Bien embarqués à l’issue du premier tour, huit députés communistes sortants ont été réélus.
En Seine-Maritime, Sébastien Jumel (57,81 %), Jean-Paul Lecoq (65,76 %) et Hubert Wulfranc (61,07 %) confirment l’implantation du PCF dans ce département.
En Île-de-France, Stéphane Peu et Elsa Faucillon sont tous deux reconduits pour un second mandat.
Fabien Roussel (54,5 %), Pierre Dharréville (52,67 %) et le président du groupe GDR, André Chassaigne (69,43 %), s’imposent face au RN.
Dans l’Allier, où Jean-Paul Dufrègne passait la main, Yannick Monnet (55,51 %) l’emporte face à la macronie. Enfin, dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, Soumya Bourouaha, qui succédait à Marie-George Buffet, était seule en lice, dimanche, après le retrait du maire de Stains, Azzédine Taïbi. En revanche, Alain Bruneel perd son siège dans le Nord, battu de 277 voix par l’extrême droite.
« La Nupes a largement contribué à nos succès. La gauche se renforce à l’Assemblée. C’est une très bonne nouvelle avec la constitution de quatre groupes, s’est réjoui Fabien Roussel. Il reste beaucoup à faire pour que la gauche soit majoritaire. Il faudra prendre le temps de comprendre pourquoi de nombreux électeurs n’ont pas franchi le pas. »
Dans les 31 circonscriptions où le PCF était présent au second tour, la formation remporte deux nouveaux sièges.
Nicolas Sansu (57,7 %) dans le Cher et Jean-Marc Tellier (50,11 %) dans le Pas-de-Calais s’imposent face à l’extrême droite. À 71 voix près, le maire d’Avion parvient à reprendre une circonscription au RN, malgré la dangereuse vague brune.
En revanche, Jean-Marc Lespade (48,06 %) s’incline dans les Landes, face à Ensemble !. Bruno Nottin (36,64 %), Gabriel Blasco (40,81 %) dans l’Hérault et Patrick Soloch (42,85 %) dans le Nord sont, eux, battus par le RN. Loïc Pen (43,3 %) dans l’Oise chute face à LR. Pour former un groupe, les 12 parlementaires communistes devraient s’appuyer sur leurs partenaires ultramarins. Jean-Philippe Nilor en Martinique, Karine Lebon à La Réunion et Moetai Brotherson en Polynésie française ont été reconduits. Tavini, la formation de ce dernier, envoie par ailleurs deux autres députés à Paris.
Dans le Puy-de-Dôme, c’est le président sortant du groupe GDR, André Chassaigne, qui, face à un candidat du RN, est favori après ses 49,13 % du premier tour.
Sur les 50 candidats présentés aux législatives par le PCF, dans le cadre de la Nupes, pas moins de 32 disputeront le second tour le 19 juin. Un chiffre en nette progression par rapport à 2017, où 12 de ses prétendants s’étaient qualifiés. Parmi ces communistes en lice dimanche prochain figurent ceux des 11 circonscriptions sortantes du PCF, soit 9 députés qui sollicitent un nouveau mandat, et 2 passages de relais. Le premier en Seine-Saint-Denis : Soumya Bourouaha remplace Marie-George Buffet, devenue sa suppléante, et est arrivée avec 36,13 % devant le dissident Azzédine Taïbi (21,43 %). Le second dans l’Allier : Jean-Paul Dufrègne, élu en 2017, a laissé sa place de titulaire à Yannick Monnet, qui, fort de 30,57 % des voix, affrontera Michel Barbarin (LaREM, 19,44 %). Dans le département voisin, c’est le président sortant du groupe GDR, André Chassaigne, qui, face à un candidat du RN, est favori après ses 49,13 %. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, réalise également un bon score dans sa circonscription du Nord, avec 34,13 %, face au RN (32,64 %). Soit un bond de près de 11 points par rapport au premier tour de 2017 (23,61 %).
Des surprises ne sont pas exclues
« Le PCF peut espérer en conquérir 4 ou 5 de plus », selon Adrien Tiberti, l’un de ses dirigeants nationaux qui n’exclut pas d’autres surprises. Il cite notamment la circonscription de Vierzon, où Nicolas Sansu est en bonne position pour faire son retour à l’Assemblée nationale (lire notre entretien). Il a rassemblé 32,36 % des voix au premier tour, tandis que la députée sortante du Modem, Nadia Essayan, a été éliminée. Il affrontera la candidate du RN (22,99 %). Jean-Marc Lespade, maire de Tarnos, dans les Landes, est également qualifié au second tour avec 30,24 %, et ambitionne de l’emporter face au député macroniste sortant, Lionel Causse (33,78 %). Le PCF place également ses espoirs à Sète, dans l’Hérault, où le député sortant Christophe Euzet (LaREM) a été éliminé. Son candidat Gabriel Blasco (21,75 %) compte battre celui du RN (31,01 %) dimanche prochain. À Lens-Avion, dans le Pas-de-Calais, Jean-Marc Tellier (PCF) est au second tour avec 35,37 %, face au candidat du RN (38,35 %).
André Chassaigne s’est réjoui des résultats de la gauche. « Si la dynamique électorale initiée dimanche se poursuit, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, qui comprend deux composantes – celle des députés communistes et celle des députés des outre-mer –, aura vocation à s’exprimer au sein de la gauche unie à l’Assemblée nationale, en toute indépendance, et dans le respect de la singularité politique de chacun de ses membres », a-t-il réagi.
Salah Hamouri : De qui se moque la porte parole du Quai d'Orsay ?
L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri vient de voir, une nouvelle fois, sa détention administrative prolongée de trois mois. Interrogée par le journaliste de l'Humanité, Pierre Barbancey, la porte-parole du Quai d'Orsay, Anne-Claire Legendre, s'est contentée d'évoquer les « démarches » et les « demandes d'explication » de la France au gouvernement israélien afin de masquer l'inaction, le mutisme et le désintérêt sur le sort de ce défenseur des droits humains.
Cette situation doit cesser. Le gouvernement israélien prend impunément des décisions arbitraires dans le cadre d'une procédure qui viole les droits humains fondamentaux, les droits de la défense et le droit international, bafouant toutes les résolutions des Nations unies à propos de la situation du peuple palestinien.
Alors qu'aucune charge n'est retenue contre lui, qu'il n'a pas accès à son dossier et qu'il n'a jamais été présenté devant un tribunal, Salah Hamouri, défenseur des droits des prisonniers politiques palestiniens, est maintenu en prison par décision d'une autorité militaire. Cette ordonnance illégale ne vise qu'à prolonger indéfiniment son incarcération, à révoquer sa résidence à Jérusalem et à l'expulser définitivement d'Israël.
Le Parti communiste français (PCF) appelle à la libération immédiate de Salah Hamouri et de tous les prisonniers politiques qui croupissent injustement dans les geôles israéliennes. Le gouvernement français doit cesser de cautionner par son inaction et son silence la politique de Naftali Bennett.
La ministre des Affaires étrangères et le président de la République se doivent maintenant d'agir pour que notre compatriote retrouve la liberté sans délai.
Les candidats de la NUPES réalisent selon les comptages entre 25,6% des voix et 26,8% (comptage FI).
Nombre de circonscriptions en tête par force Ensemble: 203; Nupes: 194; RN: 110; LR-UDI: 42; DVG: 9; DVD: 8; REG: 7; EXD: 2; Centre: 2 Nombre de second tours par force Ensemble: 419 (contre 513 en 2017) Nupes: 386 (contre 142 pour la gauche en 2017) RN: 208 (contre 118 en 2017); Reconquête: 0
Focus sur le PCF
- 522 429 voix pour les 50 candidats PCF- Nupes (25,4% de moyenne) et 4921 pour les 4 candidats de la Corse, soit 527 350 voix pour nos 54candidats (contre 620 272 voix pour 462 candidats en 2017) 32 qualifiés au second tour (contre 12 en 2017):
dont au moins 15 chances sérieuses de victoire:
Yannick Monnet (30% à Moulins) dans la circonscription d'un député sortant communiste Jean-Paul Dufrègne (Allier)
Pierre Dharreville (35% à Martigues-Istres), député sortant en tête
Nicolas Sansu (32% à Bourges)
Jean-Marc Lespade (30% à Dax-Tarnos)
Véronique Mahé (en tête avec 24% à La Baule-Guérande)
Alain Bruneel, député sortant (33% à Marchiennes- Aniche)
Fabien Roussel, député sortant (34% à Saint-Amand-les-Eaux)
Loïc Pen (26% à Creil)
Jean-Marc Tellier (35,5% à Lens-Avion)
André Chassaigne, député sortant (49% à Ambert-Thiers)
Hubert Wulfranc, député sortant (44% à Sotteville-les-Rouen)
Sébastien Jumel, député sortant (37,6% à Dieppe)
Jean-Paul Lecoq, député sortant (48,7% au Havre)
Amadou Deme (27% à Limours-Montjumeau)
Elsa Faucillon (54% à Colombes-Gennevilliers)
Stephane Peu, député sortant (62% à Saint-Denis - Pierrefitte)
Soumya Bourouha et Marie-Georges Buffet, députée sortante (36% à Stains face à un dissident communiste qui s'est retiré depuis)
Julien Léger (en tête, 31% à Champigny-Leperreux, Val-de-Marne)
1er tour des élections législatives - déclaration du CEN – 13 juin 2022
Les résultats des élections législatives témoignent de la crise politique profonde que traverse notre pays, notamment du rejet de la politique d’Emmanuel Macron. Face à cette crise de régime, l’enjeu du second tour est désormais l’élection de nombreux député·es de gauche et écologistes pour commencer à ouvrir un autre avenir à la France.
La bonne nouvelle de ce premier tour vient du résultat des candidat·es de la Nupes, et parmi eux des candidat·es communistes dans le prolongement de la campagne présidentielle de notre candidat Fabien Roussel qui arrive en tête dans sa circonscription.
L’alliance des partis soutenant le président de la République, avec 25,8 %, obtient le plus faible résultat pour une coalition présidentielle. Les Français·es ont ainsi sévèrement sanctionné le bilan des cinq années précédentes et affirmé leur opposition aux projets de régression sociale annoncés, tel le report de l’âge de départ en retraite à 65 ans.
Avec 52,49 %, l’abstention atteint un nouveau record historique pour ce scrutin : plus de 25 millions de nos concitoyennes et concitoyens se sont abstenu·es. Elle progresse donc de 10 points en dix ans. Une majorité du pays a ainsi exprimé sa rupture avec la représentation politique qui leur apparaît ne pas répondre à leurs attentes et à leurs besoins. C’est le résultat du rejet des politiques conduites par les pouvoirs successifs, singulièrement sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, qui aura de surcroît tout fait pour minorer les enjeux de ce scrutin, aggravant encore la présidentialisation du régime qui mine notre démocratie et la dévitalisation du débat public.
Dimanche prochain, le président de la République peut et doit être mis en minorité à l’Assemblée nationale.
Avec 26,8%, la Nupes arrive en tête du scrutin.
Le PCF remercie les plus de 6 millions d’électrices et d’électeurs qui ont porté leurs voix sur les candidates et candidats de notre union.
C’est le résultat d’engagements partagés sur des mesures concrètes pour améliorer la vie des Français·es, tels l’augmentation du SMIC à 1 500 euros et des salaires ou encore la retraite à 60 ans, ainsi que de la richesse de la diversité des forces de notre coalition. Les Français·es viennent d’envoyer un message fort au président : ils ne veulent pas lui laisser cinq années de plus les mains libres pour poursuivre sa politique en faveur des plus riches et du capital.
Contrairement à ce qu’affirment le président et les dirigeants de son mouvement, l’arrivée de nombreux députés de gauche à l’Assemblée ne serait en rien le chaos mais bien un levier décisif pour sortir des difficultés actuelles, réparer la France des dégâts de leur politique et affronter les défis du siècle. Un tel changement nécessitera en outre une toute autre utilisation de l’argent et de nouveaux pouvoirs aux salarié·es.
Les 54 candidat·es communistes, avec nos camarades candidat·es en Corse, totalisent quant à eux 527 350 voix. Parmi eux, 32 sont qualifié·es au second tour. Nos députés sortants sont tous qualifiés et réalisent de très bons résultats qui témoignent de la reconnaissance de nos concitoyen·nes de leur action offensive à l’Assemblée pour obtenir des avancées concrètes tout au long du précédent quinquennat. Le PCF félicite l’ensemble de ses candidates et candidats et remercie les militantes et militants communistes et des autres forces de notre union pour ces résultats. Il appelle à la mobilisation maximale pour la réélection des députés sortants et le maximum de conquêtes.
Le bon résultat des candidates et candidats de la gauche unie est d’autant plus important que l’extrême droite voit, dans ce premier tour des législatives, renforcé son poids menaçant pour notre République. En obtenant 24 % et plus de 5,4 millions de voix, elle atteint son plus haut niveau pour un scrutin législatif depuis la Libération. Alors que plusieurs dizaines de ses candidat·es sont aux portes de l’Assemblée, tout doit être fait pour leur barrer la route.
Dans ces circonscriptions, le PCF appelle à utiliser les bulletins de vote qui permettront de les battre dimanche prochain. Et alors que le président de la République a été élu grâce aux voix de millions de Français·es qui ne voulaient pas de la candidate de l’extrême droite à l’Élysée, son refus à cette heure d’appeler clairement à battre les candidats de l’extrême droite est consternant et fait peser un grave danger sur le pays.
Dans cette situation d’une grande gravité pour la France, l’heure est à la mobilisation la plus large, dimanche prochain, pour confirmer et amplifier le résultat de ce premier tour, faire élire le maximum de député·es de gauche, et permettre l’élection d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, avec en son sein un groupe de la Gauche démocrate et républicaine renforcé, avec de nombreux·ses député·es communistes et d’Outre-mer.
C’est possible si des millions d’hommes et de femmes qui se sont abstenu·es ce dimanche utilisent cette fois le bulletin Nupes pour s’assurer de la défaite des représentant·es du pouvoir en place.
C’est l’appel que lance le Parti communiste français aux électeurs et électrices de gauche, à la jeunesse, aux abstentionnistes : dans les jours qui viennent, élargissons encore l’influence de la gauche, en développant ensemble un projet ambitieux, à même de répondre aux aspirations populaires et du monde du travail et de la création, d’affronter les défis auxquels le pays et la planète se trouvent confrontés, de relever le défi de paix, de mettre fin à la toute-puissance du capital sur nos vies.
Le PCF appelle également à créer les conditions de la mobilisation populaire et sociale dès le lendemain du scrutin pour créer les conditions de nouvelles conquêtes sociales, écologistes et démocratiques. De nombreux député·es de gauche en métropole et en outre-mer, avec un plus grand nombre de député·es communistes et des luttes sociales puissantes seront déterminant·es pour agir pour les salaires, l’emploi, la justice sociale et permettre la prise du pouvoir sur l’argent et de nouveaux pouvoirs des citoyen·nes et des salarié·es.
Luttons, résistons et faisons demain advenir le temps des réformes heureuses pour notre peuple !
En 2022, la Fête de l'Humanité change de site, et s'installera sur l'ancienne base aérienne 217 du Plessis-Pâté, en plein cœur de l'Essonne. C'est une nouvelle Fête de l'Humanité, repensée et complètement inédite que vous aurez l'occasion de découvrir les 9, 10 et 11 septembre prochains !
Quelle est la programmation de la Fête de l'Humanité 2022 ?
Comme chaque année, la Fête accueillera des artistes de tous les horizons musicaux. Les premiers noms annoncés sont :
> Les Dutronc&Dutronc, père et fils, deux monstres sacrés de la chanson française,
> Et une autre légende : Benjamin Biolay,
> Le groupe de hip-hop Sexion d’Assaut, qui se reforme cette année avec notamment Gims, Black M et Lefa,
> Un des meilleurs DJ de sa génération, Kungs,
> L’artiste engagée Camélia Jordana,
> L'électro douce de l'Impératrice,
>Kimberose, nouvelle reine de la soul,
> Le chanteur Christophe Maé,
> L’auteur-compositeur Gauvain Sers,
>Ibeyi, duo franco-cubain,
> Les poètes modernes Odezenne,
> Mais aussi Rosinia, la chanteuse originaire de Grigny, Soviet Suprem, Ladaniva, Deluxe, les Wampas, Catastrophe, Bagarre Club... Et encore plein d'autres artistes à venir !
Depuis quand la Fête de l'Humanité existe-t-elle ?
Elle a été créée en 1930 par Marcel Cachin (directeur de l'Humanité de 1918 à 1958), qui souhaite en faire un événement populaire. Il reprend une idée ancienne, proposée par le député Marcel Sembat en 1913.
Le seconde Fête de l'Humanité a eu lieu en 1931 à Athis-Mons (aujourd'hui en Essonne) où, pour la première fois, des concerts radiophoniques sont retransmis par haut-parleurs.
Interrompue pendant la guerre, de 1939 à 1944, la tradition de la Fête de l’Huma reprend à la Libération : elle réunit un million de personnes en 1945, au bois de Vincennes à Paris.
La Fête de l'Humanité est depuis organisée tous les ans par le journal l'Humanité au cours du second week-end de septembre.
Évènement politique et multiculturel, elle est un lieu de rassemblement, de discussions et d'échanges autour des valeurs de solidarité, d'ouverture d'esprit, de partage et de paix.
La Fête de l'Humanité a été le premier évènements populaire français à avoir organisé de grands concerts internationaux en plein air (Pink Floyd en 1970, Joan Baez en 1971, The Who en 1972, Chuck Berry en 1973...).
La place de la musique, et plus généralement de la culture, y est aujourd'hui prépondérante avec plus de 50 concerts, mais aussi la présence d'un village du Livre, de nombreux spectacles d'arts vivants, de projections cinématographique, d'expositions artistiques mais également de plus d'une centaine de débats, tables rondes et conférences.
Avec environ 500 000 participants chaque année, c'est le plus grand évènement culturel de France.
Où acheter ses billets pour la Fête de l'Humanité 2022 ?
Des Pass 3 Jours et Billets Nuit, pass enfants et ados, possibilité d'achat avec l'application Pass culture, tarif spécial dédié aux comités d'entreprise sont disponibles à l'achat par internet (https://fetehumanite.seetickets.com/content/billetterie)
Mais, le PCF Morlaix peut bous proposer des bons de soutien à 35 € donnant l'entrée sur la Fête pour les 3 jours. Contacter nous à pcf-morlaix@wanadoo.fr
Une inflation qui n’est pas transitoire et exige de commencer à changer de logique
E. Macron, E. Borne, leurs ministres et les médias dominants prétendent que l’inflation et l’énorme souffrance du pouvoir d’achat est un problème transitoire qu’il suffit de régler avec quelques rustines et « chèques cadeaux » que, soit dit en passant, il fera payer couches moyennes salariées.
Au contraire, le pouvoir d’achat est une question politique qui nécessite de changer de logique par des mesures immédiates, mais ouvrant vers un changement de système. Au cœur de celles-ci, la question des salaires et de l’emploi, et donc des entreprises qu’on abreuve d’aides publiques en leur laissant « toute liberté ». Mais c’est aussi la question des services publics et des revenus de « remplacement » écrasés (retraites, minimas sociaux, allocations formation) car les entreprises refusent de les financer, d’embaucher et de payer correctement. Il faut s’opposer au capital en agissant sur les gestions des entreprises qu’il domine. On peut l’engager immédiatement.
Un pouvoir d’achat mis en cause par l’inflation et par des revenus insuffisants
Le pouvoir d’achat est attaqué à deux bouts : (1) la hausse des prix s’emballe et atteint des taux jamais vus depuis des décennies, (2) les revenus sont attaqués par le blocage salarial engagé depuis longtemps, par le mitage de l’emploi (chômage, précarité) et des dépenses sociales.
Le prix du carburant atteint des sommets, ainsi que celui de l’électricité (+28 %, en moyenne pour l’énergie à la consommation), certains produits alimentaires aussi (jusqu’à +40 % pour les pâtes), mais aussi pour les entreprises celui de l’électricité industrielle (+50 %) ou du lithium (multiplié par 5 en un an !) ou du cuivre. En un mois, quatre pleins d’essence, une facture d’électricité, de gaz et un loyer, un smic est quasiment absorbé.
Plus généralement, la hausse de l’ensemble des prix à la consommation (inflation) accélère et dépasse 5 % en France (5,2 %), 8,7 % en Allemagne, au-dessus de 8 % aux Etats-Unis (pourrait atteindre les 10 %), élevée dans les pays émergents et du sud (et même 70 % en Turquie). Les prix industriels inter-entreprises ont augmenté de 30 % en un an (énergie :+60 %).
Au total, l’inflation attaque le pouvoir d’achat car les salaires et les revenus de remplacement (retraites, minimas sociaux…) progressent moins vite que les prix des biens (dont le carburant), des services (dont le logement et l’énergie). En outre, une part importante de la consommation échappe de plus en plus aux services publics gratuits (santé, éducation) ou bon marché (SNCF, EDF).
Une inflation du capital et de l’insuffisance de développement humain et écologique
Cette inflation est une inflation du capital, des profits et de l’insuffisance de développement des capacités humaines (emploi, services publics) et écologiques : (1) la valeur du capital est hyper-gonflée financièrement (+60 % en 2 ans) et il est sur-accumulé (2) pour maintenir son taux de profit, il demande donc plus de profit, en augmentant ses marges(3) en spéculant
(4) l’insuffisance de la production (PIB) devient patente face à l’énormité de la masse de monnaie qui a été créée, cette production insuffisante est liée à l’insuffisance criante d’embauches et d’emploi et aux pénuries de certains composants, (5) elle se conjugue avec l’insuffisance des services publics (6) tandis que la production est plus que jamais consommatrice de matières premières (lithium, cuivre, hydrocarbures, …).
Une exaspération de la crise
Après une longue période d’inflation financière (capital, immobilier) depuis le milieu des années 1980, mais dont l’effet sur les prix a été masqué par la déflation salariale et sociale, on a une sorte d’emballement structurel des prix. On ne renoue pas avec l’inflation des années 1970. L’emballement est d’une nouvelle nature, car l’insuffisance de développement humain et écologique s’exaspère, ainsi que les limites de la globalisation néolibérale, tandis que le gonflement du capital par toutes sortes d’aides et par la spéculation financière atteint des niveaux inouïs. Cela fait exploser les prix. S’y concentrent l’ensemble des maux systémiques de la crise, d’autant plus que les salaires et revenus de remplacement ne suivent pas. La réponse à la pandémie et à la crise a considérablement élargi le déséquilibre entre l'excès d'offre de monnaie soutenue par les banques centrales et l'inefficacité sociale de l'offre de biens et services utiles engendrée par l'obsession de rentabilité financière déchaînée par le choc pandémique. La course des multinationales pour financer leur R&D par des marges accrues de profits, la R&D pour des sauts technologiques dans plusieurs secteurs (aéronautique, automobile, semi-conducteurs, IA, etc.), vient encore envenimer les choses.
Causes (résumé)
Déclenchement de l’inflation
Sortie des confinements : chaînes mondiales d’activités désorganisées + production insuffisante car on n’embauche pas et on ne forme pas assez
Spéculation sur les matières premières (pétrole, gaz, lithium, cuivre) et alimentaires (démultipliée par la guerre en Ukraine)
Explication
Les masses d’argent (aides + création monétaire BCE) sont allées aux profits, pas à l’emploi, très peu à la production
Une production qui consomme toujours plus de matières premières, parce que les entreprises n’ont pas engagé de véritable transformation productive
Raison profonde : la domination du capital
L’envolée de sa valeur (+60 %, en 2 ans) exige que, pour au moins maintenir son taux de profit, il augmente ses profits, gonfle ses marges
Ses pouvoirs dans les entreprises, les banques et sur les aides d’Etat lui permettent de s’opposer à une utilisation de l’argent (aides publiques, crédit) pour l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat, les services publics
Raison profonde : la domination du capital
L’envolée de sa valeur (+60 %, en 2 ans) exige que, pour au moins maintenir son taux de profit, il augmente ses profits, gonfle ses marges
Ses pouvoirs dans les entreprises, les banques et sur les aides d’Etat lui permettent de s’opposer à une utilisation de l’argent (aides publiques, crédit) pour l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat, les services publics
Remèdes de fond (que viser)
Augmenter l’ensemble des salaires (dont le smic, mais pas seulement)
Développer l’emploi. En obtenant des entreprises qu’elles créent des emplois et développent la formation des salariés, ce seront des centaines de milliards de richesses supplémentaires qui seront créés et qui permettront d’augmenter les salaires sans risque inflationniste.
Qualifier, former et rémunérer la formation
Développer les services publics (santé, éducation, transports, énergie, logement social,…)
Engager un tout autre type de production, écologique et sociale
Propositions- Réponses Immédiates qu’un gouvernement peut mettre en œuvre dès l’été
Salaires et revenus publics + smic
Augmenter le smic (1800 euros bruts, 1500 nets, en mensuel)
Augmenter le point d’indice des fonctionnaires (+10 % tout de suite, aller vers+30 %)
Augmenter les minimas sociaux et les retraites, faire bénéficier les plus de 18 ans des mêmes droits que tous les adultes (RSA, …)
Jeunes
Instaurer un revenu d’autonomie-formation supérieur au seuil de pauvreté, pour tous les jeunes de plus de 18 ans s’engageant dans un projet de formation
Rémunérer les stagiaires et apprentis à 80 % du smic horaire
Financement et leviers
Salaires des entreprises : conditionner les aides publiques aux entreprises (100 à 200 Md€, selon les estimations) à des augmentations salariales conséquentes, nettement supérieures à l’inflation et à l’instauration de l’égalité salariale femmes-hommes. Cette mesure peut être appliquée immédiatement, par décret, plus rapidement que les conclusions de négociations salariales. Exemple : Carrefour bénéficie de 700 millions d’exonérations sociales issues de l’ex-CICE, soit 7 000 euros par salarié
PME-TPE : mobiliser le système de bancaire (notamment public) pour appuyer les TPE/PME dans cette augmentation des salaires, avec des taux de prêts d’autant plus bonifiés que leurs investissements développent les salaires et l’emploi
Emploi : engager immédiatement des « pré-recrutements » de jeunes à l’hôpital (jusque 100 000) et à l’Education nationale (jusque 60 000), dans un cadre revalorisé (salaires , temps et conditions de travail) : c’est-à-dire une entrée en formation spécifique, un pré-salaire durant cette formation et un engagement d’emploi après la formation, en contrepartie d’un engagement du jeune à y travailler un certain nombre d’années
Financement : mobilisation du pôle public bancaire existant déjà (à élargir par la suite avec des nationalisations) pour alimenter un fonds national, puis européen, de développement des services publics pour les financer par des avances à 0 % issues des crédits de la BCE. Ces avances financeraient notamment les pré-recrutements et le fonds reprendrait les dettes passées (hôpital, SNCF…) pour que ses intérêts tombent à 0 %.
―> Réunion d’une conférence salaires, emploi, formation et transformation productive (et pas seulement salaires), instaurant des conférences permanentes de suivi (puis à terme d’élaboration)
Prix
Bloquer les loyers et les prix d’un certain nombre de produits de première nécessité
Instaurer une transparence sur la formation des prix et des marges (il ne s’agit pas de figer certaines marges de la grande distribution au détriment des petits producteurs), avec des comités de suivi par département, munis de pouvoirs contraignants, une obligation d’information des travailleurs dans les entreprises par le patron, un droit de saisine de ces comités par les représentants élus des travailleurs ou les représentants de la population (cf projet de loi Chassaigne « visant à encadrer les marges de la grande distribution et à garantir le revenu des agriculteurs »)
Spéculation et marchés
Suspendre et remettre en cause le fonctionnement du « marché » européen de l’électricité (aujourd’hui tarifée en instantané au prix de l’énergie la plus chère !)
Interdire l’achat à terme « à découvert » de matières premières et alimentaires en France ; porter cette mesure dans l’UE et au niveau mondial (comme une mesure temporaire pour permettre son application immédiate)
Mobiliser les stocks alimentaires européens et mondiaux existants
Dollar
Porter la proposition de ne plus libeller les achats internationaux en dollar, mais dans une monnaie commune mondiale nouvelle, non soumise au dollar
Moyen terme
Le financement de ces mesures se fait par des avances qui seront recouvrées sur la croissance d’activité à venir, et ne nécessite pas d’impôts spécifiques en regard.
Nationalisation d’entreprises stratégiques et de poids
Une autre politique du crédit
Engager une véritable transition écologique et sociale des entreprises et de la production
Institutions de suivi et de planification décentralisée, sociale et écologique : des conférences permanentes démocratiques « Emploi, salaires, formation, transformation productive » nationale et décentralisées dans tous les territoires où sont pris des engagements, qui disposent d’un levier financier (crédit + aides publiques) et organisent un suivi du respect des engagements, avec la possibilité de pénaliser ou de renforcer les aides
Initiatives du PCF
Conférences de presse dans tous les départements qu’ils aient des candidats communistes ou pas, selon les cas, faisant connaître nos propositions et celles déposées par nos députés durant la mandature précédente
(1) Interpellation de l’Etat (préfets, délégation nationale ?) pour exiger une autre conditionnalité des aides publiques
(2) Interpellation des banques pour exiger d’autres critères à leurs prêts
(3) Interpellation de l’Etat et des ARS pour engager des pré-recrutements immédiats
(4) Interpellation pour la création d’un fonds de financement des services publics, français puis européen, à 0 %, avec le pôle public bancaire et les crédits du la BCE
Propositions de loi (PPL) des députés communistes sur le sujet :
PPL déposée dans octobre 2020 "visant à mandat effectivement le droit à l’eau par le mise en place de la gratuité sur les premiers volumes d’eau potable et l’accès pour tous à l’eau pour les besoins nécessaires à la vie et à la dignité"
En janvier 2018, les parlementaires communistes rencontraient les hospitaliers et lançaient leur tour de France, de février 2018 à juin 2019, avec l'élaboration d'un plan d'urgence pour l'hôpital et d'une proposition de loi.
En mai 2020, nous écrivions : Plus que jamais à l’ordre du jour ! Un plan d'urgence pour les hôpitaux publics, les Ehapd ! Et nous avions réactualisé notre plan d'urgence de 2018. Deux ans plus tard, l'hôpital public est en détresse vitale. On est bien donc toutes et tous d'accord qu'il faut que ça bouge et vite.
Après la grande claque du Covid et l'objectif programmé de l'effacement de l'hôpital public, nous devons apporter des réponses à court et moyen termes.
Avant même de repenser la globalité de notre système de santé, en incapacité aujourd’hui de répondre à l’ensemble des besoins de santé, il faut stopper l’acharnement mis depuis plus de trente ans à détruire l’hôpital public et les mensonges de Véran/Macron ! Et, il ne suffit pas de changer de ministre pour changer de politique!
La séquence que nous vivons à la veille de congés d’été, risque de donner le coup de grâce à l'hôpital public : par plusieurs milliers, les soignant·e·s, les médecins hospitaliers, quittent leur établissement, entraînant la fermeture de centaines de lits et de services entiers, tels que les urgences.
La commission des affaires sociales du Sénat a lancé, le 17 novembre 2021, une mission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France.
Le constat dressé par les représentants des personnels soignants et des praticiens auditionnés est un constat de désastre. Selon le Syndicat national des professionnels infirmiers, 7 500 postes vacants d’infirmiers étaient recensés en juin 2020, en septembre 2020, ils étaient 34 000 Aujourd’hui, ce sont 60 000 postes qui manquent. Après la Covid-19, 10 à 20 % des postes infirmiers sont vacants, 10 % des effectifs en maladie, burn-out, dépression. Ils parlent d'une spirale infernale : « Plus les conditions de travail se dégradent, plus vous avez de départs ! Et plus la charge de travail augmente pour ceux qui restent, plus vous avez de nouveaux départs. »
Les hôpitaux publics fonctionnent aujourd'hui avec la moitié du personnel paramédical (IDE et AS) en intérim ou vacations afin de remplacer les absences. Ce qui pose le problème de la précarité, avec en filigrane la remise en cause du statut, mais aussi d'une réelle difficulté de fonctionnement des services. L'expertise s'en va, avec des difficultés d'accompagnement des nouveaux arrivants. Une équipe, c'est un collectif de travail, ce n’est pas une somme d’individus.
Côté médecins, c'est la même chose, avec des plannings de travail éreintants, avec le cumul des heures, le manque de contacts avec les patient·e·s, il y a un accroissement de la perte d'intérêt au travail notamment chez les jeunes médecins. Beaucoup de services et particulièrement les urgences, fonctionnent aujourd'hui avec des médecins à diplôme hors Union européenne (les PADHUE) qui, malgré la reconnaissance de leur diplôme (pour près de 5 000 d’entre eux), et en exercice dans les hôpitaux sur tout le territoire, attendent un poste, un contrat pérenne tandis que les fermetures de lits et de services d’urgence se multiplient, faute de personnels.
Et pendant ce temps-là, sournoisement les grands groupes de la santé privée se restructurent, se substituent au secteur public avec la bénédiction des ARS et l’argent de la Sécurité sociale !
Vendredi 27 mai, sur France info, Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée a d'ailleurs lancé un appel: « Nos services d'urgences ne sont pas saturés, on demande que le 15 nous envoie des patients ». Le privé entre en scène : « on peut vous aider, nous on sait gérer ».
A l'origine de ce dysfonctionnement, les politiques publiques des vingt dernières années, qui ont privilégié les restrictions budgétaires, au détriment de la qualité des soins , des conditions de travail des personnels, des investissements dans le matériel, du maintien des établissements de santé de proximité, des capacités d’accueil des hôpitaux et plus globalement de la démocratie sanitaire.
Le quinquennat d’Emmanuel Macron a poursuivi méthodiquement cette politique d’affaiblissement de la santé et de l’hôpital public avec l’amplification du virage ambulatoire entraînant des suppressions de lits – au nombre de lits que le ministère a fait fermer pour réaliser des économies (5 700 en 2020, 3 400 en 2019, 4 000 en 2018), s'ajoutent les 69 000 places d'hospitalisation à temps complet qui ont disparu entre 2003 et 2017 – le maintien de la T2A qui asphyxie financièrement les établissements, la fermeture d’hôpitaux de proximité et de maternités, ou encore les fusions d’établissements au sein des groupements hospitaliers de territoires (GHT) qui assèchent l’offre de soins au plus près des populations.
Comment fait-on aujourd'hui pour s'en sortir ? Les salaires, les recrutements, la formation sont au cœur des solutions !
Les revendications d’hier et d’aujourd’hui sont vitales : elles doivent faire l’objet d’une négociation nationale, dès juillet 2022, avec les représentants des personnels hospitaliers et des usagers.
Le plan d’urgence pour l’hôpital proposé par le PCF bien avant la crise sanitaire est plus que jamais d’actualité : son fil rouge reste l’humain pour restaurer les missions de l’hôpital public, avec au cœur la place des personnels, leur bien-être au travail, leur reconnaissance et le respect de leur éthique de soin.
A court terme :
Les rémunérations:
Les salaires bloqués depuis 12 ans participent à l'hémorragie du personnel. Les 183 euros mensuels du Ségur de la Santé en plus sur la feuille de paye restent encore décalés par rapport au salaire moyen des infirmier·e·s en Europe, malgré ce qu’a osé déclarer le 12 mai 2022 l'ex-ministre de la santé O.Véran : « Non, ce n'est pas un problème salarial, ce n'est pas un problème d'effectif, c'est un problème d'organisation ».
Revaloriser les salaires en relevant le point d'indice à 6 € (pour la CGT) est une des priorités pour donner envie de rester ou d'intégrer l'hôpital public, comme l'est autant la titularisation de tous les contractuel·le·s. Au-delà et simultanément, il est indispensable de réaliser une refonte des grilles indiciaires pour que celles et ceux qui sont sur la brèche voient les rémunérations enfin réévaluées en compensation de leur place indispensable dans la société...
Dans le même temps, il faut moduler et réglementer les revenus des médecins du privé ; c’est le marché qui fixe le financement des médecins dans les cliniques à but lucratif ; il faut mettre fin à ce « mercato » pour enrayer la fuite des médecins du public, tentés par des salaires mirobolants.
Les recrutements et formations paramédicales et médicales
L’estimation d’un besoin de 100 000 emplois est largement dépassée ! La situation exige de faire le compte des besoins par établissement, par département (ou bassin de vie) : les emplois soignants et non-soignants qui peuvent faire l’objet d’embauches immédiates avec la reconnaissance par les salaires, le financement et l'encouragement aux formations promotionnelles continues qualifiantes, permettant à des professionnel·le·s exténué·e·s de reprendre goût au soin à travers de nouvelles qualifications, un nouveau métier ; des pré- recrutements salariant des jeunes pendant leur formation en échange d’un engagement dans le public doivent être financés dans un vaste plan de formation national. Le secteur de la santé et du social est un remarquable terrain de mise en application des propositions du PCF de sécurité emploi formation, un investissement pour notre santé .
Les moyens des facultés et instituts de formation doivent être revus à la hausse dès cette rentrée 2022.
Enfin, il faut donner envie aux personnels de rester, d’y venir, en reconstituant les équipes, le travail concerté dans les services, revaloriser les services rendus, notamment des médecins hospitaliers, dont les médecins étrangers non-européens dont l’avenir est menacé, en restaurant des instances démocratiques à l’hôpital. L’urgence est bien de redonner la parole aux soignant·e· s et à l’ensemble des hospitaliers !
Autre exigence non négociable, stopper les restructurations, la fermeture des lits et en ré- ouvrir tout de suite afin d'éviter le casse-tête des urgences aujourd'hui, pour trouver des lits d'aval disponibles pour leurs patient·e·s en voie d'hospitalisation.
Revoir avec la médecine de ville (généralistes et spécialistes) et les établissements privés la permanence des soins la nuit et les week-end.
Le nouveau ministère de B. Bourguignon consacré exclusivement à la santé et à la prévention sera impuissant si les cordons de la bourse, le contrôle de la Sécurité sociale sont toujours à Bercy, dans les mains des émissaires des marchés financiers !
La nouvelle Assemblée nationale devra d’urgence voter une loi rectificative à la loi de financement 2022 de la Sécurité sociale pour donner enfin aux hôpitaux les moyens financiers nécessaires pour répondre aux besoins des populations, pour redonner espoir au personnel en des jours heureux et arrêter l’hémorragie des soignants.
Dans la perspective du PLFSS 2023, il faudra en finir avec la T2A et restaurer des budgets de fonctionnement permettant la sécurisation des activités et leur évolution. Ces dotations de financement pourraient s'opérer en fonction des besoins des bassins de population facilement identifiables par la CPAM qui recense tous les actes médicaux, en lien avec des instances démocratiques départementales, régionales et nationales réunissant tous les acteurs (professionnel·le· s et leurs représentant·e·s, élu·e·s, usager·e·s, directions d'établissement). Et ceci en remplacement à terme des ARS (agences régionales de santé).
Des mesures financières fortes doivent être prises, comme la suppression de la taxe sur les
salaires qui pénalise les embauches hospitalières (estimée à 4 Md€) et le remboursement à l'Etat de la TVA qui freine l'investissement et les achats indispensables. Ces 2 mesures, qui ne coûteraient rien à la Sécurité sociale, dégageraient immédiatement plus de 10 % de marge de manœuvre pour le budget hospitalier.
Les 30 Md€ de dettes cumulés par les établissements doivent faire l'objet d'une reprise totale par l'Etat. Cette dette peut-être refinancée par la BCE dans le cadre de prêts à taux très bas de long terme.
Relance de l'investissement
Les 19 milliards d’investissement annoncés à grand coup de communication lors du Ségur et étalés sur 10 ans vont, on ne peut en douter, constituer un levier pour restructurer encore et encore l’hôpital public et le système de santé.
Nous pensons que la France a les moyens de réorienter le pôle public financier autour de la CDC.
Ce pôle financier public pourrait devenir l'acteur pivot d'une nouvelle politique de financement, notamment de leurs investissements lourds. Dans l'immédiat, il pourrait effacer les emprunts toxiques, renégocier les autres via la BCE. Ainsi, notre proposition d'un fonds européen prend toute sa crédibilité, tout en libérant les ressources de la Sécurité sociale.
C'est le choix ultra-libéral de baisse des dépenses de santé remboursées qui détruit l'hôpital public sciemment et méthodiquement, au profit du privé… D'où l'enjeu stratégique de la Sécu, et l'importance des propositions portées par nos député·e·s dans ce quinquennat, parlementaires qui nous l'espérons toutes et tous seront nombreuses et nombreux après le 19 juin.
Penser à l'avenir de l'hôpital public, remettre à flot notre système de soins, tout en répondant à l'urgence sanitaire exige un plan massif de soutien aux hôpitaux , accompagné d'une grande loi de santé publique, loi programmatique sanitaire et budgétaire pluriannuelle.
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Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.