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Encore une fois, les français se sont mobilisés en masse contre la réforme des retraites à 64 ans. Des millions de nos concitoyen·nes ont participé à plus de 300 manifestations partout en France. C'est tout le peuple français qui se lève pour des retraites dignes et pour la démocratie.
Loin de s'essouffler, la mobilisation s’étend, s’enracine, pacifique, exemplaire. La « foule », comme l’appelle le Président de la République, est belle et légitime.
A l’inverse, le Président de la République fait le pari du chaos et de la violence. Il fait tout pour provoquer celles et ceux qui manifestent depuis des mois avec dignité. Il fait tout, y compris en durcissant sa politique de maintien de l’ordre, pour provoquer des incidents et la violence. En voulant monter l’opinion contre les syndicats, il agit comme un casseur de la République.
En l’espace de quelques jours, dans l’actualité, le gouvernement est passé de messieurs Dussopt et Attal à messieurs Darmanin et Dupont Moretti. En quelques jours, nous sommes passés des retraites à la matraque, des grèves légitimes aux réquisitions, des manifestations pacifistes aux gueules cassées.
On continue !
Le Parti Communiste Francais appelle le gouvernement à tenir compte de cette nouvelle journée de mobilisation, des grèves et à retirer son texte.
Nous appelons le gouvernement à tenir compte des recours au conseil constitutionnel et notamment du Référendum d’initiative partagé voulu autant par les français que par les organisations syndicales. Redonner la parole au peuple est la seule issue politique et démocratique permettant d’apaiser la situation.
Tant que le gouvernement continue de s’enfermer dans le déni, nous appelons à soutenir la grève reconductible et la mise à l’arrêt du pays, de l'économie par tous moyens non violents. J'appelle les militants communistes dans les entreprises à prendre toute leur part avec leurs collègues à la mise à l'arrêt de l'outil de travail, à participer partout au rassemblement, au blocage des entreprises et des accès routiers et ferroviaires.
Nous, responsables politiques du PCF, élus, parlementaires, nous ne pouvons pas continuer de travailler, de légiférer, comme si de rien n'était. J’appelle à isoler le gouvernement et sa majorité, à rendre leur position intenable tant qu’ils maintiennent ce texte.
J'appelle les forces de l'ordre à rejoindre le mouvement et à garantir la paix civile.
pas de violence à notre encontre, pas de violence à votre encontre. Nous agirons toujours dans l’intérêt de tous les travailleurs et travailleuses et du respect de la démocratie sociale.
Le peuple français est debout, la victoire est à notre portée.
Fabien Roussel
Secrétaire national du PCF
"On ne méprise que les gens qui font des choses méprisables, disait Alberto Moravia... Qu'a fait le peuple pour mériter tant de mépris... Je monte à cette tribune tremblant de cette colère, de cette résistance viscérale au mépris".
Magnifique discours de Pierre Dharréville, député communiste des Bouches du Rhône, pour justifier le vote de la motion de censure contre le gouvernement Borne et sa "réforme scélérate".
"Vous avez perdu la bataille des retraites".
Motion de censure, 20 mars 2023, intervention de Pierre Dharréville "Une colère. Pas un coup de colère, encore moins une vague désapprobation, une profonde colère. Quelque chose dans l’ordre de la révolte, même. Le refus sans appel de la régression sociale. Le refus de se voir voler deux de ses meilleures années de retraite. Le sentiment de ne jamais pouvoir être entendu. Le sentiment d’être pris pour des imbéciles. Le sentiment de ne pas être respecté. L’idée que ça suffit ! Tout simplement. « On ne méprise que les gens qui font des choses méprisables », écrivit Alberto Moravia. Qu’ont fait les ouvriers, les employés, les privés d’emploi pour mériter tant de mépris ? Qu’ont fait les organisations syndicales, qu’ont fait celles et ceux qui manifestent pour mériter tant de mépris ? Qu’a fait notre peuple pour mériter tant de mépris ? Car c’est ainsi qu’est vécue votre politique, c’est ainsi qu’est vécu votre entêtement, c’est ainsi que sont vécus votre discours et vos justifications toujours plus embrouillées, c’est ainsi qu’est vécu le 49-3 car ce n’est pas seulement à cette assemblée qu’il a été infligée, c’est au pays tout entier. Je monte aujourd’hui à cette tribune tremblant de cette colère. De cette résistance épidermique au mépris. De cet attachement viscéral à la dignité humaine. La dignité. C’est bien cela qui est en jeu. Voilà ce qu’on m’a demandé de vous dire ces derniers jours dans les quartiers, sur les marchés, devant les entreprises. Hier soir, le Président a exprimé son souhait que la loi aille « au bout de son cheminement démocratique ». Il faut arrêter de se moquer du monde. Je vous le dis comme je le pense, avec respect car du mépris, je n’en ai pas, mais avec colère, combativité et franchise : je me demande comment vous pouvez être encore là, à défendre votre réforme scélérate, qui n’a pas de majorité dans cette assemblée, qui en a encore moins dans le pays. Votre réforme est illégitime. Vous vous trompez lourdement si vous pensez que vous pouvez vous en tirer comme ça, que c’était juste un mauvais moment à passer, que tout ça sera bientôt oublié. Ce n’est pas le caprice d’un enfant à la caisse du supermarché. Votre projet est grillé. Vous avez perdu la bataille des retraites. [...] Emmanuel Macron l’avait dit ? La belle affaire. Nul ne lui a confié des pouvoirs d’un monarque absolu. Votre responsabilité n’est pas d’exercer un pouvoir sans limites. Vous n’exercez de pouvoir qu’au nom du peuple. C’est avec lui que vous devez gouverner et non pas contre lui. Quel pays prétendez-vous gouverner ? Nous ne parlons pas du même. La crise politique gravissime dans laquelle nous nous trouvons appelle un tout autre comportement qu’une attitude autoritaire, suffisante, paternaliste. Arrêtez de nous dire que vous faites ça pour notre bien, c’est insupportable. Ne faites pas le pari du pourrissement et de la répression. [...] Aux ouvriers des ports, de la sidérurgie, de la pétrochimie ou des champs, aux employés de la SNCF, d’EDF, aux caissières, aux agents territoriaux, aux ATSEM, aux AESH, aux enseignantes et aux enseignants, aux aides-soignantes, aux infirmières, aux artisans et commerçants, à celles et ceux qui se battent pour la justice, qui défendent un vrai droit à la retraite partagée, un travail qui prend tout son sens et pas toute la place et où l’on s’épanouit, A ces femmes et ces hommes, à cette jeunesse pleine d’espoir, nous disons que rien n’est fini et que nous avons le droit de continuer à rêver plus fort et plus haut. Et si le vote de cette motion devait décevoir, nous disposons encore d’outils pour nous faire entendre. Nous avons déposé un recours et une proposition de référendum d’initiative partagée qui devra être validée pour montrer que nos institutions ne sont pas complètement inopérantes face à une telle crise démocratique. Alors nous irons partout débattre et chercher les signatures par millions pour imposer une sanction démocratique à cette réforme. La bataille se poursuit avec les mobilisations sociales et notamment cette grande journée de jeudi. C’est contre cette réforme, pour que vive le droit à la retraite, pour le respect de la volonté populaire, pour sortir de la crise, au nom de la République que les députés communistes et ultra-marins de la gauche démocrate et républicaine sont actrices et acteurs d’une motion de censure. -------
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Le gouvernement a sauvé son texte à neuf voix près. La première ministre va y voir une victoire en ayant le front d’affirmer que la démocratie l’a emporté. C’est se rassurer à bon compte sur la profondeur de la crise politique et sociale. Voilà donc le président contre le pays. Le fiasco est tel qu’il était souligné ces derniers jours dans la presse étrangère, alors même qu’entre promesses de renvois d’ascenseur et petits arrangements entre frères faussement ennemis, les ministres avaient été fermement engagés à tout faire pour acheter les voix de la droite. On le sait désormais, l’illusion lyrique qui avait accompagné la première élection d’Emmanuel Macron est depuis longtemps dans les oubliettes de l’histoire. Le « en même temps » prétendument de droite et de gauche est aux yeux de tout le pays de droite et de droite.
Le roi est nu. Dans le conte d’Andersen, un enfant dit ce que la foule refuse de voir. Là, c’est le peuple qui le sait. Les habits neufs de celui qui fut surnommé « Jupiter » sont les vieilles hardes des politiques autoritaires quand bien même elles se parent des plumes de paon de la modernité. Le pacte démocratique qui lie un président au pays est rompu. Emmanuel Macron avait dit, au lendemain de sa réélection qu’il en avait compris les conditions. C’était pour affirmer par la suite que les électeurs avaient approuvé son programme et en particulier la réforme des retraites. Mensonge. Plus des deux tiers des Français y sont opposés et, au premier rang, celles et ceux à qui il rendait hommage pendant la crise sanitaire, les premiers de corvée opposés aux premiers de cordée, censés faire ruisseler la richesse. On sait comment.
Contre lui, les jeunes, les rassemblements spontanés dans toutes les villes de France où des interventions policières injustifiées, selon les termes même de Philippe Martinez, voudraient donner à voir partout des extrémistes. Contre la réforme, face au déni démocratique. Contre lui, une unité jamais vue depuis des années, une vision des syndicats renouvelée dans l’opinion. Mais avec lui, c’est l’image même de la politique qui est abîmée durablement, une part de la représentation nationale s’est coupée du pays, le gouvernement est discrédité. Les jours à venir vont peser lourd. La parole est au peuple.
Députés et sénateurs de gauche appellent à ne rien lâcher et manifesteront jeudi 23 mars. Ils ont déjà déposé deux recours devant le Conseil constitutionnel, ainsi qu’une demande de référendum d’initiative partagée.
« On a le droit d’employer le mot victoire ! » a lancé Élisabeth Borne, mardi 21 mars au matin, au sujet de la réforme des retraites, après que la motion de censure du gouvernement a été rejetée d’un rien, la veille. « C’est une victoire pour personne ! », lui répond le député Modem Bruno Millienne, pourtant membre de la majorité macroniste. Et certainement pas la fin de la mobilisation contre le projet du gouvernement.
« La manifestation du 23 mars, aux côtés de l’intersyndicale, doit être la plus belle et la plus massive possible ! » appelle le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. « Le combat ne cessera pas », prévient Jean-Luc Mélenchon. « Puisque la censure parlementaire n’a pas fonctionné, le moment est venu de passer à la censure populaire », ajoute l’insoumis.
« Macron est dans une situation intenable. S’il continue de pratiquer l’autoritarisme, il ne contribuera qu’à alimenter la crise politique. La seule décision raisonnable est de retirer ce texte illégitime ou de le soumettre à référendum », observe le député communiste Pierre Dharréville.
Alors que les ministres macronistes invitent à passer « à autre chose », la gauche ne désarme pas au Parlement. « Si nous avions eu à voter sur la réforme, le gouvernement aurait été battu à plate couture. Le président ne peut pas demeurer l’acteur principal d’un pays bloqué et violenté », insiste le socialiste Boris Vallaud.
« Vous céderez car vous ne tenez qu’à neuf voix, vous céderez car passer en force contre le peuple, contre les syndicats et contre le Parlement est une folie », ajoute l’insoumise Mathilde Panot. L’exécutif, lors des questions au gouvernement, vante les « 175 heures de débat », alors même que l’Assemblée n’a pas pu examiner la réforme en entier, avant d’être privée de vote avec le recours au 49.3.
À la multiplication des manifestations, partout dans le pays, et aux images de violences policières qui émergent, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, répond que « 394 policiers et gendarmes ont été blessés », sans un mot pour les manifestants pacifiques réprimés. « Votre gouvernement se comporte comme un gouvernement assiégé », alerte l’écologiste Cyrielle Chatelain.
« Votre coup de force est non seulement inadmissible mais dangereux, c’est la France et c’est la République que vous abîmez. Vous faites le choix de la matraque. Mais face au chaos que vous provoquez, nous ne répondrons pas par le chaos, mais par le respect de la démocratie sociale ! » lance Fabien Roussel. Le député estime que la « victoire est à portée de main ».
« Dans la rue, dans les urnes, nous mettrons en échec la retraite à 64 ans », assure-t-il. La gauche a plusieurs cartes en main et serre les rangs en proposant un référendum d’initiative partagée sur les retraites.
Elle a aussi déposé, mardi 21 mars, deux recours devant le Conseil constitutionnel (un issu de l’Assemblée, l’autre du Sénat), estimant que la réforme du gouvernement viole notre Constitution.
Fabien Roussel voit même plus loin. « Face à un pouvoir ultraminoritaire dans le pays, j’appelle à construire une alternative de progrès, rassemblant l’ensemble des forces de gauche, travaillant avec les organisations syndicales. Construisons un pacte pour le redressement social et démocratique de la France, en vue d’une majorité et d’un gouvernement de la gauche et des écologistes », interpelle-t-il. Preuve que le bras de fer engagé, désormais, ne se résume pas qu’aux retraites.
Déclaration de Fabien Roussel
Retraites : le combat continue ! Construisons une autre majorité politique !
(Déclaration de Fabien Roussel)
À neuf voix près, la motion de censure n’a pas été adoptée. Quel naufrage pour le gouvernement ! Cette réforme reste illégitime.
Le combat continue car une majorité de progrès existe toujours dans notre pays contre cette réforme. Depuis le recours au 49-3, la révolte n’a fait que grandir.
Les grèves reconductibles se maintiennent dans de nombreux secteurs, elles s’ancrent dans plusieurs d’entre eux, elles commencent à peser sur l’activité économique.
Face au chaos provoqué par le président de la République et son gouvernement, nous devons répondre par notre unité, notre détermination à faire retirer cette réforme, et cela dans le respect de la démocratie. Face à la monarchie présidentielle qui fracture notre pays, face à la menace de dissolution de l’Assemblée nationale, j’appelle d’abord au retrait de cette réforme, seule exigence portée par nos concitoyens aujourd’hui.
Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour la mettre en échec : recours au Conseil constitutionnel, référendum d’initiative partagée pour redonner à notre peuple les moyens d’imposer le retrait du projet gouvernemental, mobilisations à l’appel de l’intersyndicale. Retrouvons-nous jeudi 23 mars pour manifester avec l’objectif d’en faire une nouvelle journée d’action exceptionnelle.
Nous pouvons gagner en obtenant le retrait du projet ! L’avenir du pays se joue en ce moment.
Le camp de la gauche, du progrès et de la justice sociale sort renforcé de cette bataille.
Les organisations syndicales, depuis le 19 janvier, date de la première manifestation, ont été exemplaires. Elles ont multiplié les propositions alternatives à l’allongement de l’âge de départ, elles ont continuellement tendu la main au gouvernement et au président de la République, elles ont organisé des manifestations massives, exceptionnelles, joyeuses et déterminées.
Les forces politiques de gauche et écologistes, PCF, PS, LFI, EELV, GénérationS, GRS, avec leurs parlementaires présents au sein des sept groupes du Sénat et de l’Assemblée nationale, ont montré par leur mobilisation, par de nombreux amendements communs, qu’une réforme progressiste des retraites était possible, elles ont uni leurs forces pour décrypter la réforme gouvernementale, elles se sont mobilisé dans des meetings communs. Elles ont travaillé en liaison constante avec les organisations syndicales, en collant au plus près de leurs attentes.
Tous ensemble, à travers manifestations, grèves, batailles parlementaires, nous avons construit un puissant mouvement exemplaire. Face à un pouvoir ultraminoritaire dans le pays, j’appelle à construire une alternative de progrès, rassemblant l’ensemble des forces de gauche, travaillant avec les organisations syndicales, respectant la démocratie sociale.
Construisons un pacte pour le redressement social et démocratique de la France, en vue d’une majorité et d’un gouvernement de la gauche et des écologistes uni et respectueux des organisations syndicales.
Contrairement à ce que l’on entend trop souvent, l’extrême droite perd du terrain. Cette extrême droite, en effet, qu’a-t-elle fait ? Rien ou si peu. Rien dans les mobilisations, rien au Parlement, rien dans les propositions hormis une terrible suppression des cotisations sociales sur les salaires, privant notre Sécurité sociale de tout financement. Elle refuse d’augmenter le Smic, de rétablir l’ISF et elle n’a de cesse de s’attaquer à notre modèle social et aux syndicats autant qu’à nos compatriotes d’origine étrangère dont elle fait des boucs émissaires.
Le camp du progrès et de la justice sociale a une responsabilité historique. Forces de gauche et forces syndicales, dans le respect du rôle de chacun et de nos différences, l’avenir est désormais de notre côté !
Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF,
Paris, le 20 mars 2023.
Nous publions un appel de conseillers régionaux communistes des quatre coins du pays.
L’État s’apprête à négocier avec l’ensemble des régions de France sur le volet mobilités de contrats de plan Etat Région 2023-2027. Ces négociations ont été maintes fois reportées et isolées des autres sujets abordés par les CPER entrés en vigueur depuis plusieurs mois. La mobilité s’inscrit pourtant dans un contexte d’urgence sociale et environnementale.
Urgence sociale car de nombreux françaises et français subissent de plein fouet l’explosion des prix de l’énergie qui remet en question leur droit à la mobilité et leur accès à l’emploi et aux services essentiels.
Urgence climatique et environnementale car la mobilité est la première source d’émission de carbone et de polluants atmosphériques dont l’impact sur le climat et la santé n’est plus à démontrer.
Dans ce contexte, le développement du train, mode de transport écologique et collectif, s’impose comme une nécessité pourtant mise à mal par l’injonction de la mise en concurrence. Faisant fi du bilan catastrophique de la privatisation du rail au Royaume-Uni, plusieurs régions sont déjà engagées dans le processus. La Région Île-de-France, bien que s’inscrivant dans un cadre particulier, apparaît aujourd’hui comme le symbole de cette privatisation guidée par la seule recherche d’économies qui se traduit déjà par un effondrement sans précédent de l’offre de transport en commun couplé à l’augmentation des tarifs.
D’autres régions démontrent pourtant qu’il est possible de faire d’autres choix à l’image de la région Occitanie qui a décidé de maintenir la SNCF comme opérateur des TER tout en développant des mesures de gratuité. C’est cette voie que nous, élu.es régionaux communistes, choisissons de défendre pour renouer avec un service public ferroviaire de qualité qui puissent réellement concurrencer les modes routiers polluants et de plus en plus coûteux.
Dans les prochains jours, le gouvernement devrait rendre public son programme d’investissement pour les infrastructures de transport. Les premières indications sur ce programme sont extrêmement préoccupantes l’État ayant commencé par fixer un cadre budgétaire beaucoup trop restrictif. De nombreux projets « matures » dont l’utilité est unanimement reconnue pourraient ainsi être abandonnés ou reportés. Ne renonçant à aucune hypocrisie, le programme d’investissement du gouvernement pourrait même empêcher la France d’atteindre les objectifs fixés à l’échelle européenne et nationale.
Dans le secteur ferroviaire, les besoins sont pourtant immenses pour rattraper le retard accumulé pendant des décennies de sous investissements. Mais déjà, le contrat de performance que l’État a conclu avec SNCF Réseau au printemps dernier ne permet pas d’enrayer le vieillissement du réseau faute de financement suffisant. L’heure est pourtant à la nécessaire modernisation de ce réseau et aux développement de nouvelles lignes pour améliorer la desserte des territoires et permettre aux françaises et aux français de se déplacer en polluant moins. Comme nous l’avons défendu durant la campagne des présidentielles, il faut investir 5 milliards d’euros par an pour mener à bien cette politique ferroviaire. À titre de comparaison, le gouvernement a su dépenser en quelques mois seulement 9 milliards de juillet à décembre 2022 qui ont été versés aux groupes pétroliers pour contenir la hausse du prix de l’essence.
Plus généralement, pour les prochains volets transports des Contrats de Plan Etat-Régions 2023-2027, nous appelons l’Etat à apporter les financements pour atteindre des Contrats totalisant des engagements de 125 milliards sur 5 ans, soit 25 milliards par an.
Cette politique ambitieuse nécessite des nouvelles recettes qui doivent être mises en place au plus vite. Il s’agit en premier lieu d’appliquer à l’ensemble des métropoles la taxe locale sur les bureaux qui n’existe qu’en Île de France et sert à financer la construction du Grand Paris Express, qui pourrait générer plusieurs milliards d’euros de recettes par an. Pour autant, chaque territoire n’ayant pas les mêmes atouts, le principe de solidarité doit s’appliquer. Le taux de cette taxe à Paris et aux alentours de la Défense, quartiers qui concentrent la quasi-totalité des sièges des entreprises du CAC 40 et dans lesquels la valeur des bureaux a doublé en 10 ans, pourrait encore être augmenté encore de façon très importante et contribuer au financement de nouvelles lignes et des RER Métropolitains.
Nous proposons également d’appliquer à l’ensemble du territoire national, la taxe sur les parkings de bureau et d’hypermarchés qui contribue elle aussi au financement du Grand Paris Express, avec un objectif de recettes de 2 milliards d’euros par an. La taxation de ces parkings repose sur la logique écologique du pollueur-payeur visant à faire contribuer les équipements au cœur du système du « tout voiture » au financement des transports ferroviaires écologiques.
Enfin, le développement de services de transports collectifs performant s’accompagnera d’un développement de l’attractivité autour des futures gares et pôles d’échanges multimodaux qui se traduira notamment par une hausse des valeurs foncières et immobilières. Ces plus-values doivent pleinement contribuer au financement du développement des infrastructures. La création d’une taxe additionnelle aux droits de mutation dans ces secteurs permettrait de répondre à cette nécessité.
D’autres pistes de recettes comme un alourdissement du malus automobile au poids, l’augmentation de la taxe d’aéroport sur l’aviation d’affaires ou la création d’une taxe colis pour le e-commerce seraient également de nature à générer des milliards d’euros de recettes annuelles.
Signataires :
Cécile Cukierman, conseiller régionale Auvergne Rhône-Alpes
Jean Luc Gibelin, Vice-Président du conseil régional Occitanie en charge des transports
Jacques Baudrier, adjoint à la Maire de Paris, membre du Conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités
Alain Baché, conseiller régional de Nouvelle Aquitaine
Gladys Grelaud, conseillère régionale de Bretagne
Emmanuel Leonard, conseiller régional du Centre Val de Loire
Véronique Mahé, conseillère régionale des Pays de la Loire
Frédéric Mellier, Conseiller régional de Nouvelle Aquitaine
Jérôme Monamy, conseiller régional d’Occitanie
Céline Malaisé, conseillère régionale d’île-de-France
Fabien Guillaud-Bataille, conseiller régional d’île-de-France
Katja Kruger, conseillère régionale de Bretagne
Jean Marc Biau, conseiller régional d’Occitanie
Sandra Blaise, conseillère régionale du Grand Est
Bora Yilmaz, conseiller régional du Grand Est
Pierre Lacaze, conseiller régional d’Occitanie
Lionel Geollot, conseiller régional du Centre Val de Loire
Héloïse Dhalluin, conseillère régionale des Hauts de France
Face au coup de force au Sénat qui « humilie le Parlement », le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle le gouvernement à « respecter la légitimité du monde du travail », très majoritairement opposé à la réforme des retraites, et à « laisser les Français trancher ».
Le gouvernement argue de la « légitimité démocratique » du Parlement pour ne pas tenir compte de la mobilisation qui s’est encore exprimée dans la rue samedi. Et ce, alors qu’il a eu recours, avec le 44.3, à un nouveau coup de force au Sénat. Que lui répondez-vous ?
Le coup de force du Sénat est inadmissible. Le gouvernement bafoue, humilie le Parlement. Il rend sa réforme de plus en plus illégitime. Qu’il respecte la légitimité du monde du travail, qui, dans sa très grande majorité, dans son immense diversité, du public ou du privé, et de tous syndicats, dit non à la retraite à 64 ans.
Le gouvernement bafoue, humilie le Parlement. Il rend sa réforme de plus en plus illégitime »
Le gouvernement doit le reconnaître et mesurer qu’il est en train de fracturer le pays, de rompre la confiance avec les Français. Il doit retirer sa réforme. Il ne s’agit pas de remettre en cause la légitimité des parlementaires, mais de tenir compte de ce que disent des Français qui subissent en même temps l’inflation, la hausse des prix d’énergie, de l’alimentation, de l’essence.
À entendre la première ministre Élisabeth Borne, les grèves ne seraient que des « blocages qui pénalisent les Français les plus modestes »…
Si des salariés sont pénalisés, c’est d’abord par les jours de grève qu’ils posent et qui vont amputer leur salaire. Mais s’ils font grève et se mobilisent à ce point, c’est parce qu’ils ne veulent pas être pénalisés plus tard, au moment de prendre leur retraite, par deux années de travail supplémentaires.
Quand seule une infime minorité – ils se comptent sur les doigts de quelques mains – défend à tout prix une réforme si violente, l’imposer est un déni démocratique. »
Ceux qui manifestent aujourd’hui sont d’abord soucieux de vivre dans une France qui respecte le monde du travail. En réalité, c’est le gouvernement qui, en s’entêtant, fait le choix de bloquer le pays. Quand seule une infime minorité – ils se comptent sur les doigts de quelques mains – défend à tout prix une réforme si violente, l’imposer est un déni démocratique.
L’exécutif tente à la fois de convaincre l’opinion en présentant des « contreparties » et de passer un accord avec LR, notamment en validant certains amendements de la majorité sénatoriale de droite. Que pensez-vous de l’évolution du texte ?
Il ne ressemble plus à rien. Les justifications du gouvernement, qui expliquait qu’il fallait absolument trouver 12 milliards d’euros pour combler le déficit, s’effondrent. De même que les 1 200 euros promis à 1,2 million de retraités qui ne bénéficieront au final qu’à 10 000 à 20 000 d’entre eux.
Plusieurs articles de cette réforme – qui n’ont rien à faire dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale – risquent également d’être retoqués par le Conseil constitutionnel, auprès duquel nous ferons des recours. Le vote au Sénat ne doit pas empêcher la mobilisation de se poursuivre, car ce texte ne doit pas être mis en œuvre. C’est déjà arrivé à une réforme entérinée comme le CPE, qui avait été adopté par 49.3.
Tout en prétendant « être à l’écoute », Emmanuel Macron a refusé de recevoir les syndicats au prétexte de « préserver le temps parlementaire ». Comment réagissez-vous alors que toutes les propositions alternatives mises en débat ont, elles aussi, été balayées ?
Par sa réponse, le président de la République fait un vrai bras d’honneur aux syndicats ! Il a une attitude très provocatrice, méprisante alors qu’il faudrait ouvrir de vraies négociations. Nous sommes tous d’accord pour améliorer le système de retraites. Le cœur du débat, c’est comment on finance. Nous refusons que cela se fasse sur le dos des travailleurs.
Par sa réponse, le président de la République fait un vrai bras d’honneur aux syndicats ! »
La gauche, comme les syndicats, estime que travailler plus n’est pas nécessaire, il suffit de ponctionner les immenses richesses produites en France. Le PIB dans les années 1980 était autour de 600 milliards d’euros, il s’élève aujourd’hui à 2 400 milliards. Soit quatre fois plus qu’il y a quarante ans.
Si sénateurs et députés se mettent d’accord au sein de la commission mixte paritaire prévue mercredi, aurez-vous encore des cartes en main ? Le référendum reste-t-il une porte de sortie ?
Même en cas d’accord, l’Assemblée nationale et le Sénat seront appelés à voter. Jusqu’au 16, date du vote, il faut faire pression sur les parlementaires LR, centristes, macronistes pour qu’ils ne votent pas ce texte !
Quant au référendum, il peut porter sur « pour ou contre la retraite à 64 ans ? » – au cas où le gouvernement aurait besoin d’avoir une confirmation de ce que pensent les Français. Mais il peut aussi être à choix multiples sur les différentes sources de financement pour une meilleure réforme des retraites. Il permettrait alors d’ouvrir véritablement le débat. Ayons ce débat et laissons les Français trancher.
Vous estimez que « si le gouvernement s’entête, il prend un risque énorme ». Quelle est la nature de ce risque ?
Nous avons la chance d’avoir une intersyndicale très forte, très unie, qui organise la contestation et les mobilisations. Mais si demain le gouvernement maintient sa réforme coûte que coûte, envers et contre tout, et que la colère déborde, qui en porterait la responsabilité ? Si demain la grève des urnes se faisait encore plus forte, qui en porterait la responsabilité ?
J’en viens à me demander si le gouvernement Macron ne cherche pas à provoquer des débordements, de la violence. »
La menace que fait planer l’exécutif sur notre démocratie est très profonde. J’en viens à me demander si le gouvernement Macron ne cherche pas à provoquer des débordements, de la violence. Et s’il ne recherche pas, au final, à ce que la classe ouvrière et les classes moyennes boudent totalement les urnes. Parce qu’on sait que de l’autre côté, les financiers, les banquiers, les riches, eux, utiliseront leur bulletin de vote pour disposer d’un pouvoir à leur main.
Craignez-vous que cette réforme ne soit qu’une première étape alors que des amendements de la majorité ou de LR évoquent l’étude « d’un régime universel par points » ou même « d’une dose de capitalisation » ?
Cette réforme est en soi une étape vers la capitalisation. Je rencontre des ouvriers, des salariés du public cassés par le travail et qui disent : « Je n’irai jamais jusqu’à 64 ans et donc je vais épargner de mon côté pour pouvoir partir en retraite dès l’âge de 60 ans, voire avant. »
Plus il dégrade le système par répartition, plus le gouvernement pousse les Français à se tourner vers des assurances privées et à alimenter d’une part de leur maigre salaire une retraite privée qui sera jouée en Bourse. C’est un projet complètement cohérent, au service du capital.
Lors de l’examen à l’Assemblée, des divergences sur la stratégie sont apparues au sein de la gauche. Jean-Luc Mélenchon aurait évoqué « une ligne Martinez-Roussel-Berger en lien avec Macron ». Comment voyez-vous la suite de la Nupes ?
La suite, je la verrai après. Pour le moment, je souhaite consacrer mon énergie à réussir les mobilisations, à rester à l’écoute de l’intersyndicale, à faire en sorte que le Parti communiste soit sur le pont dans cette bataille, les élus en première ligne.
Les différences de stratégie à gauche, ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale, nous aurons bien le temps d’en parler après. Pour l’heure, nous n’avons qu’un seul objectif, c’est la victoire. Et le moyen, c’est l’unité.
Vous avez poursuivi depuis le début de la mobilisation votre tour de France « avec vous sans tabou », quels enseignements en tirez-vous ?
D’abord, beaucoup de participants ne sont pas membres du PCF, cela témoigne de l’appétit à venir débattre avec un responsable de gauche, un responsable communiste. Les maires des villages, sans étiquette, sont présents. J’invite tous les élus républicains et je fais ça tous les lundis depuis cinq mois avec deux heures de questions-réponses sur tous les sujets du moment. Les témoignages que j’entends de la France qui souffre sont édifiants.
Nous réalisons 30 % d'adhésions de plus que l’année dernière à la même période. »
À travers mes réponses, je présente notre projet pour la France, les Jours heureux. Et après on mange ensemble dans la salle et la discussion se poursuit. La dernière rencontre, celle qui s’est tenue près de Montbéliard, dans la commune de Bart, qui compte 2 000 habitants, a réuni 250 personnes. À l’issue du débat, nous avons fait 12 adhésions, au total nous en réalisons 30 % de plus que l’année dernière à la même période.
Vous publiez ce jeudi 16 mars un nouveau livre – Les Jours heureux sont devant nous – pour aborder les défis auxquels la gauche doit faire face. Et si vous ne deviez en citer qu’un ?
Dans ce livre, je raconte les coulisses de la présidentielle, des législatives, ce que j’ai vécu pendant cette période parce que, humainement, c’est une sacrée aventure. Je raconte mes larmes de joie mais aussi celles des moments les plus difficiles. Et il y en a eu.
Fort de cette expérience, je pointe, en effet, les défis qu’on doit relever ensemble avec les Français. J’ai un objectif : que la gauche l’emporte. S’il y avait une baguette magique, ce serait bien facile. Mais le premier des défis, c’est pour moi le goût des urnes qu’il faut redonner aux Français. Si on le relève, tout est possible pour répondre à l’urgence climatique, sociale, pour réparer la France.