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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 15:28

Mobilisation  pour le Rojava  contre l’agression militaire turque

 

Morlaix

Appel du « Collectif Rojava du Pays de Morlaix »

pour un rassemblement Samedi 12 Octobre 2019

à 12H au kiosque de la Mairie

 

La section PCF de Morlaix soutient cet appel du "collectif Rojava du Pays de Morlaix"

et appelle à  ce rassemblement

 

STOP ERDOGAN - Solidarite avec le peuple Kurde et la population du Rojava
STOP ERDOGAN - Solidarite avec le peuple Kurde et la population du Rojava
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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 06:01

 

 

L'éditorial de Maurice Ulrich.  L’Union européenne a « exigé » l’arrêt de l’offensive. La France, qui s’était contentée jusqu’alors de demander à la Turquie de se garder de toute « décision unilatérale »

 

On eut le sentiment hier qu’un scénario de l’infamie écrit d’avance se réalisait quand est tombée la première dépêche AFP rapportant ces mots : « Les avions de guerre turcs ont commencé à mener des frappes aériennes sur des zones civiles. » Quelque temps après, c’est le président turc lui-même qui annonçait le début de l’opération cyniquement nommée « Source de paix », visant selon lui les terroristes de Daech et d’YPG, mettant donc sur le même plan l’organisation islamiste et ceux qui l’ont combattue avec le courage et l’énergie que l’on sait.

Mais l’infamie, c’est d’abord celle de Donald Trump. Son annonce dimanche du retrait des forces américaines de la zone marquera d’une flétrissure la présidence de la première puissance mondiale. Il savait qu’il laissait le champ libre à Erdogan pour écraser les Kurdes, qu’il combat avec autant de violence et de hargne à l’extérieur qu’à l’intérieur de la Turquie. Qui pouvait croire sérieusement à ses paroles quand, face aux réactions aux États-Unis et chez certains républicains eux-mêmes, il menaçait la Turquie de représailles économiques si « elle dépassait les bornes » ? C’est la frontière qui est franchie. Il a prétendu justifier sa décision en jouant de la repentance à propos des interventions américaines au Moyen-Orient, qui auraient été « la pire décision de l’histoire des États-Unis », à partir d’un mensonge sur des armes de destruction massive qui n’existaient pas. Comme si un mensonge pouvait le gêner. Que dire aussi de l’avertissement de Vladimir Poutine invitant le président turc à « bien réfléchir ».

L’Union européenne a « exigé » l’arrêt de l’offensive. La France, qui s’était contentée jusqu’alors de demander à la Turquie de se garder de toute « décision unilatérale », a monté le ton hier en condamnant fermement l’agression et prépare une résolution avec l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir aujourd’hui en urgence. Nous sommes entrés dans un engrenage guerrier. Les forces de progrès doivent porter une seule exigence. Stop ! Arrêt immédiat de l’offensive turque.

Par Maurice Ulrich
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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 05:56

Décidément, en matière de lutte contre l’évasion fiscale, l’Union européenne ose tout. Déjà absente de la liste noire, la Suisse est ainsi sortie ce jeudi de la « liste grise » par un tour de passe-passe dont Bruxelles a le secret. Le pays du chocolat aurait donné des garanties suffisantes en matière d’échanges d’informations. Prière de circuler, il n’y a plus rien à voir en quelque sorte. Tous les experts et ONG, à commencer par Tax Justice Network, qui classent régulièrement la Suisse sur le podium mondial de la triche fiscal, avec les Etats-Unis et les Îles Caïman, n’ont décidément rien compris.

La dernière blague de Bruxelles : la Suisse sortie de la liste des paradis fiscaux par l’UE (Fabien Roussel)

Pourquoi sortir la Suisse à un tel moment, alors que les progrès évoqués concernent essentiellement les relations avec les Etats-Unis, en raison de l’application du FATCA ? Les pratiques des banques suisses, de surcroît, n’ont pas changé en profondeur puisqu’elles continuent de proposer des montages d’optimisation fiscale à l’extrême limite de la légalité, en tous les cas toujours opaques.

Avec une liste noire sur laquelle ne figure aucun des principaux paradis fiscaux, l’Union européenne affiche une inquiétante soumission aux intérêts financiers et géopolitiques. Des pays entrent et sortent ainsi des listes, tels le Panama, les ïles vierges britanniques ou encore l’Arabie Saoudite, au gré des tractations diplomatiques et des enjeux économiques, plutôt qu’en vertu de réels progrès sur les pratiques dénoncées.

A l’heure où l’exigence de transparence n’a jamais été aussi forte, il est urgent de mettre en place des procédures claires et lisibles, comme la création d’une commission indépendante composée d’élus, mais aussi d’experts indépendants, pour établir des listes plus proches de la réalité. Il est inacceptable que des ONG classent 60 pays parmi les paradis fiscaux, quand les listes « officielles » des Etats, elles, n’en répertorient que quelques-uns et jamais les principaux. La France peut montrer l’exemple, en adoptant d’autres critères, plus solides, assortis de sanctions et en organisant un débat annuel au parlement, comme je l’ai détaillé en 2018 dans une Proposition de loi à l’Assemblée nationale. 

Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, membre de la commission des finances

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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 07:25
Leïla Shahid, ancienne représentante de l'OLP et de l'Autorité Palestinienne en France, présente à Brest à la fac Ségalen le 31 octobre à 18h30
A l'invitation de l'AFPS, Leïla Shahid , cette femme exceptionnelle qui représenta avec énormement de conviction la Palestine en France pendant des années, sera présente à Brest le 31 octobre à 18 h 30 à la fac Ségalen. Retenez la date dans vos agendas.
 
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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 05:57
Rassemblement pour Afrin l'an passé  à Morlaix - photo Jean-Marc Nayet

Rassemblement pour Afrin l'an passé à Morlaix - photo Jean-Marc Nayet

NON À L’INVASION TURQUE AU ROJAVA

 

Rassemblement à Morlaix Samedi 12 octobre 2019 à 12 heures au kiosque

ou le jour de l’invasion au kiosque à 18 heures

Depuis plusieurs semaines, le président turc, R.T. Erdogan déclare ouvertement que son pays va envahir le Rojava pour écraser la révolution kurde qui est un espoir de paix et de fraternité pour tout le Moyen-Orient. Si la Turquie envahit le Rojava, on peut s’attendre à des massacres encore pires que ce qu’on a vu à Afrin.

Ce dimanche 6 octobre, l’administration américaine a annoncé que «les troupes américaines stationnées en Syrie allaient se retirer des abords de la frontière turque car la Turquie va bientôt mettre en œuvre une opération prévue de longue date dans le nord du pays. » (Huffingtonpost)

La Turquie désormais responsable de tous les combattants capturés de l’EI dans la région

«Le gouvernement des États-Unis a pressé la France, l’Allemagne et d’autres pays européens, d’où viennent beaucoup des combattants de l’EI [État Islamique ou DAECH] capturés, de les reprendre, mais ils ne veulent pas et refusent”, a dit la Maison Blanche. “La Turquie va maintenant être responsable pour tous les combattants de l’EI dans la zone, capturés dans les deux dernières années”, a-t-elle ajouté. »(Huffingtonpost)

L’annonce de retrait est confirmée par ANF qui écrit ce matin que : « les forces de la coalition internationale auraient commencé à se retirer des postes d’observation frontaliers de Serêkaniyê et Girê Spî, dans la région de l’Euphrate.»

Cette annonce est un nouveau coup mortel porté aux Kurdes et tous les peuples de la Syrie du Nord et d’Est qui veulent vivre ensemble, réunis autour d’un projet démocratique, sans être à la merci des dictateurs sanguinaires – dont Bashar al-Assad – qui hantent la région depuis des décennies.

Nous sommes de nouveau témoin de la solitude des Kurdes encerclés de toutes parts et dont les bourreaux sont soutenus à la fois par la Russie de Poutine et les États-Unis de Trump. Mais les Kurdes ont déclaré ne pas attendre les bras croisés devant cette nouvelle boucherie annoncée par la Turquie et ont ajouté qu’ils se battraient jusqu’à leur dernier souffle – tout en sachant qu’ils n’auront pas les mêmes armes que la Turquie qui fait partie de l’OTAN…

Vous avez vu l’invasion d’Afrin, les massacres et le nettoyage ethnique qui y ont été commis ? Alors, imaginez ce qui se passera au Rojava, où 6 millions de civils kurdes, arabes, arméniens, turkmènes sans défense risquent d’être chassés de leurs terres, en cas d’invasion turque.

 

Le PCF Pays de Morlaix et Finistère soutient les initiatives de soutien au peuple kurde et à l'expérience démocratique et progressiste du Rojava syrien contre l'impérialisme ethniciste, islamiste et fasciste de Erdogan. 

Communiqué du PCF, 8 octobre 2019:

Après plusieurs mois de menaces, d'intimidations et de bruits de botte, la Turquie vient de lancer une nouvelle offensive criminelle contre le Kurdistan de Syrie. Le Rojava a proclamé son autonomie lors du soulèvement populaire de 2011 mettant en œuvre des expérimentations démocratiques, pacifistes, féministes et anticapitalistes.

Les Kurdes de Syrie avec les forces arabes ont aussi constitué la principale force armée, alliée de la coalition internationale, pour lutter contre l'Etat islamique.

La Turquie d'Erdogan ne pouvait l'accepter, elle qui impose une chape de plomb dictatoriale sur son peuple et n'a de cesse de briser les aspirations à vivre libre du peuple kurde.

La Turquie d'Erdogan a pour cela apporté son soutien aux organisations islamistes et s'est engagée dans une politique d'extension territoriale en Syrie (Afrin) et en Irak. Cette agression, sans aucune légalité internationale, aura des conséquences dramatiques:

- Des troupes turques et leurs supplétifs se livrent déjà à des crimes contre les droits humains.

- Ankara opère un nettoyage ethnique pour chasser les kurdes de leurs terres comme elle l'a fait avec les Arméniens.

- Elle ouvre un nouveau foyer de guerre qui renforcera l’État islamique.

Le PCF condamne solennellement cette invasion et appelle le gouvernement de la France à saisir en urgence le Conseil de sécurité. Les Kurdes doivent être placés sous protection internationale pour éviter de criminels massacres alors qu'ils incarnent la paix et la démocratie au Moyen-Orient. Le PCF s'associe à toutes les initiatives de solidarité.

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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 05:00
Avec une offensive de l'armée turque au Rojava contrôlé par les Kurdes, la résurgence des groupes terroristes menacera directement l'Europe (Khaled Issa, interviewé par Rosa Moussaoui, L'Humanité, 8 octobre 2019)
Khaled Issa « La résurgence des groupes terroristes menacera directement l’Europe »
Mardi, 8 Octobre, 2019

Représentant en France du Kurdistan syrien, Khaled Issa met en garde contre les graves conséquences d’une offensive turque dans le nord-est de la Syrie.
 

 

Khaled Issa est  Représentant en France du Kurdistan syrien

Comment expliquer cette nouvelle volte-face du ­président des États-Unis, avec le retrait des forces américaines du nord-est de la Syrie et le feu vert donné à l’offensive planifiée de la Turquie dans cette région ?

Khaled Issa C’est une question à poser aux Américains. Nous avons pourtant accompli avec eux un ­travail extraordinaire dans le cadre de la coalition (contre l’« État ­islamique » - NDLR). Il faut rappeler que la France fut le premier État à nous soutenir dans notre résistance contre Daech ; elle est ensuite ­devenue, dans le cadre de cette coalition internationale, un appui déterminant pour défaire ces terroristes. Mais le travail n’est pas terminé. Il existe encore des cellules dormantes. Si la force qui s’est ­battue contre Daech est affaiblie, le terrain sera propice pour la ­résurgence de l’« État islamique ». D’autant que certaines puissances régionales, à commencer par la Turquie, ont offert leur appui à Daech et à d’autres groupes intégristes. Ce n’est un secret pour personne : les autorités turques entretenaient avec ces terroristes de très bonnes relations. Leurs menaces sont une façon de voler à leur secours. Le paradoxe, c’est qu’on abandonne au milieu du chemin la force qui a ­contribué à leur défaite.

Le communiqué de la Maison-Blanche confie explicitement à Ankara le sort des djihadistes détenus dans le nord-est de la Syrie, sous la garde des Forces démocratiques ­syriennes. Quelles peuvent être les conséquences d’un tel choix ?

Khaled Issa Nous avons payé un lourd tribut à cette guerre. Nos garçons, nos filles sont tombés au combat. Plus de 11 000 jeunes gens ont sacrifié leur vie à cette lutte contre Daech. Les prisonniers sous notre garde ont été arrêtés sur notre territoire, leurs victimes sont des habitants de cette région. Au lieu de nous soutenir dans le cadre d’une coopération nationale en vue de les juger, on les remet à une puissance régionale qui les appuyait. C’est très paradoxal. Nous ne trouvons pas qu’il soit juste de confier ces terroristes à Ankara. Nous pensons que les autorités turques vont les recycler, comme ils ont déjà recyclé de nombreux éléments en fuite, qu’ils ont installés à Afrin. Ces choix conduiront à une dé­stabilisation totale de la région. En fait, Erdogan utilise ces terroristes pour faire chanter les pays européens. Lorsqu’il menace de laisser passer des réfugiés vers l’Europe, il sous-entend qu’il laissera aussi la voie libre aux terroristes. Si cette région échappe au contrôle de notre administration, de nos forces, la résurgence des groupes terroristes et de la violence ­menacera directement la sécurité en Europe.

Ankara veut empêcher l’installation à ses frontières d’une zone autonome kurde. L’offensive turque vise-t-elle, ­par-delà les Kurdes, l’expérience politique initiée dans le nord-est de la Syrie ?

Khaled Issa Il y a dans le nord-est de la Syrie des Kurdes, des Arabes, des Assyro-Chaldéens, des Turcomènes, des Tcherkesses, une ­mosaïque de communautés et de confessions. Nous avons mis en place une administration dans des conditions très difficiles mais c’était la zone la plus stable, celle où la guerre civile, les conflits entre communautés ont été évités. Les menaces planant aujourd’hui sur cette administration, sur les Forces démocratiques syriennes, éloignent les perspectives de paix pour la région, pour la Syrie. Elles font aussi planer de graves dangers sur la stabilité internationale.

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui
Syrie. Le revirement de Trump déstabilise ses alliés
Mercredi, 9 Octobre, 2019 - l'Humanité

Après avoir annoncé le retrait de ses forces, le président américain recule, mais sans s’opposer vraiment à une attaque turque contre les forces kurdes.

 

La politique américaine au Moyen-Orient avait-elle besoin d’un discrédit de plus ? Lundi soir, le président Trump est revenu sur sa décision, prise la veille, de retirer les soldats états-uniens stationnés en Syrie, accordant un blanc-seing à la Turquie pour une offensive contre les forces kurdes. En réalité, explique un haut responsable américain qui requiert l’anonymat, il s’agirait d’un redéploiement de 50 à 100 éléments des forces spéciales « vers d’autres bases » du pays et non d’un retrait pur. Ce repli stratégique viserait ainsi à protéger les boys, qui « ne doivent pas courir le risque d’être blessés, tués ou capturés si les Turcs passent la frontière et engagent des combats avec les forces kurdes locales », selon ce dirigeant. Et d’insister : « Le fait qu’on les déplace ne constitue pas un feu vert » à Ankara.

Pour autant, le déplacement des soldats américains ne peut laisser de doute sur le fait que Washington n’opposerait aucune résistance, quoi qu’en dise Trump, à l’entrée de l’armée turque, par ailleurs membre de l’Otan, en Syrie. « Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j’estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l’économie de la Turquie », a tweeté le locataire de la Maison-Blanche. Durant l’été 2018, les deux chefs d’État s’étaient déjà affrontés sur le terrain économique, entraînant une chute brutale de la livre turque. À la suite de la détention par Ankara d’un pasteur américain, Donald Trump avait exigé la mise en place d’importantes taxes douanières sur l’acier et l’aluminium turcs.

La France pourrait se retrouver seule face aux forces turques

La Turquie, qui a déjà mené deux offensives en Syrie, la première en 2016 contre le groupe « État islamique » (EI) et la deuxième en 2018, à Afrine, contre les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, a indiqué lundi avoir achevé les préparatifs en vue du lancement de son opération militaire. Elle entend ainsi préserver sa frontière des YPG, qu’elle considère comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé par Ankara sur la liste des organisations terroristes. Ankara espère également installer à terme dans cette « zone de sécurité » les 3,5 millions de réfugiés syriens présents sur son territoire.

Pour se prémunir d’une intervention, la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) aurait creusé des tranchées et des tunnels à Ras al-Aïn, Tal Abyad et près de Kobané, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) basé à Londres. La France, qui dispose actuellement de cinq bases au Rojava, le Kurdistan syrien, pourrait également se retrouver seule face aux forces turques. Paris a ainsi exhorté Ankara à « éviter une initiative » – chaque mot est pesé – qui nuirait à la lutte contre l’EI alors même que la restructuration de l’organisation est en cours. La diplomatie française a en outre plaidé pour que la détention des djihadistes étrangers, parmi lesquels des ressortissants français, dans les camps du Nord-Est syrien reste « sûre ». Lundi, lors d’un entretien avec son homologue turc, le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Djavad Zarif, a exprimé son « opposition » à une action en Syrie. Allié du président syrien Bachar Al Assad, Téhéran n’a jamais procédé au retrait du corps des Gardiens de la révolution, comme l’exigeaient un temps les États-Unis. Là encore, le camouflet est net.

Lina Sankari
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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 05:35

 

Le régime de Nicolas Maduro ne reculerait ni devant le mensonge, ni devant les tripatouillages médiatiques, ni devant les manipulations multiples, nous assène-t-on quotidiennement. Un festival de « fake news » se tiendra même le 7 novembre prochain à Caracas. Le jury sera placé sous la présidence du quotidien espagnol « El País », celui-là même qui contrôle les éditions latino-américaines « Santillana », cette même entreprise qui fournit les manuels scolaires aux jeunes chiliens.

« El País », réticent depuis longtemps aux « fake news », préfère désormais s’impliquer et apporter une aide humanitaire aux peuples dans la misère. Le journal « El País » est en période d’apprentissage. Il a eu besoin de 7 mois pour publier une autocritique dans les médias de Tlaxcala. Le directeur espagnol du « País » a publié le 29 septembre 2019 (selon le site « Politika ») que l’information envoyée de Mexico était relative à une fausse nouvelle diffusée (à l’insu de son plein gré, sans doute) par « El País » en février dernier, il affirmait que le gouvernement vénézuélien « avait brûlé des camions d’aide humanitaire » à la frontière avec la Colombie. Cela nous rappelle les bébés roumains et le massacre de Timisoara.

L’information, envoyée depuis les bureaux mexicains du « País », fut légitimée par un éditorial du 25 février au sujet de « l’aide humanitaire au Venezuela ». « El País » affirmait : « Le régime a tombé le masque et montre son visage le plus répugnant, en brûlant des camions chargés de médicaments et d’aliments. » Le « Défenseur du lecteur », dans sa réponse, 7 mois plus tard, frise l’indécence et le ridicule en prétendant que les journalistes « étaient pris par d’autres informations d’importance », comme les coupures d’électricité au mois de mars dans ce même Venezuela. Le « Défenseur du lecteur » doit quand même présenter ses excuses au lectorat.

Le journal « El País », issu de l’antifranquisme tardif et de la « Transition » est aujourd’hui une sorte d’organe du PSOE, défenseur acharné du « système libéral ». Et tant pis si pour cela, il lui faut de nombreuses « fake news »... La liberté d’information fiable reste encore à conquérir. En Espagne comme en France.

 

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27 septembre 2019 5 27 /09 /septembre /2019 05:23
Patrick le Hyaric avec Cindérella Bernard, Glenn Le Saoût, Vincent Doucet, le patron du bar restaurant C'est Ici sur le port de plaisance de Roscoff pour une réunion publique de campagne européenne sur les enjeux du Brexit en mars 2019

Patrick le Hyaric avec Cindérella Bernard, Glenn Le Saoût, Vincent Doucet, le patron du bar restaurant C'est Ici sur le port de plaisance de Roscoff pour une réunion publique de campagne européenne sur les enjeux du Brexit en mars 2019

Révisionnisme historique. Le déshonneur du Parlement européen
Jeudi, 26 Septembre, 2019

Par Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité.

 

Le Parlement européen a voté il y a quelques jours une résolution scélérate censée souligner l’« importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ». En réalité, cette mémoire est bafouée ligne par ligne, laissant présager un « avenir » sombre pour l’Europe. Visant à mettre un trait d’égalité entre communisme et nazisme, ce texte mobilise des considérants qui sont chacun des modèles de propagande et de révisionnisme historique.

La signature du pacte germano-soviétique est ainsi obsessionnellement désignée comme cause principale du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Ce grossier raccourci historique permet d’absoudre cyniquement aussi bien le national-socialisme, son idéologie de mort et les régimes fascistes des années 1930 que l’atermoiement meurtrier et parfois connivent des chancelleries occidentales avec le nazisme, et la complicité active de puissances d’argent avec les régimes fascistes et nazi.

Silence est fait sur le traité de Versailles et ses conséquences. Aucun mot n’est consacré aux accords de Munich d’octobre 1938, ce « Sedan diplomatique » qui a livré les peuples européens au « couteau de l’égorgeur », ce « début d’un grand effondrement, la première étape du glissement vers la mise au pas », comme l’écrivait dans l’Humanité le journaliste et député communiste Gabriel Péri, fusillé par les nazis.

Tout le faisceau de causes mobilisées par des générations d’historiens pour tenter d’expliquer le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale est bazardé au profit d’une bouillie antirusse sans aucun égard pour le sacrifice immense des Soviétiques dans l’éradication du nazisme.

S’il ne fait aucun doute que le régime stalinien fut bel et bien un régime sanglant et criminel, il est moralement et historiquement inconcevable de faire de l’Union soviétique, de son armée et de tous ceux qui s’engagèrent avec elle, communistes de tous pays acteurs décisifs du combat libérateur, des équivalents des nazis et de leurs supplétifs collaborateurs, sauf à sombrer dans « l’obsession comparatiste », névrose idéologique dénoncée par l’historien Marc Ferro. Les communistes furent, dans de nombreux pays et avec l’appui de différentes forces, gaullistes et socialistes en France, les artisans du redressement national, créant un rapport de force qui permit l’édification d’institutions républicaines et sociales sur les cendres du nazisme et des collaborations. Est-ce un hasard si cet héritage fait parallèlement l’objet de violentes attaques dans tous les pays de l’Union européenne ?

Les pays d’Europe orientale furent, quant à eux, des points d’appui décisifs dans les combats anticoloniaux qui essaimèrent après guerre. Noyer dans le concept de totalitarisme des réalités historiques aussi dissemblables ne peut apparaître que comme une escroquerie intellectuelle. Une telle entreprise ne sert en aucun cas à poser un regard lucide et apaisé, pourtant indispensable, sur les contradictions, crimes et fautes des régimes influencés par le soviétisme et qui ont pris le nom de socialisme.

Cette résolution s’appuie sur un considérant aussi grotesque que l’interdiction formulée dans certains pays de l’Union de « l’idéologie communiste », semblant acter des dérives revanchardes des extrêmes droites du continent en incitant tous les États membres à s’y plier. Signe qui ne trompe pas, l’inféodation à l’Otan est ici désignée comme gage de liberté pour les peuples de l’Est européen.

Cette résolution fait la part belle au révisionnisme d’extrême droite quand les pays baltes sont désignés comme ayant été « neutres », alors que ces derniers ont mis en place bien avant le pacte germano-soviétique des régimes de type fasciste laissés aux mains de « ligues patriotiques » et autres « loups de fer », suscitant un antisémitisme viscéral qui connaîtra son apogée sanglant dans ces pays lors de la Seconde Guerre mondiale.

Incidemment, la Shoah, sa singularité intrinsèque, et les logiques d’extermination méticuleuses et industrielles du régime nazi sont fondues dans le magma des meurtres du XXe siècle et ainsi relativisées. L’odieuse équivalence entre nazisme et communisme permet d’exonérer les régimes nationalistes d’inspiration fasciste des années 1930 que des gouvernements et ministres actuels d’États membres de l’Union européenne célèbrent ardemment.

Viserait-on, par ce texte politicien, à réhabiliter ces régimes qui gouvernèrent de nombreux pays d’Europe orientale avant de sombrer dans la collaboration en nourrissant l’effort de guerre nazi et son projet d’extermination des juifs d’Europe ? Ce texte est une insulte faite aux 20 millions de Soviétiques morts pour libérer l’Europe du joug nazi, aux millions de communistes européens engagés dans la Résistance et les combats libérateurs, un affront fait aux démocrates alliés aux mouvements communistes contre nazis et fascistes, avant et après la Seconde Guerre mondiale.

Au moment où Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, propose de nommer un commissaire à la « protection du mode de vie européen », célébrant un culte que l’on croyait révolu à la pureté continentale, les thèses historiques révisionnistes des droites extrêmes et réactionnaires, qui ont de toute évidence inspiré ce texte, font leur entrée fracassante au Parlement européen. Pendant ce temps, aucun commissaire n’est nommé sur les questions d’éducation ou de culture…

Thomas Mann, vigie morale d’une Europe décomposée, écrivait : « Placer sur le même plan moral le communisme russe et le nazi-fascisme, en tant que tous les deux seraient totalitaires, est dans le meilleur des cas de la superficialité, dans le pire c’est du fascisme. Ceux qui insistent sur cette équivalence peuvent bien se targuer d’être démocrates, en vérité, et au fond de leur cœur, ils sont déjà fascistes ; et à coup sûr ils ne combattront le fascisme qu’en apparence et de façon non sincère, mais réserveront toute leur haine au communisme. »

Si l’expérience qui a pris le nom de communiste au XXe siècle ne peut être, pour tout esprit honnête, résumée à la personne de Staline ou à une forme étatique, tel n’est pas le cas du nazisme, intrinsèquement lié à un homme, à un régime. Et si le communisme propose un horizon d’émancipation universelle, quoi qu’on pense des expériences qui s’en sont réclamées, tel n’est pas le cas de l’idéologie nazie, qui se revendique raciste, réactionnaire et exclusive, portant la mort en étendard. Ces simples arguments de bon sens disqualifient l’odieuse comparaison de cette résolution.

C’est bien la visée communiste, dont nous maintenons qu’elle ne fut jamais mise en pratique dans les pays du bloc soviétique, qui est la cible de ce texte indigne et inculte, et avec elle, la possibilité d’une autre société. Que des voix sociales-démocrates et écologistes aient pu soutenir pareille résolution, mêlant leurs voix au Rassemblement national (ex-FN) et aux extrêmes droites continentales, est le signe désolant de la lente dérive d’une frange trop importante de la gauche européenne qui largue les amarres d’une histoire et d’un courant, ceux du mouvement ouvrier, dans lesquels elle fut elle aussi forgée, qui prête également le flanc aux pires tendances qui s’expriment dans le continent.

Demain, un maire, un élu, un député pourra-t-il se dire communiste sans enfreindre la docte délibération du Parlement européen ? Et l’Humanité pourrait-elle un jour passer sous les fourches Caudines de la censure imposée des droites extrêmes coalisées ? Ne plane-t-il pas là comme un parfum munichois, justement, face à une offensive idéologique dont certains pensent pouvoir se satisfaire en rasant les murs ?

Tous les démocrates, toutes les personnes attachés à la libre expression des courants qui se réclament du communisme et d’une alternative au système capitaliste devraient au contraire se lever contre cette inquiétante dérive qui nous concerne tous. Au risque d’y laisser eux aussi un jour leur peau.

Patrick Le Hyaric
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25 septembre 2019 3 25 /09 /septembre /2019 05:53
La guerre nucléaire est impossible. Vraiment ? (Jean-Pierre Tuquoi (Reporterre)

La possibilité d’une guerre nucléaire ? Personne n’y croit aujourd’hui, estime le philosophe Jean-Pierre Dupuy. Pourtant, dans « La guerre qui ne peut pas avoir lieu », il démontre que rien de solide n’empêchera le monde de sombrer dans une telle catastrophe.

L’auteur a eu la charité de prévenir son éditeur : le livre, son livre, « ne marchera pas ». Il ne figurera jamais parmi les bestsellers ; les ventes sont condamnées à rester confidentielles et l’on comptera sur les doigts de la main les comptes rendus. On n’invitera pas l’auteur à la télévision. Pourquoi ? Non pas que l’ouvrage soit mal écrit, verbeux, incompréhensible, trop long, trop court… C’est le contraire. Simplement, le sujet traité, la possibilité d’une guerre nucléaire, dans le monde actuel, « tout le monde s’en fout », estime le philosophe Jean-Pierre Dupuy. « Le sujet dont je traite ne passionne pas les foules », ajoute-t-il, parce que chacun est convaincu que la probabilité d’une guerre nucléaire est voisine de zéro. La bombe atomique n’a pas été utilisée pendant la guerre froide, une période d’affrontement idéologique extrême entre grandes puissances. Pourquoi le serait-elle aujourd’hui ? C’est une arme trop dévastatrice, est-on tenté de répondre. L’humanité n’a pas envie de se suicider. Dans les années soixante, des études étasuniennes évaluaient à 600 millions le nombre de morts qu’elle provoquerait. C’était avant l’entrée dans l’arsenal nucléaire de la bombe à hydrogène autrement plus puissante. Désormais, c’est en milliards qu’il faudrait compter. « Les chiffres sont si énormes qu’ils ne disent rien à personne », observe l’auteur avant de renvoyer à la « banalité du mal » d’Anna Arendt.

Les dirigeants politiques connaissent le prix d’un conflit nucléaire. Et les stratèges également, qui ont créé le concept de dissuasion sur lequel repose la paix mondiale depuis Hiroshima. En gros, le détenteur de la bombe atomique sait que s’il utilise l’arme atomique, il sera forcément la cible d’une riposte du pays agressé aussi dévastatrice sinon davantage. Donc, il s’abstient d’employer l’arme nucléaire. Le monde peut dormir tranquille.

L’histoire récente fourmille de ces escalades hasardeuses maîtrisées par miracle

Jean-Pierre Dupuy entend démontrer qu’aucun de ces arguments ne tient la route. À ses yeux, la menace d’une guerre nucléaire, loin d’avoir disparu, est « la plus importante » à laquelle nous restons confrontés. Donald Trump, qu’il cite avec gourmandise en exergue du livre, ne dit pas autre chose :

« Le monde n’a pas de défi plus important à relever (…). Personne ne veut en parler. Je crois, affirmait Trump dans une interview (mais le Trump du début des années 1990, bien avant son élection), qu’il n’y a rien de plus stupide que de croire que cela n’arrivera jamais juste parce que tout le monde sait que les armes nucléaires ont un immense pouvoir de destruction et qu’on va donc se garder de les utiliser. Quelle connerie [bullshit] ! »

Si une guerre nucléaire est déclenchée, prévient Jean-Pierre Dupuy, il ne faut pas croire que ce sera le fruit empoisonné de la décision d’un chef d’État. Aucun n’est assez fou pour désirer l’apocalypse. Lors de la crise de Cuba, qui vit les États-Unis et l’Union soviétique à deux doigts de s’affronter au début des années soixante, ni le président John Kennedy ni Nikita Khrouchtchev ne voulait d’un conflit nucléaire. Aujourd’hui, ni Donald Trump ni son homologue nord-coréen Kim Jong-un ne souhaite en venir au pire. Ils peuvent se traiter de « vieillard gâteux et impuissant » pour l’un, de « petit homme fusée » pour l’autre, ils savent jusqu’où ne pas aller.

Ce sera « par hasard », à la suite de la mauvaise interprétation d’un phénomène, ou d’un incident mineur déclenchant une cascade de conséquences non maîtrisées, que l’arme nucléaire sera utilisée. L’histoire récente fourmille de ces escalades hasardeuses maîtrisées par miracle. Jean-Pierre Dupuy en rappelle quelques-unes, dont certaines peu connues. En 1962, par exemple, un sous-marin soviétique croisant au large des côtes de Cuba fut repéré et encerclé par des bâtiments étasuniens — qui ignoraient qu’il était porteur d’engins nucléaires. Pour le contraindre à faire surface, ils lui envoyèrent des grenades sous-marines, conformément à un protocole de crise conclu entre les deux superpuissances. Sauf que le commandant du sous-marin ignorait tout du deal et que les communications avec Moscou étaient interrompues. Dans sa coque, où la température dépassait maintenant les 50 C, le commandant pouvait riposter en lançant ses engins nucléaires contre la flottille. Le commissaire politique donna son feu vert. Mais pas un troisième personnage, un officier d’un rang un peu moins élevé que le commissaire mais qui, hiérarchiquement, était au-dessus du commandant du sous-marin (il était chef d’état-major d’une flottille de sous-marins). Le submersible fit donc surface et l’incident en resta là. Que se serait-il passé en l’absence du troisième homme, qui se trouvait là un peu par hasard ? Peut-être a-t-on échappé à une guerre nucléaire ce jour-là.

Peut-on laisser des logiciels et des processus automatisés décider de l’avenir de milliards d’individus ?

Plus près de nous, il y a un an, un autre incident a manqué se terminer en catastrophe. Le 13 janvier 2018, les habitants de l’archipel d’Hawaï ont vécu 38 minutes d’enfer lorsqu’un message d’alerte a été diffusé (radio, internet…) leur annonçant qu’un missile balistique se dirigeait vers eux et qu’il ne s’agissait pas d’un exercice d’alerte. On imagine l’angoisse des habitants au fur et à mesure que les secondes s’égrenaient. Il s’est avéré plus tard que le déclenchement de l’alerte ne résultait pas d’une erreur grossière. Il avait été pris sur le fondement de vidéos mal interprétées. On était passé à deux doigts d’une catastrophe ! « On s’en est sorti grâce à la chance », a résumé à propos de ce type d’incidents l’ancien secrétaire étasunien à la Défense Robert McNamara, qui n’était pourtant pas un pacifiste.

Peut-on laisser des logiciels et des processus automatisés décider de l’avenir de milliards d’individus ? La doctrine nucléaire est à bout de souffle, conclut Dupuy et, de la même façon que les systèmes de déclenchement du feu nucléaire échappent de plus en plus à l’homme, la doctrine qui les sous-tend se délite peu à peu. Croit-on vraiment qu’un chef d’État dont le pays vient de subir une attaque nucléaire va riposter et ajouter du malheur au malheur ? Imagine-t-on qu’un bouclier antimissile peut sérieusement stopper 100 % des attaques de missiles alors qu’un seul d’entre eux peut rayer une capitale de la carte ?

Autant de questions embarrassantes qui passionnent le philosophe. Et qui devraient interpeller le citoyen. Le livre sera peut-être un succès — malgré le pessimisme de son auteur.

Jean-Pierre Tuquoi (Reporterre)

Source : https://reporterre.net/La-guerre-nucleaire-est-impossible-Vraiment

 

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24 septembre 2019 2 24 /09 /septembre /2019 14:50

L'EUROPE CONSERVATRICE FABRIQUE SA LÉGENDE

En fabricant artificiellement un véritable bréviaire de la mémoire historique, telle qu'elle l'entend, la majorité de l'Assemblée européenne annonce une chasse aux sorcières d'un type nouveau, pour faire simple, contre l'idéologie nazie et l'idéologie dite "communiste" inspirée de l'URSS d'hier en les mettant sur le même plan de rejet et de surveillance.

Qui remettait en cause les forfaits du stalinisme des années de plomb qui ont dévoyé l'idéal communiste ? Peu de gens, et surtout pas les communistes d'aujourd'hui. Mais cette façon de mélanger deux idéologies a pour but de créer la confusion et, surtout, de donner une interprétation négationniste de l'histoire.

Qu'on le veuille ou non ce sont les troupes soviétiques qui ont libéré Auschwitz et ce sont aussi elles qui ont changé le cours de l'histoire à Stalingrad en stoppant les troupes allemandes qui ont assassiné plus de 20 millions de soviétiques. Qu'on le veuille ou non ce sont les communistes allemands, et ensuite les autres, qui ont rempli les camps d'extermination nazis, ne l'oublions pas, et ce souvent aussi des communistes qui ont fait les frais des camps de Staline en Sibérie, sans compter des compagnons de Lénine qui ont été exécutés par le tyran.

Nous n'avons pas fini de décrypter les raisons qui ont permis le dévoiement de la révolution d'octobre mais nous avons fait le tour des horreurs nazies qui ont provoqué des dizaines de millions de morts dans le monde entier.

Cette manière expéditive de mettre dans le même sac deux idéologies bien différentes, particulièrement opposées, en les classant dans le pot du "totalitarisme" a pour but de créer en Europe un relais d'une guerre froide que Trump a déjà bien engagé aux USA.

En essayant de laver le cerveau des nouvelles générations, l'Assemblée européenne se livre à une entreprise de falsification grave de l'histoire.

Pour sauver le marché capitaliste, tout est bon, y compris la chasse aux communistes, en faisant semblant de s'attaquer aux résurgences du nazisme qui revient à la mode, au cœur même de l'Allemagne et dans toute l'Europe, notamment dans des pays comme la Pologne où le le Parti communiste et pourchassé et où les quelques israélites qui restent dans le pays ne sont pas à la fête.

S'acharner contre la mémoire communiste en prenant en exemple l'épouvantail des moustaches de Staline alors que partout ce sont les enfants plus ou moins directs du nazisme qui bousculent la démocratie parlementaire dans toute l'Europe, c'est déclarer la guerre tant à la vérité historique qu'à la liberté conscience dans une Europe qui n'est pas à l'abri du retour des monstres qui n'ont rien de communiste.

L’ARAC DENONCE UN VOTE DANGEREUX AU PARLEMENT EUROPEEN QUI MANIPULE L’HISTOIRE ET LA MEMOIRE

.

Le Parlement européen a adopté (pour : 535 – contre : 66 –abstentions : 52), le 19 septembre 2019, une résolution sur« l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ».
Cette résolution est grave et abjecte. Elle constitue l’aboutissement de la stratégie de révisionnisme historique prônée par l’Union Européenne.

Ce texte assimile fascisme et communisme. Il explique que l’origine de la seconde guerre mondiale serait… le pacte germano-soviétique.

Non le pacte germano-soviétique n’est pas la cause de la seconde guerre mondiale.

Les causes de la seconde guerre mondiale doivent être recherchées dans la complicité silencieuse qui a permis le développement du fascisme et du national-socialisme contre le mouvement ouvrier, la collusion des grands monopoles allemands avec Hitler. Elles sont à chercher dans le silence assourdissant qui a conduit les états d’Europe à abandonner l’Espagne Républicaine aux mains du fascisme, dans la lâcheté qui a conduit aux accords de Munich le 28 septembre 1938 entre Daladier, Chamberlain, Hitler et
Mussolini.

Cette résolution cherche à effacer la contribution décisive des communistes et des peuples de l’Union Soviétique à la défaite du fascisme nazi.

Cette résolution occulte la gravité de la barbarie nazie et la renaissance du fascisme aujourd’hui.

Il est important d’avoir une rigueur historique, nous la devons aux millions de victimes, à tous ceux et avant tout les communistes et le peuple Russe qui se sont battus pour arrêter et vaincre Hitler.

Mettre  sur le même plan et en les assimilant, le fascisme, le nazisme, le stalinisme et le communisme est une grossière simplification de la réalité.

Le fascisme favorisé et mis en avant a été le moyen trouvé par les capitalistes pour écraser les mouvements révolutionnaires des années 30 et sauver leurs systèmes. Le fascisme est la créature du capitalisme,
le moyen du repartage entre impérialistes du monde dans la guerre la plus violente de l'histoire.

Les communistes, au contraire, dans chaque pays d’Europe, ont organisé et animé une résistance héroïque contre le fascisme. Ils ont pu le faire grâce au large soutien populaire dont ils disposaient.

Présenter la Russie comme n’ayant souffert que du stalinisme (point 15 de la résolution), c’est nier l’ampleur des souffrances et des pertes subies par ce peuple, et par les soldats de l’Armée rouge (21 millions de morts), pour arrêter l’expansion nazie et permettre la libération de l’Europe.

Cette résolution, d’une extrême gravité, vise à ouvrir la voie l’interdiction des partis communistes, des forces progressistes et du mouvement syndical comme ce fut cas dès 1933 en Allemagne.

Avec
ce texte, le Parlement Européen veut empêcher toute révolte, toute contestation démocratique.

Le vote de ce texte est scandaleux et dangereux. Ceux qui l’ont voté portent une lourde responsabilité devant l’Histoire, ils font comme dans les années 30 le lit du fascisme.

Nous
n’acceptons pas la réécriture de l’Histoire sous peine de voir se reproduire les mêmes dangers. Réfléchir au passé pour construire le présent, implique d’avoir le courage et l’intelligence de regarder l’histoire de chaque peuple.

Villejuif, le 23 septembre 2019

Le texte
adopté par le Parlement européen : http://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2019-0021_FR

 

source : lettre électronique ARAC

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