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18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 06:34
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden

Le PCF du Pays bigouden rappelle l‘importance de l’hommage qui sera rendu, samedi 17 juin, aux fusillés de La Torche à Plomeur. Dans un communiqué, ses militants expliquent : « En représailles à une action de résistance les 15 et 23 juin 1944, 21 hommes membres des Francs-Tireurs et Partisans ont été fusillés à La Torche. Ils combattaient le nazisme, qui, à travers l‘invasion de l’Europe par le pouvoir allemand, tentait de s‘implanter en France. Aujourd’hui, cette idéologie, à travers le racisme et la xénophobie, qui s’exprime par des actes de violence contre la fraternité, couve comme un feu qui peut à tout moment renaître. Avec cette commémoration aux fusillés de La Torche, les militants communistes du Pays bigouden expriment le souhait que le souvenir de l‘histoire reste un marqueur de la lutte contre la banalisation de l‘exclusion et le poison du fascisme ».

Rendez-vous à 16 h 15 à la stèle de La Torche et à 17 h au cimetière de Lesconil.

Le Télégramme 14 juin 2023

Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden
Hommage aux fusillés de La Torche : un « moment important » selon le PCF du Pays bigouden

Juin 1944 - Les fusillés de Lesconil, de la Torche et de Poulguen

15 résistants de Lesconil ont été fusillés a La Torche en Juin 1944

35 résistants ont été massacrés à Poulguen.

Beaucoup de noms de rues des communes du Pays Bigouden évoquent ces martyrs.

"Notre Finistère", supplément à l'Humanité Dimanche, revenait dans ses éditions du 21 et 28 juin 1964 sur la cérémonie à la mémoire des fusillés de la Torche et de Lesconil les 9, 10, 15, 23 juin 1944 pour la commémoration des 20 ans du martyre de ces résistants. 

Au cimetière de Lesconil, 17 sur 19 résistants tombés qui ont leur tombe, étaient membres du parti communiste, assure "Notre Finistère". "Un menhir rappelle la mémoire d'Alain Le Lay, mort en déportation"

"Premières victimes de la barbarie nazie, à Lesconil, les frères Volant (Yves, 30 ans, et Antoine, 20 ans) sont fusillés le 9 juin. Deux jours après, Louis Larnicol (34 ans) subit le même sort à l'école St Gabriel à Pont L'Abbé.

Le 15 juin, la liste s'allonge, neuf marins de Lesconil sont fusillés à La Torche. Le plus jeune, Yves Biger, n'avait pas encore 17 ans, l'âge de Guy Mocquet; le plus "vieux", Pierre Daniel, a 37 ans.

Les dunes de la Torche n'ont pas fini de rougir du sang des martyrs. Face à la mer, six patriotes tombent le 23 juin. Les trois plus âgés sont fusillés les mains enchaînées, devant les trois jeunes, qui, huit minutes plus tard, 22h28, dit le rapport, connaîtront le même sort".

Les photos publiés datent des premières cérémonies à la Libération en août 1944, 2 mois après leur exécution. 22 enfants de Lesconil, résistants, sont morts pour la France, fusillés ou en déportation, comme Alain Le Lay, 34 ans, Yves Le Donche, 21 ans, Antoine Buannic, 20 ans.

Site internet https://bigouden1944.wordpress.com - Gaston Balliot:

"Les fusillés de La Torche

La période Avril-Juin 1944 fut terrible pour notre pays bigouden.
Des résistants furent fusillés par l’occupant allemand sur le site de La Torche, commune de Plomeur, et sur le site de Poulguen, commune de Penmarc’h.
Les uns comme les autres ont été condamnés à mort par le même Tribunal militaire.

15 jeunes de Lesconil ont été abattus les 15 juin et 23 juin sur la dune de La Torche, en Plomeur.

Le 6 juin 1944, jour du débarquement anglo-américain en Normandie, les Francs-tireurs et partisans de Lesconil reçurent d’un « jeune chef », Alex ou Jean-Marie, l’ordre d’investir, dans la soirée le bourg de Plomeur, carrefour de routes venant du Guilvinec et de Penmarc’h où stationnaient de fortes garnisons allemandes, au port et au champ de tir.

Voulaient-ils obéir à l’ordre – devenu caduc – d’empêcher les renforts allemands de rejoindre la Normandie ?

Les gradés réveillèrent Mr le Maire, Louis Méhu, abasourdi et inquiet. Au cours de la nuit, les Francs-tireurs arrêtèrent une patrouille allemande de deux hommes, puis deux Caucasiens, supplétifs de l’armée allemande basés à Beuzec, qui étaient chargé d’apposer des affiches signalant le nouveau couvre-feu.

Les soldats prisonniers furent dirigés vers Plonivel, base ou « maquis » des résistants. Allait-on les fusiller ?… On leur demanda de creuser leur tombe.

Au matin, les occupants déclenchèrent la riposte. Louis Méhu, Isidore Garo, le secrétaire de mairie, et une dizaine de passants furent pris en otages. Des interrogatoires musclés eurent lieu à l’école Saint-Gabriel de Pont L’Abbé devenue siège de la feldKommandandur. Les traces de sang sur les murs et les parquets le témoignèrent. Les allemands ne tardèrent pas à savoir où étaient détenus leurs quatre soldats ; ils encerclèrent alors le village de Plonivel. Les frères Volant voulurent s’échapper en traversant le bras de mer mais furent abattus.

Avec les renforts caucasiens, les Allemands organisèrent de grandes rafles, à Lesconil et dans les ports voisins. Les quatre prisonniers libérés connurent leurs geôliers et les autres participants à l’occupation du bourg de Plomeur. Affaire douloureuse, trois marins âgés qui étaient venus raisonner les jeunes francs-tireurs pour qu’ils libèrent leurs prisonniers. Ils furent reconnus, hélas, comme des geôliers.

Les FTP furent jugés par un tribunal militaire présidé par le général Duvert, chef de la division des supplétifs caucasiens. 15 Lescolinois furent condamnés à mort et fusillés sur les dunes de La Torche en Plomeur, les 15 et 23 juin, et enterrés dans le sable. Ils sont tous morts en braves avec ce cri « Vive la France ».

Louis Méhu fut fusillé à l’école de St-Gabriel.
Isidore Garo fut déporté en Allemagne mais ne reviendra pas des camps.

Les services de renseignement nazis firent arrêter d’autres FTP, en mer le 6 juin, comme Antoine Buannic et les déportèrent vers l’Allemagne.

Ces événements eurent de graves conséquences dans les communes voisines. Au port du Guilvinec-Léchiagat le 12 juin, 2000 hommes furent raflés par représailles. Une cinquantaine de STO, jusque là peu inquiétés, furent dirigés vers les usines de Pologne.

Tous les travailleurs revinrent en France après la victoire mais 2 FTP reconnus périrent à Ellrich et Neuengamme. Un juif roumain déserteur, caché à Léchiagat depuis 1940, Ernest Mandelbaum, mourut 5 jours après son arrivée à Auschwitz.

A l’Île Tudy la rafle du 20 juin décapita le groupe FFI de Libération Nord. Treize îliens résistants périrent dans les camps de Dora ou Ellrich. Seul rescapé, Pierre Gouasdoué".

***

https://bigouden1944.wordpress.com/2019/04/11/les-fusilles-de-1944 - Le Blog de Gaston Balliot

https://www.gastonballiot.fr/les-fusilles-de-1944/

Les fusillés de Poulguen

Sur la dune de Poulguen, en Penmarc’h, 35 cadavres ont été retrouvés dans une fosse commune.

A LA MEMOIRE DES FUSILLES DE POULGUEN

par Alain Signor en 1964

Le 8 mai dernier (1964), dans toutes les communes de France, a été commémoré l’Armistice du 8 mai 45. Au Guilvinec, à Treffiagat et Penmarc’h, cette cérémonie a été marquée par un dépôt de gerbe au monument aux Morts. La plupart des participants se sont ensuite rendus au monument des fusillés de Poulguen, Poulguen où, d’avril à mai 1944 (voici donc 20 ans), tombèrent avec un grand courage 33 combattants de la Résistance.

Deux républicains espagnols y achevèrent leur héroïque combat pour la liberté, mêlant un sang généreux à celui de nos compatriotes . Plus tard les bourreaux hitlériens, après avoir abattu sur le territoire de leur commune natale les deux frères Volant, de Plobannalec-Lesconil. vinrent enfouir leurs cadavres dans le sable abreuvé de sang de Poulguen. Au total 35 patriotes y trouvèrent une fin glorieuse.

Leurs noms sont gravés dans le granit du monument érigé en 1947 à l’initiative de la municipalité de Penmarc’h, sur les lieux même du massacre, sauf pour quatre d’entre eux, non identifiés et qui y figurent sous l’inscription : « quatre Anonymes » .Quatre soldats sans uniforme, de la liberté et de l’indépendance, soldats aux noms perdus, d’autant plus chers, s’il est possible, à nos cœurs.

Ces combattants étaient tous des travailleurs : ouvriers, paysans, marins, artisans, commerçants, enseignants, fonctionnaires…

La noble figure du docteur Nicolas, né à Pont-L’Abbé , le 16 décembre 1879, domicilié à Concarneau représentait les professions libérales. C’était aussi le doyen d’âge de tous ces héros. Il aurait pu être le père, et même le grand-père de beaucoup d’entre eux.

Ce qui frappe, en effet, c’est leur jeunesse. La plupart étaient Finistériens; mais l’Ille-et-Vilaine, l’Eure-et-Loir et la Région parisienne y étaient aussi représentés, et, nous l’avons vu les Républicains espagnols . Ce qu’ils avaient tous de commun, c’était la haine de l’oppression, l’amour de la liberté, la volonté d’une vie meilleure dans un monde libéré de la servitude.


Nom et prénoms

date de naissance lieu de naissance Résidence
Quatre anonymes

MORENO (pseudo) Joseph 15.09.1915 Madrid (Espagne) Réfugié en France

GARCIA Martin Antonio 13.0.1911 Avila (Espagne) idem

LE GALL François 09.11.1923 ? Saint-Grégoire(Ille et Vilaine)

CARON William 18.02.1919 ? Sorel-Moussel (Eure et Loir)

COCHERY René 06.01.1914 Chartres (Eure et Loir) Morlaix

BEVIN Yves 09.01.1921 Peumerit ( Fin.) Vitry-sur-Seine

LANCIEN Jean-Louis 05.05.1921 Scaër

QUEINNEC Arthur 18.09.1919 Quimper

LE PORT Charles 2301.1920 Quimper

VOLANT Marcel 04.08.1916 Quimper
KERGONNA Marcel 08.09.1919 Beuzec-Cap-Sizun Quimper
PLOUZENNEC Pierre 12.05.1920 Plogastel-Saint-Germain Quimper

CAM Maurice 20.06.1919 Pont-De-Buis

NORMANT Robert 30.07.1919 Plouhinec

VOLANT Antoine 20 ans Plobannalec-Lesconil

VOLANT Yvon 30 ans idem idem

GRALL Henri 07.01.1922 Pleyber-Christ

BOURLES Jean 11.06.1920 Pleyber-Christ

CREAC’H Albert 07.08.1920 idem

PHILIPPE François 22.09.1920 Landivisiau

LE BUANEC Arthur 01.09.1919 Guerlesquin Morlaix

LE SIGNOR Roger 29.12.1919 Camaret-sur-Mer

COAT Paul 03.03.1925 Brest St Marc Brest

TANGUY Hervé 25.01.1926 idem

PAUGAM Roger 12.10.1923 idem

LE BAUT Roger 17.09.1921 idem

BRUSQ Emmanuel 13.08.1923 Audierne

SIMON Jean 09.10.1924 idem

CADIC Eugène 14.04.1921 Bannalec

LOREC Eugène 10.04.1920 Pont-L’Abbé idem

Dr NICOLAS Pierre 16.12.1879 idem Concarneau

Les Résistants étaient astreints à la stricte observation des règles de la clandestinité. La moindre indiscipline en ce domaine pouvait entraîner de redoutables conséquences. C’est pourquoi de leurs épreuves, de leurs combats, de leurs succès comme aussi de leurs revers, il subsiste peu de traces écrites, car l’ordre était, ici, inflexible : il fallait détruire toutes les traces écrites susceptibles de renseigner l’ennemi.

Toutefois, voici deux témoignages : l’un émane de Jean-Roland PENNEC de Camaret-sur-Mer, plus connu de ses compagnons d’armes sous le pseudonyme de « Capo ». L’autre vient d’un douanier allemand de la Gast de Guilvinec, recueilli par un de ses collègues d’Audierne et rapporté par Francis POSTIC, ancien maire de cette dernière commune et ancien douanier lui-même.

« Capo » avait 23 ans lors de évènements dramatiques de Poulguen. Ce n’est qu’à une énergie indomptable qu’il dut de ne point partager le sort de ses infortunés compagnons.

Très tôt, sa volonté de combattre l’envahisseur les armes à la main le conduisit à s’enrôler dans les F.T.P.F., avec une poignée de Camarétois aussi décidés que lui à la lutte. Affecté au maquis de Spézet, il entra, avec son ami Roger SIGNOR dans l’unité de choc constituée en 1943 et placée sous le commandement de Yves BEVIN, professeur à Vitry-sur-Seine.

L’unité comprenait d’autres résistants connus pour leur bravoure : Jean-Louis LANCIEN de Scaër , Fernand AUMEL, probablement de Callac ( Côtes du Nord), Jean-Louis DERRIEN de Plonéour-Ménez, leur agent de liaison et un Camarade juif dont « Capo » ignorait l’identité et dont il pense qu’ils seraient parmi les « anonymes » de Poulguen.

Cette unité harcela l’ennemi dès sa constitution ; elle battait un vaste secteur de la Montagne Noire. Admirablement renseignés, elle frappait les postes isolés, mitraillait les cantonnements, les transports, faisait sauter les dépôts de munitions et de matériel de guerre. L’objectif atteint la troupe s’évanouissait, puis se regroupait sur des bases éloignées.

Cependant Yves BEVIN fut arrêté au Fell en Spézet, en 1943, avec son agent de liaison et un autre camarade. Condamnés à mort, ils furent exécutés à Poulguen. L’unité reconstituée,

Le commandement en fut confié à « Capo ».

Au début de l’hiver 1943-44, elle reçut la mission de transférer cinq aviateurs américains dans les Côtes-du-Nord. La tâche accomplie, l’escorte s’arrêta à Gourin sur le chemin du retour ; elle fut hébergée à l’hôtel-restaurant Perrot, près de la gare. A ce moment « Capo » contracta une forte grippe et dut garder le lit. Il demanda en vain à ses compagnons de quitter l’hôtel-restaurant, mais aucun ne voulut le laisser seul. Deux jours plus tard , ils y étaient encore. Au cours de la dernière nuit passée à l’hôtel, 200 Allemands transportés par camions, cernèrent l’immeuble. Jetés dehors, en chemise, les mains levées et aveuglés par les phares des camions, Capo et ses compagnons demeurèrent deux heures durant exposés aux morsures d’un froid glacial. Emprisonnés d’abord à Carhaix, privés de toute nourriture et de boisson pendant trois jours, ils furent ensuite transférés à la prison Saint-Charles de Quimper. Tous furent condamnés à mort. Ils se retrouvèrent à dix dans le cachot destiné aux condamnés à mort. Aussitôt, ils entreprirent de s’évader, se procurèrent une corde, peu solide hélas, percèrent le plafond de la cellule puis la toiture. Selon l’ordre déterminé; Capo sortit le premier suivi de Jean-Louis DERRIEN. Lorsque Roger SIGNOR, plus corpulent parvint presqu’à la toiture, la corde se rompit. Les huit patriotes qui restaient furent exécutés à Poulguen en avril-mai 1944.

Pour terminer cette évocation et faire toucher du doigt – notamment aux jeunes générations- le courage inouï de ces hommes , nous rappellerons l’exemple de Manu BRUSQ d’Audierne. Ce témoignage nous vient d’un douanier allemand de la GAST (Douane allemande) du Guilvinec, recueilli par un de ses collègues d’Audierne et que nous a rapporté Francis Postic, ancien maire de cette commune et ancien douanier lui-même.

Manu Brusq, jeune homme athlétique. Dynamique, très intelligent et cultivé, était l’homme des coups de main spectaculaires, I’homme « sans peur ». Il avait du mal à se contenir et sa témérité frisait apparemment l’inconscience du danger comme en témoigne son dernier acte avant son exécution.

Alors que les condamnés arrivaient au lieu désigné pour leur exécution, encadrés par les soldats allemands, fusils chargés, baïonnette au canon, un capitaine commit l’imprudence de s’approcher trop près des patriotes pour lancer un ordre aux soldats de tête. D’un geste frénétique, Manu BRUSQ s ‘empara du petit sabre de l’officier et le tua. Presque massacré à coups de crosses, il fut fusillé quelques minutes plus tard.

Ni chez Manu, ni chez ses camarades, il n’y avait la moindre inconscience du danger. Bien au contraire, ils étaient bien placés pour apprécier la sauvagerie de l’ennemi et savaient pertinemment à quoi ils s’exposaient, mais leur détermination venait d’abord de leur haine d’un oppresseur particulièrement féroce, mais aussi dans ce que, dans le combat, ils s’étaient aguerris et connaissaient parfaitement ses insuffisances et ses faiblesses.

A l’heure où certains s’efforcent de ternir l’image de la Résistance, de réhabiliter quelques criminels nazis, où certaines organisations d’extrême-droite se réclament ouvertement de l’idéologie fasciste, il était bon que soient rappelés les immenses sacrifices consentis par notre peuple pour libérer notre territoire de l’oppresseur hitlérien.

Alain Signor, Député du Finistère

 

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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:39
Photo de Jean-Marie Le Guen à la Libération - Collection personnelle de Marie-Hélène Le Guen

Photo de Jean-Marie Le Guen à la Libération - Collection personnelle de Marie-Hélène Le Guen

Cent ans d'engagements communistes en Finistère: Jean-Marie Le Guen (1911-1980)

Jean-Marie Le Guen est le père de nos camarades Marie-Hélène Le Guen (PCF Morlaix), de Eliane Lejeune (PCF Morlaix), récemment décédée, et de Fernande Guéguen (PCF Brest), et de Annie Le Guen (ancienne élue communiste à Huelgoat, sous le mandat de Robert Cleuziou).

Ce n'est pas un hasard si beaucoup des enfants de Jean-Marie Le Guen ont eu des engagements communistes...

C'était le combat de sa vie.

Tout un symbole: il est décédé à 69 ans d'une crise cardiaque à Brest, le 13  décembre 1980, à l'occasion d'un meeting de Georges Marchais, alors qu'il était au côté de ses filles et de son fils et qu'il s'indignait contre des anti-communistes (ou militants anti-nucléaires) qui étaient venus railler le candidat aux présidentielles du PCF à la fête de l'Unité.

Mouloudji et Bernard Lavilliers étaient invités, on pouvait manger des frites et du kig-ar-farz pour la traditionnelle Fête de l'unité, la grande fête régionale du PCF à l'époque.

Et des manifestants anti-nucléaires s'étaient invités reprochant le soutien de Marchais à la centrale nucléaire de Plogoff...

Marie-Hélène nous en parle encore avec beaucoup d'émotion, elle qui avait 24 ans à l'époque.

Son père avait déjà eu trois crises cardiaques mais elle n'imaginait pas que ce moment de fête et d'espoir avec Georges Marchais, dont la popularité dans le peuple était très forte à cette époque, et que beaucoup de communistes pensaient en mesure de dépasser F. Mitterrand pour atteindre le second tour des Présidentielles, puisse se terminer ainsi.

Jean-Marie Le Guen, son père était un personnage, conteur et bretonnant hors pair, c'était le parrain et l'ami du conteur de Huelgoat Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016).

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 63/ Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016)

Ce dernier lui devait sans doute une partie de ses histoires et de sa passion du conte et du breton comme moyen d'expression et de création d'histoires...

Jean-Marie Le Guen est né le 3 novembre 1911 dans le Haut-Léon, à Lampaul-Guimiliau.

Ses parents sont venus tenir une ferme sur Locmaria-Berrien, au village Le Helaz, puis sur Berrien. C'est là qu'il a rencontré sa femme et la mère de ses enfants, Soazig Quemener (née en 1918, mariage en 1939).

Il a été brièvement clerc de notaire, puis il est devenu cultivateur à Berrien.

Il a adhéré au PCF en 1931 et est entré dans la cellule d'Huelgoat en 1934.

Il militait surtout en milieu rural avant même son adhésion au Parti, note Eugène Kerbaul.

Il fut candidat communiste aux législatives de 1936 dans la circonscription de Chateaulin 2 - regroupant les cantons de Huelgoat, Carhaix, Châteauneuf du Faou - réalisant 6,34% des voix (778 voix, 4e et dernière position, derrière Pierre Lohéac, Hippolyte Masson, Guillaume Jaffrennou).

Lors de ces élections, il arriva en tête dans les communes de Berrien, Huelgoat, Scrignac, les campagnes rouges de l'Arrée, avant même les épisodes tragiques et glorieux de la Résistance populaire à l'Occupation nazie.

Il avait fait campagne, note Eugène Kerbaul dans la notice qu'il lui consacre dans son dictionnaire du mouvement ouvrier et résistant finistérien "1918-1945: 1640 militants du Finistère. Dictionnaire biographique de militants ouvriers du Finistère élargi à des combattants de mouvements de la Résistance, complétés en 1986 et 1988", en se disant "Breton de race et de langue", ce que le journal régional du Parti avait repris et ce qui fut pour beaucoup dans son succès dans les trois communes... et dans les autres où il avait eu à parler breton à des auditeurs ruraux qui aimaient que l'on s'exprimât devant eux dans leur langue de tous les jours.

"Le breton parlé de Jean-Marie Le Guen, poursuit Eugène Kerbaul, était un des meilleurs qui fut utilisé alors aux tribunes des réunions publiques".

En 1937, Jean-Marie Le Guen a l'honneur d'être sollicité pour aller se former à l’École Nationale du PCF à Montreuil, signe que l'on voit en lui un cadre régional en devenir.

Sous l'Occupation allemande, il diffuse des tracts et publications du PCF et du Front National de Libération de la France et intègre les FTP.

Beaucoup de ses amis meurent, dénoncés par des miliciens, arrêtés par l'occupant, déportés, torturés, fusillés. Certains étaient très jeunes,  réfractaires du STO. Quand Jean-Marie Le Guen évoquait cette période, il était toujours blessé et peiné.

Jean-Marie Le Guen s'engage dans la résistance armée même s'il était amputé de trois doigts suite à des travaux agricoles qu'il avait fait étant enfant à Locmaria-Berrien pour défricher la lande avec une machine qu'il avait manipulé imprudemment.

Cela lui a d'ailleurs valu une exemption de service militaire. 

Mais cela ne l'a pas empêché de combattre et de diriger des opérations de combat contre l'ennemi avec bravoure et efficacité.

Le 24 avril 1947, il est cité à l'Ordre de la Brigade n°42 par le Général de Division Préaud, commandant de la IIIe Région Militaire:

"Jean-Marie Le Guen, des Forces Françaises de l'Intérieur du Finistère

Chef de section d'un cran et d'un courage remarquables.

A pris part à des nombreux engagements, notamment à l'attaque d'un convoi allemand le 28 juillet 1944 à Scrignac, où 3 camions furent détruits et 85 hommes mis hors de combat*, et aux combats de la Libération du 4 et du 5 août à Plouigneau et du 8 août à Plougastel-Daoulas.

Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre" 

* A Scrignac, le 12 septembre 1943, l'Abbé nationaliste breton Jean-Marie Perrot accusé de Collaboration avec l'ennemi, est exécuté, sans doute par un jeune résistant communiste, sur une décision jointe de la Résistance, la France Libre et les FTP.

Voici ce qu'on peut lire dans wikipédia sur cette période d'une violence inouïe à Scrignac pendant la Guerre: 

"Le 19 juillet 1944, une rafle commise par le kommando de Landerneau provoque l'arrestation de trois personnes de Scrignac, qui sont torturées. Entre le 18 et le 30 juillet 1944, les violences se succèdent à Scrignac. En représailles à la suite de l'assassinat de l'abbé Perrot, le bourg tout entier est mis au pillage ; terrorisés, les habitants s'enfuient. Les soldats allemands, aidés de membres du Bezen Perrot dirigés par Michel Chevillotte se servent dans les maisons, incendient l'école, la mairie, ainsi qu'un hameau de la commune, et multiplient les rafles, les arrestations et les tortures. Le  18 juillet 1944, lors d'un parachutage d'armes dans la région de Scrignac, un groupe de 13 jeunes gens est arrêté et deux d'entre eux, Robert Guinier et Pierre Le Hénaff, sont transférés par les Allemands à Pontivy; leurs corps n'ont jamais été retrouvés. Les corps des frères P. et V. Poher, demeurant à Plévin et arrêtés à Bourbriac, sont découverts à Scrignac le 20 juillet 1944, puis ceux de François Kervœlen et Édouard Guillou, exécutés le 30 juillet 1944. Le 29 juillet 1944, l'aviation alliée bombarde le bourg à la demande de la Jedburgh Team Hilary, l'objectif visé étant les deux écoles publiques où logeait l'armée allemande et le presbytère où logeaient les miliciens de la Bezen Perrot. La résistance locale s'était opposée en vain à ce bombardement qui fit vingt-trois victimes civiles parmi la population malgré le bouche à oreille qui avait annoncé le bombardement, mais seulement deux victimes parmi les militaires allemands, la plupart de ceux-ci étant partis en opération ; les miliciens demeurés sur place furent indemnes. "

Jean-Marie Le Guen a lui-même échappé de justesse à l'arrestation pendant l'occupation. Sa maison a été fouillée alors qu'il avait un pistolet dans son buffet. 

 

Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère - Jean-Marie Le Guen (1911-1980) résistant dans le maquis de Berrien

Après la guerre, Jean-Marie Le Guen reste agriculteur quelques années, puis devient cantonnier municipal à Huelgoat, avant de devenir jardinier, employé notamment de la Centrale de Brennilis. 

Il compose des poèmes et des balades en breton, telle "une chanson des betteraves" (Son ar Boetrabez), une narration truculente sur la ramasse des betterave en Picardie dans l'Oise par les jeunes paysans bretons des Monts d'Arrée, ou encore cette "Chanson du Maquis".

Jean-Marie Le Guen avait beaucoup d'humour. C'était un homme très ouvert et parlait avec tout le monde, y compris les curés. Il lisait beaucoup et s'intéressait à tout.

 

Son ar Maki

Er bloaz naontek kant pevar ha daou-ugent

Da debarket an Angliched d'ar c'hwec'h ar miz even

Ar re gentaň debarket a oa Kanadianed

Paotred an « Amerik du Nord » ‘zo soudarded kalet


 

Ar pempzekteiz gentaň, oa bet stard ar barti

Keot e oant ‘tebarkaň traoù war kotoù an Normandi

Me ho ped tudoù yaouank, pe re a gar ar Fraňs

D’en em angaji raktal ebarzh troupoù ar resistaňs


 

Pe re a zo pevar bloaz ‘zo kuzet ‘barzh ar c’hoajoù

Soatret o deus kalz a wad ‘vid difenn ar vro

Bremaň ‘zo pevar bloaz ‘zo pa oamp en em formi

Kuzet e kreiz ar c’hoajoù, vijemp aňvet « Maki »


 

Taolet ha distaolet eus an eil koat d’egile

Evit chom kozi dalc’hmat e danjer hor buhez

Bez’ a oa eneb deomp toud arme ar boched

Ha kalz a Fraňsijen aňvet ar milisianet


 

Ar re eus ouzhomp a vij’ taped e vije torturet

Evit tennaň diganto anoioù kamaraded

Nag ar boan nag an dortur na rae deomp kaoseal

Gwelloc’h gavemp soufr’ hon foan ‘vid gwerzhaň ar re all


 

Jean Korr ar milisian braz a oa bet tigouezhet

Da zebriň gant ur c’hamarad du-man e gar Skrignag

Med ar c’hamarad-se n’oa ket braz skolajet

Da Ziwall diouzh Fransijen n’o ket bet prevenet


 

An deiz-se Jean Korr ‘n doa lakeet lac’had pemp kamarad

Rapartiet diouzh ar c’hentaň group oa bet formet e Skrignag

Ha pevar gamarad all ‘n deus galloud tond d’ar ger

En ur lampad diouzh an treň du-se kichen Langeais


 

N’eus ket c’hoaz a gwall pell’zo oa aretet Jean Korr

O tond eus Landevenneg pa oa treuziň ar mor

Bet e bet e tre daouorn tud e ker Landerne

A zigase dezhaň da zoňj ar maleurioù ‘n doa graet


 

N’eus ket kalz e barzh ar Fraňs a zo gouest da gompren

Ar maleurioù o deus graet lod eus ar fraňsijen

Da betek lakkad war o c’hein gwiskamant ar boched

Ha dond da lakaad an tan war beizanted Skrignag


 

Eürusamant e Kergiz oa formet ur maki

En ur feurm tost ha Bont-Lemezhek oa groat dezho rekuli

Nav oto bennak o oa leun a vilisianed

Ma oa komaňset ar gombat na pebezh kriadeg


 

D’an daou du eus ‘n hent braz friz’ a rae an tennoù

Kalz a vilisianed o doa kavet o maro

Abao an devezh-se war beizanted Skrignag

Oa ket bet lakeed an tan gant ar vilisianed


 

Ar son-mân ‘zo kompozet gant un den a raeson

En deus kombated ar boched eus kreiz e galon

Maget eo mesk ar brug, tost da vro ar merienn

E chom eo bet barzh an Helaz e Lokmaria-Berrien


 

Ar son-maň a zo bet kompozet gant

Jean-Mar’ ar Gwenn eus an Uhelgoad

(chom en amzer-se e Lokmaria)

 

 

Traduction:

En l'an 1944

Les Anglais avaient débarqué le 6 juin

Les premiers débarqués étaient Canadiens

Les gars d'Amérique du Nord sont des soldats costauds

 

Les 15 premiers jours la partie avait été serrée

Tandis qu'ils débarquaient des choses sur les côtes de Normandie

Je vous prie jeunes gens, ou ceux qui aiment la France

De vous engager tout de suite dans les troupes de la résistance.

 

Ceux qui sont cachés depuis quatre ans dans les bois

Ils ont versé beaucoup de sang pour défendre le pays

Il y a maintenant quatre ans quand nous nous formions

Cachés au milieu des bois, on nous appelait "Maki". 

 

Jetés et rejetés d'un bois à l'autre

Pour rester quasiment tout le temps au péril de notre vie

Il y avait contre nous toute l'armée des Boches

Et beaucoup de Français appelés miliciens.

 

Ceux d'entre nous qui étaient attrapés étaient torturés

Pour leur arracher le nom de leurs camarades

Ni la souffrance ni la torture ne nous faisaient parler

Nous préférions souffrir notre mal que dénoncer les autres.

 

Il était arrivé à Jean Corre le grand milicien

De manger avec un camarade chez moi à la gare de Scrignac

Mais ce camarade-là n'avait pas été beaucoup à l'école

On ne l'avait pas prévenu de se méfier des Français.

 

Ce jour-là Jean Corre avait ordonné de tuer cinq camarades

Faisant partie du premier groupe qui s'était formé à Scrignac

Et cinq autres camarades ont pu rentrer à la maison 

En sautant du train là-bas à côté de Langeais.

 

Il n'y a pas encore très longtemps Jean Corre

qui revenait de Landevennec alors qu'il traversait la mer

Il a été pris en main par des gens de Landerneau

Qui lui ont rappelé les malheurs qu'il avait causés.

 

Il n'y a pas grand monde en France capable de comprendre

Les malheurs qu'ont fait certains Français

Jusqu'à mettre sur leur dos l'uniforme des Boches

Et venir incendier les paysans de Scrignac.

 

Heureusement à Kergiz s'était formé un maquis

Dans une ferme près de Pont-Lemezhek on les fit reculer

Environ neuf voitures étaient pleines de miliciens

Le combat commença, que de cris

 

Des deux côtés de la grande route fusaient les tirs

Beaucoup de miliciens avaient trouvé leur mort

Depuis ce jour-là sur les paysans de Scrignac

Les miliciens avaient mis le feu.

 

Cette chanson a été composée par un homme de raison

Qui a combattu les Boches de tout son coeur

Nourri au milieu de la bruyère, près du pays des fourmis

Il a habité au Helaz à Locmaria-Berrien

 

Cette chanson a été composée par Jean'Mar' Le Guen de Huelgoat (qui habitait à ce moment-là à Locmaria)

 

 

 

 

 

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29 janvier 2023 7 29 /01 /janvier /2023 20:19
Photo collection de Loïc Le Gall

Photo collection de Loïc Le Gall

Photo collection de Loïc Le Gall

Photo collection de Loïc Le Gall

Photos des cheminots roulants de Morlaix dans l'immédiate après-guerre (deuxième photo) et les années 50 ou 60, avec a chaque fois la présence de François Paugam, leader de la CGT et du parti communiste. Collection Loïc Le Gall.
 
Rappelons le très bel article de notre camarade et ami regretté Alain David sur François Paugam il y a trois ans pour le centenaire du Parti communiste français.
 
François Paugam (1910-2009)
FRANCOIS PAUGAM : L'HUMAIN AU COEUR
par Alain DAVID
 
100 ans d'engagements communistes en Finistère
J'ai rencontré François lors de mon adhésion au Parti Communiste lors du grand mouvement de mai-juin 1968. La Maison du Peuple , dont il était un pilier, était alors une véritable ruche bruissant au gré des nombreuses réunions et assemblées générales qui s'y tenaient. Son autorité, sa présence y était remarquables.
Cheminot, conducteur de locomotives, François avait pu, encore jeune, prendre sa retraite bénéficiant d'un statut que la droite y compris dans de variante macroniste n'a eu de cesse de remettre en cause. Il aurait pu, à partir de ce moment, couler des jours tranquilles. C'était mal connaître l'homme. Il déroula au contraire une carrière militante de plusieurs décennies au Parti Communiste, à la CGT et au Secours Populaire.
A l'U.L.-CGT de Morlaix, pendant plus de 25 ans, il fut quasiment permanent accueillant les salariés, les syndicalistes, se rendant dans les entreprises chaque fois que s'y déroulait un conflit ou que s'y perpétrait une injustice. Faisant respecter le droit du travail sans jamais manifester aucune crainte alors que les échanges étaient parfois houleux. S'y ajoutait en plus tout le temps consacré à l'entretien des nombreux locaux de cette immense Maison du Peuple. Je le vois encore, à 80 ans passés, gravir une échelle pour décrocher sur la façade une enseigne de la CGT que le vent avait malmenée.
Il fut aussi un militant actif du Secours Populaire qu'il a présidé pendant des années. Là aussi il ne comptait ni son temps ni son énergie pour apporter son soutien à ceux que la vie avait malmenés. Pour cet engagement il a reçu la Légion d'Honneur des mains de Julien Lauprêtre lors d'une cérémonie émouvante où se sont retrouvés nombreux, beaucoup de celles et ceux avec qui il avait milité.
J'ai beaucoup vu François au Parti Communiste Français après 1971.
Déjà secrétaire de section ,j'avais quitté Saint-Martin pour descendre à Morlaix et adhérer à la cellule Thorez dite "du Pouliet" dont François était l'un des animateurs. Je me souviens de tout ce que François apportait à ses débats et à son activité, comme à la section dont il était membre du comité.
En ces temps-là ça discutait ferme au Parti... ferme et parfois longtemps. François apportait dans ces débats la richesse de sa longue expérience. Veillant toujours à ce que les discussions ne s'éloignent pas de la réalité du terrain et du vécu de la population. Veillant aussi, car nous n'étions pas toujours exempts de la tentation de jargonner, à ce que dans notre expression nous soyons toujours compréhensibles par toute la population.
Ses multiples activités militantes donnaient à François une large , riche et fine connaissance de la réalité de la vie du pays de Morlaix. Elle nourrissait les nombreux articles qu'il donnait à chaque parution du journal "Le Viaduc". Les actions syndicales, les brimades et injustices dans les entreprises, trouvaient ainsi un écho public qu'elles n'avaient pas souvent dans la presse.
Comme à la CGT, François prenait en charge les locaux du parti. Le 5 rue Haute d'abord puis le 2 Petite rue de Callac. L'entretien courant bien sûr, mais aussi des tâches de plus grande envergure que son indéniable, compétence lui permettait de mener à bien. C'est ainsi qu'il réalisa le monumental escalier de la Maison du Parti. On se souvient aussi de l'exploit qu'il a mené avec son ami; Louis Olivier, quand ils se sont mis en tête de décrépir toute la façade du bâtiment et d'en rejointoyer toutes les pierres.
Plus tard, l'état de santé de son épouse rendant difficile son maintien à domicile, François décida de l'accompagner au Foyer Logement de la Boissière à Morlaix. Il y agit immédiatement pour la prise en compte des avis des résidents. François continuait à participer à nos réunions de cellule. D'y participer pleinement. Je l'ai vu souvent pester lorsque l'horaire des repas du soir au foyer l'obligeait à écourter sa présence.
François Paugam était représentatif de cette génération de militants qui, dans tous les domaines, ont voulu bâtir ces "jours heureux" du Conseil National de la Résistance. Tous les acquis qu'ils ont contribué à conquérir ont façonné la réalité française qui est aujourd'hui si gravement menacée par le pouvoir. La reconnaissance que nous leur devons nous engage à continuer leur combat.C'est le sens de " L'HUMAIN D'ABORD " pour lequel nous nous battons .
Alain DAVID - le 30.01.2020
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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 10:06
« Tintin » Célestin Perrigault, dit « Tintin » est décédé à l’âge de 101 ans. | Pascal SIMON _ARCHIVES OUEST-FRANCE.

« Tintin » Célestin Perrigault, dit « Tintin » est décédé à l’âge de 101 ans. | Pascal SIMON _ARCHIVES OUEST-FRANCE.

Samedi 21 janvier 2023

Le résistant breton Célestin Perrigault est décédé à 101 ans

Instituteur, résistant pendant la Seconde guerre mondiale, Célestin Perrigault a aussi été un militant politique et syndicaliste, et vouait une passion à la peinture. Il est décédé à 101 ans. Ces dernières années, il avait raconté ses engagements devant des lycéens bretons.

« Tintin » Célestin Perrigault, dit « Tintin » est décédé à l’âge de 101 ans. | ARCHIVES OUEST-FRANCE.

« Pouvoir faire ce que l’on veut, en se disant qu’on peut rendre service, ça donne une belle satisfaction. Je ne sais pas si j’ai encore beaucoup d’années à vivre maintenant, mais je pense que j’ai fait mon compte, j’en suis très heureux ». C’était le 20 novembre 2021, à la Maison du Combattant de Rennes. Célestin Perrigault, résistant pendant la Seconde guerre mondiale, avait été invité par ses camarades de l’association républicaine des anciens combattants d’Ille-et-Vilaine ARAC 35 (1) qui voulaient lui souhaiter un joyeux centième anniversaire.

Lire aussi : Célestin Perrigault, 100 ans de conviction, d’action et de peinture en Ille-et-Vilaine

Célestin Perrigault est décédé à l’âge de 101 ans. Né le 17 novembre 1921 à La Chapelle-Chaussée (Ille-et-Vilaine). En juin 1940, il avait 18 ans et étudiait à l’École normale de Quimper. Sa première tentative de rallier l’Angleterre via Brest échoue. Il manque d’être arrêté. Il devient instituteur. La veille de Noël 1942, il épouse celle qui vivra avec lui pendant plus plus de soixante-dix ans.

Célestin Perrigault entre dans la Résistance, auprès des Forces françaises de l’intérieur (FFI), le 15 janvier 1944, sous le pseudonyme de « Tintin ».

Jeune instituteur basé dans le Finistère, il est chef du groupe de Locmaria-Berrien (FFI Huelgoat). Il participe à des missions de liaison, d’hébergement et de transport de munitions.

De juin à août 1944, il prend le maquis et intègre la compagnie Bir Hakeim puis le bataillon Leroy-Sker, où il remplit, en tant que chef de groupe, des missions de patrouille, de renseignement et de ravitaillement.

« Je ne me suis jamais considéré comme un grand résistant »

https://www.ouest-france.fr/bretagne/tinteniac-35190/tintin-perrigault-chevalier-de-la-legion-d-honneur-5757068

Il participe à des combats entre les 4 et 6 août 1944 lors de la libération de la campagne de Poullaouen, après avoir assuré l’évacuation du maquis encerclé par les Allemands.

Combats dans le Finistère et à Lorient

Célestin Perrigault prend le commandement d’un détachement, le 7 août, lors de la libération d’Huelgoat. Ses missions consistent alors à nettoyer des nids de résistance allemande et de patrouilles dans la région, d’Huelgoat à Morlaix.

Il participe à la mise sur pied de la compagnie Robert-Boucher et se voit engagé dans des missions sur la presqu’île de Crozon, en septembre 1944.

Le 10 octobre 1944, il souscrit un engagement volontaire pour la durée de la guerre. Il est alors affecté sur le Front de Bretagne et la Poche de Lorient jusqu’à la capitulation allemande.

Il est démobilisé avec le grade d’aspirant, au sein d’une unité de cavalerie motorisée, le 11 octobre 1945. Son engagement contre l’occupant et pour la Libération de la France lui a valu d’être cité à l’ordre du régiment, avec attribution de la Croix de guerre.

Ces dernières années, il avait pris le temps d’aller à la rencontre des jeunes bretons pour témoigner. « Résister, ça me paraît tellement naturel. C’est simplement faire son devoir. J’ai fait ce qui me semblait nécessaire. Il faut toujours résister à l’injustice. Pensons aux autres, c’est un bon moyen d’être heureux », avait-il déclaré le 18 mai 2022, à Betton, lors de la remise des prix départementaux du concours national de la Résistance.

Instituteur et communiste

De retour à la vie civile, Célestin Perrigault redeviendra instituteur à l’école publique. Il est décoré de l’insigne de chevalier de Légion d’honneur en 2018, à l’âge de 96 ans, pour son action dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. L’insigne lui est remis par Guy Faisant, ancien résistant déporté et officier de la Légion d’honneur.

C’est durant la guerre qu’il adhéra au Parti communiste français (PCF). Il fut conseiller municipal de Plouyé en 1947, candidat au conseil général (ancien nom du conseil départemental) dans le canton de Bécherel et aux élections municipales de Rennes en 1965, secrétaire de la cellule des instituteurs communistes rennais au milieu des années 1970.

Il a aussi été journaliste au sein de la rédaction du quotidien Ouest-Matin (lancé en 1948 et diffusé dans les cinq départements de la Bretagne historique), où il couvrit la rubrique sociale, de 1948 à 1952.

L’homme politique fut également un syndicaliste convaincu, notamment secrétaire de la section départementale du Syndicat national des instituteurs (SNI) pendant une décennie.

La retraite, prise en 1979 aux Iffs puis à Tinténiac, n’entama en rien son esprit militant. On le retrouve membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale jusque dans les années 1990.

« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de Célestin Perrigault, grande figure de la Résistance en Bretagne. Je garde le souvenir d’un homme d’une grande humilité, épris de liberté, entièrement dévoué à ses concitoyens, souligne Nathalie Appéré, la maire de Rennes. Résistant, enseignant, journaliste, représentant syndical, militant communiste… Célestin Perrigault a vécu de multiples vies en restant, toujours, fidèle à ses engagements. D’un optimisme à toute épreuve, il est pour nous tous aujourd’hui une grande source d’inspiration ».

(1) Association républicaine des anciens combattants, victimes de guerre, de combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix.

Guerre 39-45

 

Lire aussi:

Célestin Perrigault, dit Tintin, résistant communiste dans le Finistère, instituteur, élu, syndicaliste et militant en Ille-et-Vilaine, fête ses 100 ans

samedi 4 décembre 2021- le Parti communiste rend hommage à Tintin, Célestin Perrigault, résistant à Huelgoat et grand militant pendant 80 ans, pour ses 100 ans

samedi 4 décembre 2021- le Parti communiste rend hommage à Tintin, Célestin Perrigault, résistant à Huelgoat et grand militant pendant 80 ans, pour ses 100 ans

Par Ismaël Dupont, le 5 décembre 2021

Nous avons vécu de très beaux moments ce samedi après-midi, 4 décembre à Treverien et à Combourg pour fêter les 100 ans de Tintin, Célestin Perrigault, au côté des camarades du PCF d'Ille-et-Vilaine, Yannick Nadesan, Daniel Collet, Françoise Collet, Marc, Jeannie, Michel, etc, et une vingtaine de camarades du secteur de Combourg. En présence du maire de Treverien et du Conseiller départemental du canton qui s'est lui aussi exprimé.

J'étais venu apporter l'hommage et l'amitié des camarades du Finistère à Tintin qui s'est engagé au PCF et dans la Résistance dans le centre-Finistère, et qui a été élu à Plouyé avant de devenir journaliste.

Ce centenaire toujours jeune en esprit, plein d'intelligence, d'humour, de malice qu'est Célestin, peignait et exposait encore ses tableaux de paysage vibrants d'émotion il y a quelques mois et participe sans difficulté aux discussions, y apportant son expérience et son analyse politique aiguë. Yannick Nadesan, responsable du groupe communiste à Rennes et à Rennes-Métropole, l'a exprimé dans son discours.  

On ne peut qu'être admiratif devant ce militant d'exception qui s'est engagé au parti communiste a Huelgoat en 1942, sous l'influence de Guillaume Lozac'h, menuisier, ami du docteur Jacq, revenu de l'internement à Châteaubriant quand le docteur Jacq, lui, a été fusillé à l'étang de la Blisière le 14 décembre 1941.

FERNAND JACQ médecin et élu au Huelgoat, militant communiste et résistant, fusillé à Châteaubriant le 15 décembre 1941 (archives départementales du Finistère)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

Célestin Perrigault s'est engagé ensuite d'abord comme instituteur de Locmaria Berrien dans le réseau de résistance FTP de Berrien, participant à des parachutages, des échanges d'information, des transmissions d'ordres de la résistance communiste, d'armes, et échappant à une rafle a Morlaix (suite à l'exécution de la maîtresse du commandant allemand de la place, un SS furieux et violent, Keller).

En 40, le jeune normalien originaire du nord de l'Ille et Vilaine (Monfort-sur-Meu, où il fut orphelin de mère et de père très tôt), exclu de l'école normale de Rennes pour indiscipline (il préférait les dessins satiriques et les blagues aux études: il se fait remarquer d'ailleurs pour ses caricatures de Hitler et Göring avant-guerre), s'est rendu dans le Finistère pour rejoindre l'Angleterre et continuer le combat, mais les bateaux étaient déjà bloqués a Plouescat quand il est arrivé, depuis Quimper, avec sa bicyclette.

Repassant par Huelgoat en vélo, il décide de s'y installer, une amie rennaise lui ayant dit le plus grand bien de la région.

Il est amoureux de Huelgoat dont il devient le populaire gardien de but de l'équipe de foot et se fiance et marie avec une jeune de Huelgoat, Yvonne Dual, avant de s'engager au PCF et en résistance chez les FTP.

Il obtient la croix de guerre à la liberation et devient élu communiste a Plouyé avant de revenir à Rennes pour y devenir journaliste pour le journal communiste breton Ouest-Matin où il écrit sous son nom et plusieurs pseudonymes, puis de nouveau instituteur et militant, puis dirigeant départemental du syndicat des instituteurs. 

C'est une grande chance d'avoir pu connaître et honorer à l'occasion d'une chaleureuse fête d'anniversaire avec les camarades d'Ille-et-Vilaine que nous remercions de leur invitation ce grand témoin des combats de la résistance et des jours heureux.

Daniel Collet lui a d'ailleurs lu une très belle lettre d'amitié de Fabien Roussel, le candidat des Jours Heureux.

PERRIGAULT Célestin, René, Marcel, dit « Tintin »
 
Né le 17 novembre 1921 à La Chapelle-Chaussée (Ille-et-Vilaine) ; instituteur ; militant syndicaliste, secrétaire de la section départementale du SNI d’Ille-et-Vilaine (1963-1972) ; militant communiste, conseiller municipal de Plouyé (Finistère).
Sa mère mourut peu après sa naissance. Son père, ferblantier-zingueur-quincailler, d’opinions radicales-socialistes, se remaria vers 1925 et décéda en 1934. Célestin Perrigault (parfois écrit Périgaux ou Perrignault) reçut les premiers sacrements catholiques. Élevé par sa mère adoptive, interne au cours complémentaire de Montfort-sur-Meu, il entra à l’École normale d’instituteurs de Rennes en 1938. En février 1940, il fut sanctionné pour des raisons disciplinaires et déplacé à l’ENI de Quimper (Finistère) où il termina sa scolarité. Titulaire du brevet supérieur, après son stage de janvier 1941 à juillet 1941 à Huelgoat dans les monts d’Arrée, il fut nommé instituteur à Locmaria-Berrien, commune voisine.
Dans cette région du centre Bretagne, la Résistance communiste fut très forte. En 1943, il adhéra au Parti communiste clandestin et s’engagea dans la Résistance dans le détachement FTPF « Docteur Jacq », du nom du dirigeant communiste finistérien fusillé à Châteaubriant. Au moment de l’insurrection, en juillet et août 1944, il fit partie du maquis de Berrien. Après la libération d’Huelgoat, il devint lieutenant FFI engagé volontaire pour la durée de la guerre. Il reçut la croix de guerre 1939-1945.
Il se maria religieusement en décembre 1942 à Huelgoat (Finistère) avec Yvonne Dual, née le 3 septembre 1925 à Berrien, fille d’un agent-cantonnier des Ponts et Chaussée, résistante, puis militante de diverses organisations, dont l’Union des femmes françaises (trésorière départementale). Membre du Parti communiste français à la Libération, elle ne reprit pas sa carte au début des années 1970 et réadhéra en 1976. Elle décéda le 13 juillet 2013 à Combourg (Ille-et-Vilaine). Le couple eut trois filles qui ne reçurent aucun sacrement religieux.
Affecté comme officier des sports en mai 1945 à Quimper, démobilisé en septembre 1945, Perrigault reprit son poste à Locmaria-Berrien puis à la rentrée suivante, en septembre 1946, il obtint sa mutation à Plouyé.
Il adhéra à la fin de 1943 à Locmaria-Berrien au PCF et aux Jeunesses communistes l’année suivante. Membre du comité de la fédération de l’Union de la jeunesse républicaine de France de 1945 à 1947, il fut secrétaire de la cellule communiste et membre du comité de la section communiste de Locmaria-Huelgoat. Élu conseiller municipal de Plouyé en 1947, il démissionna deux ans plus tard en raison de son départ pour Rennes. Au printemps 1947, détaché aux œuvres post et périscolaires dans la circonscription de Châteaulin, chargé de l’organisation du cinéma éducateur et à ce titre, il circula dans les écoles de la partie centrale du Finistère.
A la suite de difficultés familiales (décès d’un enfant, maladie de son épouse), en septembre 1948, Célestin Perrigault, en congé pour convenances personnelles, fit partie de la rédaction du quotidien progressiste Ouest-Matin qui rayonnait sur les départements de l’Ouest, Loire-Atlantique comprise. Il apprit sur le tas son nouveau métier de journaliste à Rennes et suivit l’école centrale de journalistes communistes pendant trois mois de 1949. Il fréquenta entre autres Jacques Brière, Marcel Carrasso et René Huguen. Il couvrit de 1948 à 1952 la rubrique sociale suivant les conflits ouvriers de Saint-Nazaire et de Brest. Les difficultés du journal nécessitèrent un redéploiement de la rédaction ; aussi reprit-il en septembre 1952, un poste dans l’enseignement en Ille-et-Vilaine à Guignen. Il fut nommé ensuite à Noyal-sur-Seiche, puis à Rennes. Il suivit alors l’école centrale pour les instituteurs communistes en 1953 à Suresnes.
Il s’engagea immédiatement dans la vie syndicale. Élu au conseil syndical de la section départementale du SNI, il siégea dans la minorité avec le responsable du groupe ex-cégétiste Roger Gomet. Le changement de majorité s’effectua en décembre 1961 au moment du renouvellement du conseil syndical. Le rapport de forces s’inversa. La tendance UID emmenée par Robert Le Foulgoc perdit un siège et devint minoritaire (12 sièges contre 13). Célestin Perrigault, succédant à Roger Gomet en décembre 1963, dirigea la section pendant une décennie. En 1972, en tête de la liste qui l’emporta, réélu secrétaire, il démissionna peu après et proposa Louis Chartrain pour lui succéder. Il fut entre 1956 et 1966 membre du Comité départemental d’action laïque.
Perrigault, lors du congrès national du SNI, le 8 juillet 1959, dans la séance consacrée aux « conditions de la rémunération ouvrière », critiqua les analyses d’Henri Baude qui contribuaient, selon lui, à cristalliser les tendances plutôt que de rechercher l’unité d’action. Lors de la réunion du conseil national du SNI, le 23 décembre 1960, il intervint après le rapport de Clément Durand sur le certificat d’aptitude pédagogique des maîtres privés. Il lut le vœu de sa section souhaitant que des représentants des syndicats puissent participer aux commissions chargées de faire passer ce CAP.
Au congrès du SNI à Lille, le 5 juillet 1964, dans la discussion du rapport moral, il estima que le SNI devait privilégier les actions revendicatives. Le 12 juillet 1965, dans la discussion du rapport moral, il souhaita une amélioration des rapports entre la direction nationale et les sections départementales. La même année, pour l’élection du bureau national du SNI en décembre, il figurait sur la liste « Pour un SNI toujours plus uni, toujours plus fort » conduite par Alfred Sorel. Devenu PEGC, il fut le responsable académique du SNI-PEGC pour les questions du personnel des CEG de 1972 à 1976.
Pendant cette période, il siégea comme délégué du personnel à la Commission administrative paritaire départementale, au Comité technique paritaire départemental. Après la mise en place du corps des PEGC, il œuvra pour qu’une structure régionale se mette en place. Il dirigea la commission administrative des PEGC qui se transforma ensuite en conseil académique au sein duquel on trouvait Hervé Cadiou (Finistère), Christian Le Verge (Côtes-du-Nord) et Loïc Champagnat(Morbihan). Il laissa la direction de ce conseil académique « Unité et Action » homogène à Jacques Martin en 1976.
En 1972, il quitta ses responsabilités syndicales et s’engagea dans une carrière de direction comme le faisaient souvent les responsables syndicaux du SNI enseignant en collège. En effet, au début des années 1960, il avait repris ses études. En 1962, reçu au CAPCEG, il devint professeur de français au collège public de Janzé. Nommé en 1972 sous-directeur faisant fonction de principal au collège de Janzé, il devint en 1976 principal du collège de Bégard dans les Côtes-du-Nord où il termina sa carrière professionnelle. Il fut élu immédiatement à la commission consultative spéciale des directeurs de CEG et des sous-directeurs de CES au titre du SNI avec Yves Thomas, principal du collège de Plestin-les-grèves et ancien membre du bureau national du SNI (Ecole Emancipée). En 1979 il prit sa retraite en Ille-et-Vilaine aux Iffs puis à Tinténiac depuis 2003.
Perrigault fut aussi entre 1956 et 1966 membre du comité directeur départemental des amicales laïques dans le cadre de la Fédération des œuvres laïques, membre du comité directeur du cercle Paul-Bert de Rennes et militant du Mouvement de la Paix.
Perrigault, secrétaire de la cellule des instituteurs communistes à Rennes au milieu des années 1970, fut membre du comité de la fédération communiste de 1968 à 1971. Responsable départemental du Mouvement de la Paix, membre du comité départemental de France-URSS, il était aussi secrétaire départemental de France-République démocratique allemande. Il fut candidat au Conseil général dans le canton de Bécherel en 1956, en 1961 et en 1985, il figura sur la liste « d’union démocratique » aux élections municipales de Rennes en 1965.
Après son départ à la retraite toujours militant du PCF, il devint membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale jusque dans les années 1990. Il continuait à militer aussi au Mouvement de la Paix, à France-URSS et France-RDA, à l’Association républicaine des anciens combattants et à l’Association nationale des anciens combattants résistants.
Perrigault, retraité, resta adhérent du SNI puis du SNUIPP. A Tinténiac, il écrivit pour sa famille ses souvenirs en trois volumes « Au fil des notes », « La fronde et la sten », « Propos en l’air », collabora au bulletin intercommunal Le Lavoir. Il reprit la peinture et ses œuvres peintes furent exposées au Centre culturel en avril 2013.
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18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 06:06
23 octobre 2022 - Hommage à Châteaubriant aux fusillés d'octobre 1941 - Châteaubriant, Nantes, Mont Valérien
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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 08:27
6 juillet 1947 - Maurice Thorez à Brest
Document original - Maurice Thorez à Brest/ Carte postale du PCF. Le 6 juillet 1947, le secrétaire général du Parti communiste français rassemble 40 000 personnes a Brest sur le cours d'Ajot. Le PCF compte alors entre 7000 et 10 000 adhérents dans le Finistère, les JC puis l'UJRF 10 000 adhérents aussi de leur côté. En novembre 1946, 3 des 10 députés finisteriens sont communistes (dont une femme, Marie Lambert, résistante de Landerneau, et le jeune Gabriel Paul, ancien résistant lui aussi, et Alain Signor, lui même ancien dirigeant de la résistance dans le sud, d'où il a été exfiltre depuis la bigoudenie) et 105 800 voix dont rassemblées par le parti communiste dans le Finistère. Archives de Jean-Claude Cariou, ayant appartenu à son père, instituteur à Goulien, né à Plogonnec, bretonnant, résistant et permanent du PCF dans le Finistère à la Libération, membre du comité fédéral du PCF, ami avec Charles Tillon et Daniel Trellu. CF. 1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)
Dans une lettre datée du 16 octobre 1985, Pierre Le Rose, ancien secrétaire départemental du PCF, donne à Pierre Crépel, un camarade de l'IRM (Institut de Recherche Marxiste) basé à Lanester, des renseignements complémentaires sur le Parti Communiste à la Libération, période qu'il a connue en tant que dirigeant et acteur. On trouve dans cette lettre des informations tout à fait importantes d'un point de vue historique qui justifient qu'on la publie, avec l'accord de la fille de Pierre Le Rose:
"L'audience du Parti était très grande dans le Finistère à la Libération. On évaluait les adhérents à 10 000 ou 12 000. Les cartes étaient placées aux réunions publiques au lendemain de la libération. L'organisation ne suivait pas. Mais dans les localités importantes (Brest, Morlaix, Quimper, Douarnenez, Concarneau), les cellules avaient des Bureaux et des activités réelles. Le premier pointage réel que j'ai pu faire en Avril 47 (je venais d'avoir la responsabilité de l'organisation fédérale) faisait apparaître plus de 7000 adhérents. Nous avons vu jusqu'à 12 000 personnes à nos fêtes fédérales (fête de la Bretagne, notre journal, avec Marcel Cachin; 40 000 personnes à Brest sur le cours d'Ajot avec Maurice Thorez le 6 juillet 1947). Parallèlement, les JC (44-45) puis l'UJRF (à partir d'avril 45) comptaient entre 9 et 10 000 adhérents (jeunes venus des FTP, jeunes filles très nombreuses). Les jeunes prenaient leurs responsabilités pour organiser les activités ( 400 Jeunes Communistes à Quimper, 200 à Concarneau, mêmes chiffre à Douarnenez; organisations existant dans les localités rurales du Centre Finistère, Riec sur Belon, etc...). Les meetings des JC rassemblaient autant et parfois plus d'auditeurs que le Parti. Ce sont les JC (garçons et filles) qui ont vite fourni les cadres du Parti (peut-être au détriment de l'organisation des jeunes).
L'audience du Parti est venue du combat clandestin, puis de l'activité des militants, des élus et des ministres communistes, activité qui continuait le combat national, le confirmait.
Dans des élections législatives à la proportionnelle, le Parti Communiste recueillait 70 000 voix en novembre 1945 (2 députés), 80 000 voix en mars 1946 (2 députés), 105 800 voix en novembre 1946 (3 députés sur 10 députés finistériens).
La part de la jeunesse et des femmes fut considérable dans cette période. Nous avions la première femme maire (Kernevel), des adjointes. Notre Parti faisait le plus confiance aux jeunes (Gabriel Paul, député et secrétaire fédéral à 26 ans), Marie Lambert, députée et secrétaire fédérale à 33 ans (idem dans les Côtes d'Armor avec Hélène Le Jeune). On retrouve des jeunes de nos fédérations bretonnes également à Ouest-Matin (sur Rennes comme correspondants).
La composition du Parti: bien sûr des ouvriers et des ouvrières d'usines dans le sud, mais aussi des paysans, des marins et des classes moyennes. A noter la présence d'enseignants, souvent secrétaires de cellules et sections. A noter, l'apport au Parti d'anciens SFIO (souvent les plus sectaires à l'égard des socialistes) et d'anciens soutiens des radicaux baillistes (région du Cap-Sizun). Cet apport a eu des effets positifs et négatifs sur le fonctionnement des cellules.
Après l'exclusion des communistes du gouvernement: le Parti, tel qu'il était composé, pouvait réagir vite et avec beaucoup d'allant aux mesures de Ramadier puis de Robert Schumann (c'était l'époque du Rapport Jdanov). D'où l'ampleur des grèves de 47, puis en 48, en 50 (Arsenal), en 52 (bâtiment), en 53 (fonctionnaires). Grèves aussi dans la conserve, les pêcheurs de Concarneau (1949), première guerre de marins ayant un caractère de classe (les grèves dans la pêche artisanale étaient jusque là plutôt dirigées contre les usiniers, les mareyeurs - cette fois-ci contre les armateurs industriels apparus à Concarneau pendant la guerre). On peut dire que l'audience du Parti, la participation de ses militants aux luttes, y compris aux luttes revendicatives dans la CGT, expliquent l'ampleur des luttes de cette période. Mais en même temps, le caractère de classe de ces actions écarte les classes moyennes. En 1951, nous perdons plus que d'autres départements aux élections (2 députés), probablement les couches gagnées entre 45 et 46 et nous stabilisons le 2 janvier 1956 (2 députés). Intéressant: la vague poujadiste à ces mêmes élections, Demarquet élu député.
Les luttes revendicatives se sont déroulées dans cette période sur un fond de combats politiques (guerre d'Indochine, Henri Martin, luttes pour la paix). On ne peut séparer la dureté de la répression à Brest en 50 (assassinat d'Edouard Mazé le 17 avril 1950 et plus de 20 blessés hospitalisés) de la politique de guerre froide donc pro-américaine du gouvernement. La question du débarquement d'armes à Brest était posée. A cette manifestation, Alain Signor et Marie Lambert, députés, furent arrêtés et jugés. Le procès d'Henri Martin à Brest en 1951 avait lieu pendant les grèves du bâtiment.
Les paysans étaient nombreux dans le parti avec la naissance d'une solidarité à l'égard des grévistes (envoi de pommes de terre, keufs, etc.). Dans le Centre Finistère, ils faisaient la liaison avec leurs propres luttes, constitutions de comités de défense paysannes, manifestations aux perceptions avec des charrettes de pommes de terres".

lire aussi:

L'audience du Parti Communiste à la libération dans le Finistère

 

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 08:15
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
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22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
80 ans après, au moment où les héritiers du fascisme et de la collaboration sont extrêmement forts en Italie et en France, le devoir de mémoire -
 
22 août 2022- cimetière de Kerfautras à Brest, en présence de plusieurs camarades du PCF et notamment de la section de Brest, de son secrétaire de section Jean-Paul Cam, secrétaire départemental du PCF, tout près de la tombe d'Édouard Mazé ("Un homme est mort" ... L'ouvrier cégétiste tué lors de la répression de la manifestation du 17 avril 1950 par les gardes mobiles et les gendarmes qui avait fait en outre une vingtaine de blessés), très émouvant hommage à Carlo de Bortoli, résistant communiste brestois fusillé à 33 ans le 22 août 1942 par les Allemands au stand de tir de Balard dans le 15e arrondissement de Paris, après avoir été arrêté et torturé par la police française à Brest, "chargé" par elle en tant que militant communiste pris avec des tracts, emprisonné à la prison de Pontaniou de Brest et à Quimper, où sont venus le voir son épouse et ses enfants, puis à Fresnes, et un hommage aussi à sa femme, Aline de Bortoli, militante communiste elle aussi, qui résistait avec lui, et a continué à le faire après sa mort a Brest et dans les Côtes d'Armor, poursuivant ses engagements après guerre, notamment à la CGT, au PCF et à l'ANACR.
L'historien et chercheur Gildas Priol qui avait été a l'initiative de la cérémonie et de son organisation a introduit l'hommage en présentant le rôle des FTP et de l'OS du PCF au sein du tableau global de la résistance brestoise, qui avait de nombreux réseaux et composantes, suivi des enfants de Carlo et Aline de Bortoli, Sonia et Edgar, présents au côté des petits-enfants et arrière petits-enfants, et de Anne Friant Mendres, présidente de l'ANACR 29 et fille du résistant Jacob Mendres, ami et camarade de Carlo de Bortoli.
Eric Guellec, adjoint PCF de Brest, aux anciens combattants et cérémonies patriotiques, et Anne Friant, ont ensuite remis une gerbe de fleurs devant la tombe d'Edgar et d'Aline, décédée dans le pays bigouden, ainsi que Edgar et Sonia les enfants, devant le porte-drapeau de l'ANACR, Roger Berthelot.
Sonia, la fille de Carlo et Aline de Bortoli, a rappelé l'importance de se mobiliser aujourd'hui comme hier et demain pour la Paix.
 
Photos et commentaire Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère, présent à la cérémonie pour rendre hommage à l'engagement dans la résistance de nos camarades Carlo et Aline de Bortoli.
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
Pour en savoir plus sur Carlo de Bortoli, la notice de Gildas Priol: https://www.resistance-brest.net/article1108.html
Carlo (Charles) Antonio De Bortoli, émigré italien en 1925, est mosaïste à Paris. Il y rencontre une bretonne, Aline Morin qu’il épouse en 1931. Quelques années plus tard, la famille s’installe à Saint-Brieuc où naît leur fille Sonia en 1934. Toujours plus à l’ouest, on retrouve les De Bortoli à Brest en 1935. Ils s’installent à Lambézellec au 48 rue Jean Jaurès. Impliqué dans le militantisme, Carlo est l’un des responsables de l’Union Populaire Italienne (U.P.I) de Bretagne, qui regroupe les antifascistes transalpins. Il y rencontre Luigi Pezziga et tous deux adhèrent au Parti Communiste Français en 1936. L’année suivante, Carlo se spécialise dans les devantures et monuments funéraires. En 1938, il se rend au commissariat de Police de Lambézellec pour faire une demande de naturalisation et son second enfant, Edgard, voit le jour. Peu après la famille s’installe définitivement au 47 rue François Rivière. En 1939, il fait voter par les Italiens de l’U.L.P une motion où ils s’engagent à défendre la France contre toute attaque fasciste, y compris de l’Italie mussolinienne. A la déclaration de guerre, il souhaite incorporer l’armée française mais trop suspect, cela le lui est refusé.
Au lendemain de l’entrée des allemands à Brest, le 20 juin 1940, plusieurs réunions du P.C.F sont organisées à Brest. Carlo et Aline De Bortoli assistent à celle de chez les Goasguen, en présence de Raymonde et André Vadaine ainsi que Jules Lesven. Tous sont partants pour continuer le militantisme clandestin pour le parti. Au début 1941, il devient l’un des responsables du Triangle de direction du P.C.F pour le secteur du Bâtiment. Comme tous les français occupés, qui plus est dans le bâtiment, il est contraint de travailler pour l’occupant. Il participe cependant à la formation et à l’organisation de la résistance communiste parmi les ouvriers, avec Pierre Corre. Il intègre à sa création, l’Organisation Spéciale (O.S) au début 1941 et effectue des sabotages, notamment à l’École Navale où il est employé en février 1941. Carlo diffuse la presse clandestine du mouvement ainsi que les tracts. En mars 1941, il aurait participé avec Jules Lesven à l’immersion dans la rade de trois ou cinq corps de soldats allemands, abattus par l’O.S dans une embuscade au port de commerce.
Alors qu’il se rend chez Henri Moreau avec Yves Prigent, Charles Cadiou et Mathurin Le Gof, Carlo est arrêté le 28 avril 1942 par deux policiers brestois. Carlo subit un interrogatoire musclé par la police française qui tente de lui arracher des informations. Après quoi, il est livré à l’armée allemande avec ses camarades. Interné dans un premier temps à Pontaniou, il est traduit devant le Conseil de Guerre allemand de Brest. La déposition du policier français responsable de son arrestation accable Carlo qui était porteur d’une valise avec du papier destiné à l’imprimerie clandestine des communistes. De Bortoli, lucide sur son sort, endosse la responsabilité des divers actes de la résistance locale pour clore les enquêtes ou lever des soupçons. Il est alors condamné à mort le 14 mai 1942.
Il est ensuite interné à Quimper et Rennes, du 25 juin au 24 juillet, et enfin à Fresnes du 27 juin au 22 août 1942. Carlo De Bortoli est fusillé à Paris le 22 août 1942 au stand de tir de Balard dans le 15e arrondissement de Paris. Sa dépouille est jetée dans une fosse commune du cimetière parisien d’Ivry le jour même
. En 1948, son épouse fait rapatrier sa dépouille à Brest. Une cérémonie civile et militaire se déroule dans la chapelle ardente du cimetière de Saint-Martin avant qu’il soit inhumé, le 7 févier au cimetière de Kerfautras.
À titre posthume, pour son engagement dans la clandestinité, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent le 24 avril 1947 puis la médaille de la Résistance le 24 septembre 2014. En sa mémoire, une rue de Brest porte son nom depuis le 22 mars 1997.
La sépulture de Carlo De Bortoli se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 44, Rang 12, Tombe 28]
Publiée le mercredi 4 mars 2020, par Edgard De Bortoli, Gildas Priol, mise à jour vendredi 22 juillet 2022
***
Aline de Bortoli:
Née le 15 juillet 1908 à Bréhand (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), morte le 21 avril 2004 à Lesconil (Finistère) ; aide-soignante ; militante communiste, résistante FTPF, vice-présidence de l’ANACR du Finistère ; femme de fusillé.
Aline Morin naquit à Bréhand (Côtes-du-Nord), petit village situé entre Moncontour et Lamballe, de parents agriculteurs, Pierre Morin et Marie Glâtre. Le couple avait six enfants dont deux moururent en bas âge. Ses parents louaient leurs bras, lui tantôt pour tenir une petite ferme, tantôt comme cantonnier, ouvrier agricole ou docker au déchargement du charbon au port du Légué à Saint-Brieuc Sa mère se rendait souvent à Paris comme employée de maison.
En 1925, à dix-sept ans, pour aider ses parents à construire leur petite maison, Aline Morin monta à Paris rejoindre sa sœur Marie. Elles travaillaient toutes les deux dans les hôtels, les restaurants, les cliniques. En deux ans, la maison fut payée intégralement. Quatre ans après son arrivée dans la capitale, elle fit la connaissance de Carlo de Bortoli fils de paysans pauvres ayant cinq frères et sœurs. Il était venu à Paris à quinze ans avec son père Angelo, militant socialiste antifasciste italien, conseiller municipal "bousculé" et menacé par ses collègues car il ne saluait pas le portrait de Mussolini à la fin du Conseil municipal, emprisonné sous Mussolini pour ses idées, fuyant le régime fasciste et la misère pour faire vivre la famille restée au pays. Ils se marièrent le 23 mai 1931 à Paris VIIIe arr. et eurent deux enfants : Sonia le 8 décembre 1934 à Saint-Brieuc, et Edgard le 7 juillet 1938 à Brest. Le couple s’était installé en Bretagne, en septembre 1935 à Brest où Carlo travaillait comme artisan mosaïste-carreleur,
Ils militèrent dans de nombreuses organisations : l’Union Populaire Italienne, la Ligue des Droits de l’Homme, le Parti Communiste Français, le Secours Populaire Français, la CGT, la Ligue Antifasciste, le Comité Mondial pour la Paix, le Soutien de l’Enfance.
Elle entre au PCF en octobre 1939 alors qu'il vient d'être interdit par le gouvernement Daladier après avoir commencé à militer dans la solidarité avec l'Espagne Républicaine de 1936 à 1939.
Le 6 septembre 1939, Carlo tenta de s’engager dans l’Armée Française mais il fut refusé car il avait conservé sa nationalité italienne. Il liquida alors sa petite entreprise, redevint ouvrier pour être plus libre de ses mouvements.
Après la guerre éclair de mai-juin 1940, Aline et son mari entrèrent dans la Résistance. Leurs premières actions furent d’ empêcher les militants de rejoindre l’Angleterre, puis, plus tard, de convaincre les hommes de ne pas partir travailler en Allemagne.
Aline commença sa propagande de résistance par une distribution de tracts du PCF en juillet 1940, tract dénonçant la trahison du gouvernement Pétain à Vichy et la collusion du vieux maréchal avec l'occupant allemand et ses chefs nazis.
Aline De Bortoli se fit embaucher à l’Arsenal de Brest et Carlo à l’École navale, pour faire des sabotages. Aline animait des groupes de femmes, organisait des manifestations devant la mairie pour réclamer du pain, du beurre, de la viande pour les enfants, distribuait des tracts, parfois avec sa fille, à la sortie des cinéma, tracts dénonçant la collaboration. Elle hébergeait des responsables de la Résistance, dont Robert Ballanger, inter-régional du PCF pour la Bretagne, et Alain Le Lay, responsable régional quelques mois pour le Finistère, mort en déportation à Auschwitz, et assurait d’importantes liaisons entre les groupes FTP. Les réunions de femmes étaient de plus en plus réprimées
Carlo De Bortoli fut arrêté dans la rue le soir du 28 avril 1942, avec trois camarades alors qu’il portait une valise pleine de papier blanc pour imprimer les tracts du 1er mai. Carlo fut condamné à mort par un tribunal allemand sur les témoignages de policiers français, pour faits de Résistance et pour propagande communiste. Aline essaya de le faire évader, en vain. Le 22 août 1942, il a été fusillé au stand de tir place Balard, puis enterré au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine, dans le Carré des Fusillés.
Aline De Bortoli resta trois ans sans nouvelles de son mari, elle n’apprit son exécution qu’à la Libération.
Dans un premier temps, après l'arrestation de Carlo de Bortoli, Aline dût chercher du travail et en trouva à l'arsenal, près de la prison allemande de Pontaniou où était détenu son mari. Elle effectua là des sabotages de camions allemands par des coupures de pneus notamment. Elle tenta de faire évader son époux, et, selon Eugène Kerbaul, manquera de peu d'y réussir. Charles restera emprisonné à Pontaniou du 15 mai au 1er juillet 1942... (1918-1945, 1640 militants du Finistère, Dictionnaire biographique de militants ouvriers du Finistère élargi à des combattants de mouvements populaires de Résistance - Eugène Kerbaul)
Elle continua la lutte sous le pseudonyme de "Térésa" prénom de sa belle-mère et devint responsable du "Comité des Femmes Patriotes" de Brest, alors composé exclusivement de femmes communistes qui en avaient pris l'initiative. Elle continue sur ces périodes, jusqu'au 9 février 1943, d'importantes liaisons PCF-FTP, mais, devant la menace d’être arrêtée, elle se réfugia chez sa marraine, dans son village natal de Bréhand, en février 1943. La police allemande la recherchait à Saint-Brieuc, où vivait sa mère.
Elle y resta jusqu’en octobre 1945, travaillant dans les fermes pour vivre, poursuivant son activité comme agent de liaison entre les maquis FTP (Bréhal et Montoncour), leur fournissant des renseignements sur l’ennemi, du ravitaillement, des vêtements, diffusant tracts et journaux du PCF, du Front National de Libéation, et des FTP à la population. Son rôle était aussi d’aller chercher à pied et de raccompagner des résistants à la gare de Lamballe, à sept kilomètres et de nuit, et d’organiser des réunions clandestines de la Résistance.
A la Libération, Aline de Bortoli a le grade de adjudant F.T.P.
De retour à Brest, elle retrouva son appartement, intact malgré les ravages dus aux bombardements alliés sur la ville. Aline vécut de petits emplois jusqu’à ce qu’elle entre à l’hôpital Ponchelet de Brest comme employée d’abord puis ensuite comme aide-soignante. Elle fit le choix de ne pas se remarier pour se consacrer à ses enfants et ses activités militantes. En 1946, elle fit la connaissance de ses beaux-parents.
Elle devint responsable de l’Association Nationale des Familles de Fusillés et Massacrés de la Résistance pour le Finistère, à l’Union des Femmes Françaises, milita activement au syndicat CGT des Hospitaliers et à l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance – ANACR – dont elle était encore Vice-présidente jusqu’à son décès. Elle était « combattant volontaire de la Résistance ».
En 1950, elle s’installa à Lesconil où elle fit construire une petite maison, pour sa retraite et sa famille.
Son dernier combat, elle le mena pour le maintien du nom de Jean Moulin au fronton du Lycée Professionnel de Plouhinec.
Inhumée au cimetière de Lesconil le 24 avril 2004, Louis Le Pape lui rendit hommage en retraçant le parcours de sa vie militante.
Sources:
Maitron - Article de Annie Pennetier Pour citer cet article :https://maitron.fr/spip.php?article206871, notice DE BORTOLI Aline, née MORIN par Annie Pennetier, version mise en ligne le 8 octobre 2018, dernière modification le 10 octobre 2018. SOURCES : Louis le Pape : ancien maire de Plobannalec-Lesconil, Président du Comité Bigouden le l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, ANACR, texte d’hommage auquel cette notice doit beaucoup . — Témoignage de son fils Edgard De Bortoli, 2018.
Eugène Kerbaul 1918-1945, 1640 militants du Finistère, Dictionnaire biographique de militants ouvriers du Finistère élargi à des combattants de mouvements populaires de Résistance.
 
Voir aussi:
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 16:30
Hommage au résistant brestois Carlo de Bortoli - lundi 22 août 2022 (ANACR Finistère)
Lundi 22 août - Hommage au résistant Carlo de Bortoli
 
Le comité du Finistère de l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR) organise un hommage au résistant brestois Carlo de Bortoli, à l'occasion du 80ème anniversaire de son exécution par l'occupant Allemand.
Un temps de recueillement sous la forme d'une cérémonie publique se déroulera devant la sépulture des époux DE BORTOLI, au cimetière de Kerfautras à BREST lundi 22 août 2022 à 11 heures. Ses enfants seront présents et lui rendront hommage.
Pour en savoir plus sur Carlo de Bortoli, la notice de Gildas Priol: https://www.resistance-brest.net/article1108.html
Hommage au résistant brestois Carlo de Bortoli - lundi 22 août 2022 (ANACR Finistère)
Hommage au résistant brestois Carlo de Bortoli - lundi 22 août 2022 (ANACR Finistère)

Carlo (Charles) Antonio De Bortoli, émigré italien en 1925, est mosaïste à Paris. Il y rencontre une bretonne, Aline Morin qu’il épouse en 1931. Quelques années plus tard, la famille s’installe à Saint-Brieuc où naît leur fille Sonia en 1934. Toujours plus à l’ouest, on retrouve les De Bortoli à Brest en 1935. Ils s’installent à Lambézellec au 48 rue Jean Jaurès. Impliqué dans le militantisme, Carlo est l’un des responsables de l’Union Populaire Italienne (U.P.I) de Bretagne, qui regroupe les antifascistes transalpins. Il y rencontre Luigi Pezziga et tous deux adhèrent au Parti Communiste Français en 1936. L’année suivante, Carlo se spécialise dans les devantures et monuments funéraires. En 1938, il se rend au commissariat de Police de Lambézellec pour faire une demande de naturalisation et son second enfant, Edgard, voit le jour. Peu après la famille s’installe définitivement au 47 rue François Rivière. En 1939, il fait voter par les Italiens de l’U.L.P une motion où ils s’engagent à défendre la France contre toute attaque fasciste, y compris de l’Italie mussolinienne. A la déclaration de guerre, il souhaite incorporer l’armée française mais trop suspect, cela le lui est refusé.

Au lendemain de l’entrée des allemands à Brest, le 20 juin 1940, plusieurs réunions du P.C.F sont organisées à Brest. Carlo et Aline De Bortoli assistent à celle de chez les Goasguen, en présence de Raymonde et André Vadaine ainsi que Jules Lesven. Tous sont partants pour continuer le militantisme clandestin pour le parti. Au début 1941, il devient l’un des responsables du Triangle de direction du P.C.F pour le secteur du Bâtiment. Comme tous les français occupés, qui plus est dans le bâtiment, il est contraint de travailler pour l’occupant. Il participe cependant à la formation et à l’organisation de la résistance communiste parmi les ouvriers, avec Pierre Corre. Il intègre à sa création, l’Organisation Spéciale (O.S) au début 1941 et effectue des sabotages, notamment à l’École Navale où il est employé en février 1941. Carlo diffuse la presse clandestine du mouvement ainsi que les tracts. En mars 1941, il aurait participé avec Jules Lesven à l’immersion dans la rade de trois ou cinq corps de soldats allemands, abattus par l’O.S dans une embuscade au port de commerce.

Alors qu’il se rend chez Henri Moreau avec Yves Prigent, Charles Cadiou et Mathurin Le Gof, Carlo est arrêté le 28 avril 1942 par deux policiers brestois. Carlo subit un interrogatoire musclé par la police française qui tente de lui arracher des informations. Après quoi, il est livré à l’armée allemande avec ses camarades. Interné dans un premier temps à Pontaniou, il est traduit devant le Conseil de Guerre allemand de Brest. La déposition du policier français responsable de son arrestation accable Carlo qui était porteur d’une valise avec du papier destiné à l’imprimerie clandestine des communistes. De Bortoli, lucide sur son sort, endosse la responsabilité des divers actes de la résistance locale pour clore les enquêtes ou lever des soupçons. Il est alors condamné à mort le 14 mai 1942.

Il est ensuite interné à Quimper et Rennes, du 25 juin au 24 juillet, et enfin à Fresnes du 27 juin au 22 août 1942. Carlo De Bortoli est fusillé à Paris le 22 août 1942 au stand de tir de Balard dans le 15e arrondissement de Paris. Sa dépouille est jetée dans une fosse commune du cimetière parisien d’Ivry le jour même

. En 1948, son épouse fait rapatrier sa dépouille à Brest. Une cérémonie civile et militaire se déroule dans la chapelle ardente du cimetière de Saint-Martin avant qu’il soit inhumé, le 7 févier au cimetière de Kerfautras.

À titre posthume, pour son engagement dans la clandestinité, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent le 24 avril 1947 puis la médaille de la Résistance le 24 septembre 2014. En sa mémoire, une rue de Brest porte son nom depuis le 22 mars 1997.

La sépulture de Carlo De Bortoli se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 44, Rang 12, Tombe 28]

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4 juin 2022 6 04 /06 /juin /2022 06:35
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Photos CGT 29 - Groupe des élus communistes de Brest
 
#Mémoire | Une plaque commémorative en l'honneur du jeune résistant brestois Paul Monot a été inaugurée le 1er Juin dans le quartier de Saint-Martin, notamment par Eric Guellec, adjoint au maire de Brest (PCF) chargé de la mémoire, des anciens combattants et cérémonies patriotiques.
Une plaque en hommage à notre camarade Paul Monot militant CGT et communiste.
Cette plaque a été dévoilée ce mercredi 1er juin à 11 h rue Conseil (près des Fauvettes) à Brest. Dans le cadre du 75è anniversaire de l’attribution de la médaille de la Résistance française à la ville de Brest, le résistant brestois Paul Monot, fusillé au Mont Valérien en 1943 est désormais honoré. Une plaque en son nom est apposée au n° 27 de la rue Conseil, dans le quartier Saint Martin.
 

Le choix de la liberté

« La ville de Brest a souhaité marquer de façon soutenue le 75è anniversaire de l’attribution de la médaille de la Résistance. Nous participons ainsi à rendre visibles celles et ceux qui ont fait le choix de la liberté et de la France face au nazisme, unis dans un même élan. Nous devons tous et toutes être fiers de ce qu’ils et elles ont accompli à l’époque », a souligné Eric Guellec, adjoint au maire en charge des associations patriotiques et des anciens combattants, lors des allocutions de cette cérémonie d’hommage."

Mémoire collective locale 

Quelques instants auparavant, c’est avec Annick Belbéoch, la cousine de Paul Monot, que l’élu avait dévoilé la plaque désormais apposée au n° 27 de la rue Conseil (anciennement n° 23), là où vécut le résistant avec sa famille.  
Ouvrier à l’arsenal, militant de la CGT, le jeune Paul agit dans la Résistance dès 1941. Il participera à plusieurs opérations de sabotage des équipements de l’occupant nazi avant d’être arrêté, comme des dizaines d’autres, à la fin de l’année 1942. D’abord détenu au Château de Brest, où sa cousine Annick ira le visiter, il sera ensuite transféré à Fresnes, puis condamné à mort. Avec 18 autres Brestois, il est fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943, à 22 ans. Nombre de ces résistants ont trouvé un lieu d’hommage en leur nom dans les rues de Brest, et Paul Monot les rejoint donc désormais au creux de cette mémoire locale. 

L’héritage de l’engagement 

 

« Dévoiler aujourd’hui cette plaque à sa mémoire est un geste fort pour la transmission de la mémoire collective. Je fais ici la promesse d’œuvrer, avec la ville de Brest, pour que la médaille de la Résistance française soit décernée à Paul Monot. Il n’est pas trop tard pour compléter l’hommage à ce résistant », a confié Gildas Priol, de l'association nationale des anciens combattants de la Résistance, ce 1er juin.

 

Dans son sillage le petit fils d’Annick Belbéoch a lu, dans un silence baigné d’émotion, la dernière lettre de Paul Monot à ses proches, au matin de son exécution. Des lignes pures, sans concession, des lignes d’espoir aussi, pour la liberté qu’il attendait pour son pays, qui devra encore batailler de longs mois avant la Libération. 

Rue Conseil, la mémoire d’un jeune Brestois a donc refait surface. Comme un message aux générations futures, pour les encourager à combattre. Pour la paix.  

 
Ci dessous l'article qui lui est consacré et sa dernière lettre.

 

Lettre copiée après qu'elle ait été transmise par Jacques Guivarch et Annie sa femme, de Pleyber-Christ. Lettre accompagnant celles beaucoup plus nombreuses, d'Albert Rannou, tué avec Paul Monot.

Paul Monot était  né le 1er juin 1921 à Brest,  il a été fusillé à 22 ans, il était ouvrier à l'arsenal de Brest, membre du Parti communiste français (PCF) et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) dans la région de Brest

(Sur le coin de la page à grand carreau du cahier d'écolier ou est écrit cette dernière lettre de Paul Monot, le marteau et la faucille). 

Fresnes, le 17 septembre 1943

Chers Grand-mère, oncle, tante et cousine !

Je vous envoie un mot pour vous donner une bien triste nouvelle : il est près de 11h et on vient de me prévenir que mon recours en grâce a été rejeté et que je serai fusillé cette après-midi à 16h. Mais je saurai mourir en vrai Français.

Je demande pardon à Grand-mère et à vous tous car je n'ai pas toujours été chic et je ne savais pas ce que je faisais. Mais depuis le temps que je suis ramassé j'ai eu le temps de réfléchir à tout cela et de me mordre les doigts bien des fois.

N'oubliez pas surtout les policiers français et il faut qu'ils payent ce qu'ils ont fait, car je les déteste bien plus que l'occupant et ceux-là oui sont les vrais traîtres à la patrie.

Pour moi, je suis vaincu, je pars et c'est la loi, je trouve cela régulier. Il y en a qui meurent dans leur lit, d'autres au champ d'honneur, moi je meurs au poteau. Qu'est-ce que vous voulez, c'est la destinée, je ne suis pas jaloux de ceux qui restent et comme il y a déjà des monceaux de cadavres avant moi, j'espère que je serai dans les derniers à payer de la vie la joie de voir enfin la victoire qui approche à grand pas.

L'unité communiste réalisée pour un monde sans guerre. Car n'oubliez jamais que vous n'aurez cela qu'avec un régime où tous les prolétaires seront unis.

Allococution de Gildas Priol pour l'Anacr 29 - Hommage à Paul Monot, 1er juin 2022

Dévoilement de la plaque commémorative Paul Monot
27 rue Conseil – 29200 Brest


Il y a 80 ans, l'année 1942 voyait la Résistance brestoise se développer. Œuvrant pour le B.C.R.A de la France libre, le réseau Overcloud vivait ses derniers jours tandis que pour
palier au départ de Jean Philippon à Toulon, le réseau Confrérie Notre-Dame implantait sa troisième branche à Brest grâce aux ouvriers de l'arsenal Garbe et Golhen. Enfin, le
mouvement Libération-Nord prenait pied dans la cité du Ponant. Du côté du Secret Intelligence Service anglais, ils n'étaient pas en reste avec la connexion à Brest entre Félix et
le réseau Alliance. Ceci arrivant à point nommé pour répondre aux démantèlements des réseaux Johnny et F2. Le timide réseau Roy fonctionne encore lui aussi mais c'est vers les
membres de l'Organisation spéciale, que l'on nomme bientôt les Francs-tireurs et partisans (F.T.P), d'obédiences communistes, que nos regards se posent ce matin.


Car l'année 1942 marque une montée en puissance de leurs actions avec près d'une trentaine d'attentats et sabotages réalisés ou tentés cette année là. Si des sabotages leurs sont
imputables auparavant, 1942 est un tournant avec le début de l'utilisation d'explosifs. Signes d'une meilleure organisation et d'une capacité à faire venir depuis Pont-de-Buis, ou d'autres
recoins du Finistère, de la matière explosive, il faut également y voir une implication plus massive et plus déterminée à entraver la machine de guerre allemande. Si les multiples
attentats à l'arsenal du 26 mars 1942, démontrent une densification des effectifs, il n'en demeure pas moins que c'est un noyau assez resserré qui est moteur. Avec une hiérarchie
assez bien détaillée, des fonctions compartimentées et avec un fort potentiel d'engagement, le Parti communiste français est le plus grand mouvement de Résistance à Brest en cette
période.


Parmi ces soldats sans uniformes agissant tapis dans l'ombre, les F.T.P de Brest peuvent compter sur un certain Paul Monot. Né il y a exactement 101 ans aujourd'hui à Brest. Avec sa famille, il réside ici, au 23 rue Conseil (devenu depuis le n°27) mais la vie n'est pas tendre et Paul perd sa mère en 1932 et son père en 1940. Après son certificat d'études, il entre à l'arsenal comme électricien et ne tarde pas à militer à la C.G.T. En 1938, il donne son adhésion au P.C.F et quand la guerre éclate, il reste fidèle à son parti tout en restant travailler à l'arsenal car trop jeune pour être mobilisé. En 1941, Paul Monot entre à l'Organisation spéciale qui se met en place sur son lieu de travail et entre deux propagandes,
il réalise des inscriptions murales et des petits sabotages sur les machines-outils. Solidaire, il participe à l'effort du Secours populaire clandestin et prend part aux grèves patriotiques de
la fin de l'année 1941.


Suivant l'évolution de son organisation, Paul Monot s'aguerrit à la lutte au fil des mois. Le 26 mars 1942 à l'arsenal, avec Albert Rolland et Joseph Ropars, ils pulvérisent le transformateur N°13 puis avec Louis Departout, ils sabotent le sous-station de Maistrance.
 

Désormais membre des F.T.P, Paul Monot participe aux actions du 14 juillet 1942, dont aucun détail n'est connu à ce jour. Il semble aider à la confection des colis explosifs, qu'il
dissimule chez lui. En septembre de la même année, il tente de faire sauter le local nommé la maison d'Hitler du 17 rue Jean Jaurès et semble prendre part à l'attentat contre le gasthaus de la même rue. Dans les lignes qu'il lui consacre, Eugène Kerbaul laisse entendre que Paul Monot se serait rendu dans le Morbihan pour la Résistance, ceci reste cependant à creuser.

Malheureusement, cette pétillante activité de la Résistance communiste à Brest est ébranlée par une vague d'arrestations à l'automne 1942. Comme un effet domino, la police
française obtient des informations et procède à un démantèlement de la structure brestoise.
 

Le coup est dur, on parle de plusieurs dizaines d'arrestations rien qu'à Brest. Parmi les victimes, figure Paul Monot qui avec ses collègues, va connaître les murs froids du château
de Brest puis Rennes et enfin Fresnes. Jugé en août 1943, l'électricien est condamné à mort avec 18 autres résistants communistes brestois. Son recours en grâce est rejeté, Paul Monot tombe sous les balles du peloton d’exécution du Mont-Valérien le 17 septembre 1943 à 22 ans.


En 1946, il obtient la mention Mort pour la France et l'année suivante, sa dépouille est rapatriée à Brest. À titre posthume, il est cité à l'ordre de la Division - comportant l'attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 - et nommé au grade de caporal. En cette année symbolique du 75ème anniversaire de l'attribution de la médaille de la Résistance à la ville de Brest, dévoiler cette plaque est un geste important pour la pérennisation de sa mémoire. Elle participera à l'effort de transmission de notre mémoire collective de cette
sombre période qui vit pourtant des myriades de lueurs d'espoir, incarnées par Paul Monot et ses camarades. Je conclus cette allocution en faisant ce matin la promesse d’œuvrer, en concertation avec vous chère famille de Paul Monot, et avec le plein soutien de la ville de Brest, pour que l'on fasse attribuer la médaille de la Résistance française à Paul Monot.


Cette démarche est encore possible et j'ai eu ce matin un message de Paris pour faire avancer ce sujet, qui complétera ainsi, l'hommage rendu à ce héros anonyme de l'ombre, à
cet électricien engagé, à Paul Monot, ce résistant.


Vive la France
Vive la Résistance
 

Texte lu au nom de l'ANACR29 (comité de Brest) par Gildas PRIOL,


le 1er juin 2022

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9 mai 2022 1 09 /05 /mai /2022 06:02
Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Photo Daniel Laporte, Tredudon, Berrien, 8 mai 2022 - Gérard Lahellec, Pierre-Yves Thomas et Hubert Le Lann

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Photo Daniel Laporte, Tredudon, Berrien, 8 mai 2022 - Gérard Lahellec, Pierre-Yves Thomas et Hubert Le Lann

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Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Tredudon le Moine, 8 mai 2022 - Rassemblement d'hommage à la Résistance, et de dénonciation de la dégradation du panneau d'hommage au premier village résistant de France, en Berrien
Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

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Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - Jeannine Daniel et Marion Frances - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - Jeannine Daniel et Marion Frances - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Tredudon-le-Moine, Berrien, 8 mai 2022, rassemblement d'hommage à la Résistance et ses valeurs - photo Daniel Laporte, 8 mai 2022

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Rassemblement de Tredudon-le-Moine 8 mai 2022 - photo de Paul Mongault

Berrien, Tredudon le Moine, 8 mai - rassemblement d'hommage à la résistance et ses valeurs et pour dénoncer le vandalisme sur le panneau d'hommage au premier village résistant de France avec le maire de Berrien Hubert Le Lann, le PCF, le MJCF, le mouvement de la paix, l'anacr et la fsu.
Le maire de Berrien, Hubert Le Lann, Pierre-Yves Thomas pour le PCF, Enzo De Gregorio pour le MJCF 29, Antoine Gauchard pour la fsu, ont pris la parole notamment, ainsi que Paul Mongault qui représentait le PCF national et qui nous a transmis ces photos. Le sénateur communiste des côtes d'Armor Gérard Lahellec était également présent ainsi qu'une trentaine de personnes.
 
Tredudon-le-Moine, 8 mai 2022 - 8 mai 1945: hommage du Parti Communiste finistérien et breton, du MJCF, de l'ANACR, de la FSU, du Mouvement de la Paix, du maire de Berrien Hubert Le Lann à la résistance et ses valeurs, et rassemblement de protestation contre le vandalisme politique dont a été victime le panneau d'hommage au Premier village résistant de France de la part de nationalistes bretons fachos.
 
Photos Daniel Laporte et Paul Mongault
 
Le 24 avril dernier des nostalgiques des plus sombres années de notre histoire, s’en sont pris à un symbole fort de la résistance en centre Bretagne. Cette date ne tient pas du hasard. En effet, ce dimanche 24 avril était la journée Nationale du souvenir des déportés. Dès le 16 juin 1940, l’organisation clandestine du Parti communiste français, dirigée par Pierre PLASART, a stocké des armes britanniques à TRÉDUDON les Moines avec la complicité et le soutien de toute sa population. TRÉDUDON les Moines sera à la fois un dépôt d’armes, un refuge pour les résistants traqués, un lieu de réunion et un centre de décision pour les dirigeants nationaux et régionaux des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF). C’est pourquoi l’État-major national lui a décerné le titre de premier village résistant de France.
16 habitants de BERRIEN et de TRÉDUDON ont été déportés, 22 ont été fusillés, 11 sont morts en déportation. La plupart étaient des communistes, des cégétistes, des gens simples, refusant de se soumettre à la tyrannie et à l’occupation étrangère comme au fascisme de Vichy. Et des imbéciles crachent sur leur mémoire, c’est intolérable !
Au cœur des monts d’Arrée, le petit village de Trédudon-le-Moine est l’un des grands lieux de mémoire de la résistance au nazisme, même s’il est moins connu que l’île de Sein. Déclaré « premier village résistant de France dès 1946 », il a servi de lieu de rassemblement, de refuge et de cache d’armes pour les francs-tireurs et partisans dès après la débâcle. De nombreux responsables clandestins de la résistance communiste sont accueillis dans le village.
Dans l’ouvrage "Résistants et maquisards dans le Finistère, Témoignages", aux éditions Keltia Graphic, on peut ainsi lire que : « Le village de Trédudon-le-Moine est accroché comme un nid au versant sud de la Montagne. Dès les premiers jours de l’occupation, les trente-deux foyers de ce village et les fermes environnantes deviennent pendant près de quatre longues années un bastion de l’organisation clandestine du Front national, de l’OS et des FTPF […]. Dès l’année 1942, de jeunes résistants du pays constituent un groupe de combat […]. Ils insufflent un tel élan à la Résistance que celle-ci trouva embrigadée dans ses rangs la quasi-totalité des jeunes paysans de l’Arrée. »
Dès cette époque, des aviateurs alliés, abattus lors des raids contre les ports bretons, sont hébergés dans le secteur et transitent par Trédudon-le-Moine. Le village sert également de refuge pour les maquisards dont le nombre augmente substantiellement en 1943, après l’instauration du service du travail obligatoire (STO). Ils peuvent s’y reposer et s’y ravitailler entre deux actions contre l’occupant. « Beaucoup de résistants venaient de l’arsenal de Brest ou de la pyrotechnie de Pont-de-Buis, rappelle Ismaël Dupont. Ils ont apporté leur savoir-faire, notamment en matière d’explosifs. Ils avaient ainsi monté un projet d’attentat contre la retenue d’eau de Saint-Herbot. »
En janvier 1944, un capitaine allemand et son ordonnance, tous deux à cheval, sont abattus par les maquisards à Goenidou en Berrien. Leurs corps sont enterrés près de Trédudon-le-Moine.
En février 1944, les Allemands mènent une grosse opération à Berrien qui compte, à la fin de la guerre, 22 fusillés, seize déportés, onze tués au combat et un disparu.
C’est un lourd tribut qui fait de la commune, mais surtout de Trédudon-le-Moine, un lieu emblématique de la Résistance après la Libération.
Lieu de mémoire
En 1946, l’état-major des FTPF lui accorde le titre de « premier village résistant de France ». « Le Parti communiste cherchait alors à valoriser la résistance populaire, reconnaît Ismaël Dupont. Il y avait aussi une concurrence de mémoire avec les Gaullistes qui, eux, ont mis en avant l’île de Sein. »
Nombre de dirigeants communistes français, de Charles Tillon à Georges Marchais, viendront d’ailleurs aux commémorations de Trédudon-le-Moine. Il s’agissait ainsi de développer le culte des martyrs d’une formation qui se présentait comme « le parti des 75.000 fusillés » (les historiens s’accordent aujourd’hui plutôt sur le chiffre, déjà considérable, de 25.000 tués). Un Parti communiste qui a longtemps dominé la vie politique de ces « campagnes rouges » du centre Bretagne et du Trégor, où les traditions de révolte ont toujours été bien ancrées. On dit même que des armes avaient été enterrées, à la Libération, près de Trédudon-le Moine, en prévision d’une éventuellement prise de pouvoir par les communistes dans les années 1940 (le PCF était alors le premier parti de France), mais qui ne vint jamais…
Tredudon le Moine, 8 mai 2022 - Rassemblement d'hommage à la Résistance, et de dénonciation de la dégradation du panneau d'hommage au premier village résistant de France, en Berrien
Tredudon le Moine, 8 mai 2022 - Rassemblement d'hommage à la Résistance, et de dénonciation de la dégradation du panneau d'hommage au premier village résistant de France, en Berrien
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