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21 avril 2025 1 21 /04 /avril /2025 06:45
Les enjeux de la reconnaissance de la Palestine - par Francis Wurtz, ancien député européen communiste et président du groupe de la Gauche Unie Européenne au Parlement européen
Francis Wurtz :
 
"LES ENJEUX DE LA RECONNAISSANCE DE L'ÉTAT DE PALESTINE 
 
Ainsi donc, la France s'apprête-t-elle à reconnaître l'Etat de Palestine.
La "patrie des droits de l'homme" sera le 149ème État du monde (sur 193) à prendre cette décision, 37 ans après la proclamation de la "Déclaration d'indépendance de l'Etat de Palestine" par l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), alors présidée par Yasser Arafat, à Alger (15 novembre 1988).
On ne peut que regretter l'attentisme et le perpétuel renvoi à un hypothétique "bon moment" manifesté à cet égard par nos dirigeants successifs.
Pour autant, plutôt que de s'appesantir sur les regrets, il est plus productif d'examiner les dynamiques positives pouvant découler de cette initiative diplomatique, "a priori" bienvenue.
️Le premier enjeu à prendre en considération me semble être l’appropriation de la signification politique de cet acte solennel par les citoyennes et les citoyens français comme par l'opinion publique internationale.
En faisant ce choix, la France réaffirme officiellement qu'il existe, en droit international,
- une autorité politique palestinienne -"l'Autorité palestinienne"-;
- un territoire palestinien -la Cisjordanie, Jérusalem Est et la bande de Gaza-;
- enfin, une population sur ce territoire : le peuple palestinien.
Cela paraît banal, sauf qu'il s'agit précisément de réalités essentielles battues en brèche par l'occupant israélien, qui prétend depuis des lustres qu'il "n'a pas d'interlocuteur avec qui négocier", qui a annexé Jérusalem, colonise la Cisjordanie et prétend expulser les Gazaouis de leur territoire anéanti et les déporter hors de Palestine !
Décider, pour la France, d'entrer officiellement en relation avec l'État de Palestine doit donc comporter l'engagement d'expliciter en toute clarté, nationalement et internationalement, la portée politique de sa prise de position. Et, à plus forte raison, faut-il cesser de traiter en quasi-délinquants celles et ceux qui se mobilisent pacifiquement pour le respect des droits fondamentaux des Palestiniens.
️Un autre enjeu, qui découle de ce qui précède, est l’action que va entreprendre la France pour contribuer à passer du slogan de "la solution à deux États" à sa concrétisation.
Cela passe par le refus de l'insoutenable impunité dont bénéficie sans discontinuité le pouvoir israélien, fût-il dirigé par un criminel de guerre frappé d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale .
À cet égard, on est en droit d'attendre de Paris, dans ce nouveau contexte, qu'il use de son influence au sein de l'Union européenne, pour que celle-ci opère un véritable tournant dans ses relations avec Tel-Aviv, en suspendant jusqu'à nouvel ordre l' "accord d'association" ultra-privilégié dont Israël est le seul pays au monde à bénéficier.
️Enfin, si le but à atteindre est bien d’arriver à une situation où les deux États, souverains, vivant côte à côte et en sécurité, soient mutuellement reconnus par tous les États de la région, la condition de cette normalisation diplomatique est la conclusion d’un accord de paix entre Israël et l’Etat palestinien.
Nous en sommes loin !
Que signifient, dès lors, ces propos sibyllins d’Emmanuel Macron, accolant à son initiative de juin prochain avec l’Arabie saoudite le projet de "finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs pays" ?
Cela ressemble furieusement aux "Accords d’Abraham" lancés
par Donald Trump 1…pour priver les Palestiniens de leur dernier
atout : sans État palestinien, pas de porte ouverte pour Israël sur toute la région !
Troquer la reconnaissance de l’Etat de Palestine contre la relance du plan Trump auprès des dirigeants arabes constituerait un sommet d’hypocrisie ! Espérons qu’il n’en sera rien."
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21 avril 2025 1 21 /04 /avril /2025 06:40
Éditorial de l'Humanité, par Fabien Gay, 20 avril 2025-  État palestinien, maintenant, vraiment
Éditorial de l'Humanité-  État palestinien, maintenant, vraiment
Fabien Gay, 20 avril 2025
 
Dans l’avion qui le ramenait de son voyage diplomatique au Proche-Orient, Emmanuel Macron a déclaré vouloir reconnaître l’État de Palestine. Le « moment venu »plusieurs fois évoqué par le locataire de l’Élysée serait donc proche. La conférence internationale sur la Palestine qui se tiendra au siège de l’ONU en juin, coorganisée par la France et l’Arabie saoudite, formaliserait cet acte de reconnaissance.
 
Grande victoire ! 
 
À « l’Humanité », au sein du mouvement communiste et, au-delà, parmi tous les progressistes et démocrates attachés au droit international, cette reconnaissance par la France serait un événement. À l’été 2024, plusieurs États européens entraînés par l’Espagne avaient reconnu l’État palestinien, soulignant d’autant le rendez-vous manqué de la diplomatie française. 
 
Aujourd’hui, si la déclaration présidentielle est un signe positif, il nous faut être attentifs à son contenu : une reconnaissance… mais sous conditions. Emmanuel Macron émet même des contreparties qui douchent déjà notre espoir. En effet, le président de la République appelle les États du Golfe, dont l’Iran, à reconnaître l’État israélien. Or il sait que cette position n’est pas acceptable en l’état. Les tensions entre Tel-Aviv et Téhéran sont vives, comme en témoignent les actes d’hostilité réciproques. Pourquoi poser une condition irréaliste comme postulat de départ ?
 
Nous pourrions croire qu’Emmanuel Macron prépare déjà l’argument de son impuissance, renvoyant son inaction à l’irresponsabilité des autres. S’il s’agit de faire des accords d’Abraham version 2, en amenant l’Arabie saoudite et le Koweït à une reconnaissance bilatérale avec les Israéliens, mais sans perspectives pour les Palestiniens, cela serait vain. La crise actuelle l’a démontré : on ne peut dénier le droit inaliénable du peuple palestinien à exister. Mais, si la diplomatie consiste à ouvrir des voies de dialogue, il y a aussi des actes forts qui sont possibles et qui envoient un signal aux autres. 
 
Reconnaître l’État de Palestine, en conformité avec les résolutions onusiennes, en fait partie. Il n’est plus temps de tergiverser. L’heure est grave. Alors qu’il était à quelques kilomètres de Gaza, Emmanuel Macron a pu constater par la voix des secouristes français l’horreur des bombardements israéliens à Gaza. Il sait aussi que le champ de ruines de cette bande de terre palestinienne est déjà le lieu de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, avec un risque génocidaire avéré et demain l’éventualité d’un nettoyage ethnique d’ampleur, avec le projet indécent et excentrique de Donald Trump d’en faire la Riviera du Proche-Orient. Ce projet immobilier, on le sait, consiste surtout à recoloniser Gaza quand la Cisjordanie serait, elle, littéralement annexée.
 
L’idée d’un projet national palestinien est en péril. Nous ne pouvons pas faire comme si les bombes tombaient du ciel sans commanditaire. La paix avec les Israéliens est une nécessité, mais il faut cesser de donner carte blanche au premier ministre israélien, qui aurait dû être arrêté par les autorités françaises quand il a survolé le territoire national pour se rendre à Washington. Nombre de sanctions à disposition de la diplomatie française et européenne, comme l’accord d’association UE-Israël, peuvent également contribuer à faire pression sur Tel-Aviv pour qu’il cesse ses projets coloniaux.
Paris doit être du bon côté de l’histoire. La France a une voix qui porte et qui peut entraîner d’autres États, notamment en Europe. En parallèle des discussions diplomatiques, les forces populaires doivent faire résonner le message d’une France aux côtés des peuples et d’une paix juste et durable.
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9 avril 2025 3 09 /04 /avril /2025 06:47
Le PCF s’élève contre les déclarations péremptoires de l’ONG Bloom parues ces derniers jours dans les médias à l’encontre des chalutiers de nos ports

Communiqué du PCF Pays Bigouden vendredi 4 avril 2025

Le point sur la filière halieutique

Le PCF s’élève contre les déclarations péremptoires de l’ONG Bloom parues ces derniers jours dans les médias à l’encontre des chalutiers de nos ports qui travailleraient à l’intérieur des aires marines protégées.

Ces allégations formelles et dogmatiques omettent que des progrès sensibles ont été réalisés pour la préservation de la ressource principalement au niveau du chalutage grâce aux nouvelles techniques de pêche et à la volonté des marins de toujours mettre en œuvre les outils les mieux appropriés pour capter la ressource.

Selon le baromètre IFREMER, près de 60 % des volumes de poissons débarqués en 2023 proviennent de populations exploitées conformément aux normes du rendement maximum durable (RMD). A titre de comparaison, en 2000, 18 %.

Les résultats s’améliorent, les mesures engagées (quotas de pêche, restriction du nombre de bateaux, nouvelles règlementations) portent leurs fruits, mais il faut poursuivre les efforts collectifs pour tendre vers les 100 % de biomasse pêchée durablement.

Cependant, il faut aussi nuancer ce bilan, car la surpêche concerne encore 1/5e des volumes. Treize populations de poissons sont considérées effondrées, dont la sole en Manche et le merlu en Méditerranée.

Par ailleurs, même si les espèces de poissons sont exploités durablement, elles restent fragiles à cause du dérèglement climatique, du réchauffement des océans, de l’acidification des eaux et de l’activité humaine terrestre engendrant toutes sortes de pollutions charriées par les cours d’eau. Ces pollutions influent directement le développement des œufs et des larves.

Et à ce niveau, le chalutage n’est en rien responsable.

De plus, l’ONG amalgame la pêche côtière, la pêche hauturière et la pêche industrielle capitalistique, spéculative, propriété de multinationales, principalement hollandaises et dont l’objectif est le profit.

Or la pêche côtière et hauturière au chalut sont des pratiques vertueuses, soucieuses de suivre les protocoles règlementaires et l’évolution des techniques, différemment du segment de la pêche industrielle qui capte une ou deux espèces à la fois (maquereaux, harengs, anchois) de façon massive en toute légalité au regard de la réglementation européenne mais en dégradant la biomasse et la chaîne alimentaire.

Si le chalutage disparaissait de nos ports toute l’économie des territoires concernés serait impactée, notre souveraineté alimentaire souffrirait grandement et les importations issues de pays moins vertueux risqueraient de croître encore.

Pour toutes ces raisons, les communistes bigoudens estiment que la principale menace n’est pas le chalutage pratiqué de façon raisonné par nos marins mais bien la pêche industrielle menée sans discernement au profit de grandes multinationales, au détriment de la ressource et des habitats marins.

Communiqué du PCF Pays Bigouden - Le Télégramme 6 avril 2025

Communiqué du PCF Pays Bigouden - Le Télégramme 6 avril 2025

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9 avril 2025 3 09 /04 /avril /2025 06:41
Très bonne intervention de Katja Krüger, présidente du groupe communistes et progressistes au Conseil régional de Bretagne, à la derniere session du conseil regional de Bretagne, pour la Paix et contre l'escalade guerrière. Tract du PCF Rennes

Très bonne intervention de Katja Krüger, présidente du groupe communistes et progressistes au Conseil régional de Bretagne, à la derniere session du conseil regional de Bretagne, pour la Paix et contre l'escalade guerrière. Tract du PCF Rennes

Intervention de Katja Krüger, présidente du groupe communistes et progressistes, pour la Paix au Conseil régional de Bretagne
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9 avril 2025 3 09 /04 /avril /2025 06:38
Mobilisation générale pour l'Humanité, le journal de la Résistance intellectuelle, sociale et politique au fascisme et au néo-libéralisme

Abonnez-vous à l'Humanité!

'HUMA, UN JOURNAL INDISPENSABLE DANS UN CONTEXTE D'EXTRÊME DROITISATION DE LA SOCITÉ.
Pour la 1re fois depuis 2018, le journal l'Humanité progresse en termes d’abonnés.
Le cap de 40 000 dont 20 000 en numérique est dépassé et reste en progression constante.
Le travail idéologique et culturel mené par l'Huma dérange de plus en plus, preuve en est, les pressions, les procès, voire les violences contre les journalistes;
L'Huma subit des tentatives d’intimidation judiciaire de la part d’entreprises voire d’Etats lors de la divulgation de faits qui nuisent à leur image.
Un nouveau procès vient d'ailleurs d'être gagné contre un milliardaire saoudien qui faisait de l’esclavage moderne.
Cette bataille culturelle et idéologique c’est le propre d’un journal engagé, d’un journal communiste, d’un journal indépendant, qui n’est la propriété que de ses lecteurs et lectrices et du mouvement social.
Vous pouvez soutenir l'Huma en vous abonnant ici:👇
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7 avril 2025 1 07 /04 /avril /2025 05:00

 

 

À force de courir après l’extrême droite, certains parlementaires finissent par lui ressembler. Depuis plusieurs semaines maintenant, les débats au Sénat tournent en boucle autour d’un seul sujet : l’immigration.

À croire que c’est la seule urgence du pays. Rien – ou si peu – sur le pouvoir d’achat, la santé publique, la crise du logement ou les suppressions de classes. Rien sur ces préoccupations qui hantent le quotidien de millions de Français.

Ce mardi, la majorité sénatoriale a voté pour étendre la comparution immédiate aux adolescents dès 15 ans, certains allant jusqu’à proposer de juger des enfants de 13 ans comme des adultes. Un concours d’outrance entre élus en campagne, qui confondent le Parlement avec un plateau de CNews.

Dans le même temps, 180 postes demeurent vacants à la Protection judiciaire de la jeunesse, qui alerte depuis des mois sur la carence de moyens dont elle dispose.

Ce populisme législatif ne cherche pas à résoudre des problèmes, il fabrique des coupables, agite les peurs, détourne l’attention. Pour flatter l’imaginaire d’un “ensauvagement” qui ne résiste pas aux faits : la délinquance des mineurs est en baisse. À ce rythme, ce ne sont bientôt plus les juges qui rendront la justice, mais les éditorialistes des chaînes d’info en continu. Ce qui explose, c’est la gravité de certains actes, immédiatement montés en épingle pour légitimer une réponse toujours plus répressive. Mais la gravité d’un fait divers ne doit pas dicter la loi.

Ce populisme législatif, nourri d’effets d’annonce et d’exagérations médiatiques, menace les principes mêmes sur lesquels repose la justice des mineurs depuis l’ordonnance de 1945. Il ne fait qu’aggraver une crise de sens, où l’on renonce à comprendre pour mieux condamner, où l’on prétend restaurer l’autorité en abîmant l’État de droit.

Du cynisme parlementaire pur jus qui permet de masquer l’urgence véritable : la justice sociale et le pouvoir d’achat.

 

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 13:41
Fraternité! - Chronique de Philippe Rio, président de la coopérative des élu.e.s communistes et maire de Grigny, dans l'Humanité du 3 avril 2025
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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 13:35
Interview de Stephane Peu, nouveau coprésident du groupe communiste Gauche Démocrate et Républicaine: "D'abord l'unité, ensuite l'unité, et enfin l'unité! " - L'Humanité, 4 avril 2025
Stéphane Peu, coprésident du groupe GDR : « D’abord l’unité, ensuite l’unité et encore l’unité »

Depuis cette semaine, le député communiste Stéphane Peu est coprésident du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), en remplacement d’André Chassaigne, avec Émeline K/Bidi. Il entend participer à la cohésion entre communistes, entre forces de gauche et entre tous les républicains face à l’extrême droite.

Gaël de Santis, 4 avril 2025 - L'Humanité

Au lendemain de sa première question au gouvernement, comme président de groupe, Stéphane Peu a reçu jeudi l’Humanité. Il se dit « frappé de la frilosité de la défense de l’autorité judiciaire par le premier ministre », François Bayrou, en réaction aux attaques à la suite de la condamnation à une peine d’inéligibilité de Marine Le Pen. « Nous voulons être aux côtés de l’autorité judiciaire pour lui dire notre soutien, mais aussi notre attachement à l’État de droit et à la séparation des pouvoirs », confie-t-il.

 

Vous succédez à André Chassaigne à la tête du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR)…  

Vous avez raison. On peut essayer de succéder à André Chassaigne, mais on ne le remplace pas.

Comment concevez-vous votre rôle ?

D’abord l’unité, ensuite l’unité et enfin l’unité. D’abord l’unité de notre groupe. Il est composé à parité de députés communistes ou apparentés et de députés ultramarins. Cela nécessite beaucoup d’écoute et la recherche permanente de convergences. Avec Émeline K/Bidi, la coprésidente, nous nous y emploierons.

Ensuite, l’unité de la gauche car la période est dangereuse, et quand la grêle menace il serait fou de faire le délicat. Enfin, l’unité des républicains. L’internationale réactionnaire se déploie dans notre pays au-delà des rangs de l’extrême droite. Elle mène une offensive contre les fondamentaux mêmes de notre République qui se définit comme démocratique et sociale. 

Que doit être l’apport des députés communistes ?

Nous nous singularisons par notre ancrage dans notre circonscription, notre proximité avec les citoyens, nos liens avec les mobilisations sociales. Cette relation au terrain, conjuguée avec l’apport de l’intellectuel collectif que représente le PCF, ses organisations, le journal l’Humanité et d’autres encore, fait notre force et notre originalité.

« Si nous étions d’accord sur tout, nous ne formerions qu’un seul parti »

Malheureusement, nous sommes affaiblis. En 2024, nous avons perdu un tiers des députés communistes, dont notre secrétaire national, Fabien Roussel, et des voix fortes et respectées comme celles de Pierre Dharréville, Jean-Marc Tellier et Sébastien Jumel.

De quelle manière les députés ultramarins irriguent-ils la vie du groupe GDR ? 

Les territoires ultramarins représentent des ouvertures dans l’espace géographique et dans le temps, dans l’histoire, qui conduisent à une réflexion globale sur le monde, une réflexion qui fait écho à la tradition internationaliste des communistes. Les questions de colonialité qui traversent le sud permettent une lecture du monde renouvelée qui irrigue les réflexions du groupe du fait de la présence des députés dits d’Outre-mer. De la même façon, les problématiques liées à l’urgence climatique, à la transition énergétique, à la gestion des ressources sont éclairées d’un jour particulier et riche par l’expérience des députés ultramarins. Faut-il rappeler que grâce à leur présence, les mers et les océans sont devenus des sujets de préoccupation constants ? En près de vingt ans de cheminement commun, nous avons bâti ensemble une solide culture commune sur nombre de ces sujets.  

Est-il possible d’obtenir des conquêtes d’ici à 2027 ?

L’absence de majorité absolue aurait pu conduire à une revalorisation du Parlement, mais c’était compter sans la volonté d’Emmanuel Macron de poursuivre sa feuille de route. Il n’a pas respecté le résultat des urnes de juillet 2024. Le Parlement, sous le régime de la Ve République, ne possède pas le pouvoir de l’en empêcher.

Dans ce cadre, nous pouvons contrer ses textes les plus régressifs, mais il est difficile de proposer des réformes structurelles. Tous les outils parlementaires, jusqu’aux plus sournois, sont utilisés pour nous en empêcher, mais ils n’entament pas notre volonté d’obtenir des évolutions législatives, si minimes soient-elles, pour améliorer la vie de nos citoyens.

Dans notre journée d’initiative parlementaire du 5 juin, nous ferons tout pour que d’une manière ou d’une autre l’Assemblée puisse enfin se prononcer par un vote sur la réforme Borne sur les retraites. 

Les débats sont parfois tendus à gauche, avec des divisions, des polémiques. Que faire du Nouveau Front populaire (NFP) ?

Nous sommes des formations politiques différentes. Si nous étions d’accord sur tout, nous ne formerions qu’un seul parti. Le débat est donc inhérent à notre diversité. Il se doit d’être exigeant entre nous, respectueux, et surtout à la hauteur des attentes du pays. Il y a une forte aspiration à l’unité, surtout dans cette période où l’extrême droite est aux portes du pouvoir. Nous devons garder cela à l’esprit.

Le NFP est donc un cadre qu’il faut préserver. Notre groupe, GDR, peut être un trait d’union dans le prolongement de l’accord de juillet autour de la candidature d’André Chassaigne à la présidence de l’Assemblée. Nous pouvons faciliter le dialogue.  Le NFP reste aussi une espérance qu’il faut consolider. Concernant les échéances électorales à venir, le NFP est un point d’appui. Il faut essayer d’en faire une marche pour aller plus haut et non casser les barreaux de l’échelle, sous peine de dégringoler encore davantage. 

Comment lutter contre l’extrême droite et ses idées ?

Cela passe en premier lieu par une analyse juste de la montée de cette idéologie délétère. Elle prospère en partie sur la colère et sur un sentiment de déclassement, mais son moteur central est commun : le racisme et le rejet de l’autre. L’étranger est tenu pour responsable de tous les maux.

Il faut rester fermes sur nos fondamentaux. Cela demande du courage et d’affirmer notre solidarité sans faille envers nos frères et sœurs immigrés, nos frères en humanité. Regardons l’exemple en Allemagne de Die Linke, qui a refusé de céder à la facilité et de modifier son positionnement sur l’immigration quand Sahra Wagenknecht a choisi de lancer un mouvement de gauche anti-immigration. La remontée spectaculaire de Die Linke, qui a presque doublé son score aux élections fédérales de 2025 par rapport à 2021, est en partie liée à ce choix courageux. 

Comment la gauche peut-elle s’imposer dans le débat public ? 

Nous devons produire plus, travailler plus, nous ouvrir davantage aux milieux intellectuels et culturels. C’est valable pour les groupes à l’Assemblée nationale et pour les organisations politiques. La dichotomie me frappe entre le débat au sein des organisations politiques et celui qui traverse la société grâce aux associations, syndicats, aux initiatives multiples de l’économie sociale et solidaire, aux actions de solidarité, de défense des droits. De nombreuses mobilisations impliquent des franges nouvelles de la société, la jeunesse. Les sujets de préoccupations des Français sont celles des services publics, du pouvoir d’achat, de la justice sociale, de l’égalité. Sur ces sujets, il y a parfois une expression paresseuse des forces politiques. Il existe beaucoup de capacités de résistance dans la société française à la vague réactionnaire, qui se manifestent mais qui se déclarent pour l’essentiel sans débouché politique. La responsabilité de la gauche est d’offrir un débouché politique à ces manifestations qui ne font pas que résister : elles offrent des perspectives nouvelles. 

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 13:30
L'extrême-droite, réacteur du racisme - éditorial de Fabien Gay à l'Humanité du 5 avril 2025
[Éditorial] L’extrême droite, réacteur du racisme
Qu’est-ce qu’être français ? » : voilà à quoi le premier ministre veut répondre en lançant une convention citoyenne déconcentrée. Dans le contexte actuel, on sent bien que la parole populaire pourrait être instrumentalisée, pour ne retenir que les « bonnes » propositions, celles allant dans le sens de l’exécutif et de l’extrême droite. La semaine dernière, le rassemblement « Pour la République, la France contre l’islamisme », en présence de plusieurs ministres, se faisait le relais des discours de division, jetant la suspicion sur nos compatriotes issus de l’immigration. Le mal est plus profond : du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale sous Sarkozy à la loi immigration de Darmanin, ou, plus récemment, de la remise en cause du droit du sol à la volonté d’interdire le voile dans le sport ou bien encore les attaques incessantes contre l’Algérie, il y a une démarche de distinction entre Français selon leurs origines, entre citoyens vivant en France.
Les thèses séparatistes d’extrême droite sont validées et au centre des débats politico-médiatiques, portées par des groupes médiatiques puissants et relayées par des algorithmes contrôlés par les patrons de la tech. Les forces du capital ont choisi leur camp et l’extrême droite plane comme un vautour, pour se saisir du pouvoir. L’inversion des valeurs et la réécriture d’un récit national à force de désinformation et de théories fumeuses sont au coeur de ce processus infernal. Le summum étant que Bardella et Maréchal-Le Pen aient été invités par le gouvernement israélien à la « conférence internationale de lutte contre l’antisémitisme », scellant l’alliance des extrêmes droites du monde entier sous parrainage trumpiste. Cette haine suprême des musulmans réconcilie les irréconciliables dans un projet de choc des civilisations.
Personne ne peut croire décemment que le RN, descendant des collaborationnistes, de ceux qui participent à des bals néonazis à Vienne, soit soudain devenu les « meilleurs défenseurs des juifs ». C’est même un contresens idéologique et historique abject qui relève de l’imposture absolue. La lutte contre l’antisémitisme est honteusement dévoyée et est instrumentalisée à des fins nauséabondes, renvoyant les six millions de juifs exterminés par la barbarie nazie à un « détail de l’histoire ».
Le racisme et l’antisémitisme sont deux maux qui nourrissent l’intolérance et la peur de l’autre, terreau de la haine et de la xénophobie. Il faut en finir avec les préjugés, le fantasme d’un grand remplacement qui ferait peser une menace civilisationnelle sur une pseudo-homogénéité ethnique de la nation française. La France n’a jamais été une nation ethnique, mais bien politique. Les alertes de la Commission nationale consultative des droits humains (CNCDH) et du Défenseur des droits sur la résurgence des actes antisémites et des actes racistes doivent nous interpeller. Loin des mensonges répétés à longueur de temps, ces paroles et ces actes de haine sont largement le fait de personnes et de groupes se réclamant de l’extrême droite. Le lancement d’une campagne intersyndicale contre le racisme est à cet égard salutaire. Les communistes, les progressistes ne peuvent laisser ce combat être récupéré par des porteurs de haine, par les donneurs de médailles de « bon Français » par un parti tout juste condamné pour détournement de fonds publics.
La progression de l’extrême droite n’est pas un phénomène naturel mais l’évolution d’un capitalisme sauvage, affaiblissant tout ce qui fait société. Pour la combattre, c’est à un horizon de progrès qu’il faut travailler, basé sur une démarche populaire agissante, avec au coeur l’égalité des droits pour toutes et tous.
🖊️ Fabien Gay
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31 mars 2025 1 31 /03 /mars /2025 19:28
Condamnation de dirigeants du RN : réaction du PCF
Condamnation de dirigeants du RN: réaction du PCF

Madame Marine Le Pen, huit anciens eurodéputés du Rassemblement National et d'autres cadres de ce parti ont été condamnés ce jour par le tribunal de Paris.

L’ancienne présidente du RN a été reconnue coupable de détournement de fonds publics et condamnée à une peine de quatre ans d’emprisonnement dont deux ans ferme, aménageable avec un bracelet électronique, à 100 000 euros d’amende, et à cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire.

La justice a rendu son verdict et sa décision s'impose à tous et toutes. Personne n’est au-dessus des lois. La justice ne doit pas faire de distinction entre les puissants et les citoyens. C’est là un fondement inébranlable et la garantie de la démocratie.

La séparation des pouvoirs doit être respectée. Les institutions républicaines doivent fonctionner librement sans pression politique.

Ce jugement doit être considéré pour ce qu'il est : le rappel de l'égalité devant la loi et la nécessaire probité des représentants.

Paris, le 31 mars 2025

Parti communiste français.

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