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1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 05:49
Fabien Roussel : « J'ai demandé de bloquer les prix, Macron a dit non » (Entretien à L'Humanité, 31 août 2023)
Fabien Roussel : « J'ai demandé de bloquer les prix, Macron a dit non »

Le secrétaire national du PCF revient sur l’échange de douze heures qui s’est déroulé entre le président de la République et les chefs de partis dans la nuit de mercredi à jeudi. Entretien.

Jeudi 31 août 2023, L'Humanité
 

Comment s’est déroulée la rencontre entre le président de la République Emmanuel Macron et les dirigeants des principaux partis politiques du pays ?

Nous avons eu un échange franc, respectueux, et sincère. Nous avons tous pu dire ce que nous avions à dire. C’était important. Je l’ai vécu comme une sorte de séance de réparation après la terrible séquence des retraites. J’ai fait part de ma blessure profonde, encore vive, et de celle des Français concernant cette réforme imposée par le gouvernement contre l’avis général.

Nous avons demandé au président de la République de revenir sur ce texte. Mais il refuse et dit assumer cette réforme. En tout, l’échange a duré douze heures. Je veux redire que dans une société il vaut mieux débattre et dialoguer plutôt que de s’invectiver. Mais nous avons surtout besoin de réponse concrète derrière. Le président semble avoir entendu certaines propositions, il a fait preuve d’écoute. Mais l’avenir nous dira s’il s’agissait d’une opération de communication, car ce sont les décisions qui seront prises qui feront la différence.

Du reste, je ne sais pas si c’est un clin d’œil de l’histoire, mais chacune des deux salles où nous avons été reçus sont ornées de portraits de Napoléon. C’est étonnant. Certes, nous étions à la Maison des jeunes filles de la légion d’honneur de Saint-Denis, mais rester douze heures avec un hyper président très bonapartien, sous l’œil permanent de Napoléon, je me demande si c’est fait exprès ou non…

Quels messages avez-vous fait passer ?

C’est seulement à partir de deux heures du matin que nous avons pu parler des gens qui ne vivent pas de leur travail. J’ai cité le cas des salariés de Clestra qui après 33 ans d’ancienneté gagnent 1 600 euros nets. C’est honteux qu’un travail soit si peu rémunéré. J’ai demandé l’indexation des salaires sur l’inflation, les autres forces de gauche aussi. Nous avons défendu la prise en charge des fournitures scolaires, le repas étudiant à 1 euro…

Dans sa réponse, le président a d’abord reconnu qu’il y avait un bien un problème de salaire. Je lui ai dit « le travail ne paie pas », il a répondu « oui le travail ne paie pas, oui les salaires n’augmentent pas ». Mais il a dit qu’indexer les salaires, selon lui, cela ne marche pas. Puis il a ajouté qu’il faut « un vrai dialogue social » pour que les salaires augmentent. Il n’a pas parlé de « conférence sociale » , mais s’il décide d’en faire une, je prends !

Enfin, Macron reconnaît qu’il y a une inflation forte et qu’elle n’est pas traitée, et que l’industrie a augmenté ses marges et contribue à l’inflation. Nous avons demandé de bloquer les prix, et il a dit non. Mais il a dit qu’il ferait appel à la « police des prix ». On attend de voir ce que c’est. Je vais d’ailleurs rendre compte de ces échanges à Sophie Binet de la CGT et Marylise Léon de la CFDT, pour qu’elles soient associées et bien informées des questions et réponses.

Des demandes de référendums ont-elles été formulées ?

J’ai demandé un référendum sur la réforme des retraites, et un autre sur le pacte budgétaire européen. Macron refuse. La droite et l’extrême droite veulent modifier les articles 11 et 89 de la Constitution afin d’organiser un référendum sur l’immigration. Ils souhaitent chacun un référendum sur leurs propres propositions de loi, sans que cela ne soit débattu au Parlement. Ce n’est pas respectueux.

Comment s’est déroulé l’échange autour de la thématique « faire nation » ?

Nous avions plein de propositions, car « faire nation », cela passe pour nous par les services publics, le travail, la jeunesse, le combat contre les inégalités femmes hommes, les libertés syndicales… Malheureusement, pour le président et sa première ministre, « faire nation » n’a été abordé que sous l’angle des événements tragiques de Nanterre.

J’ai rappelé le travail des maires, l’appel de Grigny et de Philippe Rio, car les propositions existent. Nous avons parlé de la police, de la sécurité, du racisme, car les noirs et les arabes se font contrôler 20 fois plus que les autres. La droite et l’extrême droite se sont relayées et n’ont parlé que de l’immigration comme responsable des violences urbaines. Je suis intervenu pour dire qu’il y a là erreur d’analyse. Je ne suis pas du tout d’accord, c’est se tromper de route. J’ai dénoncé la proposition de supprimer les allocations familiales.

En revanche, les services de la PJJ demandent plus de moyens pour faire appliquer les peines et accompagner les familles. Notre pays est en retard, il nous faut des moyens pour la justice, la prévention et l’accompagnement. Manuel Bompard, pour la FI, a rappelé des choses que nous partageons concernant le besoin de police de proximité, l’indépendance de l’IGPN, l’abrogation de la loi de 2017 sur l’usage des armes.

Et sur l’international ?

Il y a presque un consensus sur l’Ukraine. Nous sommes tous d’accord pour dénoncer la violation territoriale par la Russie, pour soutenir l’Ukraine dans sa défense de son territoire. Chez nous personne ne défend la Russie. Mais il y a débat sur quelle pourrait être une initiative politique de la France.

Nous avons bien sûr échangé sur l’Afrique. Et j’ai parlé de la question palestinienne, en rappelant qu’il ne peut pas y avoir 2 poids 2 mesures. J’ai appelé à une initiative française. Il y a enfin consensus sur la défense des Arméniens du Haut-Karabakh.

 

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31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 12:26
Lettre de Fabien Roussel au président de la République Emmanuel Macron - 30 août 2023
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31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 08:03
L'école est en crise: se donner les moyens d'en sortir, c'est possible! (PCF)
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31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 07:05
Retrouvez la programmation musicale de l'espace PCF Bretagne de la fête de l'Humanité
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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 06:10
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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 05:58
Programme de l'espace Bretagne de la fête de l'Humanité 2023 - au carrefour de l'avenue Elsa Triolet et de l'avenue Gisèle Halimi
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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 05:56
Climat, ça urge ! - PCF
Climat, ça urge ! - PCF
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28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 06:12
Ouest-France, 26 août 2023: le parti communiste capitalise sur la jeunesse

Ouest-France, 26 août 2023: le parti communiste capitalise sur la jeunesse

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28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 06:10
Ouest-France, 26 août. Interview de Fabien Roussel: "Mon inquiétude, c'est l'inflation".https://www.ouest-france.fr/.../fabien-roussel-ma...

Ouest-France, 26 août. Interview de Fabien Roussel: "Mon inquiétude, c'est l'inflation".https://www.ouest-france.fr/.../fabien-roussel-ma...

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28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 06:06
Devant un amphi Missak et Melinee Manouchian archi plein, intervention de Fabien Roussel chaudement ovationnée comme les ouvriers de la métallurgie de Clestra en lutte contre la casse de leur outil de travail et de leurs emplois par des patrons qui empochent les aides publiques et suppriment l'emploi- université d'été du PCF - Strasbourg, Université René Descartes, samedi 26 août 2023. Photo I Dupont

Devant un amphi Missak et Melinee Manouchian archi plein, intervention de Fabien Roussel chaudement ovationnée comme les ouvriers de la métallurgie de Clestra en lutte contre la casse de leur outil de travail et de leurs emplois par des patrons qui empochent les aides publiques et suppriment l'emploi- université d'été du PCF - Strasbourg, Université René Descartes, samedi 26 août 2023. Photo I Dupont

À Strasbourg, Fabien Roussel tacle un président qui « ne vit pas en France »
Le secrétaire national du PCF a prononcé son discours de rentrée samedi soir, à l’université d’été des communistes. Il a dressé les priorités de son parti, appelant les militants à se mobiliser pour la campagne des élections européennes.
L'Humanité - Samedi 26 août 2023
Diego Chauvet
La paix, le climat, la question sociale : ce sont les priorités du PCF pour cette rentrée, tracées par le secrétaire national Fabien Roussel ce samedi 26 août à Strasbourg. Le dirigeant communiste a pris la parole à l’issue de la deuxième journée de débats à l’université d’été de son parti. Un rendez-vous de fin d’été qu’il a qualifié de « nécessité, tellement les communistes ont une grande responsabilité ». Dans une salle qui a entonné l’Internationale avant la prise de parole de Fabien Roussel, ovationné les salariés en lutte de Clestra qui sont intervenus devant les communistes, le secrétaire national du PCF a choisi de démarrer son allocution par les « événements internationaux graves » liés à la guerre en Ukraine. Il a ainsi relancé son « plan de paix » en cinq points, qu’il a déjà proposé au président de la République. Le parti communiste présentera également le 6 novembre « un grand plan pour le climat qui engage notre pays dans la révolution écologique », a annoncé le secrétaire national. Il a précisé que ce plan s’attaquerait « d’abord au système économique », refusant tout « discours moralisateur » à l’égard, notamment, des classes populaires.
Alors que l’inflation continue de pénaliser lourdement les salariés, Fabien Roussel s’en est pris à Emmanuel Macron après son entretien fleuve dans Le Point. « C’est comme s’il ne vivait pas en France » a-t-il raillé. « Il ne va jamais remplir un caddie au supermarché ? Je les invite à vivre la vie de Français qui n’ont qu’un salaire moyen » a également lancé le député du Nord à l’attention du gouvernement. La réforme des retraites « ne passe toujours pas », ainsi qu’il l’expliquait peu avant son allocution. « On s’est fait marcher dessus, et il se félicite de ce qu’il a fait. Comment accepter que l’on se retrouve autour d’une table comme si rien ne s’était passé ? » tacle encore Fabien Roussel au sujet de l’invitation lancée par le président aux chefs de partis le 30 août.
« Entrée en campagne pour les européennes »
Alors qu’en début d’après-midi Fabien Roussel débattait des politiques migratoires avec le président de la fédération des acteurs de la solidarité, Pascal Brice, ce thème est apparu également comme une des préoccupations politiques de la rentrée pour les communistes. Le dirigeant du PCF déplore notamment le fait qu’il n’existe que des « non-politiques » en la matière. Il a dénoncé le sort fait aux réfugiés et aux travailleurs sans-papiers, appelant à leur régularisation. Concernant les réfugiés, il a affirmé son opposition à ce que leur accueil soit « sous-traité » à la Tunisie ou à la Turquie, et réclamé des « voie légales » pour le sécuriser. Dans le cadre des débats parlementaires sur la loi immigration, les communistes feront des propositions, a-t-il promis.
Devant les militants du PCF, Fabien Roussel a également lancé un appel à « entrer en campagne pour les européennes, autour du chef de file Léon Deffontaines ». Alors qu’à la mi-octobre une conférence nationale doit fixer la stratégie et le programme du parti, le secrétaire national s’est livré, avant son allocution, quant aux débats qui agitent la Nupes. « Pour l’emporter la gauche doit se renforcer, travailler ensemble, et se respecter aussi, a-t-il rappelé. Il faut respecter les sensibilités de la gauche et que les électeurs puissent faire leur choix. En Espagne, la gauche, en présentant deux listes, a réussi à empêcher l’extrême-droite et la droite de l’emporter ». Pour Fabien Roussel, « nous pouvons défendre chacun son projet, avoir chacun un groupe, et nous retrouver sur des combats politiques. Nous sommes plus forts en convaincant sur nos projets et en faisant élire plus de députés, qu’en cherchant à en rabattre sur nos idées au nom d’une union de façade ». Enfin, le secrétaire national a rappelé les objectifs que le PCF s’assigne pour augmenter son audience politique. « On veut parler au monde du travail, aux salariés ». « La gauche sera plus forte quand le PCF sera plus fort » argument le dirigeant communiste, qui affiche une certitude : « on sait que demain, majoritaires, on saura aller au gouvernement ensemble ».
Les communistes tiendront leurs derniers débats demain matin, avant le discours de clôture de Léon Deffontaines. Et avant de partir en campagne.
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