alternative à la pensée unique capitaliste, européiste et néo-libérale, incarnée par la droite comme par les sociaux-libéraux, est la seule alternative à la montée de l'extrême-droite partout en Europe, un vrai danger pour nos fragiles acquis de civilisation.  

TSPIRAS Altra Europa

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29 décembre 2014 1 29 /12 /décembre /2014 09:24
Grèce : c'est officiel, l'austérité tue

JEUDI, 18 DÉCEMBRE, 2014 (photo AFP)

Les mesures d'austérité en Grèce ont engendré "une violation sans précédent des droits de l'Homme" depuis quatre ans, a dénoncé la Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH) dans un rapport présenté jeudi à Athènes.

"Dans cette crise, la plus profonde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les instances internationales ont agi avec un seul objectif : celui de sauver le système bancaire sans prendre en considération les effets désastreux sur les populations", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la FIDH, Karim Lahidji.

Le rapport de la FIDH, rédigé à la suite d'une enquête de terrain effectuée en janvier 2014, montre comment les mesures d'austérité, dictées par les créanciers du pays, l'UE et le FMI en échange des prêts internationaux à la Grèce, ont affecté "tous les droits de l'Homme, des droits sociaux à la liberté d'expression".

Les droits des travailleurs ont été mis à mal, le salaire minimum ayant été réduit de 22% après le second prêt international octroyé au pays en février 2012. Le chômage atteint des records, s'élevant à 25,5% d'après les derniers chiffres publiés mardi, souligne ce rapport.

Le système de santé a également été touché par les coupes budgétaires. "Des médecins nous ont raconté qu'ils ne pouvaient pas opérer certains patients en raison de l'affluence dans les hôpitaux publics, du manque d'équipements et de personnel", a expliqué Noeline Blackwell, membre de l'équipe qui a enquêté en Grèce.

Les droits politiques et la liberté d'expression n'ont pas été épargnés, avec notamment la violence policière contre les manifestants, la montée des agressions xénophobes, et la fermeture de la télévision publique (ERT) en juin 2013.

"Le gouvernement grec partage la responsabilité de cette situation avec l'Union Européenne (UE) et le Fonds Monétaire International (FMI) qui ont imposé à l'Etat grec de mettre en place des réformes encourageant la violation des droits de l'homme", a déclaré Noeline Blackwell.

Le rapport souligne, par ailleurs, les ambiguïtés de l'UE qui a incité un de ses Etats membres à mettre en place des réformes allant à l'encontre du droit européen et international.

Selon le compte-rendu par exemple, le salaire minimum attribué en Grèce aux moins de 25 ans (511 euros par mois) qui se situe sous le seuil de pauvreté "est en violation du droit européen".

"La Grèce ne peut pas être une zone grise où les lois internationales ne sont pas appliquées", a insisté Dimitris Christopoulos, le vice-président de la FIDH.

Le rapport a été remis par la délégation à Kyriakos Mitsotakis, ministre de la réforme administrative, "le seul membre du gouvernement qui a accepté de les recevoir" et à Alexis Tsipras, chef du Syriza, parti en tête dans les sondages.

(L'humanité.fr)

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